De nombreuses maisons poggiolaises arborent fièrement le drapeau corse depuis quelques jours. L'événement n'a aucun rapport avec les élections. Les familles de Poggiolo appliquent le mot d'ordre "Una Casa, una bandera", riposte symbolique proposée à la suite des incidents impliquant le symbole corse lors de matchs de football.
Le gardien du SC Bastia, Jean-Louis Leca, a été suspendu pour avoir brandi un drapeau corse en fin de rencontre à Nice le 18 octobre dernier, alors qu'un arrêté pris par le Préfet des Alpes-Maritimes avait interdit "le port la détention et l’utilisation de tout objet ou vêtement à l’effigie de la Corse ou d’un club sportif corse à proximité du stade de Nice".
Les décisions du préfet comme de la Fédération Française de Football font partie des actes incohérents qui ne servent qu'à exaspérer les Corses.
Pourquoi interdire ou punir l'emblème insulaire quand tous les autres drapeaux régionaux ont droit de cité, comme la croix bleue sur fond blanc de Marseille qui est devenu le symbole de l'O.M.? Même le ridicule patchwork du conseil régional de la région PACA a droit de cité.
Le drapeau à tête de More était brandi avec le drapeau tricolore par les Corses qui allèrent se faire tuer en 1914. Il n'est pas un insigne terroriste ou partisan. Comme l'a déclaré le maire de Bastia, Gilles SIMEONI:
«La bandera appartient à tous les Corses. C'est le symbole de notre identité auquel nous voulons réaffirmer notre attachement et réagir, au-delà du football, à cette nouvelle agression.»
En connaissant notre identité, en sachant d'où nous venons, et quelles sont nos racines, nous pouvons vivre et nous développer. Le poète provençal Frédéric Mistral l'avait écrit dans "Les Iles d'or": «Lis aubre que van founs soun li que mounton aut» («Les arbres aux racines profondes sont ceux qui montent haut»).
P.S.: cette question de drapeau rejoint les propos tenus par Edmond SIMEONI lors du débat sur "Où va la Corse?" samedi 29 novembre à Allauch. Le vieux sage de l'autonomisme corse a rappelé que, comme il l'a écrit sur son blog, maintenant que les élus corses ont bien discuté, c'est:
"L’Etat, maître du jeu, (qui) va devoir se prononcer sur le «Peuple corse», sur les nouvelles institutions, le Padduc, la coofficialité, la Résidence, les Arrêtés Miot, la compétence fiscale, l’autonomie dans le cadre de l’Union Européenne etc.".
Mais il a surtout dit très nettement, devant le public rassemblé à Allauch, que, dans sa longue vie de militant, il n'avait jamais vu de pouvoir aussi fermé au dialogue que le gouvernement actuel. Dont acte.
Jacques-Antoine Martini 04/12/2014 15:37