Monseigneur MAMBERTI, devenu cardinal, a reçu aujourd'hui samedi 14 février, des mains du pape FRANÇOIS, les symboles de sa nouvelle mission: la barrette (bonnet carré), l'anneau et le titre de diacre de San Spirito in Sassia. Pour la première désignation d'un cardinal corse depuis 150 ans, de nombreux Corses ont fait le déplacement à Rome, avec l'évêque d'Ajaccio et le maire de Vico.
Dans l'entretien accordé récemment à Philippe de Casabianca, le futur cardinal Mamberti avait déclaré: "Le village de Vico est aussi un élément important en raison du nombre de prêtres qui sont issus de la région tout comme de trois évêques récents qui en viennent, Monseigneur Arrighi, Monseigneur Zevaco et moi-même."
Un point commun de l'évêque de Sagone avec le premier cité, Monseigneur ARRIGHI, réside dans une carrière qui s'est presque entièrement déroulée à Rome.
La notice publiée dans l'encyclopédie Wikipedia indique:
"Jean-François Arrighi, né le 1er mai 1918 à Vico en Corse et mort le 1er décembre 1998 à Rome (Italie), est un évêque catholique français, évêque in partibus de Vico Equense de 1985 à 1998, il est vice-président du Conseil pontifical pour la famille au Vatican de 1985 à 1992.
Prêtre. Après avoir été formé au séminaire des Carmes - Institut catholique de Paris (Licence en théologie et en droit canonique), il est ordonné prêtre le 27 mars 1948 pour le diocèse d'Ajaccio. Jean-François Arrighi est économe de Saint-Louis-des-Français (1949-1954), nommé administrateur des Pieux Établissements de la France à Rome et Lorette (1954). Il devient attaché à la Congrégation pour les Églises orientales (1955-1960) puis sous-secrétaire du Secrétariat pour l'unité des Chrétiens (1960-1985). Il est nommé recteur de l'église et abbaye de la Trinité-des-Monts en 1974.
Évêque. Le pape Jean-Paul II le nomme évêque titulaire de Vico-Equense et vice-président du Conseil pontifical pour la famille au Vatican le 17 avril 1985. Jean-François Arrighi est consacré le 9 juin de la même année par le cardinal Édouard Gagnon. Il reste en poste jusqu'à sa retraite en 1992, où en décembre il est nommé par le pape Jean-Paul II membre du conseil pontifical pour l'unité des chrétiens. et décède le 1er décembre 1998 à Rome."
Il fut enseveli dans l'église dans l'église Sainte Marie de Vico.
Par ailleurs, dans la revue Sodalitium n°38 de février-mars 1995, M. l'Abbé Francesco Ricossa, reprenant d'autres auteurs, écrit: "Arrighi faisait le lien avec des théologiens français comme Yves-Marie Congar, encore en disgrâce". Le prélat de Sa Sainteté travailla durement à préparer le concile Vatican II. Il se préoccupa surtout de la collégialité et de l'œcuménisme.
On pourra remarquer l'attention (ou l'humour?) du pape Jean-Paul II qui a confié à cet enfant de VICO, en Corse, le titre d'évêque de VICO Equense en Campanie, près de Naples.
Le numéro de mai 1985 du magazine "Kyrn" écrivait:
"Brillant orateur, conteur attachant, animé de cette antique foi chrétienne qui pendant des siècles fit vibrer la Corse, Jean-François Arrighi connaît mieux que personne l'histoire commune du Saint-Siège et de la Corse. (...)
Comme il connait l'histoire des Corses à Rome, ces Corses qui eurent le privilège, avec les Suisses, d'assurer la garde du Pape.
Cette connaissance lui permet d'affirmer que nos traditions religieuses ont les mêmes racines que celles que l'on trouve encore en Toscane et dans le Latium et qui ont forgé le proverbe qui veut que "da Capicorsu à Bonifaziu, aria di Roma è mar di Laziu."
Et d'affirmer également que le français liturgique lui semble étranger à l'âme corse."
Par ailleurs, le bulletin "INSEME" a publié une liste de serviteurs importants de l'Eglise catholique qui sont passés par Vico.
Voir: http://inseme-bulletin.hautetfort.com/media/00/00/3378024614.jpg
Nota Bene: L'évêque Jean-François était le frère de Pascal ARRIGHI qui eut une triple carrière de juriste, d'universitaire et d'homme politique. Né à Vico en 1921 et mort à Toulon en 2004, Pascal ARRIGHI fut résistant, membre des Commandos, blessé en 1944 lors de la campagne des Vosges.
Avocat, professeur, membre du Conseil d'Etat, il fut président de l'Université de Toulon (1970-1975) et de celle de Corte (1975-1981).
Débutant sa carrière comme radical puis étant partisan de l'Algérie Française, il fut député de Corse de 1956 à 1962. En mai 1958, il dirigea le soulèvement de la Corse et son ralliement à de Gaulle. Maire de Vico de 1959 à 1983 et conseiller régional de Corse (1986-1998), il fut aussi député FN des Bouches-du-Rhône de 1986 à 1988.