Vous avez pu constater que le blog POGGIOLO ne se contente pas de donnner des nouvelles de ce seul village mais fait également des incursions "chez nos voisins" (ce qui est d'ailleurs le
titre d'une de nos catégories). Aujourd'hui, c'est au tour de MUNA qui a la caractéristique d'avoir été le dernier village du canton à être relié par une route goudronnée, et depuis fort peu de
temps.
Pour le présenter, le plus judicieux est d'utiliser l'article paru dans le numéro d'octobre du bulletin "INSEME". Le texte est illustré par des photos de Christiane GAUBERT qui a découvert notre
micro-région depuis peu et qui l'apprécie beaucoup.
Ce mois-ci un petit clin d'œil sur Muna. Elu à Murzu et adjoint de Muna, je ne veux pas oublier le village de mes ancêtres.
Muna est un hameau de la commune de Murzo créé vers 1740 pour permettre l'exploitation forestière. Le bois était acheminé par le fleuve du Liamone afin d'être expédié, pour faire des traverses de
chemin de fer et des mâts de bateau.

Autrefois Muna était desservi par un sentier muletier prenant naissance au bout de Belfiore (sur la route D 849). Ce sentier ombragé et accidenté côtoyait le
torrent du Liamone sur 12 kilomètres, surplombé par la montagne du Libbiu et la pointe de la Sposata en traversant les calanche pour arriver jusqu'à Rosazia.
Au détour de la forêt on découvre le village de Muna qui malgré le manque de communication vivait de ses ressources propres, les cultures, les oliviers, les
châtaigniers, arbres fruitiers, troupeaux de chèvres. Le pain qui se faisait dans des fours qui existent toujours.

Le village de Muna, perché à flanc de montagnes, s'étage à partir de 50 mètres d'altitude.

Parcouru par des chemins de pierre, abrupt, longés de maisons de pierres imposantes, avec une église datant du XVIIème siècle.
Malgré le manque de communication, l'école avait jusqu'à 50 élèves et une centaine d'habitants étaient présents jusqu'aux années 1960. Hélas, peu à peu, le village
s'est vidé, les maisons se sont fermées les unes après les autres et Muna s'est mis à mourir petit à petit.

En 1977, le syndicat Intercommunal a ouvert une piste carrossable et, 10 ans après, elle a été goudronnée puis devenue route départementale Murzu /Rosazia.
Membre fondateur de l'association« A Munesa» que nous avons créée, soutenue par la nouvelle équipe municipale de Murzu/Muna avec à sa tête Madame le Maire Dorothée Colonna-Vellutini, met un point
d'honneur à tout tenter pour revitaliser le hameau de Muna.
La toiture de l'église étant refaite, celle de la sacristie va aussi être restaurée.

L'eau a été captée et amenée au pied de chaque maison. Des emplacements de poubelles ont été matérialisés.
Le dossier récurant de l'électricité toujours d'actualité, ardemment défendu auprès des instances par Madame le Maire et moi-même, semble prendre une tournure favorable afin de permettre à chacun
aimant son village de retrouver sa maison et y vivre.
P.S.: pour avoir une idée de l'effort que représentait l'utilisation du vieux sentier, regardez le film de la vidéothèque poggiolaise intitulé "Sur la route de Muna" en
cliquant sur l'image.