La solution pour obtenir la réouverture de la station thermale de Guagno-les-Bains est toute simple: il faut faire partie d'une commission.
C'est du moins ce qu'il résulte de la dernière réunion du comité de massif.
Le comité de massif est une structure encore peu connue. Elle a pourtant été instituée par la loi Montagne de 1985, loi dont la version votée en 2016 a reconnu "la spécificité de la Corse, territoire montagneux et insulaire présentant le caractère d'île Montagne". A chaque massif de montagne, est attribué un comité pour le développement, l'aménagement et la protection.
A la réunion du comité de massif qui vient de se réunir pour les Deux Sorru le 29 mai à la mairie d'Orto, la commune de Poggiolo était représentée par Jean-Silius PAOLI, adjoint au maire. D'après le compte-rendu publié par "Corse-Matin" le 31 mai, il posa une question sur l'avenir de l'établissement thermal à Jean-Félix Acquaviva, président du comité. La réponse fut de lui offrir "la possibilité (..) d'intégrer la commission "thermalisme"".
La question est-elle donc résolue?
Voir ci-dessous l'intégralité de l'article de Pascale CHAUVEAU paru dans "Corse-Matin".
A Orto, le président du comité de massif, Jean-Félix Acquaviva, a fait le point sur les attentes des maires. Téléphonie, thermalisme à Guagno-les-Bains, tourisme dans les sites naturels, trésorerie de Vico, les sujets ne manquent pas
C'est en tant que président du comité de massif que le député Jean-Félix Acquaviva s'est rendu à Orto en début de semaine, où une dizaine de maires ont exposé leurs attentes.
Depuis la réactivation du comité de massif en juillet 2016, les premiers dossiers ont été instruits pour un schéma qui s'étalera sur 8 ans, et 50 millions d'investissements sont déjà programmés. En multipliant ce qu'il appelle "les réunions de vallées", Jean-Félix Acquaviva se veut au plus près des maires de la montagne, pour écouter leurs projets, et les renseigner sur ce que peut permettre le schéma.
Du côté des édiles, l'eau et l'assainissement, l'état des routes, les "zones blanches" sans téléphonie ni numérique, restent les problématiques dominantes du rural, pour lesquelles le comité de massif ne peut intervenir en concurrence des modes de financement classiques déjà mis en place par l'Etat et la Collectivité, mais en complément de dossiers déjà aboutis.
"Pour optimiser les projets techniquement et financièrement, il faut les aborder de façon transversale en décloisonnant tous les intervenants. Mais le rôle du schéma n'est pas uniquement d'apporter du financement, mais d'amener une réflexion sur les politiques publiques sur, par exemple, la gestion des sites naturels, l'école rurale, le tourisme de montagne", précisait Jean-Félix Acquaviva. Il offrait ainsi la possibilité à l'élu de Poggiolo d'intégrer la commission "thermalisme", en réponse à sa question sur la réouverture de la station thermale de Guagno-les-Bains.
La stratégie du "harcèlement"
Pour les élus de Soccia et Orto, la surfréquentation du lac de Creno et du canyon du Zoïcu ont également trouvé écho : "Une gestion par la régulation est obligatoire pour mieux optimiser les retombées locales, en octroyant des concessions avec des critères qualitatifs comme, par exemple, la gestion des déchets".
Enfin, était évoqué le choc causé par l'annonce de la fermeture de la trésorerie de Vico, qui sera décentralisée à Sartène, en parallèle avec l'annonce d'une fermeture de classe au collège à la rentrée prochaine. "La loi Montagne est avec nous, mais la logique comptable des quotas est encore appliquée dans les secteurs de l'éducation, de la santé, et des services publics en général. En Corse, le problème est plus prégnant qu'ailleurs, en raison d'une démographie faible et de parcours longs. Face aux problématiques budgétaires invoquées, notre rôle est de faire du harcèlement écrit pour obtenir une méthode de calcul différente non anxiogène, pluriannuelle sur 5 ans, et tripartite entre les établissements, l'Etat et la Collectivité. On est vraiment là dans la volonté politique !".
Le président du comité de massif citait en exemple la faculté de Corte, à laquelle Pierre Joxe avait accordé un statut dérogatoire, et qui reste aujourd'hui la plus petite université de France avec environ 4 600 étudiants.