L’ouvrage de l’abbé GALLETTI l’«Histoire illustrée de la Corse, contenant environ 300 dessins représentant divers sujets», publié en 1863, a déjà été présenté au sujet de l'image du lac de Ninu (voir l'article Le paysage mystérieux : la solution).
Sur la même page, le lac de Creno (appelé maintenant Crena) est également représenté. A son sujet, l’auteur du livre écrit :
« Formant un frappant contraste avec le précédent (Nino), le lac Creno est situé à l’extrémité opposée du même plateau (Camputile). Son nom est un dérivé d’un mot grec qui signifie sombre, obscur. Jamais application ne fut mieux appropriée. Si les bords du Nino sont gais et riants, ceux du Creno prédisposent à la tristesse. Ce lac est entouré d’arbres séculaires dont l’épais feuillage donne aux eaux une nuance des plus foncées. Pendant l’été, le Creno sert de refuge à une grande quantité de macreuses et de canards sauvages, que les premier frimats chassent vers les plaines. »
En correspondance, un dessin a été publié en face de celui de Ninu, entre les pages 32 et 33 de l’ouvrage.
La signature est bien visible, au milieu du bord inférieur: J. PETIT-JEAN. Avec plus de certitude que l’image de l’autre lac, cette œuvre est bien de Jeanne PETIT-JEAN qui illustra une partie du livre de l’abbé GALLETTI. Elle s’est strictement tenue à la description rédigée par l’ecclésiastique, ce qui donne ces arbres tourmentés et inquiétants, bien éloignés des pins laricios qui bordent Crena.
La réalité a été photographiée par Michel FRANCESCHETTI le 28 juillet 2015. Les pins ont des troncs bien verticaux. Il était alors neuf heures du matin. Les touristes n’étaient pas encore arrivés. Mais il n’y avait pas non plus beaucoup de canards sauvages.