Si des familles existent depuis toujours à Poggiolo (comme les PINELLI), certains patronymes (comme LOVICHI) apparaissent à certains moments car, pour des raisons particulières à chaque cas, des habitants nouveaux s'installent au village. C'est le cas pour CANAVELLI dont la présence provient de l'implantation de Toto (que certains se rappelent l'avoir longtemps nommé "Toto de Balogna") de par son mariage avec Josiane.
Les journalistes de "Corse-Matin" qui sont venus le 9 août pour réaliser des reportages sur POGGIOLO se sont entretenus avec Toto et en ont tiré l'article suivant:
TOTO, c'est l'âme et la mémoire du village. Pourtant, cet agriculteur est né à BALOGNA. Mais la vie et surtout
son mariage avec une Poggiolaise en ont décidé autrement. «Et depuis je n'ai plus quitté le village; cela fait maintenant quarante ans». Bien sûr, cet éleveur porcin et
bovin retourne régulièrement à Balogna voir sa famille, mais sa vie est viscéralement attachée à Poggiolo. "J'ai connu tous les ancêtres du village, qui malheureusement ont
aujourd'hui disparu. Les jeunes ne veulent plus rester. Je les comprends car trouver du travail au village est difficile. Heureusement, dernièrement, un jeune, Jean-Mathieu, a repris le
métier de muletier. Mais à part lui, tout le monde s'en va ... C'est triste".
Et TOTO sait bien que derrière l'image d'un village animé, durant la saison estivale, l'hiver le confronte à une autre réalité.
«Heureusement que je continue à travailler et à faire un peu de charcuterie. Ma femme m'aide de plus en plus car les ans passent aussi pour moi! Mais pour l'instant, et je touche du bois, je
n'ai pas de problème de santé, je peux encore m'occuper des bêtes. Mais c'est vrai que l'hiver, c'est une autre vie. Je ne regrette rien mais, s'il y avait un peu plus de jeunes, la vie serait
plus agréable ».
La désertification, TOTO l'a touchée du doigt, quand le café a fermé. "C'était un lieu convivial où l'on se retrouvait pour boire un verre et jouer aux cartes. Désormais, et c'est une chance, un bar est encore ouvert avec une partie restauration".
L'hiver dernier, TOTO a connu, chose plutôt rare, à Poggiolo, un mois de neige. «C'était incroyable mais, au bout de la première semaine, ça commençait à être vraiment difficile. La vie s'est arrêtée. Et puis après, comme pour tout dans la vie, on a pris l'habitude de cette neige et on a fait avec ».
L'été, TOTO savoure, comme il se doit, l'animation dans le village. Lui aussi, comme l'ensemble des Poggiolais, il attend avec impatience, la fête de la Saint Roch, le 16 août. Une date incontournable qui met en liesse ,au-delà du village, l'ensemble du canton.
Mais très vite, il le sait, l'hiver fera ses premiers pas. Son «autre» vie va recommencer. «Vous savez, j'ai une vie simple et pas compliquée. Avec mes chiens, ce sera un peu de chasse et je continuerai à faire à mon rythme la charcuterie».
Hier, à Poggiolo, les yeux de TOTO CANAVELLI brillaient comme ceux d'un petit garçon. La
vie ruisselait dans les ruelles et la venue de "Corse-Matin" apportait cette animation qui faisait battre les coeurs.
Comme si Poggiolo retrouvait comme par magie le lustre d'un passé recomposé.