Le paquebot "El Djem" a une place particulière dans l'histoire de la Corse.
Navire allemand devenu français en 1919 au titre des réparations des dommages de guerre, c'est à son bord que de nombreux policiers et militaires furent transportés avec un équipement impressionnant (armes, munitions, blindés) pour réprimer le banditisme en Corse.
IL Y A QUATRE-VINGT-DIX ANS
En novembre 1931, le gouvernement français, dirigé par Pierre LAVAL, lança une expédition de grande envergure en Corse.
Les bandits, qui n'étaient plus "bandits d'honneur" depuis longtemps, accumulaient les actions criminelles, humiliaient les pouvoirs publics et devenaient les vedettes des journaux et magazines.
Dans ce blog, la série d'articles intitulée "Mauvaise pub pour Guagno-les-Bains" a évoqué la situation du banditisme de l'époque dans notre zone des Deux-Sorru.
L'attaque de l'établissement thermal le 17 août 1931 fut le déclencheur. Des forces policières nombreuses et lourdement armées, amenées par "El Djem", débarquèrent à Ajaccio le 8 novembre 1931. L'île fut soumise à un véritable régime militaire. L'opération fut assez efficace car plusieurs hors-la-loi furent arrêtés (certains plusieurs mois après). Il est vrai que deux d'entre eux avaient été éliminés juste avant l'arrivée des renforts continentaux: François CAVIGLIOLI le 2 novembre et Joseph BARTOLI le 6 novembre.
On parla alors de "l'épuration du maquis", terme qui, malgré son ambiguïté, est réutilisé pour cette nouvelle série du blog des Poggiolais. Evoquer largement ces épisodes n'est pas incongru sur ce blog car les Deux-Sorru furent souvent placés au centre de ces opérations. Le moment de cette publication n'est pas innocent car, en 2021, nous sommes exactement à quatre-vingts-dix ans de ces événements.
La chronique sera quotidienne et s'étalera du 7 novembre au 2 décembre sous le titre "Chronique de l'épuration du maquis".
NOTRE MÉTHODOLOGIE
Cette "épuration" sera racontée uniquement au moyen d'articles parus dans des quotidiens continentaux. Nous verrons ainsi comment, jour après jour, pouvaient être informés les Français éloignés du théâtre d'opérations.
La base essentielle sera constituée par LE PETIT PROVENÇAL et LE PETIT MARSEILLAIS, quotidiens marseillais ayant le grand tirage de tout le Sud-Est, le premier étant de gauche, l'autre étant de droite. Ils publiaient souvent des articles sur la Corse, en raison de la forte présence insulaire à Marseille. La collection en a été étudiée aux Archives Départementales de Marseille et sur le site Retronews.
Nous nous servirons également de deux journaux très politisés: L'ACTION FRANÇAISE, royaliste, et L'HUMANITÉ, communiste. Eux aussi ont rendu compte de cette expédition mais en y ajoutant leurs propres analyses politiques, souvent originales par rapport à l'ensemble de la grande presse et très critiques sur l'initiative gouvernementale, avec, pour le premier, la verve inimitable de Léon DAUDET. Le site Retronews permet lui aussi d'accéder à leurs versions numérisées.
Plusieurs emprunts seront faits à la remarquable étude de Ralph SCHOR La presse française continentale et l'extermination des bandits corses en 1931.
Cette chronique ne sera pas une véritable étude historique et scientifique. Nos articles résumeront ou copieront les articles, photos et caricatures les plus significatifs de l'époque avec des commentaires réduits et partiels. Tout ne sera pas diffusé: nous nous centrerons sur les Deux-Sorru ou sur ce qui est général, mais pas sur tous les fronts établis par la police en novembre 1931.
Cette série d'articles est un gros travail et il est possible que des erreurs s'y trouvent. Dans ce cas, n'hésitez pas à les signaler. Vous pouvez également faire part de vos réactions dans la rubrique "Commentaires" qui est sous chaque article.
Bien entendu, entre les parties de cette rétrospective, le blog continuera à vous informer de l'actualité de POGGIOLO et des villages voisins pour 2021. Ces informations paraîtront alors vers 18 heures, tandis que les articles de "Chronique de l'épuration du maquis" seront publiées à 8 heures du matin.
El Djem est le nom d'une cité antique de Tunisie, connue notamment pour avoir le troisième plus grand amphithéâtre de l'empire romain.
Mais El Djem est aussi un nom d'un navire qui eut un certain rôle dans un moment important pour la Corse entre les deux guerres mondiales.
A quel événement a-t-il participé?
Le nombre trente ne peut pas être inconnu des Poggiolais qui sont tous passés devant l'endroit où il se trouve, plus exactement, devant l'endroit où trente noms sont inscrits.
Trente est le nombre des noms mentionnés sur le monument aux morts. Il représente les trente enfants de Poggiolo victimes de la guerre de 1914-1918.
Le monument a la forme d’un obélisque avec une base carrée posée sur un piédestal de deux marches. La face avant du pilier est décorée par deux représentations en bronze de la croix de guerre. Au-dessus, une tête de poilu est sculptée dans un médaillon posé sur une palme avec l’inscription « Pro patria ».
Sur la base, du côté oriental, près de la route, sont gravées les lignes suivantes :
«1914 -1918
AUX ENFANTS
DE
POGGIOLO
MORTS POUR LA FRANCE»
Les noms, avec leurs prénoms et leurs grades, des trente soldats sont marqués dans l'ordre alphabétique (malmené trois fois pour les prénoms) sur chacune des trois faces, à raison de dix noms par côté, ce que fait bien un total de trente.
La liste commence sur la face nord avec le lieutenant ANTONINI Pierre Toussaint.
Le côté ouest est le moins visible car placé à l'opposé de la route.
La liste se termine sur la face méridionale avec l'adjudant Charles Marie VINCIGUERRA.
Trente noms de héros qui concernent toutes les familles poggiolaises et qu'il ne faut pas oublier au moment du 2 novembre et surtout de l'anniversaire de l'armistice de 1918, le 11 novembre.
Dans les prochains jours, le blog des Poggiolais publiera, en plusieurs fois, les biographies de chacun de ces trente soldats.
Grâce au sablier présent en son centre, il était facile de soupçonner que la décoration métallique qui fait l'objet de notre devinette avait un rapport avec la mort. Le sablier montre le temps qui s'écoule. De plus, lui sont accolées deux ailes de corbeau, souvent dessinées avec le squelette de la Mort.
Ce médaillon orne les deux battants du portail métallique donnant accès à un endroit peu connu des Poggiolais: le cimetière privé.
Ce cimetière a déjà été présenté dans ce blog en novembre 2010.
Situé au-dessus du cimetière communal, de l'autre côté du sentier vers Soccia et Orto, ce terrain privé rassemble des tombes de quelques Poggiolais.
Malheureusement, il n'est plus du tout entretenu. Le portail ne ferme plus et les deux battants sont maintenant retenus par un fragile lien en plastique. La végétation cache les tombes et donne une impression de jungle épaisse déjà signalée dans l'article d'août 2020.
D'après certains, le sablier (qui est représenté sur chaque battant) et le portail auraient été confectionnés par un DESANTI qui fut forgeron à Poggiolo voici plus d'un siècle et dont le talent était renommé. Il serait désolant qu'une telle œuvre d'art disparaisse.
De son côté, la municipalité poggiolaise a excellemment nettoyé le cimetière municipal en début d'été.
Si les descendants des personnes reposant ici n'agissent pas rapidement pour honorer leurs ancêtres, le cimetière privé disparaîtra et le sablier n'existera plus.
Un cimetière privé - Le blog des Poggiolais
Pendant longtemps, les Poggiolais défunts ont été inhumés dans l'arca (voir l'étude détaillée publiée sur ce sujet). Quand le cimetière communal a été mis en service, certaines familles ...
http://poggiolo.over-blog.fr/article-cimetiere-prive-59880757.html
Cimetière ou jungle? - Le blog des Poggiolais
Le respect des morts se perdrait-il à Poggiolo? On pourrait en douter en voyant l'état du ciment!ère privé. Peu connu, ce cimetière est placé au-dessus du cimetière communal, de l'autre côt...
http://poggiolo.over-blog.fr/2020/08/cimetiere-ou-jungle.html
La photo de groupe des Poggiolais du 16 août 2001 a été publiée à l'occasion de la devinette du mois.
Pour mieux rappeler l'ambiance de ce jour-là, nous vous proposons un diaporama réalisé avec des photos de différents moments de la journée.
Le 16 août n'est pas seulement le jour de la procession en l'honneur de saint Roch mais aussi l'occasion de montrer que les Poggiolais forment une communauté.
En 2001, l'après-midi commença par une partie de "china" près de la chapelle. Puis, il y eut la traditionnelle procession, à laquelle participa la confraternité di u Padre ALBINI.
Ensuite, avant de passer à l'apéritif en commun, les Poggiolais de tout âge se rassemblèrent sur la Piazza Inghjo pour une photo de groupe qui montrait la force de la communauté.
Ce moment joyeux et symbolique (et poignant quand on pense à ceux qui sont partis depuis) ne pourrait-il pas être réédité avec les Poggiolais de 2021?
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L'album de photos des Poggiolais:
Pour le commander, suivre le lien:
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Votre ancêtre a participé à la guerre de 1914-1918?
Envoyez une photo de lui à l'adresse larouman@gmail.com
Elle pourra être publiée dans notre dossier des combattants poggiolais.
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Vacances de Pâques:
du samedi 12 avril au lundi 28 avril.
Vacances d'été:
samedi 5 juillet.
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Les articles du blog se trouvent sur la page Facebook du groupe Guagno-les-Bains Poggiolo.