Il est une espèce d'arbre qui garde le même aspect malgré les saisons. Ce sont les oliviers qui ont toujours les mêmes feuilles. Quand ils sont exploités, ils sont bien soignés par leurs propriétaires.
En examinant les troncs sur le chemin allant à Case Suprane, on peut s'apercevoir que des rouleaux verts leur sont attachés l'été. Pourquoi sont-ils là?
La réponse est fournie en fin d'année: ce sont les filets servant à recueillir les olives.
Ces filets en matière synthétique n'ont rien de traditionnel. Mais quelle était la méthode traditionnelle? Ici, nous ne sommes pas dans la Balagne qui était la grande productrice d'huile. Et, à cette altitude, les oliviers sont à la limite de leur zone d'existence. Juste un peu plus haut, à Soccia, ces arbres ne peuvent pousser dans tous les quartiers du village.
Le tome 1 de la véritable somme, réalisée par Pierre-Jean LUCCIONI, des arts et traditions populaires de Corse sous le titre de "Tempi fà" décrit la cueillette d'autrefois:
"La récolte durait plusieurs mois, de décembre à juin. La technique variait suivant les
régions. L'Officier de Picardie parle de "gaulage" quand il traverse le Cap Corse en 1775. Avec de longues perches (palu), on tapait sur les branches (scotte, scoglie) pour faire tomber les
fruits. En Balagne, pas question de gauler les arbres pour deux raisons: à Aregnu, l'olivier est sacré, ce serait un sacrilège de "taper dessus", et puis cette manière "brutale" pour faire tomber
les olives peut provoquer des dégâts sur l'arbre. Les jeunes branches sont brisées par les coups répétés de la perche (u palu sciappa e tramule). On préférait grimper sur de longues échelles
appuyées sur les branchages et prélever les olives à la main (sgrandinà l'alive), ou bien on attendait qu'elles tombent!"