Parmi les jeunes qui tiennent à travailler dans les villages, une mention particulière doit être attribuée à Jean-Mathieu CORIERAS. Déjà cité parmi les charcutiers des Deux Sorru (voir l'article précédent), il est appelé "l'infatigable muletier-convoyeur" dans l'article qui lui est consacré par Pascale CHAUVEAU dans "Corse-Matin" du 13 février.
Le blog des Poggiolais avait signalé le 2 septembre 2010 le succès de Jean-Mathieu, né le 17 septembre 1991, au brevet professionnel de tourisme équestre.
Le fils de Dominique est maintenant l'un des rares muletiers corses à pouvoir transporter des marchandises en montagne, là où l'hélicoptère est plus cher.
Lisez ci-dessous l'article de la correspondante des Deux Sorru, qui a été agrémenté de quelques photos issues de Facebook.
Le film L’enquête corse faisait dire à l’un des personnages: " Je connais tous les chemins de mon pays". Sans se vanter, Jean-Mathieu Corieras affirme, à l’identique, connaître tous les sentiers de l’île. Avec son père, qui possède des chevaux et des ânes, le jeune homme, âgé désormais de 27 ans, a commencé très jeune à sillonner la montagne et à se laisser griser par le sentiment de liberté que les espaces d’altitude procurent.
Installé à son compte à Poggiolo, où il se consacre à la châtaigne et à l’élevage de cochons, Jean-Mathieu, titulaire de l’ATE (accompagnateur de tourisme équestre), ajoute une corde à son arc avec cette activité complémentaire. Très vite, la demande de transport de matériel s’avère supérieure au transport de personnes. Ils ne sont plus, en Corse, que quatre ou cinq muletiers à acheminer ainsi les marchandises en montagne, et ce, à bien moindre coût que ce que nécessite le recours à l’hélicoptère.
Les fournitures à transporter sont multiples: des sacs à dos convoyés de refuge en refuge, pour des randonneurs souhaitant faire le GR 20 plus légers, aux groupes électrogènes ou aux planches de coffrage destinées à la rénovation d’une bergerie, à Camputile. Ou encore du matériel de maçonnerie pour remettre en état une chapelle, comme cela a été récemment le cas au-dessus d’Aleria. Le Parc naturel fait souvent appel aux services de Jean-Mathieu Corieras, notamment pour livrer du ravitaillement.
Mais il arrive aussi que le muletier fasse office d’ambulancier, quand il prend en charge des randonneurs victimes d’une entorse. La demande la plus originale qui lui a été faite reste néanmoins, pour l’heure, le transport des zodiacs d’une équipe de géologues qui devaient carotter le fond du lac de Creno afin d’en étudier la sédimentation.
Et quand on demande à Jean-Mathieu Corieras s’il utilise des cartes pour s’orienter dans les régions éloignées de chez lui, la réponse fuse: "Jamais de carte... Tu montes, tu trouves! s’exclame-t-il. Même s’il arrive que j’appelle, parfois, les gens du coin pour savoir si ça passe".
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