Les cartes postales anciennes représentant Poggiolo sont assez rares. Ce blog en a publié quelques-unes. Mais où trouver des images d'avant la création de la photographie?
Le village est mentionné sur des cartes du XVIIIème siècle. Un film de la vidéothèque poggiolaise en montre des exemples.
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Comment un petit village corse a-t-il été présenté sur les anciennes cartes de géographie? Poggiolo n'existe pas toujours et n'est pas toujours bien orthographié.
http://www.dailymotion.com/video/xkuwb2_poggiolo-en-cartes_travel
Mais existe-t-il des images des maisons poggiolaises d'antan?
Emilie Tomas (membre de l'Association pour la Recherche Archéologique en Corse) a eu la gentillesse d'envoyer au blog une image de l'église Saint Siméon au XIXème siècle.
Cette image est issue d'un carnet de dessin réalisé par M. Bessières en 1856.
Durant les journées du Patrimoine, Jean-Baptiste Mary (membre de l'ARAC) avait réalisé une exposition à Vico avec un panneau consacré à ces dessins.
Ces dessins sont conservés aux archives départementales et difficilement consultables en raison de leur mauvais état de conservation.
Cliquer sur l'image pour l'agrandir.
Le bâtiment est très différent de celui d'aujourd'hui, sans clocher, et avec deux chapelles, à droite et à gauche.
Les inscriptions gravées sur l'église d'alors et recopiées sur le document de M. Bessières fournissent des renseignements chronologiques importants pour connaître l'histoire de l'ancien Saint Siméon.
L'EGLISE D'ORIGINE
LES PREMIÈRES MENTIONS
L'inscription "F 1545 R 1831" signifie que le bâtiment a été construit en 1545 et restauré en 1831.
La date de 1545 est confirmé dans un document de 1839, une lettre du conseil de fabrique (chargé alors de la gestion financière de la paroisse) du 19 novembre 1839, trouvée aux Archives Départementales d'Ajaccio, série 4V21 (bâtiments paroissiaux).
L'église San Simeone a été décrite pour la première fois dans le rapport de la visite apostolique de Mgr MASCARDI, évêque de Mariani, en 1587, recopié par le Père DOAZAN.
Cette année-là, il n'y avait "pas de campanile mais deux cloches pendues à un arbre." Cette situation existait d'ailleurs dans de nombreux villages. L'évêque notait qu'il existait deux portes, "une en façade, une du côté épitre", c'est-à-dire à droite pour l'assistance. Sur ce dessin, celle de la façade est la seule visible.
Il écrivit également qu'il n'y avait "pas d'autre fenêtre qu'une ouverture en fente derrière l'autel". L'ouverture quadrilobée a donc dû être exécutée à une époque ultérieure, sans précision. Elle seule permet de distinguer la façade de l'église de celle d'une maison traditionnelle. La partie caractéristique du bâtiment religieux devait être le chœur, qui n'est malheureusement pas visible sur ce dessin.
LA CHAPELLE DU ROSAIRE
Un siècle plus tard, en 1698, Mgr Giovanni Battista COSTA, évêque de Sagone de 1688 à 1714, mentionna, dans sa visite, une "chapelle du très St Rosaire récemment érigée dans l'église avec charpente".
Cette chapelle est localisée à gauche par un document ultérieur, une lettre, datée du 20 mars 1844, de Charles PINELLI (maire de Poggiolo de 1822 à 1847). S'il s'agit de la partie gauche du dessin, à quoi correspond la partie droite? Peut-être s'agit-il de la chapelle construite entre 1837 et 1839 et qui est mentionnée dans la lettre du conseil de fabrique de 1839. La documentation manque de précision.
Le même évêque, dans sa visite pastorale du 17 juillet 1702, écrivit que "les deux fenêtres côté épître et côté évangile ferment bien". Le dessin montre effectivement deux ouvertures.
Mais parlait-t-il des fenêtres des chapelles (dans ce cas, la chapelle de droite existait au XVIIe s) ou de fenêtres dans la nef (dans ce cas, le dessin ne les montre pas) ?
(A SUIVRE: A quoi ressemblait l'ancienne église? (2/2)
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