L'année 1914 est à la mode car nous sommes arrivés au centenaire du début de ce massacre que fut la Grande Guerre.
Même si, rétrospectivement, l'affrontement ne pouvait n'être qu'inévitable, les contemporains n'en avaient pas conscience. En regardant les documents de l'époque, on se rend compte que les préoccupations étaient bien loin de la guerre. Nous avons déjà vu que les élections législatives avaient été acharnées en avril (article: Il y a cent ans: l'originalité poggiolaise).
En juillet, plusieurs semaines après l'attentat de Sarajevo, les faits divers occupaient une grande place dans les informations.
Ainsi, le drame connu un peu partout le 19 juillet 1914 se passa en Corse et il s'agissait d'un accident de la route.
Le 18 juillet, vers 13 heures, le car transportant le courrier et sept passagers entre Vico et Ajaccio cassa son axe de direction à l'entrée de la ville. Le chauffeur, Dominique Coggia, ne put éviter de heurter un arbre. Il y eut six ou sept blessés, selon les journaux. Oui, "selon LES journaux", car la nouvelle fut répercutée, non seulement par les journaux corses mais aussi par de nombreux quotidiens continentaux.
En voici deux exemples. La première coupure de presse est extraite du "Petit Marseillais" du 19 juillet. Il est vrai que, étant donné le grand nombre de Corses habitant alors à Marseille, les nouvelles insulaires étant fréquentes dans ses pages. Mais que dire de la présence de la même information dans de nombreuses publications? Ainsi, la deuxième coupure vient du "Figaro".
Pas de doute, l'autre drame, celui qui allait durer quatre ans, était très, très loin.
PS: cet accident n'était pas le premier sur cette ligne. Il y en avait eu un en mars 1909 (voir l'article Du cheval au cheval-vapeur (n°2)) mais l'importance donnée à celui de 1914 est particulière à cause du contexte.
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