A l'occasion de l'adoption de la motion de censure contre le gouvernement Michel BARNIER, il est normal de se retourner vers le seul autre exemple connu dans la Cinquième République, à savoir la censure du gouvernement Georges POMPIDOU le 5 octobre 1962.
La motion, présentée par la droite non-gaulliste, avait rassemblé communistes, socialistes, centristes du MRP et extrême-droite. Cette dernière tendance était celle des parlementaires pro-Algérie Française, et donc farouchement hostiles à de Gaulle qui venait d'accepter l'indépendance de l'Algérie.
Pascal ARRIGHI, député de Corse et maire de Vico depuis 1959 (et jusqu'en 1983), en faisait partie. Il avait déjà présenté le 15 décembre 1961 un texte de censure contre la politique algérienne gaulliste qui n'avait pas obtenu la majorité. Pour voter la motion du 5 octobre 1962 qui aboutit à la démission du gouvernement, l'élu vicolais, alors malade, donna délégation à un collègue, l'ancien préfet Jean BAYLOT, qui avait été préfet des Bouches-du-Rhône.
Dans les résultats du scrutin, la malice de l'ordre alphabétique place ARRIGHI juste avant le communiste Robert BALLANGER.
Bien plus tard, de 1986 à 1988, Pascal ARRIGHI redevint député du Front National à Marseille.
Petite curiosité historique: le point commun entre les deux motions de censure adoptées est la présence de la famille LE PEN. Jean-Marie, alors député de la Seine, vota celle de 1962.
Les discours et les résultats du vote se trouvent dans le Journal Officiel du 5 octobre 1962.