La difficulté se constate uniquement dans les parties de Poggiolo qui ne sont pas protégées d’un éventuel vent venant de l’Ouest. En fait, au lieu du mot «éventuel», il faut écrire «habituel».
Tous les jours, en fin de matinée et pendant une partie plus ou moins longue de l’après-midi, l’air est en mouvement, pas forcément très fort mais fréquemment. On le constate notamment place Saint Roch qui est enfermée par des constructions sauf du côté de la mer.
Ce phénomène avait déjà été constaté par le docteur Jean-Baptiste THIRIAUX, dans son "Essai sur la topographie physique et médicale de Saint-Antoine de Guagno", publié en 1829. En page 5, il écrivait :
« En raison de l'élévation du sol et de l'entourage des makis (bois composés d'arbustes hauts de six à dix pieds, dont la majeure partie du territoire de la Corse est couverte); l'air y est vif, élastique, chargé d'humidité, surtout avant le lever et après le coucher du soleil. Sa température est de plusieurs degrés au-dessous de celle de l'air que l'on respire à Ajaccio; en Juillet de l’année dernière elle offrait de 5 à 4° de différence, c'est-à-dire que le thermomètre de Réaumur y étant à 28°, se maintenait entre 24 et 25° aux bains. Le mercure dans le baromètre oscillait alors entre 27 et 27 pouces 1/2.
L'hiver n'y est pas très-rigoureux, cependant on y voit de la neige qui séjourne plus ou moins de temps sur les plus hautes montagnes. Il est rare que des ouragans, des orages, des pluies abondantes aient lieu pendant la saison des bains; ces météores ne s'observent ordinairement en Corse qu'aux temps des équinoxes.
Les brouillards y sont fréquens (sic) dans toutes les saisons, mais particulièrement au printemps et en automne, la fraîcheur des nuits condensant alors plus fortement la vapeur contenue dans l'atmosphère. Je regrette de n'avoir pas été à même de faire des expériences hygrométriques..
Les vents dominans (sic) sont, comme à Ajaccio, les vents périodiques ou journaliers: le sud-ouest, dit vent du golfe ou brise de mer pendant le jour, et le nord-est ou brise de terre pendant la nuit.
Ils ne soufflent pas ordinairement avec une grande intensité; cependant il n'en est pas de même sur la côte orientale de l'île, et notamment à Bastia, où le sud-ouest est souvent très-incommode. Mais quelquefois à Saint-Antoine de Guagno, comme dans tout le département, le sud-est en été, et dans les autres saisons le vent du nord, ont une influence sensible: le premier produit une chaleur accablante; le second, quoique parfois très-fort, est presque toujours plus salutaire que nuisible. »
Cette « brise de mer » provient du golfe de Sagone. Même si Poggiolo et Guagno-les-Bains sont dans un cirque de montagnes, il existe une ouverture constituée par le col de Sorru. L’air de la mer vient ainsi frapper directement nos villages, et plus particulièrement Poggiolo qui est en hauteur par rapport aux Bains.
Le passage est très visible du village, encore plus depuis St Siméon.