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22 septembre 2019 7 22 /09 /septembre /2019 19:44

Le but des Journées du Patrimoine qui ont eu lieu les 21 et 22 septembre est de permettre à tous de voir de près des éléments du patrimoine, et notamment les monuments historiques.

Cette dénomination de monuments historiques, créée par le ministre Guizot en 1830, a été reprise par la loi du 31 décembre 1913 et précisées ensuite.

Les monuments historiques peuvent être soit classés, soit inscrits sur la liste officielle, selon leur intérêt historique, culturel ou artistique. Malheureusement, cette liste n'est pas très connue.

 

Savez-vous que l'on peut trouver des objets classés monuments historiques à Soccia, Orto et Poggiolo?

 

 

A Soccia, il existe:

- une huile sur toile représentant le "Baptême du Christ par St Jean-Baptiste" (école italienne du XVIIème siècle)

et surtout

- le triptyque en bois polychrome du XVème siècle représentant la Vierge à l'enfant entourée de St Marcel et St Pierre, classé le 7 mars 1957.

Ils ont fait l'objet d'un article sur ce blog.

 

 

Orto et Poggiolo ont été cités dans la liste des "objets mobiliers" classés monuments historiques par l'arrêté du Ministère de la Culture en date du 6 mai 1982.

 

 

Nos monuments  historiques sont à redécouvrir

 

Le tableau mentionné comme étant à Orto représente "Vierge à l'Enfant remettant le Rosaire à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne".  

En fait, il se trouve actuellement dans une chapelle latérale (la plus proche de l'autel, à gauche) de l'église St Siméon de Poggiolo. Il a même été utilisé pour imprimer la seule carte postale poggiolaise encore commercialisée (voir l'article La seule carte postale actuelle).

De plus, il se trouve cité, exactement au même endroit, dans l'inventaire réalisé le 2 juin 1905.

Curieux! Orto et Poggiolo auraient-ils des tableaux identiques?

Non, car si le thème est le même, l'agencement des personnages est différent.
 

Le tableau de Poggiolo; photo Michel Franceschetti (31 octobre 2013)

Le tableau de Poggiolo; photo Michel Franceschetti (31 octobre 2013)

Le tableau d'Orto.

Le tableau d'Orto.

 

L'arrêté ministériel mentionne deux objets se trouvant à St Siméon.

 

L'un d'eux est décrit comme:

"Tabernacle du maître-autel, bois sculpté, colonnettes torses en bois d'olivier, XVIIe s." 


 

 

Photo Michel Franceschetti (21 août 2016)

Photo Michel Franceschetti (21 août 2016)

 

Cette œuvre magnifique est toujours en place. Son auteur n'est pas connu mais le travail est bien de facture franciscaine comme d'autres tabernacles corses. Mais celui de Poggiolo ne peut qu'être magnifique.

En tout cas, lors de sa visite pastorale du 16 juillet 1702, Mgr Giovanni Battista COSTA, évêque de Sagone de 1688 à 1714, nota que ce tabernacle était le plus beau du "delà des monts".

 

 

L'autre objet classé monument historique est une:

"Cuve baptismale aux armes de Mgr Raphaël PIZZURNO, marbre blanc, XVIIe s. (provient de l'ancienne cathédrale Saint-Appien de Sagone)."

 

Monseigneur PIZZURNO naquit en 1600 ou 1601 à Prades (Roussilon). Entré dans les ordres, il fut officia à Gênes et fut désigné comme Général des Mineurs Observantins. Le pape Urbain VIII le nomma évêque de Sagone en 1639 et il prit ses fonctions en février 1640.

Sources: Cronica di a Corsicaestudiosminimos.eu et Wikipedia

 

Photos Michel Franceschetti (21 août 2016)
Photos Michel Franceschetti (21 août 2016)

Photos Michel Franceschetti (21 août 2016)

 

La tradition orale donne deux versions de la présence de ses fonts baptismaux:

 

- dans un premier cas, ce serait un cadeau de l'évêque (ou d'un de ses successeurs) aux Poggiolais;

 

- dans l'autre version, il aurait été trouvé dans les ruines de la cathédrale de Sagone par des bergers poggiolais qui l'auraient caché sur la plage, dans le sable ou sous des branchages, le temps, la saison hivernale terminée, de l'amener au village lors de la transhumance.

Il est vrai que les évêques du diocèse avaient abandonné Sagone pour Vico en 1569 et s'étaient installés à Calvi à partir de 1625. Mais l'argument n'est pas suffisant.

 

On peut lire dans les rapports des visites pastorales de 1698, 1702 et 1708 que les couvercles des fonts baptismaux ne sont pas recouverts de tissu de couleur. Mais ces textes ne comportent aucune description de ces bassins destinés aux baptêmes, ni aucun renseignement sur leur origine. La version de la découverte par des bergers se trouve dans le rapport de la visite de... 1887, ce qui est très tardif.

 

 

Quoi qu'il en soit, nos villages ont des monuments historiques qui méritent d'être connus et admirés.

 

 

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2 septembre 2019 1 02 /09 /septembre /2019 17:59

Le 3 septembre va être le quatre-vingtième anniversaire du déclenchement de la seconde guerre mondiale. Mais, pour un jeune Socciais de l'époque, le grand événement était tout autre.

 


Le 26 août 1939, Antoine PAOLI s'attendait à tout moment à apprendre la naissance de son enfant. Son épouse Antonia était sur le point d'accoucher. Pourvu que ce soit un garçon, pensait-il, comme beaucoup d'autres Corses de l'époque.


Les événements internationaux avaient bousculé la vie familiale. Si la déclaration de guerre eut lieu le dimanche 3 septembre, le gouvernement français avait décrété la mobilisation générale le mercredi 30 août avec mise en application le 2 septembre à 0 heure.

 

Solution de la devinette: 1939, anniversaire d'une guerre... et d'une vie

 

Dès les jours précédents, des réservistes et des permissionnaires avaient été rappelés. Antoine en faisait partie, ce qui explique que, le 26 août, il était sur les quais d'Ajaccio sur le point d'embarquer pour aller s'opposer aux Allemands, alors que sa jeune femme connaissait les premières douleurs.

 

Pour avoir des nouvelles, la seule solution était de se rendre à la Poste du cours Napoléon pour téléphoner au bureau de Poste de Soccia.

 

Avant guerre, la Poste socciaise se trouvait au-dessus de la fontaine, face au monument aux morts. La pancarte, complètement effacée, est encore fixée sur la façade

 

Solution de la devinette: 1939, anniversaire d'une guerre... et d'une vie

 

Sa famille, comme pratiquement toutes les autres, n'ayant pas le téléphone, un de ses parents traversait le village pour donner des nouvelles à la postière qui le répétait à Antoine quand il appelait. Et ainsi plusieurs fois dans la journée...

 

Intérieur du bureau de Poste de Soccia en 1930.

Intérieur du bureau de Poste de Soccia en 1930.

 

Les contractions augmentaient, la naissance approchait. Mais le départ du bateau était imminent. La sirène appelait les retardataires. Les passerelles allaient être enlevées. Une fois encore, Antoine courut à perdre haleine jusqu'à la Poste pour dire que c'était son dernier appel. Et, au bout du fil, il entendit quelqu'un arriver dans le bureau de Soccia et crier à l'autre bout de la pièce: "C'est une fille!".


A la fois surpris, soulagé et épuisé, il ne put que lâcher cette phrase: "DITES-LUI QUE JE NE LUI EN VEUX PAS".


Il ne faut pas comprendre qu'il n'en voulait pas à sa femme de ne pas lui avoir donné un garçon, ni qu'il pardonnait à ce bébé d'avoir été si en retard. En fait, Antoine ne savait plus ce qu'il disait, essoufflé par ses allers-et-retours, heureux que tout se soit bien passé et inquiet de ne pas rater le départ du navire. Il lâcha le combiné et courut gravir la passerelle juste à temps.

 

Ce ne fut que quelques mois plus tard qu'Antoine put faire connaissance de sa fille, MARIE-ANGE.


Oui, cette anecdote concerne bien la naissance de Marie-Ange, la dynamique animatrice de l'ancien comité paroissial et de tant d'événements à POGGIOLO. Elle est née Socciaise voici quatre-vingts ans et est Poggiolaise depuis longtemps, depuis son mariage avec Xavier PAOLI.

 

 

Très bon anniversaire, Marie-Ange!
 
 
 
Solution de la devinette: 1939, anniversaire d'une guerre... et d'une vie

 

Ce texte est la version modifiée et mise à jour de l'article paru sur ce blog le 28 août 2009.

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1 août 2019 4 01 /08 /août /2019 19:09

Tout le canton connaît la pizzeria de Finfin qui se trouve dans la montagne, au-dessus de Soccia et au début du chemin vers le lac de Crena et aussi du sentier vers le canyon de Zoicu.

 

Pour l'anniversaire de la tragédie qui coûta la vie à cinq adeptes du canyoning, "Corse-Matin" est revenu jeudi 1er août sur le renforcement des mesures de sécurité notamment à Bavella et à Zoicu.

 

"Corse-Matin" du 1er août 2019

"Corse-Matin" du 1er août 2019

 

La signalétique doit être améliorée et de nouvelles prises sécurisées installées.

 

La question des transmissions est également importante. Or, les téléphones ne sont pas partout opérationnels car il existe des "zones blanches". Un système de radio mobile a donc été mis en place. Thierry OLIVE, responsable de la politique sportive à la direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale, a expliqué la solution originale utilisée au-dessus de Soccia:

 

"Les professionnels disposent d'une radio depuis laquelle ils peuvent contacter la buvette, qui en possède une également. Depuis cette buvette, le téléphone passe. C'est donc le responsable du commerce qui contacte les secours en cas d'alerte."

 

Comme l'écrit la journaliste, "une chaîne humaine aussi rudimentaire que salutaire".

 

Ainsi, Finfin est la personne par laquelle passent les informations essentiels pour la sécurité des randonneurs et sportifs de l'été.

 

Merci à lui de tenir ce rôle.

 

Et n'oubliez pas d'aller déguster ses fameuses pizzas.

 

 

La pizzeria de Finfin voici dix ans, en 2009.

La pizzeria de Finfin voici dix ans, en 2009.

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27 juillet 2019 6 27 /07 /juillet /2019 17:46
Le drame de Zoicu un an après

Nous sommes à quelques jours de l'anniversaire du drame de Zoicu. Ce jour-là, un groupe de personnes pratiquant le canyoning a été emporté par la vague de la fiumara. Il y eut cinq morts. Voir article ici.

 

A Soccia, où les habitants restent choqués, une cérémonie religieuse va commémorer cette catastrophe le jeudi 1er août prochain, en présence de parents des victimes. Ce sera à 17 heures à Croce Maior, près de chez Finfin.

 

Photo France info

Photo France info

 

Les journalistes ne manqueront certainement pas cette date.

Sur Europe 1, chaque matin, Martin FENEAU revient sur des lieux ayant marqué l'actualité. Le 4 juillet, il était à Soccia pour voir les mesures de sécurité mises en place depuis la crue meurtrière.

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24 juillet 2019 3 24 /07 /juillet /2019 18:00

Le Festival Sorru in Musica fait halte à Soccia vendredi 26 juillet. Il ne faut pas râter la seule soirée qui se déroulera dans le haut-canton.

Comme d'habitude, elle comprendra une partie conviviale avant le concert proprement dit.

 

Animations Avant-concert
 
18h00
Séance d’écoute animée par Antoine-Marie Leonelli,
Eglise 
 

en partenariat avec ESTRU PAISANU-Museu di Corsica
avec la participation des élèves de l’Académie de musique Sorru in Musica

Initiation au quadrille
Place de l’église 
 
Initiation au quadrille place de l'église de Soccia en 2009 (photos Michel Franceschetti)
Initiation au quadrille place de l'église de Soccia en 2009 (photos Michel Franceschetti)

Initiation au quadrille place de l'église de Soccia en 2009 (photos Michel Franceschetti)

21h30
Eglise 
« DUEL ! »
A vos archets, messieurs

Bach, Saint Saëns, Villa Lobos…
Iwao Furusawa et Bertrand Cervera (violons) 

Stéphane Petitjean (piano et arrangements) 

Philippe Noharet (contrebasse)

Iwao Furusawa

Iwao Furusawa

Premier prix du concours de musique du Japon et du prestigieux concours Abbado, élève de Toshiya Eto, de Nathan Milstein ou Ivry Gitlis, Iwao Furusawa se produit dans le monde entier et a joué auprès d’artistes de renommée internationale, tels que Yo-Yo Ma et Stéphane Grapelli. Il nous offre ses créations originales, autant d’invitations à découvrir son univers multiple. Et toujours inspiré.

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9 juillet 2019 2 09 /07 /juillet /2019 18:00

"Christian, arrête-toi! Ça commence à bien faire!".

 

Il est rare qu'un prêtre interrompe sa messe pour s'écrier ainsi. Mais il est vrai que, en ce dimanche de juillet 1965, Christian PINELLI était un enfant de chœur bien turbulent. Et puis, le curé, le Père MILLELIRI, connaissait tout le monde à Poggiolo et pouvait se permettre une certaine familiarité avec ses ouailles. 

 

Originaire de Sotta, dans le sud de la Corse, Paul MILLELIRI naquit le 1er décembre 1917. Mobilisé en 1939, il resta prisonnier en Allemagne du printemps 1940 jusqu'à la fin de la guerre. Il était dans le stalag V-B, en Forêt-Noire, où étaient rassemblés de nombreux soldats corses.

 

Extrait du n°386 (mai 1983) de "Le lien", bulletin de l'union nationale des amicales de camps de prisonniers de guerre.

Extrait du n°386 (mai 1983) de "Le lien", bulletin de l'union nationale des amicales de camps de prisonniers de guerre.

 

Ce séjour eut des conséquences sur sa santé qui était fragile et sur sa vocation religieuse qui fut renforcée par les malheurs qu'il vit autour de lui.

 

Sorti du séminaire en juillet 1951, il fut nommé curé de Poggiolo, Soccia et Orto en 1956. A cette date-là, après le décès d'Ange Mathieu PASTINELLI, curé depuis 1928, un accord fut conclu entre le diocèse et les Oblats, confiant aux Pères de Vico la responsabilité du culte à Guagno et Guagno-les-Bains.

Le nouveau curé déploya une grande activité dans ses trois paroisses. A Poggiolo, il était parfois relayé pour les messes par le Monsignore Martin DEMARTINI (voir l'article "Curés sac au dos!").

La photo ci-dessous (extraite d'un film de Michel Franceschetti) permet de voir, sortant de l'église Saint-Siméon, le visage émacié, orné de petites lunettes, de l'abbé MILLELIRI qui précède la statue de la Vierge portée par Jean-Marie PASSONI, Etienne PINELLI et François PINELLI le 15 août 1965.

 

 

 

Photo Michel Franceschetti.

Photo Michel Franceschetti.

 

Ce curé "très classique et parfois même intransigeant", ainsi qu'il est écrit dans l'article de "Corse-Matin" du 28 juillet 2003, faisait des homélies parfois un peu longues mais il ne rechignait pas devant l'effort.

A pied ou sur un âne, il gravissait le chemin vers Saint Elisée en gardant sa soutane. Elles aussi extraites d'un film double 8, ces autres photos, bien que très floues, le montrent dans ce vêtement traditionnel le 29 août 1968, sur les bords du lac de Creno.

 

Photos Michel Franceschetti.
Photos Michel Franceschetti.

Photos Michel Franceschetti.

Paul MILLELIRI appliqua les réformes décidées par le concile Vatican II qui eut de si grandes conséquences sur les célébrations religieuses (voir l'article "L'effondrement religieux en France et en Corse").

Certains fidèles socciais furent, paraît-il, mécontents de la disparition du vieux carrelage et d'un grand lustre de leur église.

 

Mais la grande affaire fut la construction du nouveau presbytère de Soccia, à gauche de l'église Sainte Marie.

Soccia avant la construction du presbytère (carte postale appartenant à Judith Ottavy-Poli).

Soccia avant la construction du presbytère (carte postale appartenant à Judith Ottavy-Poli).

L'église et le presbytère (photo Michel Franceschetti).

L'église et le presbytère (photo Michel Franceschetti).

 

L'édification de ce grand bâtiment fut financée grâce aux dons des habitants et par les produits des kermesses.

Dans ces grands rassemblements estivaux, les jeux étaient variés: jeux de massacre, lancers d'anneaux sur des bouteilles, lapinodrome (paris sur le numéro de la boîte dans laquelle entrera un lapin lâché au centre du jeu)...

On pouvait payer pour écouter des disques, manger des gâteaux ou acheter des livres d'occasion (pas toujours très catholiques puisque l'on y trouva une fois "L'amant de Lady Chatterley"!!!).

Des bénévoles mirent aussi la main à la pâte sur le chantier.

Le résultat fut une belle maison.

 

Photos Michel Franceschetti.
Photos Michel Franceschetti.

Photos Michel Franceschetti.

Destiné à servir de logement au curé et à abriter des groupes de scouts l'été, le presbytère fut, après le départ du Père MILLELIRI, l'objet d'un long litige. L'association paroissiale et la mairie croyaient en être propriétaires alors que l'édifice appartenait à l'évêché.

 

En 1972, après dix-sept ans à Sorru in Sù, l'abbé MILLELIRI devint curé de Bonifacio, la région d'où il était originaire.

 

A la suite de son départ, en vertu d'un accord conclu en 1967 entre Mgr COLLINI, évêque d'Ajaccio, et le supérieur des oblats, les paroisses de Poggiolo, Soccia et Orto furent désormais desservies par le couvent de Vico.

 

Dans la ville de l'extrême-sud corse, le curé fit montre d'une grande activité pastorale et fut très aimé de ses paroissiens.

Milleliri avec des communiants de Bonifacio en 1991 ou 1992 (photo François Canonici).

Milleliri avec des communiants de Bonifacio en 1991 ou 1992 (photo François Canonici).

Il contribua à mettre en valeur la patrimoine religieux de la cité, restaurant par exemple avec Geneviève MORACCHINI-MAZEL le vieux couvent St François et publiant, avec elle et le général SERAFINO en 1981 un cahier CORSICA sur "Les monuments et œuvres d'art de la Corse: Bonifacio" qui fait autorité.

Nommé chanoine honoraire juste avant sa retraite en 1995, Paul MILLELIRI se retira dans son village de Sotta où il décéda le 26 juillet 2003.

Apprenant son rappel à Dieu, ses anciens fidèles de Poggiolo, Soccia et Orto furent très déçus que le long article biographique qui lui fut consacré dans le "Corse-Matin" du 28 juillet ne fasse aucune allusion aux années passées dans ces villages. 

Milleliri, un prêtre de caractère
Milleliri, un prêtre de caractère

Merci à François Canonici pour ses renseignements sur la période bonifacienne et merci à Judith Ottavy-Poli pour ses souvenirs de l'époque socciaise.

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16 mars 2019 6 16 /03 /mars /2019 18:00

Les habitants du haut-canton ont eu la surprise et le plaisir de recevoir dans leurs boîtes aux lettres le prospectus suivant, imprimé en corse.

Entrez dans la ronde des livres de Soccia

Si vous ne comprenez pas, ne vous inquiétez pas: la feuille contient aussi la traduction en français.

Photos Bernard Franceschetti

Photos Bernard Franceschetti

L'annonce de l'ouverture d'une bibliothèque à Soccia est une excellente nouvelle.

Même à l'époque du numérique, le contact matériel, charnel, avec le papier est irremplaçable. Il est bon de prendre son temps pour lire, tourner les pages, reprendre, revenir en arrière, bref, savourer. Et, dans une bibliothèque, on peut croiser d'autres amateurs et discuter. Une bibliothèque rompt l'enfermement individuel devant un écran.

 

 

Une bibliothèque a déjà existé à la mairie de Soccia.

Mais il y a longtemps.

Dans les années 60, quand la mairie était au centre du village, à côté du bar, une salle était consacrée aux livres.

Ancienne mairie de Soccia (photo Michel Franceschetti)

Ancienne mairie de Soccia (photo Michel Franceschetti)

L'animatrice en était Judith OTTAVI (pas encore épouse POLI), qui fut institutrice à Guagno-les-Bains, Poggiolo et Soccia. Un adolescent de l'époque se souvient y être allé plusieurs fois depuis Poggiolo, à pied évidemment, pour emprunter des livres de poche, surtout des œuvres de Giraudoux et d'Anouilh, et des revues d'histoire corse, comme "Corse historique" et "Etudes corses".

Dans cette dernière revue, le nom de Judith était même mentionné (numéro de juillet 1957).

 

Extrait du site Gallica.

Extrait du site Gallica.

Ce jeune allait ensuite lire dans la maison familiale ou à l'ombre d'un arbre aux Trois Chemins. A l'époque, il n'y avait ni déchèterie, ni troupeau de cochons, ni dépôt de matériau.

 

 

Bien plus tard, grâce à Jean Martin FRANCESCHETTI, une bibliothèque importante a existé à Poggiolo

Installée dans la mairie, elle contenait plusieurs centaines de livres très variés et permettait aux Poggiolais de tout âge de trouver des titres très divers.

Malheureusement, le décès de Jean Martin a entraîné la fermeture de la bibliothèque en août 2013. Qui pourrait reprendre cette activité?

Photos Michel Franceschetti.
Photos Michel Franceschetti.

Photos Michel Franceschetti.

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11 février 2019 1 11 /02 /février /2019 18:55

Le grand mérite des excellents articles de Pascale CHAUVEAU est de nous montrer des jeunes ont voulu vivre au pays et y travailler en continuant les traditions. Alors qu'il est facile de s'apitoyer sur la désertification de nos villages, la correspondante de "Corse-Matin" pour les Deux Sorru montre souvent des raisons d'espérer.

Ainsi, dimanche 3 février, elle a présenté trois jeunes de Poggiolo, Soccia et Orto qui entretiennent et renouvellent la charcuterie corse.

On charcute dans les Dui Sorru
 
Alerte rouge pour les cochons d'au moins 18 mois, pesant dans les 90 kg, menacés de finir en figatellu et saucisson... Dans chaque village, jusqu’en février, c'est l'époque où l'on charcute

Au siècle dernier, chaque famille élevait, tuait et charcutait ses propres cochons, et ceux qui n'en possédaient pas achetaient un cochon charcuté ou non", rappelle Philippe Pozzo di Borgo, 31 ans, éleveur à Soccia. Aujourd'hui, ils ne sont plus que quelques éleveurs dans les villages des Dui Sorru à perpétuer une tradition qui permet la production d'une charcuterie de qualité. C’est aussi le cas de Jean-Mathieu Corieras, à Poggiolo, âgé de 27 ans et installé depuis quatre ans.

Le premier a fait sa formation au lycée agricole de Borgo, le second à Corte, mais tous les deux s'accordent sur le fait que, même si les formations sont bonnes, la transmission orale est essentielle. "Le métier, on l'apprend chez ceux qui savent faire", souligne Jean-Mathieu qui, après un stage chez les Rutily à Orto, puis chez Toto Canavelli, à Poggiolo, dont le père était boucher, a bénéficié d’un total de... 75 ans d'expérience.

 

"Le métier, on l'apprend d’abord chez ceux qui savent faire", souligne Jean-Mathieu Corieras, âgé de 27 ans et installé à Poggiolo depuis quatre ans.

"Le métier, on l'apprend d’abord chez ceux qui savent faire", souligne Jean-Mathieu Corieras, âgé de 27 ans et installé à Poggiolo depuis quatre ans.

Pourtant, la façon de consommer est différente aujourd'hui. "Autrefois, on pouvait garder les saucissons d'une année sur l'autre. On fabriquait un figatellu spécial, de la taille d'un saucisson, qu'on mangeait le 15 août, rempli dans le tiraculu (le boyau du colon), tandis qu’à Noël on mangeait une mula", se souvient le père de Philippe. Il faut préciser qu'à l'époque la charcuterie était plus salée, pour être sûr de bien la conserver. "E meglio a stupa che a chjità! (il vaut mieux cracher que jeter!)", rappelle Pascal Rutily avec humour, en glissant ce proverbe qui sous-entend que nos anciens mangeaient trop salé... Progressivement, la dose de sel a été réduite de moitié.

Il y a 10 ans, il créait à Orto l'EARL San Liséu, pour perpétuer la tradition et répondre à une demande grandissante de charcuterie artisanale de qualité. Dans ce domaine, la production est vendue avant même d'être fabriquée. Nul besoin de publicité, le bouche à oreille suffit. D'une année sur l'autre, les villageois passent commande, des livraisons réalisées jusqu'à Ajaccio et de nombreux colis expédiés sur le continent pour ravitailler la diaspora en figatelli frais.

A Orto, Pascal Rutily a créé l'EARL San Liséu pour perpétuer la tradition et répondre à la demande croissante.

A Orto, Pascal Rutily a créé l'EARL San Liséu pour perpétuer la tradition et répondre à la demande croissante.

 

"E bonu è cio chi piacce"

Comme pour le brocciu ou le fromage, la dégustation de charcuterie artisanale amène toujours la même question: de qui elle est? On goûte, on compare, mais Philippe rappelle un autre proverbe: "e bonu è cio chi piacce (le meilleur c'est celui qui vous plait)". Certains amateurs ne lui achètent que le figatellu, d'autres que le saucisson. Chaque producteur a sa propre spécificité et les goûts varient aussi en fonction des régions : plus on va vers le Sud, plus la proportion de foie dans le figatellu est élevée, si bien que le figatellu de Bastelica, jugé trop fort en goût, déplaît fortement aux gens de Castagniccia...

 

Pour Philippe Pozzo di Borgo, de Soccia, comme pour les autres producteurs, le passage par l'abattoir garantit une qualité sanitaire et permet de travailler de suite un animal arrivant propre et froid.

Pour Philippe Pozzo di Borgo, de Soccia, comme pour les autres producteurs, le passage par l'abattoir garantit une qualité sanitaire et permet de travailler de suite un animal arrivant propre et froid.

Pour Philippe, Jean-Mathieu ou l'EARL San Liséu, un seul mot d'ordre : la qualité. Chacun élève ses propres cochons, majoritairement de race corse, ou en tous cas nés ici, et apporte un soin particulier à l'alimentation des bêtes en milieu naturel ou en enclos fermé. De bons mélanges de céréales, avec surtout de l'orge au moment de la finition, et pas trop de gras ni de cendres pour assurer la qualité de la chair figurent aussi parmi les éléments essentiels. Par ailleurs, malgré un léger surcoût, le passage obligatoire à l'abattoir leur garantit une qualité sanitaire, et permet de travailler de suite un animal qui arrive propre et froid.

Pourtant, "s’il faut de la charcuterie industrielle, précise Pascal Rutily, elle ne doit pas être vendue au même prix!". Son regret? Que trop peu de restaurateurs ou de commerçants jouent le jeu de la qualité. "Certains achètent un peu de charcuterie artisanale, mais ils vendent majoritairement de l'industrielle, relève-t-il. Or, s'il y avait plus de demandes, l'offre s'amplifierait. Surtout si les quelques producteurs que nous sommes dans le haut-canton se regroupaient, comme cela a été fait à Guitera chez Stéphane Paquet, où ils arrivent à produire 800 cochons de manière professionnelle mais traditionnelle néanmoins." L’idée est lancée...

 PASCALE CHAUVEAU

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24 novembre 2018 6 24 /11 /novembre /2018 18:04

Les articles sur la première guerre mondiale sont très nombreux cette année. Certains sont assez originaux comme celui-ci qui révèle un document ignoré et très original qui est conservé dans une famille de Soccia.

L'article est de Pascale CHAUVEAU et a été publié dans "Corse-Matin" de vendredi 23 novembre.

Très prochainement, ce blog publiera une partie de la correspondance de deux héros poggiolais de 1914-1918.

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MENU DE FIN DE GUERRE

"EN L'HONNEUR DU PENDU"

À l'occasion du centième anniversaire de l'Armistice du 11 Novembre, nombre de lettres écrites du front sont ressorties, témoignages de la vie dans les tranchées.

 

 

À Soccia, Marinette Antonini a sorti de ses archives une petite pépite: outre la carte rédigée le 11 novembre 1918 par son oncle Antoine à ses sœurs, annonçant la signature de l'Armistice, celui-ci joint le menu concocté par "le chef de popote" pour fêter dignement la bonne nouvelle.

Menu de fin de guerre pour un Socciais

Soigneusement calligraphié à l'encre violette, le "menu du pendu" vaut surtout pour les dessins qui encadrent le texte: "Celui que l'on a eu", c'est bien sûr l'ennemi, dessiné fumant sa pipe avant de finir au bout d'une corde.

"Celui que l’on a eu, celles que nous aurons bientôt"

"Celles que nous aurons bientôt", représentées par une jolie femme maquillée et chapeautée, à qui l'auteur fait dire "vive le 4 e tirailleur". Dans la courte carte qu'il écrit, Antoine Colonna précise qu'ils seront dix zouaves à se partager le repas, qui coûtera 310 francs. "Chacun a disposé de 20 francs pour cela, et certains de 50 francs" ajoute-t-il.

Postée le 12 novembre 1918 de Villeneuve au Chemin, la lettre n'arrivera à ses destinataires, qui habitaient rue d'Ajaccio à Tunis, que le 23 juillet 1919 !

"Je me suis longtemps occupée de mes tantes", raconte Marinette, "et avec mes frères Antoine et Octave, on avait lu ces courriers datant de la guerre avec émotion." Depuis quelques années, l'idée de faire publier ce menu de fin de guerre était venue, mais sans y donner suite."Mais cette année c'était le centenaire de l'Armistice", conclut Marinette, "et j'ai pensé que c'était le bon moment !".

P. C.

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8 octobre 2018 1 08 /10 /octobre /2018 18:09

Poggiolo a de nombreuses singularités, dans de nombreux domaines, par rapport aux villages voisins. La preuve en fut fournie au niveau sanitaire à la fin de 1918.

Cette année est connue pour être la dernière de la première guerre mondiale. Mais, dans le bilan de la guerre, on oublie souvent les victimes de l’épidémie de grippe, appelée alors grippe espagnole.

"Entre 25 et 40 millions de personnes sont mortes de la grippe espagnole d'avril 1918 au printemps 1919, davantage de victimes que celles causées par la Grande Guerre" (Claude Quétel, "L'Histoire", n°449, juillet 2018).

malades de la grippe dans un hôpital du Kansas

malades de la grippe dans un hôpital du Kansas

La France eut à déplorer 240.000 morts.

Des célébrités comme Edmond Rostand et Guillaume Apollinaire moururent de cette pandémie.

 

 

La Corse ne fit pas exception et fut touchée fin juillet 1918.

"L'on dénombra quatre-vingts morts à Sartène, quarante à Levie et Zevaco, et soixante à Sollacaro. Mais le triste record reste dans la cité paoline", c'est-à-dire Corte, où il y eut 136 morts, écrit Daniel CERANI dans "Corse-Matin" du 7 août 2018.

 

A Corte, la grippe dura du 4 août à fin septembre.

 

La tradition orale rapporte que, pendant l’été 1918, il y eut plusieurs victimes dans le village voisin de Soccia et que l’on entendait tous les jours les cloches des enterrements. Par contre, Poggiolo aurait été épargnée. S'agit-il d'une légende ou de la réalité?

 

 

Pour répondre, il faut étudier la mortalité de ces communes pendant l'année 1918, ce qui est possible avec les tables décennales d’état-civil disponibles sur internet.

Elles montrent effectivement une forte poussée de mortalité à Soccia en septembre et octobre 1918 avec dix-huit décès pour ces deux mois, soit autant que dans l’ensemble de chacune des années précédentes.

A Poggiolo, il n’y eut qu’un décès pour la même période, sur un total annuel de onze, soit moins qu’en 1917 où l'on avait compté quinze morts. 

Il semble que Guagno ait également été touché par l’épidémie car on enregistra dix-neuf morts en octobre 1918, soit exactement la moitié du total de l’année pour cette commune. Il n'y avait eu que onze morts pour toute l'année 1917.

Le tableau ci-dessous compare mois par mois la mortalité en 1918 des quatre communes du canton: Poggiolo, Soccia, Guagno et Orto.

 

 POGGIOLOSOCCIAGUAGNOORTO
janvier1000
février0210
mars0041
avril3021
mai2111
juin0121
juillet0012
août0121
septembre1820
octobre110190
novembre1341
décembre2200
total 19181128388

 

La hausse des morts en septembre et octobre pour Soccia et Guagno est évidente. Même si tous les décès ne viennent pas de cette maladie, la grippe espagnole a bien été présente et Poggiolo en fut épargnée, ainsi qu'Orto.

L'air serait-il donc plus sain à Poggiolo? Pourquoi ne pas le penser?

La mairie aurait-elle pris des mesures coercitives, comme lors de l'épidémie de choléra de 1884 où l'utilisation des thermes de Guagno-les-Bains fut interdite aux habitants de St André d'Orcino?

 

 

Il se peut qu'à l'armée certains Poggiolais mobilisés aient été atteints par le virus mais aucun n’en mourut. Le seul cas certain de malade est François Antoine Demartini. Né à Poggiolo en 1899, il avait été incorporé au 111e régiment d'infanterie le 18 avril 1918, il fut touché par la maladie et en réchappa. Il vécut jusqu'en 1975.

 

Poggiolo = bonne santé

 

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