Avec le temps, les vestiges du passé s'effacent peu à peu. Le paysage n'est pas immuable et le terroir de Poggiolo montre de moins en moins qu'il fut presque entièrement cultivé, avec des murets en pierres pour retenir la terre. Il existait aussi un intelligent réseau d'alimentation d'eau pour les jardins qui a été décrit dans l'article "Poggiolo vu par un adolescent de 1963 - 6/8: le travail agricole" publié le 19 février 2013:
Les rues et les jardins du village étaient sillonnés d’un important réseau de rigoles amenant l’eau d’arrosage depuis des réservoirs municipaux. Chaque famille avait son jour et ses heures d’arrosage. On voyait ainsi, suivant le moment, untel ou untel courir avec sa binette pour édifier ou enlever de petits barrages de terre et de chiffons afin d’orienter le flux dans la bonne direction.
Ce subtil et efficace réseau a presque totalement disparu avec l’arrivée de l’eau courante en 1968. Le vestige le plus visible de canalisation à ciel ouvert se trouve le long du mur, au coin de la stretta et de la route.
Ce système existait dans les villages voisins et dans de nombreuses zones montagneuses du bassin méditerranéen.
Le journal de 13 heures de TF1 a diffusé le 9 novembre 2017 un reportage sur des villages cévenols. Vous pouvez voir dans l'extrait ci-dessous un professeur retraité établi à Aumessas, son village d'enfance, qui explique bien à la journaliste l'utilisation des rigoles. Voici une partie du dialogue:
"- Journaliste: Quand il était petit, chaque habitant pouvait récupérer l'eau de ces rigoles pour son jardin à une heure très précise.
- Retraité: On mettait du chiffon, une pierre par dessus pour qu'il s'en aille pas, et l'eau coulait par le tuyau.
- Journaliste: Et l'eau allait dans le jardin!"
Dans les Cévennes comme en Corse, les rigoles étaient essentielles.
jfsadys 09/01/2018 20:30