Charles DEBBASCH qui vient de décéder a écrit plusieurs textes sur la Corse et plus précisément sur notre pieve.
Le texte suivant est extrait d'un de ses livres (et republié dans son blog). En dehors de la critique du passéisme des nationalistes (avec laquelle on peut ne pas être d'accord), il y a là une description des paysages des Deux-Sorrù, des faux espoirs de Guagno-les-Bains (au sujet desquels l'auteur semble confondre établissement thermal et hôtel) et des changements dus à la modernité. C'est à lire. Ensuite, chacun peut en penser ce qu'il veut.
[10/08/2007 11:03] LE PROBLEME CORSE |
LE PROBLEME CORSE CERVEAUX DECHIRES
je publie à nouveau ce texte écrit en 2003 et qui a gardé toute son actualité
LES FLAMBEAUX DE CONTINUITE Le lendemain, il n’était plus question de paroles mais de réalités. Je m’étais enfoncé dans la vallée de Vico. J’avais quitté les roseaux marécageux et les eucalyptus enivrants et je m’étais engagé dans la plaine puis dans la montagne. Lacet après lacet, je m’évertuais à rejoindre ma cible. Impatient et téméraire, je forçais quelque peu sur l’accélérateur pour atteindre plus vite mon but. La nature se faisait plus sauvage. Les chênes verts s’étaient teintés de noir et dessinaient des ombres inquiétantes. Trois sangliers égarés veillaient la dépouille de l’un des leurs qui avait voulu se frotter de trop prés à la civilisation automobile. Puis Soccia apparut, sorte d’île dans ce cirque de montagnes majestueux. Les pierres stables et ardentes de monotonie et le village pareil à lui-même donnaient l’impression de l’immobilité. Et, pourtant, je ne pouvais m’empêcher, en progressant dans une lente procession dans les rues en colimaçon du village, ébloui par la majesté des massifs environnants, de ressentir des idées contradictoires s’entrechoquer dans mon esprit.
LES CHOCS DU CHANGEMENT
Vingt ans après, l’établissement thermal a poussé mais sur le terrain d’un voisin. Les touristes n’ont pas suivi. Le Tonton flingueur est relié au monde par satellite et il peste de voir son village dépérir. Les jeunes délaissent les maisons familiales pour aller s’installer plus prés des plages. La société de consommation est passée par là et lors de la fête patronale les rythmes américains ont remplacé les ritournelles corses. Voici les jeunes gagnés par la mondialisation. Ils achètent des fringues estampillées. Ils se coiffent comme leurs idoles américaines . Ils jouent sur des playstation et rêvent de la guerre des étoiles numéro dix. Les couples se font et se défont à un rythme que les parents n'arrivent plus à suivre et les enfants du divorce rejoignent les grands-parents plus souvent que de raison. Quelle place pour l’identité dans ce déferlement de modernité, dans cette ouverture si grande sur le monde qu’elle déchire les linteaux des anciennes fenêtres? Le cimetière des corsitudes abandonnées serait grand ouvert et le vent du grand large emporterait les derniers vestiges d’une authenticité disparue. Comme s’il suffisait de lustrer les feuilles dentées des châtaigniers pour faire disparaître la mémoire de leurs racines ! Car d’autres tendances encore plus profondes se font jour.
Les civilisations sont rebelles à la mort. Quand elles sentent celle-ci se rapprocher, elles se réveillent et engagent le combat contre le virus assimilationniste. A toi, l’anglais triomphant de ton universalité, à toi le français subtil et tourmenté, j’oppose la langue corse variée de ses patois mais lieu géométrique de la reconnaissance d’une identité. A toi le cosmopolitisme universaliste, j’oppose la trame des origines, la loi du sang. Et à chacun de se découvrir plus corse que son voisin, corse de l’intérieur contre corse de l’extérieur, corse de souche ou d’adoption, de mère ou de père. A toi le capitalisme, j’oppose le respect de la tradition, la paix des rivages, le droit du peuple à sa terre. A toi le citoyen du monde, découvreur des horizons lointains, je réponds par ma volonté de vivre et mourir au pays.
Ainsi, il y aurait deux logiques, l’une de l’enfermement et de l’isolement, l’autre de l’ouverture. Corses isolés dans leur île ou île plongée dans le tourbillon universel des Corses de partout et d’ailleurs. Une île pour les Corses ou des Corses dans leur île. Débat source de haines irréductibles, de combats fratricides, de morts inutiles, de paillotes brûlées par de prétendus gardiens de la loi.
Ainsi devisait mon interlocuteur. Je lui répondis :
« Rassurez-vous les choses sont plus compliquées qu’il n’y parait. Il n’y a pas une ligne de démarcation entre ces deux univers, une frontière qui sépare deux clans. La ligne de fracture est à l’intérieur même des cerveaux qui adhèrent à ces deux conceptions à la fois. Il ne devrait pas être bien sorcier de réconcilier ces neurones égarés. »
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Un ami des Deux Sorru vient de disparaître discrètement. Le journal La Provence du 12 janvier révèle que Charles DEBBASCH, atteint depuis longtemps par la maladie de Parkinson, est mort à Paris samedi 8 janvier.
Né à Tunis en 1937, il fut à 24 ans le plus jeune agrégé de droit public de l'histoire universitaire française. Doyen de la faculté de droit d'Aix-en-Provence à 33 ans, il obtient de haute lutte sa transformation en Université Aix-Marseille III dans les années agitées d'après-mai 68.
Membre de plusieurs cabinets ministériels sous Georges POMPIDOU et Valéry GISCARD d'ESTAING, Charles DEBBASCH eut de nombreuses activités. Sa fonction de président de la Fondation Vasarely causa sa perte. La famille de l'artiste critiqua sa gestion et il s'en suivit une interminable procédure judiciaire.
Mais le juriste trouva refuge en Afrique où il fut sollicité par divers pays, notamment le Togo dont il rédigea la Constitution. Conseiller spécial du président Faure GNASSINGBÉ, il avait obtenu la nationalité togolaise.
Enfin, il connaissait bien la Corse, et surtout notre canton, car il fut marié avec Marie-Hélène OTTAVY, originaire de Soccia. Ils s'étaient connus au Dauphiné libéré où elle était grand reporter alors qu'il dirigeait ce journal.
Ils eurent une fille, Sophie, qui possède une maison à Sagone.
Beaucoup se souviennent peut-être d'avoir vu le couple (avec son chien yorkshire) à la salle des fêtes de Soccia pour le 15 août ou à la foire de Renno où le doyen honoraire dédicaçait ses livres. Les obsèques de Marie-Hélène en 2004 avaient frappé la population par le grand nombre de belles voitures remplies de personnalités africaines qui avaient grimpé jusqu'à l'église de Soccia.
Charles DEBBASCH a attribué ce décès à l'acharnement policier dans l'affaire VASARELY. Il écrit dans un de ses livres:
J’ai la grande chance d’être entouré de l’affection et du soutien de ma femme Marie-Hélène et de ma fille Sophie. Et pourtant, Marie-Hélène sera harcelée jusque dans son travail par des gendarmes voyous agissant sur l’ordre du juge Le Gallo. Leurs investigations au Journal où elle travaille finiront par lui faire perdre son emploi. À travers elle, vertueuse et appliquée, c’est moi qu’ils espèrent déstabiliser. Mais c’est elle qu’ils finiront par blesser. Les traumatismes de l’esprit trouvent toujours leur issue dans les équilibres du corps. Le cancer s’est installé. Une année pleine d’espoirs de guérison et de rechutes s’est achevée une nuit à l’Institut Curie. Marie-Hélène est morte, victime d’un gang. Elle repose aujourd’hui dans son petit village corse de Soccia. De là où elle est, sereine et apaisée, elle inspire mon combat.
Deux cartes postales des années 60 ont été publiées sur ce blog le 22 juillet dernier. Elles montraient des "Corses typiques" au bord du lac de Crena.
La collection "Charmes et couleurs de la Corse" éditée par la société IRIS en comprenait une troisième que voici:
On reconnaît deux des personnages présents sur les autres photos: Tatane DANIELLI au fond et Antoine Dominique MAINETTI dit Comparé au premier plan.
Mais, dans les premières, un troisième "autochtone" était visible, toujours de dos, avec une chemise rouge.
Une de nos amies vient de nous signaler qu'il s'agirait de Monsieur BUTEAU, le père de Ceccè.
Nos lecteurs sont-ils d'accord?
Les vacances d’été sont souvent synonymes de repas au restaurant dans un environnement agréable. «Corse-Matin» de samedi 21 août montre combien ce délassement est réussi quand l’attachement au village est fort comme à Soccia (article signé Marine Slavitch, paru samedi 21 août).
Niché à 750 mètres d’altitude, sur l’ancienne pieve de Sorroinsù, le village de Soccia est animé par l’ambiance chaleureuse de ses quatre restaurants. L’attachement au village est intergénérationnel et les jeunes qui y ont grandi reviennent lui donner de nouvelles couleurs.
A une heure et demie d’Ajaccio, au terme d’un dédale de virages et de routes escarpées, le village de Soccia apparaît comme une récompense pour les curieux qui sillonnent les routes de la plaine. Certains, en balade autour des piscines naturelles de Guagno-les-Bains, y arrivent par hasard quand d’autres y font escale avant de débuter leur randonnée sur le chemin du lac de Creno.
La centaine d’âmes qui vit ici à l’année n’échangerait de place pour rien au monde. Car au-delà du cadre idéal dans lequel se niche la centaine de maisons en pierre perchées à 750 mètres d’altitude au cœur du parc régional corse, l’esprit festif des habitants donne au village tout son cachet. « La pure tradition socciaise, c’est la fête et l’accueil, insiste Jean-François Bartoli, maire du village, le plus important, ce n’est pas le lieu mais cette envie permanente de Socciais de se retrouver ensemble et de partager des moments de joie. »
« Le village vit en toute saison »
Dans les rues circulaires où tout le monde se salue, un bar, un snack, une pizzeria, une terrasse gastronomique, un restaurant corse et un hôtel réveillent l’âme de Soccia, village dont la population est multipliée par cinq durant la saison estivale. La cohabitation se déroule en général sans encombremalgré quelques soucis de circulation et de stationnement liés à la petite largeur des routes en pente. « Les touristes apportent un certain dynamisme l’été mais le village vit en toute saison, souligne le maire, pas moins de quatre couples de retraités se sont installés ici l’année dernière ».
Sur la terrasse en bois de Pane i Vinu, restaurant ouvert il y a près de vingt ans avec son mari, Pascale Chauveau confirme : « Nous sommes connus dans tout le canton pour notre sens de la fête. Au-delà des festivités du 15 août, nous animons le village toute l’année avec des bals, des spectacles, des raps… Toutes les occasions sont bonnes pour faire un apéro ! ». Et les jeunes ne manquent pas à l’appel. Leurs études terminées, ceux-ci n’hésitent pas à revenir dans l’écrin dans lequel ils ont grandi pour apporter leur pierre à l’édifice. Certains reprennent ainsi le bar du village quand d’autres, forts de leurs expériences à l’étranger, apportent de nouvelles saveurs.
Les cuisines socciaises, entre tradition et renouveau
Dans la cuisine du restaurant A Merendella, situé en plein centre du village, Jean-Christophe s’active justement en prévision du service du midi. Après un long voyage en Australie et un passage en Alsace, où le jeune homme a appris le métier de pâtissier en alternance, le retour au village est apparu comme une évidence. « J’ai grandi dans l’établissement de mes parents et j’ai commencé très jeune en faisant la plonge, comme tout cuisinier. Malgré mes voyages, je reviens travailler ici tous les étés. Peut-être qu’un jour, je reprendrai ce restaurant. C’est mon rêve et j’y suis très attaché »,sourit le pâtissier. Après avoir fait le tour du monde, tout ce qu’on veut, c’est être à la maison.
Diplôme d’hôtellerie en poche, Jean-Christophe apporte un nouveau savoir-faire pâtissier dans les cuisines du restaurant du village. S’il préfère mettre en avant ses glaces, concoctées avec les plantes du maquis qu’il part chercher sur le chemin de la rivière, la clientèle de la jolie terrasse ombragée loue également ses macarons, « pas écœurants comme ceux que l’on peut trouver à Paris ». Attaché aux recette léguées par ses parents, je jeune pâtissier n’hésite pas à travailler des desserts comme le moelleux à la châtaigne ou le fondant au chocolat auxquels il ajoute sa touche personnelle, inspirée de saveurs d’ailleurs découvertes lors de ses voyages.
De l’autre côté du village, le restaurant de Pascale Chauveau, arrivée à Soccia par amour pour Christophe, son bûcheron de mari, joue également sur les goûts et propose des recettes traditionnelles françaises aux accents méditerranéens.
« Nous mixons les saveurs en fonction des arrivages et nous cuisinons beaucoup de poisson frais avec des crevettes issues de la pêche locale ou encore des espadons en été ». Une denrée rare en montagne qui séduit une clientèle d’habitués puisque le restaurant n’est ouvert que le soir.
La solidarité face à la crise sanitaire
Si la crise sanitaire a mis quelques bâtons dans les roues des restaurateurs, ceux-ci se sont adaptés en faisant de la vente à emporter et la clientèle locale a une fois de plus répondu à l’appel. « Ici, c’est un cul-de-sac et le taux de vaccination est de 90%, ajoute Pascale Chauveau. Même si nous demandons à présent le passe sanitaire à nos clients, ils comprennent très bien et nous le présentent volontiers ».
Et pour celles ou ceux qui ne disposent pas encore du précieux sésame, deux infirmières ont pris sur leur temps de vacances pour effectuer des tests antigéniques au village de 15 heures à 17 heures. Même en plein été, la solidarité locale n’est pas prête de s’éteindre.
Le festival Sorru in Musica a été encore une fois excellent. Il faudrait revenir sur toutes ces soirées réussies. Elles se retrouvent sur la page Facebook du festival. Ceux qui sont inscrits sur ce "réseau social peuvent s'y reporter.
Ici, vous trouverez le résumé de la soirée du 25 juillet à Soccia avec une lecture-concert de Robin RENUCCI.
A l'année prochaine.
Pour se moquer des cartes postales véhiculant des clichés éculés sur les Corses, comme celles du lac de Crena ou du col de Vergio vues dans l'article du 22 juillet, des jeunes de Soccia prirent l'initiative de réaliser une scène tout aussi "typique".
Avec les femmes entièrement couvertes de vêtements noirs et semblant complètement dévouées à l'homme à qui elles présentent ses armes, l'ensemble fut réussi.
Parmi nos lecteurs, certains pourront-ils identifier les membres de ce trio?
Photo publiée par Pierre Cannamelo le 24 août 2019 sur Facebook.
A NE PAS RATER:
Samedi 26 octobre:
réunion bastelle à Soccia
Dimanche 27 octobre:
à 10h30, messe d'installation de la confrérie Sant'Antone Abbate à Orto.
Samedi 2 novembre:
réunion bastelle à Poggiolo.
L'album de photos des Poggiolais:
Pour le commander, suivre le lien:
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Votre ancêtre a participé à la guerre de 1914-1918?
Envoyez une photo de lui à l'adresse larouman@gmail.com
Elle pourra être publiée dans notre dossier des combattants poggiolais.
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Vacances de Toussaint:
du samedi 19 octobre au lundi 4 novembre.
Vacances de Noël:
du samedi 21 décembre au lundi 6 janvier.
Vacances d'hiver:
du samedi 15 février au lundi 3 mars.
Vacances de Pâques:
du samedi 12 avril au lundi 28 avril.
Vacances d'été:
samedi 5 juillet.
Les articles du blog se trouvent sur la page Facebook du groupe Guagno-les-Bains Poggiolo.