(suite des articles précédents)
Sur le devoir, à la quatrième ligne
de la page 3, il est question du téléphone en 1963.
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Il n’y a que deux téléphones pour tout le village.
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Cette question a été évoquée dans l'article intitulé "Comment communiquer?" publié le 8 août 2009
(le lire en cliquant ici). En voici un extrait:
"Dans les années 60, deux ou trois personnes avaient une ligne téléphonique. La maison de Rosine et Jean-Antoine FRANCESCHETTI faisait
quasiment office de cabine téléphonique, ce qui arrangeait beaucoup de personnes. Mais ce n'était pas forcément l'avis de leurs petits-enfants qui y passaient leurs vacances et qui étaient
réveillés très tôt par les conversations des uns et des autres, ainsi que par le sempiternel: "Allo Vico. Ici, le 6 à Soccia. Je voudrais le ...". L'automatique n'était pas
encore installé et il fallait passer par la standardiste de Vico."
Le téléphone mural noir ressemblait à celui de cette photo, sauf que le cad ran
était remplacé par une manette
qu'il fallait actionner de gauche à droite et de droite à gauche pour alerter la standardiste de Vico.
Suivant un bon mot de l’époque, il y avait deux catégories de Français: ceux qui attendaient d’avoir le
téléphone et ceux qui attendaient d’avoir la tonalité.
Petite remarque: il n’y avait pas encore de téléphone dans notre appartement marseillais.
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Il neige beaucoup en hiver et Poggiolo est alors coupé du reste du monde pendant des
semaines.
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Je n'avais jamais été en hiver au village et, la neige à Marseille étant un phénomène exceptionnel, j'ai
eu tendance à exagérer pour Poggiolo. En tout cas, le déblaiement de la route se faisait moins facilement qu’aujourd’hui.
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L’électricité est souvent coupée.
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Le courant électrique n’atteignit le village qu’en 1948 (bien après Soccia). Les coupures des lignes
étaient nombreuses, surtout lors
des orages, même en été. Je me souviens de plusieurs repas qui se déroulèrent à la lueur des lampes à pétrole qui,
ordinairement, trônaient à portée de mains, sur la cheminée de la cuisine, avec la boîte d’allumettes. L'absence
d'électricité pouvait durer un ou deux jours entiers. On s'y habituait et les aliments gâchés par les coupures étaient peu importants car les congélateurs n'existaient pas et certaines maisons
(mais pour peu de temps) n'avaient pas encore de réfrigérateur.
En 1963, l'éclairage public était fourni par quelques ampoules jaunâtres, souvent brisées par des jets de pierres ou des tirs d'armes à feu, qui furent remplacées par des lampes plus modernes en août 1966.
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On prend l’eau potable à une petite fontaine à la sortie du village.
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L’eau au robinet ne fut installée qu’en 1968 mais sa future arrivée était l'objet de nombreuses
discussions dans les familles et au conseil municipal, dont je feulletai parfois les registres de délibérations, apportés à la maison par Rosine, ma grand-mère secrétaire de
mairie.
Aller remplir seaux et brocs au Lucciu était une activité qui occupait une grande partie des
habitants chaque jour. Ce blog a édité, le
4 janvier 2010, un article à ce sujet, avec l'historique de la fontaine et de nombreuses photos de cette époque: cliquer
ICI.
Dans ce devoir, je n'avais pas évoqué les femmes vêtues de noir qui portaient les cruches d'eau sur la
tête, comme on le voit sur les gravures qui veulent montrer la Corse "typique". Il en existait encore, mais de moins en moins. La photo ci-contre (non datée) a été publiée dans le numéro d'août
2007 de "L'Info - U PIGHJOLU".
Un film de la vidéothèque poggiolaise montre des scènes de cette "corvée d'eau" qui entretenait un va-et-vient continuel dans la matinée et permettait de rencontrer presque tout le monde.