Les vacanciers veulent profiter du soleil et de la plage. Ils exigent donc que l'eau et le sable soient propres et ils attendent des municipalités qu'elles entretiennent correctement le bord de mer.
Mais le mieux étant parfois l'ennemi du bien, le maire de Vico vient de répondre dans le "Corse-Matin" de mardi 17 juillet (article à lire ci-desssous) aux critiques concernant la grande quantité de posidonies sur le rivage: l'espèce est protégée et il est interdit de les enlever.
On remarquera que, à la fin de l'article de Pascale CHAUVEAU, François COLONNA évoque les dangerosité des plages de Sagone faisant partie de la commune de Coggia (le Grand Large et le Santana). Il ne faut pas oublier que les deux communes partagent le golfe, la limite se situant à peu près au restaurant de La Marine.
Mais la baignade peut se faire très agréablement en rivière. Et pas de problème: les derniers prélèvements ont montré que, sous le pont de Guagno-les-Bains, l'eau du Fiume Grosso est excellente !
P.C.
D’un côté, quelques mécontents qui se plaignent du peu de propreté de la plage. De l’autre, François Colonna, le maire de Vico-Sagone, qui fait part de son impossibilité d’intervenir... à son grand dam.
"Nous sommes victimes de la pureté de nos eaux de baignade : ici, l’herbier de Posidonie se développe très vite en raison de la qualité de l’eau. Chaque année, nous devons attendre l’équinoxe de fin juin, dernière tempête avant la saison estivale, qui amène ou enlève des touffes entières d’algues (lire ci-dessous)" . L’espèce étant protégée, il nous est interdit d’utiliser le dégrilleur pour nettoyer la plage, car les posidonies se prennent dedans".
Pourtant, la commune dépense chaque année 15 000 euros pour nettoyer malgré tout, même si elle se fait rappeler à l’ordre : l’an passé par la Dreal, cette année par les Affaires maritimes.
"Ils ont fait stopper un engin qui avait entrepris le nettoyage de la plage il y a quelques jours", confirme François Colonna. Si bien qu’il a fallu demander à un prestataire d’enterrer les posidonies pour pouvoir nettoyer en surface. "La plage de Vico est certes moins propre et le sable moins fin que les plages de Coggia-Sagone, glisse le maire, mais ici il n’y a pas de courants, et donc pas de noyades !"
Bien que vivant sous l’eau, les posidonies ne sont pas des algues, mais des plantes aquatiques à fleurs, avec des racines, qui se reproduisent grâce à leurs fruits. Les mouvements de la mer les rassemblent en boules, souvent rejetées sur les plages de Méditerranée, dont elles constituent une espèce endémique.
Depuis 65 millions d’années, (le plus ancien herbier se situe dans les Baléares et aurait 80 000 ans), les posidonies jouent un rôle fondamental pour le milieu marin littoral. Les herbiers sont des lieux de frayère et de nurserie pour de nombreuses espèces animales et constituent également une source de nourriture pour certaines espèces herbivores. Autre rôle essentiel, elles produisent aussi du carbone permettant le fonctionnement des écosystèmes et l’oxygénation du milieu marin, contribuant au maintien d’une eau claire. Enfin, l’entrelacement de ses racines-rhizomes en fait le ciment des plages dont elles empêchent l’érosion.
Aujourd’hui, l’herbier de posidonie est menacé de disparition en Italie, en Espagne et sur le littoral marseillais. Il fait partie des cinq espèces protégées sur les côtes méditerranéennes françaises, tout comme l’oursin noir, la grande nacre, le mérou brun et la cigale de mer.
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