Le Sénat vient de jouer un très mauvais tour aux petites communes en adoptant mardi 11 mars la généralisation du scrutin de liste aux élections municipales pour les communes de moins de 1.000 habitants. Le texte ayant déjà été voté par les députés voici trois ans, il va entrer en vigueur dans quelques mois.
Corse-Matin vient de titrer en première page "Le Sénat raie le panachage", c'est-à-dire la possibilité de rayer des noms sur les bulletins et d'en ajouter. Cette pratique permettait d'élire des candidats individuels et surtout de supprimer ceux dont on ne voulait pas tout en faisant élire sa liste, ce qui pouvait provoquer quelques coups fourrés. Ainsi, des candidats d'une même liste avaient des scores parfois assez différents. En 2026, à Poggiolo, les candidats ont eu entre 120 et 129 voix (voir L'élection a eu lieu).
Mais l'autre changement, et bien plus important, est que l'obligation du scrutin de liste rend obligatoire la parité homme-femme. Il faudra une alternance entre les deux sexes sur toutes les listes, ce que l'on a appelé des listes "chabada bada", en référence à la chanson du film "Un homme, une femme" réalisé par Claude Lelouch en 1966.
Corse-Matin s'est fait l'écho de réactions critiques dans les communes corses. En premier lieu, cette loi va s'appliquer aux prochaines élections municipales qui ont lieu dans un an et elle oblige de nombreuses municipalités à revoir d'urgence les projets de candidatures. Il est vrai que les femmes élues en mairie ne sont que 37,6% dans les petites communes. La recherche va parfois être difficile.
Le conseil municipal poggiolais élu en 2021 comprend deux femmes et neuf hommes. Des changements de tête seront obligatoires.
Poggiolo a cependant montré que des femmes peuvent être maire sans avoir besoin de l'obligation de parité: Angèle PINELLI a dirigé la commune pendant 27 ans.