La récente chute de la croix surmontant le clocher de Saint Siméon a rappelé combien nos villages sont caractérisés par la séculaire influence de l'Eglise. En Corse, et dans de nombreux villages français ou italiens, la marque catholique est consubstantielle à l'existence et à l'histoire de la communauté villageoise.
Le signe de Jésus est même présent plusieurs fois à Poggiolo.
En premier lieu, évidemment, la croix décore les bâtiments religieux.
En haut, Saint Siméon avait (jusqu'à la chute) deux croix:
- une sur le clocher depuis sa construction en 1892 (cette croix vient d'être rétablie à sa place par la municipalité)
- et une sur le fronton de l'église qui, elle, date de 1868.
Alors que la première dominait fièrement tous les toits de Poggiolo, la seconde se voit difficilement à cause du feuillage des arbres.
Comme l'a montré l'article du 23 mars dernier, la chapelle Saint Roch a la particularité d'être décorée par une croix surmontée d'un oiseau. Depuis quelle date? Quel est l'artiste qui a façonné l'oiseau? Nous n'avons pas la réponse.
Par contre, la raison de la présence de ce volatile est connue. Interrogé au couvent de Vico, le Père DOAZAN a indiqué que la coutume, apparue dès le IXème siècle et devenue courante au XVIIème, de mettre un coq sur un clocher venait du fait que le coq réveille les dormeurs au petit matin. Il rappelait notamment aux moines qu'ils devaient se lever pour leur première prière de la journée. Cet animal, monté sur pivot, servait de girouette. Il désigne d'où vient le vent et montre que le vent (et les forces du mal) n'a pas de prise pour lui.
Mais ici, à Saint Roch, l'oiseau est fixe et, s'il a bien le profil d'un oiseau, il n'est vraiment pas un coq.
Sur la façade de la chapelle, collée au-dessus de la porte d'entrée, une autre croix accueille les fidèles.
Mais il existe des croix plus grandes que nous verrons la prochaine fois.
(à suivre)