Pendant que les policiers s'activaient, les affaires courantes continuaient.
Ainsi, "LE PETIT PROVENÇAL" du 1er décembre 1931, dans sa rubrique habituelle "Nouvelles de la Corse", donna un compte rendu de la réunion du conseil municipal d'Ajaccio du 16 novembre, avec seulement deux semaines de retard! Les décisions prises concernaient l'immobilier. Elle se firent "sous la présidence de M. H. Campiglia, premier adjoint, faisant fonctions de maire". Rappelons que François COTY avait été élu maire le 25 janvier précédent mais qu'il ne remit ensuite plus jamais les pieds en Corse (voir article ICI).
Faute de mieux, nous reproduisons une complainte qui, d'après Lucia MOLINELLI-CANCELLIERI dans son livre sur SPADA (voir article précédent), fut composée et chantée dans les tavernes et vieilles rues corses lors de l'opération policière de novembre 1931. Malheureusement, l'auteur ne donne que la version française. Un lecteur aurait-il la version corse?
"Sur un rocher éloigné de la France
Qui des Français doit être vénéré
La tête haute et l'œil plein de méfiance
Ainsi parlaient les bandes assemblées.
Quels sont ces bruits qui courent dans nos villes
De Brest jusqu'au port de Toulon?
Il va venir six cents gardes mobiles
Pour conquérir l'île de Napoléon.
Toi Bornea, toi qui étais gendarme,
Tu as pu juger de leur hypocrisie.
Jamais, jamais, ne mets bas les armes,
Sache mourir en crachant ton mépris.
Toi, Torre, malgré ta jeunesse,
Ne flanche pas, fais comme tes anciens,
Avec Caviglioli, marche sans faiblesse,
L'œil aux aguets et le doigt sur le chien."