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22 juillet 2021 4 22 /07 /juillet /2021 18:00

 

Les vacanciers des années 1950 et 1960 ne manquaient pas d'envoyer à leurs amis et parents des cartes postales de la "Corse typique".

 

Dans ce domaine, la collection "Charmes et couleurs de la Corse" éditée par IRIS (peut-être une filiale de la célèbre maison La Cigogne) eut un grand succès.                                                                                                                                               

 

Deux de ses plus grandes ventes pendant longtemps furent deux images du lac de Crena. On pouvait y admirer le paysage mais ces cartes étaient aussi des prétextes pour montrer des autochtones "typiques". Avec les ânes, tous les poncifs étaient réunis: fusil, ceinture rouge, gilet en velours, chapeau et même la zucca, la gourde traditionnelle​​.

 

Les hommes qui furent photographiés n'avaient pas été trouvés très loin: ils venaient des villages de Sorru in Su.

 

L'un d'eux était surnommé Tattana, un homme très souriant et affable qui fut un temps facteur.


Le personnage central de la  première photo pourrait être Alphonse d'Orto, mais là aussi pas de nom de famille.
 

Un de nos lecteurs aurait-il des renseignements supplémentaires?

 

Cliquez sur les photos pour les agrandir.

Une Corse tout à fait typique
Une Corse tout à fait typique

 

Dans cette série, une mention particulière pour la vue du col de Vergio qui, reprenant le mythe du Corse paresseux, était carrément insultante.

 

Une Corse tout à fait typique
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12 juillet 2021 1 12 /07 /juillet /2021 18:12

 

Raymond RIFFLARD, un peintre bien de chez nous

 

Le peintre Raymond RIFFLARD a laissé de grandes traces dans les Deux Sevi et les Deux Sorru.

 

Cet artiste décéda à Sagone en 1981, voici quarante ans, ce qui justifie de se souvenir de lui.

 

Né à Paris en 1902, Rifflard était de famille continentale. Mais, à partir où, dès le milieu des années 20, il s’installa à Ajaccio, il devint parfaitement corse.

 

Habitant rue du Roi de Rome, il fréquenta la galerie Bassoul, lieu de rencontre de nombreux artistes corses : José Fabri-Canti, François Corbellini, Lucien Peri, le photographe Ange Tomasi, etc. Il y avait aussi Suzanne Cornillac, dont il était le voisin. Plus tard, en 1959, il fit le portrait de sa fille Catherine.

 

« Portrait de Catherine à l’âge de vingt ans » © Raphaël Van den Driessche

« Portrait de Catherine à l’âge de vingt ans » © Raphaël Van den Driessche

 

Il illustra la revue « L’Almanaccu di a Muvra» en 1927. Il fut l’auteur de nombreux tableaux de paysages montrant une Corse attachée à ses traditions avec un style pictural moderne, comme par exemple avec « La sérénade » et « Une charrette en Corse». Il signait « Raymond Rifflard » mais aussi « Raymond Rif », « Rif » ou même « R.R. ».

 

Signature Raymond Rif

Signature Raymond Rif

« La sérénade » https://www.auction.fr/

« La sérénade » https://www.auction.fr/

« Une charrette en Corse » https://www.gazette-drouot.com

« Une charrette en Corse » https://www.gazette-drouot.com

 

Décorateur d’églises

Il est surtout connu pour sa décoration de nombreuses églises, à Cozzano, Loreto-di-Tallano, Moca-Croce, Sollacaro, Propriano. Mais ses œuvres furent particulièrement nombreuses près de nous.

 

Il confectionna en 1936 dans la chapelle St Martin de Letia des fresques en prenant des habitants du village comme modèles.

 

A Vico, où il fit un séjour prolongé, entre 1942 et 1945, à cause de la guerre, Raymond Rifflard procéda à de nombreuses peintures murales dans l’église paroissiale. En 1955, il fut chargé de la réfection de la toiture de Sainte Lucie d’Azzana. En 1971, il décora l’église de Cristinacce et reprit les peintures de Nicolas Ivanoff à Saint Martin d’Evisa.

 

Il fit de même à Soccia. A St Jacques de Marignana, il restaura le décor peint par Jean-Noël Coppolani.

 

Chemin de croix (église de Moca Croce) © Collectivité Territoriale de Corse

Chemin de croix (église de Moca Croce) © Collectivité Territoriale de Corse

 

De Gaulle à Orto

L’activité de Rifflard ne se limita pas aux établissements religieux. Il décora la Maison des Combattants d’Ajaccio et plusieurs bars.

 

Justement, il fut l’auteur, dans un bar d’Orto, de la fresque représentant le général de Gaulle en uniforme sur fond de drapeau tricolore. Cette peinture murale, mesurant 1,40 m sur 1,35 m, aurait résulté d’un défi lancé à l’artiste par Etienne Massiani, patron du Café de la Paix, à la suite du retour au pouvoir du chef de la France Libre en 1958. Cette œuvre, si originale, mériterait d’être plus connue.

 

Photo Ariane Chemin

Photo Ariane Chemin

 

Rifflard et Poggiolo

On sait encore moins que Raymond Rifflard était particulièrement attaché à Poggiolo.

Son épouse était née dans ce village le 22 février 1901. Prénommé Barbe Marie, elle était la fille de Jean André Papadacci, lui-même né à Poggiolo en 1875 mais dont la famille était originaire de Cargese. La mère de Barbe Marie, Gracieuse Martini, appartenait à une vieille famille poggiolaise.

 

Il n’est donc pas étonnant qu’au moins un de ses tableaux, signé « R.R. », montre une partie de Poggiolo. Il représente une petite rue très facile à reconnaître : celle qui va de l’arrière de la chapelle St Roch à la place Inghjo en longeant la maison dite «de Tatanella ». Le peintre a été très précis dans de nombreux détails que l’on retrouve car l’endroit n’a pas changé.

 

Est-ce à Poggiolo ou à Sagone de célébrer la mémoire de Raymond Rifflard?

 

Un artiste si talentueux et si actif ne mériterait-il pas que les quarante ans de son décès soient célébrés avec un éclat particulier dans notre ensemble de villages ?

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18 avril 2021 7 18 /04 /avril /2021 17:56
"J’avais ma terre chevillée au corps" (Judith)
Pour eux, "le village, une évidence".

 

 

Ce titre est celui de l'excellent dossier de Pascale CHAUVEAU sur les retraités vivant toute l'année à Soccia que vient de publier "Settimana" (le supplément hebdomadaire de "Corse-Matin") du 16 avril

L'isolement peut faire peur mais les témoignages recueillis dans le village montrent les bons côtés de ce choix, loin du stress et de l'isolement ressentis dans les grandes villes.

A lire absolument.

 

 

A l’heure de la retraite, ils sont restés ou sont revenus vivre au village. Malgré les difficultés liées à l’éloignement, la fermeture de la plupart des commerces, l’absence de toute administration, et un dépeuplement évident, leur choix n’est pas vécu comme une punition, mais comme une évidence, témoin d’un attachement viscéral à leurs racines profondes.

 

"J’ai dû partir travailler à Paris, mais je considère que pendant 30 ans, j’étais juste de passage ailleurs.’’ Pour Madeleine, la question de revenir dans son village de Soccia à l’heure de la retraite ne s’est jamais posée. «Tous mes souvenirs sont ici, tout me parle». Profitant d’un rayon de soleil pour faire un tour de village avec sa fille, d’autres promeneuses leur emboîtent le pas. Madeleine fait une pause devant le mur d’une maison, sur lequel sont plantés une rangée de clous.

Elle se souvient que, jadis, il y avait un reposoir à cet endroit. Pour la procession du mois de mai, on accrochait aux clous des draps et des fleurs, au-dessus d’un autel avec des lampes, et le cortège s’arrêtait quelques minutes faire des prières. Plus loin, il suffira d’une odeur pour lui rappeler d’autres souvenirs.

 

Comme elle, Judith, 84 ans, est revenue après une carrière dans l’enseignement en région parisienne. « Je n’ai jamais regretté d’être partie, pour l’ouverture d’esprit que ça m’a apportée et toutes les belles rencontres que j’ai faites, mais j’avais ma terre chevillée au corps : pas la Corse, ni même Ajaccio, mais mon village ! Et ma maison fait partie de ma vie. Une partie a été construite par mon arrière-grand-père, l’autre par mon père que j’ai vu en train de casser les pierres et les charrier à dos d’âne. Et quand il avait besoin de petites pierres pour faire les jointures, c’est moi-même qui les lui ramassais. »

 

"J’avais ma terre chevillée au corps" (Judith)

 

Au village il y a l’essentiel et peut-être même plus

 

Pourtant, Judith refuse de sombrer dans la nostalgie, même si elle glisse que l’eau courante dans les maisons, en apportant un confort bien agréable, a quand même remplacé les bavardages joyeux des séances de lavage du linge à la rivière. « Le village ne peut plus être celui qu’on a connu avant, et c’est normal. Beaucoup de gens de ma génération ont disparu, et ce n’est pas facile tous les jours car on est loin de tout, mais finalement, il y a l’essentiel et peut-être même plus ! ». 

Les deux médecins du canton montent chaque semaine, les infirmiers tous les jours, mais aussi le kiné, la pédicure, la coiffeuse. Sans compter l’ADMR qui offre ses services pour le ménage, le repassage, les courses et même le jardinage.

Autant de prestations à domicile et sur mesure qui assurent le bien-vieillir au village. « Ce qui marche le moins bien, c’est le service public ! », fulmine Judith« malgré toutes les promesses faites par les politiques pour soutenir la ruralité. » Concrètement, elle cite en vrac les deux mois d’attente pour que sa ligne fixe en panne soit réparée, l’absence de moyens de transport pour se rendre en ville, l’impossibilité de faire des retraits à La Poste sans demande préalable, ou de renouveler ses papiers périmés à la mairie. « Heureusement, il y a l’entraide villageoise qui pallie bien des problèmes. »

 

L’âme de la Corse

« Entraide et solidarité », des mots qui reviennent dans toutes les bouches. Et notamment dans celle de Ceccè. La retraite au village, c’était pour lui une évidence, mais aussi un engagement politique personnel. 

« Pour construire quelque chose de cohérent et d’acceptable pour ce pays, le modèle de société qu’on pouvait créer ne pouvait se faire qu’à partir du village. L’âme de la Corse, je ne la trouve qu’ ici. Ce qui avait fait la Corse, ce n’était pas les villes, qui ont tendance à créer des inégalités, à coups de violences et d’écrasement des individus. Au village, on se connaît tous, ce qui n’empêche pas les antagonismes car on est tous différents. Ne faisons pas d’angélisme. Mais la notion d’entraide et de solidarité qui ressort a toujours été une obligation pour tenir le coup : la survie de la microsociété que représente le village est au-dessus de tout. La société agropastorale a disparu de façon foudroyante, mais la résistance des gens qui continuent à vivre au village me fascine ».

 

"J’avais ma terre chevillée au corps" (Judith)

 

« Il y a toujours quelque chose à bricoler, quelque chose à faire au village »

 

Sanvito, 71 ans.

« J’aurais pu rester à l’étranger où j’ai fait carrière, et constitué un large cercle d’amis, mais c’est ici au village que j’ai la sensation d’être chez moi. Mais sans une maison confortable et une voiture, j’aurais peut-être hésité. »

 

Marie-Rose, 60 ans, jeune retraitée.

« La qualité de vie est supérieure, loin de la frénésie de la ville. En s’éloignant de toutes les tentations factices, tu te rends compte que ça ne te manque pas. Il y a toujours quelque chose à bricoler dans la maison, ou à faire pour son village, et c’est valorisant. »

 

"J’avais ma terre chevillée au corps" (Judith)

 

Jean-Thomas, 95 ans, doyen du village.

« J’étais cordonnier à Ajaccio. Dans mon quartier, tout le monde se connaissait et se parlait, on prenait le café ensemble, on était tous des personnalités. Maintenant, les gens ont pris une mentalité parisienne et sont devenus orgueilleux. Quand je restais en bas, tous les membres de ma famille travaillaient, et je restais seul à m’embêter. Ici, c’est la liberté. »

 

Simone.

« Quand tu restes au village, ça oblige ceux de ta famille qui travaillent en bas à monter régulièrement pour te voir. Grâce à ça, le lien avec le village est maintenu. Mon frère avait fait une grave dépression en région parisienne. Son psy lui avait dit de trouver un endroit où il pourrait taper, casser, crier. Il est revenu au village et n’en est plus jamais reparti. C’est là qu’il se sentait apaisé. »

 

Pascale CHAUVEAU

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14 avril 2021 3 14 /04 /avril /2021 18:00

 

 

TOUTES NOS CONDOLÉANCES

 

 

Décès dans la famille Preziosi
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16 février 2021 2 16 /02 /février /2021 18:00

 

Parmi les saints célébrés dans les Deux Sorru, il en est un qui n'a jamais droit à sa fête. Il s'agit de saint Marcel. Ironie du sort: cette année 2021, la messe célébrée à Guagno-les-Bains en l'honneur de saint Antoine a eu lieu samedi 16 janvier, jour de la saint Marcel dans le calendrier chrétien.

 

Pourtant, saint Marcel est bien présent sous trois formes:

- saint Marcel est un personnage représenté sur un tableau à Soccia

- saint Marcel est le nom d'un lieu entre Poggiolo et Soccia

- saint Marcel fait partie des souvenirs de jeunesse de la génération qui eut 20 ans autour de 1968.

 

 

Présence 1: l'œuvre d'art

 

L'église de Soccia contient un triptyque qui est classé Monument Historique depuis 1957.

 

Cette peinture sur bois, d'1 m sur 1,09 m, date de la fin du XVème siècle et serait, selon certains experts, l'œuvre d'un peintre corse inconnu, et non pas d'un Italien comme beaucoup d'autres objets d'art insulaires de cette époque.

Elle est composée de trois volets composé chacun de deux parties.

La partie centrale représente une Vierge à l'enfant (à la cerise) entre, à droite, Saint Marcel coiffé de la mitre épiscopale et, à gauche, Saint Pierre revêtu du costume d'évêque.

Dans le registre supérieur, la partie centrale montre un Christ de pitié à demi enfoncé dans un sarcophage entouré par l'ange de l'Annonciation agenouillé ailes déployées (volet droit) et la Vierge de l'Annonciation (volet gauche).

 

Dans l'émission de Via Stella consacrée à Soccia en juillet 2020 (voir https://youtu.be/bi9LF8_QydI), l'image du triptyque, comme on peut le voir ci-dessous, est amputée de sa partie supérieure.

 

Marcel trois fois présent: œuvre d'art, lieu, souvenirs.

 

La photo suivante, réalisée en 2017 par Michel FRANCESCHETTI, montre l'œuvre entière mais l'éclairage n'est pas excellent.

 

Marcel trois fois présent: œuvre d'art, lieu, souvenirs.

 

 

Présence 2: le lieu

 


Saint Marcel est le nom d'un lieu situé entre Poggiolo et Soccia, plus exactement d'une fontaine.

 

 

Marcel trois fois présent: œuvre d'art, lieu, souvenirs.

 

Le point d'eau n'est pas visible de la route car situé en contrebas.

 

Marcel trois fois présent: œuvre d'art, lieu, souvenirs.
Marcel trois fois présent: œuvre d'art, lieu, souvenirs.

 

Mais une croix placée en face permet de repérer l'endroit.

 

Marcel trois fois présent: œuvre d'art, lieu, souvenirs.

 

 Pourquoi cette croix?

On en plantait souvent près des points d'eau. Mais, ici, elle rappelle qu'il existait autrefois une chapelle ou un ermitage nommé San Marcellu et dont il ne reste pratiquement aucun vestige. Les documents ne mentionnent plus ce bâtiment depuis le XVIIème siècle. Et c'est à cette époque que le triptyque a été installé à Soccia. Le triptyque vient de cette chapelle.

 

 

Présence 3: les souvenirs de jeunesse

 

Saint Marcel fait également partie des souvenirs de jeunesse de la génération 68.

Certains se souviennent que, juste à côté de la fontaine, se trouvait "LE ROBINSON DE SAINT-MARCEL". Ce nom avait été donné à la cabane en planches installée par  les Poggiolais Joseph et Félix PINELLI en 1966.

Une cabane avec un comptoir pour vendre les boissons, des tables bancales en fer, un petit espace cimenté pour danser en plein air, un électrophone passant des disques de rock, de twist et de slow, grâce à un groupe électrogène pas trop bruyant. Voilà ce qui attirait la jeunesse du canton pendant quelques années.

Toute la nuit, la route était arpentée (à pieds, bien sûr) par les adolescents qui, depuis cette enclave poggiolaise en terre socciaise, pouvaient aller aussi à SOCCIA, au "bar des amis" des frères DEMARTINI (voir l'article consacré à Antoine).

Tous ceux de cette génération ont des souvenirs de flirts, de rigolades ou d'exploits alcooliques (!) au "ROBINSON".

Il est inutile de tomber dans le rétro et la nostalgie. Simplement, il était bon de signaler ce passé.

 

Sur place, les traces sont infimes. Voici la piste de danse:

 

Marcel trois fois présent: œuvre d'art, lieu, souvenirs.

 

Mais la fontaine coule toujours imperturbablement et propose toujours d'étancher la soif des marcheurs.

 

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En dehors de la copie d'écran de Via Stella, toutes les photos sont de Michel Franceschetti.

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24 décembre 2020 4 24 /12 /décembre /2020 09:15

 

Mardi matin, de nombreux habitants du canton avaient fait le déplacement pour encourager l’enfant du pays, originaire de Soccia, qui se prêtait pour la première fois à une séance de dédicaces à la librairie l’Alinéa de Sagone.

 

A l’Alinéa, Mathieu Henry accueillait ses lecteurs avec du café, des frappe et des cannistrelli.

A l’Alinéa, Mathieu Henry accueillait ses lecteurs avec du café, des frappe et des cannistrelli.

 

Le premier roman de Mathieu Henry, Anna, est une enquête policière sur l’assassinat d’une jeune fille, ayant pour cadre un village de montagne. À travers ses deux enquêteurs, l’auteur y explore les secrets, les grandeurs, et les bassesses des habitants, jusqu’à l’ultime rebondissement.

 

Le jeune auteur est en passe de réaliser son objectif de 500 ouvrages vendus pour la première édition, mais a d’ores et déjà été contacté pour de futures séances de dédicaces, à la librairie la Marge d’Ajaccio, au café National de Vico au printemps, à l’Alinéa dans le courant de l’été, et à la prochaine foire au miel de Murzu en septembre.

 

Pascale CHAUVEAU

(Corse-Matin du jeudi 24 décembre)

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20 décembre 2020 7 20 /12 /décembre /2020 12:11

Il a fallu attendre 21h30 samedi soir pour connaître le verdict des Assises d'Ajaccio sur l'affaire du meurtre de Patrick JULIEN à Soccia. La défense a su mettre en avant les insuffisances du dossier d'instruction pour obtenir l'acquittement d'Antoine PIETRI.

 

Pour changer de l'habituel "Corse-Matin", nous donnons ici le compte-rendu paru dans "Le Figaro".

 

Corse : un berger jugé pour assassinat a été acquitté

À la question : «Antoine Pietri est-il coupable d'avoir volontairement donné la mort à Patrick Julien ?», les jurés ont répondu non.

Antoine Pietri, un berger de 30 ans, a été acquitté samedi soir 19 décembre par les jurés des Assises de Corse-du-Sud de l'assassinat de Patrick Julien, un président d'association et élu local tué le 4 novembre 2017 à Soccia. A la question, Antoine Pietri est-il coupable d'avoir volontairement donné la mort à Patrick Julien, les jurés ont répondu non, a indiqué la présidente après moins de trois heures de délibération. «Vous avez compris, M. Pietri vous êtes acquitté». «Il est heureux, après trois ans de bataille judiciaire, il a été entendu», a glissé aux médias Me Paul Sollacaro devant le tribunal.

Patrick Julien, 52 ans, avait été trouvé mort au volant de son tractopelle, dont le moteur tournait toujours, touché par des chevrotines à la fesse et à l'épaule et par un tir mortel de balle de gros calibre à la tête. L'avocate générale, Françoise Mariaux, avait requis samedi matin 25 ans de réclusion criminelle à l'encontre du berger qui a toujours clamé son innocence. «Antoine Pietri a tué Patrick Julien ce jour-là et il l'a tué avec préméditation, ça veut dire qu'il est allé là pour ça», a fait valoir l'avocate générale, assurant qu'il avait tiré «trois fois» sur sa victime qui était de dos. Dans ce dossier, «vous n'avez pas d'aveux», mais il y a «des certitudes», avait-elle poursuivi, égrenant les éléments balistiques et ADN: «Sur les lieux des faits, seul son ADN a été retrouvé». Elle avait également relevé qu'Antoine Pietri «a(vait) menti» sur le tee-shirt qu'il portait le jour de l'assassinat et qui s'était révélé couvert de particules de résidus de tirs, «preuve qu'il a tiré le jour des faits». Des résidus «non datables», a fait valoir la défense.

Aux yeux de l'accusation, le mobile était «le sentiment d'injustice» du jeune homme face à la remise en cause de l'attribution de terres pour son exploitation agricole par une association communale présidée par la victime.

«Personne n'était avec lui l'après-midi des faits entre 14H30 et 16H30», le créneau horaire durant lequel le meurtre a été commis«, avait-elle insisté. Elle a aussi souligné que les avocats de la défense, qui ont vivement contesté les expertises et le travail des enquêteurs pendant le procès, n'avaient fait aucun recours pendant les deux années d'instruction, un argument qui a ulcéré la défense.

Pendant cinq heures, les trois avocats de la défense ont plaidé l'acquittement en conspuant le travail des enquêteurs qui «ont tout foiré», une juge d'instruction «inexpérimentée», l'expert «qui vient au secours des gendarmes», le «fiasco» de la reconstitution, des témoins et des pistes «laissés de côté« et des »réquisitions imbuvables«. On requiert «25 ans sur une enquête bidon», s'est indignée Me Ana-Maria Sollacaro.

Assurant qu'Antoine Pietri a été arrêté «sur une rumeur», Me Paul Sollacaro, a, lui, assuré que «tout ce qui, dans ce dossier, était susceptible de désaxer l'enquête a été balayé». «Ça fait peur, ça tient à ça le destin d'un gamin!» «On vous laisse avec de l'à peu près, de l'approximatif, du travail mal fait et peut-être même volontairement parce que les gendarmes voulaient sa tête», a-t-il dit aux jurés. «Ça sent pas bon, ça sent pas le petit berger corse, ça sent le grand méchant loup».

Antoine Pietri s'est quant à lui dit «fatigué de la situation». «Je veux simplement vivre, retrouver mes chevaux», a-t-il glissé avant que les jurés ne se retirent.

Moins d'une heure après le verdict, Antoine Pietri, sourire aux lèvres et guitare sur le dos, est sorti de prison. Le ministère public a indiqué à l'AFP faire appel dès lundi de cette décision. 

 

Photo Pascale Chauveau.

Photo Pascale Chauveau.

A Soccia, loin de ces péripéties, le joueur de saxo veille sur le monde, en hommage à Patrick Julien à la demande de sa famille (œuvre de Daniel CAMPAGNE, artiste de Sagone). Photo de Pascale CHAUVEAU.

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13 décembre 2020 7 13 /12 /décembre /2020 18:00

Le tribunal d'Ajaccio va examiner à partir de lundi 13 décembre le meurtre commis à Soccia en novembre 2017.

 

Voir ci-dessous l'article de Jeanne-F COLONNA paru dans "Corse-Matin" du 7 décembre.

 

L'assassinat de Soccia passe devant les assises

L'assassinat de Soccia jugé

Lundi 14 décembre, la cour va se transporter jusqu'au village de Soccia, durant toute la semaine, afin de comprendre ce qui a pu se produire en novembre 2017.

Antoine Pietri, 30 ans, comparaît pour l'assassinat de Patrick Julien, âgé de 52 ans au moment des faits. La victime était un élu de la commune des Dui Sorru. Il était également le gérant d'une société de BTP.

La victime a été tuée "au volant" de son engin de chantier, selon les premières constatations. Antoine Pietri, jeune berger de la région, a toujours nié les faits que la justice lui reproche.

Et pour tenter de se faire entendre, il a d'ailleurs entamé une grève de la faim, en 2019, qui s'est soldée par une hospitalisation. Rapidement après les faits, les gendarmes de la section de recherches ont établi qu'il y avait eu un différend, au sujet de l'exploitation d'un terrain agricole, entre la victime et Antoine Pietri.

De plus, de nombreux éléments matériels, selon le document rédigé par le juge, confondraient l'accusé.

Durant l'instruction, la défense d'Antoine Pietri avait dénoncé des incohérences et sollicité de nombreux actes d'enquête supplémentaires, sans pour autant obtenir satisfaction.

 

 

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8 décembre 2020 2 08 /12 /décembre /2020 18:00

Mathieu HENRY a présenté son roman "Anna" lors d'un entretien paru dans "Corse-Matin" le 1er décembre. Il s'explique sur son cheminement. Il révèle que le village d'Anna s'inspire beaucoup de Soccia.

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Mathieu s'explique sur Anna

 

Après un recueil de nouvelles fantastiques paru en 2011, Mathieu Henry publie à 34 ans son premier roman, "Anna", publié aux éditions Les trois colonnes.

Une enquête policière dans un village de montagne, sur l’assassinat d’une jeune fille de 25 ans, apparemment sans problème. À travers ses deux enquêteurs, l’auteur va explorer les secrets, les grandeurs et les bassesses des habitants, jusqu’à l’ultime rebondissement.


Deux ouvrages, deux styles différents, et un dénominateur commun : votre village de Soccia en toile de fond. Quelles sources d’inspiration orientent vos choix d’écriture ?
Les nouvelles que j’ai écrites correspondaient aux styles de livres que je lisais à l’époque : horreur, épouvante, histoires fantastiques, avec des auteurs comme Stephen King ou Lovecraft. Tous les personnages que j’avais mis en scène étaient des amis et connaissances, ancrés dans le canton et connus de tous, ce qui m’avait aidé à m’inspirer. Cette fois-ci, tous les personnages sont fictifs, mais on peut retrouver toutefois l’ambiance et l’atmosphère de Soccia, voire y reconnaître certaines maisons. L’écriture de ces nouvelles courtes a été un bon entraînement pour construire ce roman policier de 160 pages, plus long, plus abouti et plus précis. Il contient plus de personnages et de rebondissements.

 

 

Mathieu s'explique sur Anna

 

Sept ans se sont écoulés entre les deux livres. Est-ce le temps qu’il vous a fallu pour écrire Anna ?

Oh non ! En janvier 2019, j’ai été longuement hospitalisé à Marseille pour un grave problème de santé. L’écriture m’a permis de tenir le coup. J’avais l’idée de départ en tête, et Anna a été écrit en trois semaines. Mais ensuite il m’a fallu un an pour relire, corriger, ajouter et enlever certains passages. Au fil de la réécriture, j’avais sans cesse de nouvelles idées, et j’ai même changé 3 ou 4 fois le coupable, en trouvant des liens plus logiques, des mobiles plus intéressants ou plus inattendus.
Ce travail de relecture n’en finit jamais. Mes deux tantes, Françoise et Marie-Claire, m’ont été d’une aide précieuse, ainsi que l’écrivain Jean-Michel Raffalli qui a bien voulu y jeter un œil. Si j’ajoute le regard de mes parents et de ma compagne, tous ces coups de main ont été essentiels, car, seul, j’aurais sorti le livre dans trois ans. On reste toujours partagé entre l’envie de modifier encore et celle d’en finir. Rendre son bébé est toujours difficile. Même si, au final, j’ai le sentiment que le livre est bien ficelé, j’ai hâte d’avoir les impressions des lecteurs en retour, leurs avis et critiques, savoir s’ils ont été surpris ou s’ils avaient deviné la fin.


Avez-vous rencontré des difficultés pour publier le livre ?
Déjà, pour le premier ouvrage, on m’avait dit qu’il était impossible d’être édité de nos jours si on ne connaît personne dans ce milieu. Éditer à compte d’auteur restait la seule solution. Les éditions Persée avaient toutefois participé à la création de la maquette et aux corrections, et j’avais dû assurer la promotion en participant notamment à la foire au miel de Murzu. Pour Anna, je travaille avec les éditions des Trois colonnes. Outre la librairie La Marge à Ajaccio qui avait constitué un petit stock, le livre doit être précom-mandé chez les libraires locaux et aussi auprès de la Fnac, Amazon, Cultura.


Avez-vous d’autres projets d’écriture ?
J’ai deux autres projets en tête, dont la première trame est quasiment terminée. L’idée de reprendre les mêmes enquêteurs que pour Anna m’a traversé l’esprit mais, finalement, je repartirai sur des bases nouvelles. En attendant, je continue à lire beaucoup, toujours Stephen King, mais aussi Franck Tillier, Pierre Lemaitre, Harlan Coben… La lecture est la meilleure façon de progresser dans l’écriture, car ce n’est pas ma formation d’origine : j’ai passé un DUT de gestion à Corte. Reste que si l’écriture n’est pas mon métier, cela reste une véritable passion, soutenue et encouragée par mes proches. Et pendant mon hospitalisation, cela a constitué une véritable thérapie

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12 novembre 2020 4 12 /11 /novembre /2020 11:59

 

Les petits commerçants fournissent de grands efforts pour survivre, notamment les restaurants qui vendent des plats à emporter. Ce blog avait montré l'exemple du snack de Soccia il y a quelques jours.

 

Aujourd'hui, nous passons, toujours à Soccia, à Pane è Vinu qui donne chaque jour sur Facebook la liste de ses plats disponibles à la vente.

 

Livraison possible si vous insistez. 
 
 
Appelez Pascale et Christophe CHAUVEAU au 
 
06 88 27 03 93.
 
Tous les jours à Pane e Vinu, des plats à emporter

 

Quelques exemples de ce qui a été proposé récemment:

 

3 novembre:
 
Pot au feu
 
Tous les jours à Pane e Vinu, des plats à emporter
 
Mousse aux asperges
Tiramisu orange Grand Marnier 
Crumble aux pommes 
Egalement, agneau rôti aux herbes
et steak tartare maison fait au dernier moment
 

 

4 novembre:

Poulet aux trompettes de la mort
Tartare de saumon
Fondant au chocolat 
 

 

5 novembre:

Filet mignon en croûte 
Tous les jours à Pane e Vinu, des plats à emporter
 
Tartare de saumon frais 
Moelleux au chocolat 
Endives braisées
 

 

7 novembre:

Salade de poulpe
Pulpette a la Corse.
Pour ceux qui l’ignorent, les pulpettes sont des boulettes de viande (bœuf/veau /porc) à la sauce tomate.

 

 

8 novembre:

Sardines marinées au thym frais 
 
 
Tous les jours à Pane e Vinu, des plats à emporter
 
Chou braisé saucisse de Morteau 
Magret sauce huître et gingembre 
Flan à la farine de châtaigne 

 
 
9 novembre
 
Aujourd’hui :
Calamars farcis !
Tous les jours à Pane e Vinu, des plats à emporter

10 novembre

 

Mousse aux asperges
 
 
Tous les jours à Pane e Vinu, des plats à emporter
Salade de champignons
Bœuf bourguignon
Pardon pour les puristes, le bourguignon ne mijote pas avec du Bourgogne mais avec du Niellucciu Aop...
 
 
11 novembre
 
Agneau rôti aux herbes
 
Tous les jours à Pane e Vinu, des plats à emporter

Tartare de saumon

Gratin dauphinois

 

Tous les jours à Pane e Vinu, des plats à emporter

 

Jeudi 12 novembre

Pour faire face aux demandes, j’ai refait du gratin dauphinois 
Et du poulet aux trompettes de la mort

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Présentation

  • : Le blog des Poggiolais
  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
  • Contact

Qu'est-ce que ce blog?

Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité.
POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO.
Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images.
Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).

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L'album de photos des Poggiolais:

Pour le commander, suivre le lien:

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Votre ancêtre a participé à la guerre de 1914-1918?

Envoyez une photo de lui à l'adresse larouman@gmail.com

Elle pourra être publiée dans notre dossier des combattants poggiolais.

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Vacances de Toussaint:

du samedi 19 octobre au lundi 4 novembre.

Vacances de Noël:

du samedi 21 décembre au lundi 6 janvier.

Vacances d'hiver:

du samedi 15 février au lundi 3 mars.

Vacances de Pâques:

du samedi 12 avril au lundi 28 avril.

Vacances d'été:

samedi 5 juillet.

 

 

 

 

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