L'abondance de la documentation sur l'expédition policière de novembre 1931 est telle que tout n'a pas été publié dans les articles de ce blog consacrés à ce moment de l'histoire corse, du 7 novembre au 5 décembre (voir le premier article ICI). Comme cadeaux de Nouvel An, nous proposons à nos lecteurs deux bonus extraits du "PETIT PROVENÇAL" du 15 novembre 1931.
Tout d'abord, voici une photo, parue en première page, de l'industriel SIMONETTI qui tua le bandit BARTOLI. Il pose souriant avec un fusil dans les mains. Il semble heureux de son titre de gloire. Il est vrai que la presse favorable à la démonstration de force de l'Etat lui a souvent donné le beau rôle: celui du justicier. Mais il est un peu paradoxal de donner comme exemple aux lecteurs continentaux l'utilisation de la force que l'on condamnait chez les Corses. SIMONETTI n'eut absolument aucun souci avec la justice alors que son "exploit" n'était pas de la légitime défense mais ressemblait plutôt à un assassinat programmé. Il n'est pas étonnant que les communistes le mirent plusieurs fois en accusation.
Sur un mode plus léger, la même édition du quotidien marseillais, toujours en page 1, montrait une voiture de police bloquée par un âne. Comme pour les caricatures montrées dans des notes précédentes, on voulait montrer que tout n'était pas noir et que l'on pouvait voir "une scène amusante". Seulement, le journal ajoutait qu'elle se plaçait "dans un village occupé". Ce dernier mot annule le sentiment que l'on pouvait ressentir au premier regard. Le "bourrage de crânes" avait eu là un petit râté.