Parmi les saints célébrés dans les Deux Sorru, il en est un qui n'a jamais droit à sa fête. Il s'agit de saint Marcel. Ironie du sort: cette année 2021, la messe célébrée à Guagno-les-Bains en l'honneur de saint Antoine a eu lieu samedi 16 janvier, jour de la saint Marcel dans le calendrier chrétien.
Pourtant, saint Marcel est bien présent sous trois formes:
- saint Marcel est un personnage représenté sur un tableau à Soccia
- saint Marcel est le nom d'un lieu entre Poggiolo et Soccia
- saint Marcel fait partie des souvenirs de jeunesse de la génération qui eut 20 ans autour de 1968.
Présence 1: l'œuvre d'art
L'église de Soccia contient un triptyque qui est classé Monument Historique depuis 1957.
Cette peinture sur bois, d'1 m sur 1,09 m, date de la fin du XVème siècle et serait, selon certains experts, l'œuvre d'un peintre corse inconnu, et non pas d'un Italien comme beaucoup d'autres objets d'art insulaires de cette époque.
Elle est composée de trois volets composé chacun de deux parties.
La partie centrale représente une Vierge à l'enfant (à la cerise) entre, à droite, Saint Marcel coiffé de la mitre épiscopale et, à gauche, Saint Pierre revêtu du costume d'évêque.
Dans le registre supérieur, la partie centrale montre un Christ de pitié à demi enfoncé dans un sarcophage entouré par l'ange de l'Annonciation agenouillé ailes déployées (volet droit) et la Vierge de l'Annonciation (volet gauche).
Dans l'émission de Via Stella consacrée à Soccia en juillet 2020 (voir https://youtu.be/bi9LF8_QydI), l'image du triptyque, comme on peut le voir ci-dessous, est amputée de sa partie supérieure.
La photo suivante, réalisée en 2017 par Michel FRANCESCHETTI, montre l'œuvre entière mais l'éclairage n'est pas excellent.
Présence 2: le lieu
Saint Marcel est le nom d'un lieu situé entre Poggiolo et Soccia, plus exactement d'une fontaine.
Le point d'eau n'est pas visible de la route car situé en contrebas.
Mais une croix placée en face permet de repérer l'endroit.
Pourquoi cette croix?
On en plantait souvent près des points d'eau. Mais, ici, elle rappelle qu'il existait autrefois une chapelle ou un ermitage nommé San Marcellu et dont il ne reste pratiquement aucun vestige. Les documents ne mentionnent plus ce bâtiment depuis le XVIIème siècle. Et c'est à cette époque que le triptyque a été installé à Soccia. Le triptyque vient de cette chapelle.
Présence 3: les souvenirs de jeunesse
Saint Marcel fait également partie des souvenirs de jeunesse de la génération 68.
Certains se souviennent que, juste à côté de la fontaine, se trouvait "LE ROBINSON DE SAINT-MARCEL". Ce nom avait été donné à la cabane en planches installée par les Poggiolais Joseph et Félix PINELLI en 1966.
Une cabane avec un comptoir pour vendre les boissons, des tables bancales en fer, un petit espace cimenté pour danser en plein air, un électrophone passant des disques de rock, de twist et de slow, grâce à un groupe électrogène pas trop bruyant. Voilà ce qui attirait la jeunesse du canton pendant quelques années.
Toute la nuit, la route était arpentée (à pieds, bien sûr) par les adolescents qui, depuis cette enclave poggiolaise en terre socciaise, pouvaient aller aussi à SOCCIA, au "bar des amis" des frères DEMARTINI (voir l'article consacré à Antoine).
Tous ceux de cette génération ont des souvenirs de flirts, de rigolades ou d'exploits alcooliques (!) au "ROBINSON".
Il est inutile de tomber dans le rétro et la nostalgie. Simplement, il était bon de signaler ce passé.
Sur place, les traces sont infimes. Voici la piste de danse:
Mais la fontaine coule toujours imperturbablement et propose toujours d'étancher la soif des marcheurs.
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En dehors de la copie d'écran de Via Stella, toutes les photos sont de Michel Franceschetti.
Mardi matin, de nombreux habitants du canton avaient fait le déplacement pour encourager l’enfant du pays, originaire de Soccia, qui se prêtait pour la première fois à une séance de dédicaces à la librairie l’Alinéa de Sagone.
Le premier roman de Mathieu Henry, Anna, est une enquête policière sur l’assassinat d’une jeune fille, ayant pour cadre un village de montagne. À travers ses deux enquêteurs, l’auteur y explore les secrets, les grandeurs, et les bassesses des habitants, jusqu’à l’ultime rebondissement.
Le jeune auteur est en passe de réaliser son objectif de 500 ouvrages vendus pour la première édition, mais a d’ores et déjà été contacté pour de futures séances de dédicaces, à la librairie la Marge d’Ajaccio, au café National de Vico au printemps, à l’Alinéa dans le courant de l’été, et à la prochaine foire au miel de Murzu en septembre.
Pascale CHAUVEAU
(Corse-Matin du jeudi 24 décembre)
Il a fallu attendre 21h30 samedi soir pour connaître le verdict des Assises d'Ajaccio sur l'affaire du meurtre de Patrick JULIEN à Soccia. La défense a su mettre en avant les insuffisances du dossier d'instruction pour obtenir l'acquittement d'Antoine PIETRI.
Pour changer de l'habituel "Corse-Matin", nous donnons ici le compte-rendu paru dans "Le Figaro".
À la question : «Antoine Pietri est-il coupable d'avoir volontairement donné la mort à Patrick Julien ?», les jurés ont répondu non.
Antoine Pietri, un berger de 30 ans, a été acquitté samedi soir 19 décembre par les jurés des Assises de Corse-du-Sud de l'assassinat de Patrick Julien, un président d'association et élu local tué le 4 novembre 2017 à Soccia. A la question, Antoine Pietri est-il coupable d'avoir volontairement donné la mort à Patrick Julien, les jurés ont répondu non, a indiqué la présidente après moins de trois heures de délibération. «Vous avez compris, M. Pietri vous êtes acquitté». «Il est heureux, après trois ans de bataille judiciaire, il a été entendu», a glissé aux médias Me Paul Sollacaro devant le tribunal.
Patrick Julien, 52 ans, avait été trouvé mort au volant de son tractopelle, dont le moteur tournait toujours, touché par des chevrotines à la fesse et à l'épaule et par un tir mortel de balle de gros calibre à la tête. L'avocate générale, Françoise Mariaux, avait requis samedi matin 25 ans de réclusion criminelle à l'encontre du berger qui a toujours clamé son innocence. «Antoine Pietri a tué Patrick Julien ce jour-là et il l'a tué avec préméditation, ça veut dire qu'il est allé là pour ça», a fait valoir l'avocate générale, assurant qu'il avait tiré «trois fois» sur sa victime qui était de dos. Dans ce dossier, «vous n'avez pas d'aveux», mais il y a «des certitudes», avait-elle poursuivi, égrenant les éléments balistiques et ADN: «Sur les lieux des faits, seul son ADN a été retrouvé». Elle avait également relevé qu'Antoine Pietri «a(vait) menti» sur le tee-shirt qu'il portait le jour de l'assassinat et qui s'était révélé couvert de particules de résidus de tirs, «preuve qu'il a tiré le jour des faits». Des résidus «non datables», a fait valoir la défense.
Aux yeux de l'accusation, le mobile était «le sentiment d'injustice» du jeune homme face à la remise en cause de l'attribution de terres pour son exploitation agricole par une association communale présidée par la victime.
«Personne n'était avec lui l'après-midi des faits entre 14H30 et 16H30», le créneau horaire durant lequel le meurtre a été commis«, avait-elle insisté. Elle a aussi souligné que les avocats de la défense, qui ont vivement contesté les expertises et le travail des enquêteurs pendant le procès, n'avaient fait aucun recours pendant les deux années d'instruction, un argument qui a ulcéré la défense.
Pendant cinq heures, les trois avocats de la défense ont plaidé l'acquittement en conspuant le travail des enquêteurs qui «ont tout foiré», une juge d'instruction «inexpérimentée», l'expert «qui vient au secours des gendarmes», le «fiasco» de la reconstitution, des témoins et des pistes «laissés de côté« et des »réquisitions imbuvables«. On requiert «25 ans sur une enquête bidon», s'est indignée Me Ana-Maria Sollacaro.
Assurant qu'Antoine Pietri a été arrêté «sur une rumeur», Me Paul Sollacaro, a, lui, assuré que «tout ce qui, dans ce dossier, était susceptible de désaxer l'enquête a été balayé». «Ça fait peur, ça tient à ça le destin d'un gamin!» «On vous laisse avec de l'à peu près, de l'approximatif, du travail mal fait et peut-être même volontairement parce que les gendarmes voulaient sa tête», a-t-il dit aux jurés. «Ça sent pas bon, ça sent pas le petit berger corse, ça sent le grand méchant loup».
Antoine Pietri s'est quant à lui dit «fatigué de la situation». «Je veux simplement vivre, retrouver mes chevaux», a-t-il glissé avant que les jurés ne se retirent.
A Soccia, loin de ces péripéties, le joueur de saxo veille sur le monde, en hommage à Patrick Julien à la demande de sa famille (œuvre de Daniel CAMPAGNE, artiste de Sagone). Photo de Pascale CHAUVEAU.
Le tribunal d'Ajaccio va examiner à partir de lundi 13 décembre le meurtre commis à Soccia en novembre 2017.
Voir ci-dessous l'article de Jeanne-F COLONNA paru dans "Corse-Matin" du 7 décembre.
L'assassinat de Soccia jugé
Lundi 14 décembre, la cour va se transporter jusqu'au village de Soccia, durant toute la semaine, afin de comprendre ce qui a pu se produire en novembre 2017.
Antoine Pietri, 30 ans, comparaît pour l'assassinat de Patrick Julien, âgé de 52 ans au moment des faits. La victime était un élu de la commune des Dui Sorru. Il était également le gérant d'une société de BTP.
La victime a été tuée "au volant" de son engin de chantier, selon les premières constatations. Antoine Pietri, jeune berger de la région, a toujours nié les faits que la justice lui reproche.
Et pour tenter de se faire entendre, il a d'ailleurs entamé une grève de la faim, en 2019, qui s'est soldée par une hospitalisation. Rapidement après les faits, les gendarmes de la section de recherches ont établi qu'il y avait eu un différend, au sujet de l'exploitation d'un terrain agricole, entre la victime et Antoine Pietri.
De plus, de nombreux éléments matériels, selon le document rédigé par le juge, confondraient l'accusé.
Durant l'instruction, la défense d'Antoine Pietri avait dénoncé des incohérences et sollicité de nombreux actes d'enquête supplémentaires, sans pour autant obtenir satisfaction.
Deux nouvelles affaires jugées aux assises de Corse-du-Sud
La machine judiciaire aurait dû démarrer le vendredi 4 décembre et ne s'arrêter que le 18 décembre prochain. Mais l'absence, non justifiée, d'un accusé a quelque peu modifié le plan d'audie...
Mathieu HENRY a présenté son roman "Anna" lors d'un entretien paru dans "Corse-Matin" le 1er décembre. Il s'explique sur son cheminement. Il révèle que le village d'Anna s'inspire beaucoup de Soccia.
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Après un recueil de nouvelles fantastiques paru en 2011, Mathieu Henry publie à 34 ans son premier roman, "Anna", publié aux éditions Les trois colonnes.
Une enquête policière dans un village de montagne, sur l’assassinat d’une jeune fille de 25 ans, apparemment sans problème. À travers ses deux enquêteurs, l’auteur va explorer les secrets, les grandeurs et les bassesses des habitants, jusqu’à l’ultime rebondissement.
Deux ouvrages, deux styles différents, et un dénominateur commun : votre village de Soccia en toile de fond. Quelles sources d’inspiration orientent vos choix d’écriture ?
Les nouvelles que j’ai écrites correspondaient aux styles de livres que je lisais à l’époque : horreur, épouvante, histoires fantastiques, avec des auteurs comme Stephen King ou Lovecraft. Tous les personnages que j’avais mis en scène étaient des amis et connaissances, ancrés dans le canton et connus de tous, ce qui m’avait aidé à m’inspirer. Cette fois-ci, tous les personnages sont fictifs, mais on peut retrouver toutefois l’ambiance et l’atmosphère de Soccia, voire y reconnaître certaines maisons. L’écriture de ces nouvelles courtes a été un bon entraînement pour construire ce roman policier de 160 pages, plus long, plus abouti et plus précis. Il contient plus de personnages et de rebondissements.
Sept ans se sont écoulés entre les deux livres. Est-ce le temps qu’il vous a fallu pour écrire Anna ?
Oh non ! En janvier 2019, j’ai été longuement hospitalisé à Marseille pour un grave problème de santé. L’écriture m’a permis de tenir le coup. J’avais l’idée de départ en tête, et Anna a été écrit en trois semaines. Mais ensuite il m’a fallu un an pour relire, corriger, ajouter et enlever certains passages. Au fil de la réécriture, j’avais sans cesse de nouvelles idées, et j’ai même changé 3 ou 4 fois le coupable, en trouvant des liens plus logiques, des mobiles plus intéressants ou plus inattendus.
Ce travail de relecture n’en finit jamais. Mes deux tantes, Françoise et Marie-Claire, m’ont été d’une aide précieuse, ainsi que l’écrivain Jean-Michel Raffalli qui a bien voulu y jeter un œil. Si j’ajoute le regard de mes parents et de ma compagne, tous ces coups de main ont été essentiels, car, seul, j’aurais sorti le livre dans trois ans. On reste toujours partagé entre l’envie de modifier encore et celle d’en finir. Rendre son bébé est toujours difficile. Même si, au final, j’ai le sentiment que le livre est bien ficelé, j’ai hâte d’avoir les impressions des lecteurs en retour, leurs avis et critiques, savoir s’ils ont été surpris ou s’ils avaient deviné la fin.
Avez-vous rencontré des difficultés pour publier le livre ?
Déjà, pour le premier ouvrage, on m’avait dit qu’il était impossible d’être édité de nos jours si on ne connaît personne dans ce milieu. Éditer à compte d’auteur restait la seule solution. Les éditions Persée avaient toutefois participé à la création de la maquette et aux corrections, et j’avais dû assurer la promotion en participant notamment à la foire au miel de Murzu. Pour Anna, je travaille avec les éditions des Trois colonnes. Outre la librairie La Marge à Ajaccio qui avait constitué un petit stock, le livre doit être précom-mandé chez les libraires locaux et aussi auprès de la Fnac, Amazon, Cultura.
Avez-vous d’autres projets d’écriture ?
J’ai deux autres projets en tête, dont la première trame est quasiment terminée. L’idée de reprendre les mêmes enquêteurs que pour Anna m’a traversé l’esprit mais, finalement, je repartirai sur des bases nouvelles. En attendant, je continue à lire beaucoup, toujours Stephen King, mais aussi Franck Tillier, Pierre Lemaitre, Harlan Coben… La lecture est la meilleure façon de progresser dans l’écriture, car ce n’est pas ma formation d’origine : j’ai passé un DUT de gestion à Corte. Reste que si l’écriture n’est pas mon métier, cela reste une véritable passion, soutenue et encouragée par mes proches. Et pendant mon hospitalisation, cela a constitué une véritable thérapie
Les petits commerçants fournissent de grands efforts pour survivre, notamment les restaurants qui vendent des plats à emporter. Ce blog avait montré l'exemple du snack de Soccia il y a quelques jours.
Aujourd'hui, nous passons, toujours à Soccia, à Pane è Vinu qui donne chaque jour sur Facebook la liste de ses plats disponibles à la vente.
Quelques exemples de ce qui a été proposé récemment:
4 novembre:
5 novembre:
7 novembre:
8 novembre:
10 novembre
Tartare de saumon
Jeudi 12 novembre
Pour faire face aux demandes, j’ai refait du gratin dauphinois
Et du poulet aux trompettes de la mort
Pendant les journées du patrimoine, les bâtiments anciens peuvent être visités. Mais ils ne sont que les rescapés de ce que les générations anciennes ont pu édifier. De nombreux châteaux ou églises ont disparu. Il en reste parfois encore le souvenir et très peu de pierres.
Le docteur Bernard ALLIEZ raconte, dans le texte suivant, sa recherche, voici quelques semaines, d'une église pisane nommée Santa Anoria. Selon les documents, elle se nomme également Sant Anarilla, Santa Naria, Santa Nuria, Santa Noria ou Sannaria. la forme la plus courante est Santa Anaria, version celle utilisée par le cadastre de 1857. Ces orthographes extravagantes cachent simplement la déformation de Santa Maria.
Construite par les Pisans, cette construction était l’église-mère où se retrouvaient les habitants de Poggiolo, Aghja (premier emplacement de Soccia), Guagno, Orto, et Soccia. Elle était située près des Trois Chemins, où se rejoignent les sentiers venant de ces différents villages, sur le territoire de la commune de Soccia mais à la limite de celle de Poggiolo.
Dans sa thèse sur "Les églises romanes de Corse" parue en 1967, la célèbre archéologue Geneviève MORACCHINI-MAZEL avait signalé qu'il existait quelques pierres.
En 2013, deux étudiantes d'origine guagnaise, MEDURIO Noelle et LECA Anna-Maria, avaient étudié le patrimoine bâti des Deux-Sorru. Elles avaient pu photographier une seule pierre de ce qu'elles ont nommé Santa Nuria. Bernard ALLIEZ en a trouvé deux en débroussaillant et a pu les prendre en photo.
Une chapelle oubliée entre Poggiolo et Soccia:
"Santa Anoria" ?
A cinq cents mètres au-delà du cœur du village de Poggiolo, sur la route de Soccia, dans un virage, au lieu-dit des 3 chemins, une allée bordée de chênes se dirige à gauche vers Guagno-les-Bains.
Empruntant ce chemin parfaitement tracé, on passe devant un dépôt de travaux puis une station d'énergie solaire et, après un portail à bestiaux ouvert, on atteint une esplanade utilisée comme dépôt de divers objets "encombrants". Au fond de cette surface en plateau d'environ 100m2, on distingue les restes d'un enclos à cochons et, à gauche de cet enclos, un amas de pierres gît sous des fagots de bois coupés dans un roncier très fourni et épais de plus de deux mètres de haut.
Il ne s'agit pas de gravats éparpillés comme dans le voisinage immédiat mais de pierres moussues, très anciennes, en partie taillées en biseau attirant la curiosité. Après quelques travaux d'approche au sécateur, on distingue des alignements de pierres évoquant l'arase d'anciens murs. A l'ouest de l'ensemble, on remarque deux grosses pierres taillées présentant des empreintes cupuliformes* comme il en existe sur les linteaux des portes des églises romanes.
Avec beaucoup d'imagination, on pourrait reconstituer l'ensemble de cette ruine comme les pauvres restes d'une très ancienne chapelle romane du XIIème ou XIIIème siècle. En témoignent l'orientation est/ouest de l'ensemble, la vue des ébauches d'alignements et l'appareillage visible, la taille de grosses pierres avec des empreintes cupuliformes.
Cette ruine est très dégradée. Elle est particulièrement vénérable car elle témoigne de la vie et du souvenir de nos lointains ancêtres. Elle est actuellement rescapée de l'agression d'un démaquisage "utilitaire" et de l'usage domestique de son voisinage immédiat.
Depuis ce lieu, la vue porte loin. On distingue les villages de Letia, Soccia, Guagno entre autres, et cela permet d'envisager une chapelle destinée à la réunion de plusieurs communautés à des fins religieuses mais également administratives, judiciaires ou politiques. Par ailleurs, jouxtant ce type d'édifice, il était d'usage d'ensevelir les morts, et, même si ces usages sont lointains, pourquoi les oublier?
Avant la disparition définitive de ces vestiges, une protection nous paraît s'imposer.
Les communautés de Poggiolo et/ou de Soccia pourraient s'intéresser à ces insignes vestiges et les sauver .
Ces pierres sont multiséculaires, elles recouvrent les restes et le souvenir des ancêtres des villageois actuels. Je suis certain qu'elles pourront être préservées et respectées.
Bernard Alliez/Mariotti
*Du latin cupula (petite cuve) et forma (forme), désigne toute chose ayant une forme de cupule, c'est-à-dire d'une petite coupe
Commune ou collectivité de Corse, quelle que soit l'administration, ces vestiges doivent être sauvées.
Intervenir est urgent.
Le passage du Second Empire à la Troisième République fut compliqué à Poggiolo, où les années 1870 et 1871 virent cinq maires se succéder, comme décrit dans l'article précédent (4 septembre 1870: Poggiolo commune républicaine ).
Qu'en fut-il dans les communes voisines (Soccia, Orto et Guagno) qui formaient alors le canton de Soccia?
Les informations publiées dans cet article résultent de la consultation des registres d'état-civil de ces villages, disponibles sur le site des Archives Départementales (http://archives.isula.corsica/Internet_THOT/FrmSommaireFrame.asp).
Les dates de début de mandat correspondent à celles des premiers actes signés par les maires mais elles ne sont pas toujours exactement celles de leur entrée en fonction.
Cette étude est très partielle également car les tendances politiques des élus n'ont pas pu être recherchées, alors qu'elles expliqueraient certains événements. Ce travail sera à faire.
En fin d'article, un tableau récapitulatif permet de comparer l'histoire municipale des quatre communes.
La vie municipale fut beaucoup plus calme à Orto et Soccia mais assez instable à Guagno.
DES VILLAGES PRESQUE TRANQUILLES
A Soccia, malgré le changement de régime et les luttes entre royalistes et républicains, le village ne connut longtemps aucun changement. Jean Simon DEFRANCHI, nommé par le préfet impérial en 1855, resta en place vingt-trois ans, jusqu'en mars 1878 où le relais fut pris par Pierre Toussaint LECA.
Sans atteindre ce record, Orto eut une longue période de calme. Le maire Dominique François BONIFACY avait dirigé pendant tout l'Empire: il avait été désigné en 1851. Il fut remplacé le 17 novembre 1870 par Jean André MASSIANI qui, sur tous les actes officiels, spécifiait bien qu'il était "Médecin, Maire et officier de l'état-civil". Peut-être fut-il élu lors des élections municipales de septembre-octobre.
Mais l'année 1878, l'année même où, au plan national, les républicains obtinrent la majorité aux élections législatives, fut agitée. Trois maires se succédèrent sans que nous en connaissions la raison: Antoine Dominique BONIFAY de février à septembre, Maxime Antoine MASSIMI de septembre à novembre et Jean André PAOLI à partir du 21 novembre.
L'OBSTINATION DE TOUSSAINT CIPRIANI
Le cas de Guagno fut particulier en 1871. La commune, présidée depuis 1867 par Toussaint CIPRIANI, avait été une des premières de Corse a avoir manifesté son soutien au gouvernement de Défense Nationale constitué après la chute de l'Empire.
Le premier changement de maire s'opéra le 7 janvier 1871. La date en est certaine grâce à une preuve irréfutable.
CIPRIANI établit un acte de décès ce jour-là en précisant qu'il était "huit heures du matin" et le même jour un autre acte de décès, dressé à "deux heures de l'après-midi", fut signé par Xavier ANTONINI en tant que "maire et officier de l'état-civil".
Mais le nom de CIPRIANI réapparut le 20 avril, très certainement à la suite de la loi du 14 avril remettant en place les anciens maires pour préparer les nouvelles élections. Celles-ci portèrent à la mairie de Guagno François Brandizio GAFFORY dont la signature apparut sur le registre le 1er juin 1871.
Toussaint CIPRIANI n'avait pas abandonné et il reprit le titre de maire en avril 1874. Il se maintint jusqu'en juillet 1878 où le premier magistrat fut Dominique Mathieu POLI.
Il fallut pratiquement huit ans pour que les républicains s'imposent à Paris. Ils l'emportèrent définitivement aux élections législatives d'octobre 1877 et le maréchal royaliste Patrice de MAC-MAHON démissionna de la présidence de la République en janvier 1878.
Dans le même temps, les quatre communes du canton, avec un peu plus de temps à Soccia, renouvelèrent leurs équipes municipales.
PS: nous serions heureux de recevoir des renseignements supplémentaires sur la vie municipale entre 1870 et 1878. Eventuellement, ils pourront être publiés sur ce blog.
La détérioration du pont à Guagno-les-Bains près du confluent a fait l'objet d'un article le 8 juillet sous le titre “Tout est-il prêt pour les vacances?“.
Depuis, la situation ne semble pas avoir changé, comme le montrent ces photos prises le 23 juillet par Michel Franceschetti.
Mais il est totalement erroné d'attribuer le délabrement à la municipalité de Poggiolo car, on le sait très peu, cette passerelle n'est pas sur son territoire.
En réalité, ce lieu est à la limite de plusieurs administrations. Nous pouvons nous en rendre compte en utilisant une carte de l'IGN (Institut Géographique National) trouvée sur le site Géoportail. La frontière de chaque commune est dessinée par une succession de petits traits bleus suivis de trois points.
Six endroits particuliers ont été marqués par des numéros à l'intérieur d'un cercle.
Numéro 1:
Le pont en pierres, dit de Caldane, à Guagno-les-Bains se trouve bien sur la commune de Poggiolo. Il en est de même pour la route goudronnée qui monte au village.
Numéro 2:
Mais le petit parking en terre à l'extrémité du pont, et d'où partent les sentiers vers Soccia, Letia et le pont du confluent, est territoire socciais.
Numéro 3 (marqué deux fois sur la carte):
De même, sont sur la commune de Soccia le sentier qui longe la rivière et le pont en bois évoqué ci-dessus qui enjambe le ruisseau de Filiccioni.
Numéro 4:
Le confluent entre le Filiccioni et le Fiume Grosso (et non pas la rivière de Guagno comme il est écrit sur la carte) est très apprécié par les baigneurs.
Remarque: la rive droite du Fiume Grosso est à Soccia tandis que la rive gauche est à Poggiolo.
Numéro 5:
Mais, quelques mètres plus loin que le confluent, commence la commune de Letia, du moins sur la rive droite, la rive gauche étant toujours poggiolaise pendant environ 300 mètres.
Les habitués du confluent ignorent certainement que, en faisant quelques pas, ils passent alternativement à Poggiolo, Soccia ou Letia.
Il est certain que le pont du confluent n'est absolument pas sous juridiction poggiolaise.
Mais son entretien dépend-il de la commune de Soccia, de la communauté de communes ou du parc naturel?
Le mille-feuilles administratif français existe toujours bel et bien.
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Dates à retenir:
Samedi 21 juin: Fête de la musique avec le groupe U Bandu.
Samedi 5 juillet: Vacances d'été.
Samedi 19 juillet: concours de boules "La Poggiolaise".
Samedi 16 août: fête de saint Roch.
Mercredi 20 août: concert du groupe Cuscenza.
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L'album de photos des Poggiolais:
Pour le commander, suivre le lien:
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Votre ancêtre a participé à la guerre de 1914-1918?
Envoyez une photo de lui à l'adresse larouman@gmail.com
Elle pourra être publiée dans notre dossier des combattants poggiolais.
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Les articles du blog se trouvent sur la page Facebook du groupe Guagno-les-Bains Poggiolo.