"Si je n'étais pas confrère, il me manquerait une finalité. Un morceau de moi". C'est dit dans un souffle, une conviction intime partagée sur l'autel d'un chemin tracé depuis longtemps.
Jean-Michel Bisgambiglia vient de rentrer chez lui, à Peri, non loin d'Ajaccio, après une journée chargée. Dévouée, surtout. Il fait partie, à l'instar de centaines de bénévoles ayant répondu à l'appel, de ces petites mains qui tissent chaque jour les conditions d'accueil de François, le 15 décembre prochain.
Le trentenaire, prieur - depuis bientôt dix ans - de la confrérie San Larenzu, née au XVe siècle, mise sous l'éteignoir après que les trente-cinq jeunes partis au front en 14-18 ne sont pas revenus, se définit comme un "laïc engagé", aime-t-il répéter. Un socle commun à ces associations loi de 1901, qu'elles soient enracinées depuis des siècles, ou tout juste portées sur les fonts baptismaux.
Au sein de la compagnie, réactivée en 2004, Jean-Michel Bisgambiglia vit sa confraternité "chaque jour, en cultivant le lien social pour aider les plus vulnérables. Nous jouons également un rôle de paceri, de faiseurs de paix".
À la clé, un volet culturel, indissociable et fondateur, qui n'efface rien du cultuel - "nous sommes là pour épauler le curé" - le transcendant afin de mieux le servir, sans rien sacrifier de traditions qui passent aussi par la transmission et la "restauration du patrimoine liturgique".
Mais avant d'en arriver là, elle fut longue la route.