Depuis 1884, les maires sont élus par les conseillers municipaux, eux-mêmes choisis par leurs concitoyens. Auparavant, ils étaient souvent nommés par le préfet. Mais au XXe siècle, l'élection fut supprimée à un moment: à l'époque de l'Etat Français de PÉTAIN.
Le maréchal PETAIN, ayant obtenu les pleins pouvoirs le 10 juillet 1940, fit procéder à la dissolution de nombreuses municipalités jugées trop peu favorables à l'Etat Français et à son œuvre de Révolution Nationale.
Il en fut ainsi pour le conseil municipal de Poggiolo présidé depuis 1919 par Jean-François CECCALDI. Il fut supprimé par un décret de Pierre PUCHEU publié dans le "Journal Officiel" du 17 septembre 1941.
Le motif est bien précisé en préambule: "Considérant que le conseil municipal de Poggiolo (Corse) est, dans sa majorité, hostile à l'œuvre de rénovation nationale et se désintéresse de la gestion des affaires communales".
Les Poggiolais votaient à gauche depuis longtemps mais à quoi pouvait faire allusion ce désintérêt "de la gestion des affaires communales"? S'agissait-il d'une accusation mise ici pour renforcer celle d'être opposé au régime ou la commune était-elle vraiment mal gérée?
Mais l'affaire connut une péripétie inattendue avec Guagno-les-Bains.
Les membres de la délégation envoyèrent le 22 octobre suivant une lettre au préfet Paul Louis Emmanuel BALLEY (dont l'attitude pendant la guerre est décrite ICI) pour lui faire remarquer que la dissolution du mois précédent ne faisait pas allusion à l'adjoint spécial des Bains. Celui-ci, Joseph Antoine LECA, était donc, bien involontairement, resté en place. Mais, comme il se déclarait solidaire de l'ancienne équipe municipale, la délégation spéciale proposait sa révocation et son remplacement par Jules LECA, ce qui fut fait. Puis, à son tour, le 24 mars 1943, Pierre CASANOVA devint l'adjoint spécial.
Nouveau changement avec la libération de la Corse. Comme l'écrit Ours Jean CAPOROSSI sur son site consacré à l'histoire de la Corse, "toutes les municipalités indignes sont déchues. Sur 365, seules 130 restent en place". Dès les premiers jours de septembre 1943, Jean-François CECCALDI reprit sa place à la tête du conseil municipal et changea l'adjoint spécial. Il fut réélu en avril 1945.
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