18 janvier 2019
5
18
/01
/janvier
/2019
18:14
Le mot est joli et peu connu du public: le gentilé.
Il s'agit de la dénomination des habitants d'un pays, d'une ville ou d'un village.
En Corse, sur les 360 communes, seulement 161 ont un gentilé français, révèle l'article de Ghilormu PADOVANI publié dans le "Settimana" du 11 janvier. La raison en est l'empirisme de la monarchie française:
"Après la conquête française et l'établissement du plan Terrier, organisant l'espace insulaire, la royauté a décidé de maintenir les toponymes toscans ou hérités directement du latin, comme Tox. De ce fait, il n'existe pas de nom de lieu français, en Corse."
Jean Chiorboli (photo extraite de son compte twitter)
En conséquence, dit le linguiste Jean CHIORBOLI (qui tient la rubrique "I vostri lochi" dans le supplément hebdomadaire de "Corse-Matin"),
"Tous les noms d'habitants de communes corses en français, comme Ajaccien, sont pure invention, pour coller à la langue française. Sur une base toscane ou corse, on est venu rajouter un suffixe français. Linguistiquement, il s'agit d'une forme artificielle dont certaines sont parvenues à s'imposer avec le temps et grâce à l'usage. Cette forme colle ou non mais personne ne peut empêcher qu'elle soit usitée si les principaux concernés l'emploient."
L'article est illustré par un tableau donnant les communes avec un gentilé en langue corse et en français. Voici la partie concernant Poggiolo (Pighjolu) et ses voisines.
L'image peut être agrandie en cliquant sur elle.
On peut remarquer que le gentilé Poggiolais devient Pughjulacci en corse, d'après ce schéma. Or, dans le langage courant, les habitants emploient le terme "Pighjolacci" qui est plus proche du nom de la commune.
A l'inverse, Orto (Ortu) est placé dans la liste des communes ayant un gentilé uniquement en langue corse: "Urticesi". Mais, quand on parle en français de ses habitants, le terme "Ortigais" vient assez facilement.
En réalité, l'article n'a aucune erreur. Jean CHIORBOLI reconnaît que les formes varient selon les auteurs.
Le dogmatisme doit être exclu car, finalement, le plus important est que les gens concernés se comprennent et soient compris.
deux livres de Jean Chiorboli
24 décembre 2018
1
24
/12
/décembre
/2018
23:00
Joyeux Noël à tous les Poggiolais
et aux amis de Poggiolo
et Guagno-les-Bains!
Profitez bien des fêtes.
Votre blog va prendre une semaine de vacances. Vous le retrouverez mardi 1er janvier.
21 décembre 2018
5
21
/12
/décembre
/2018
18:09
Le père Noël est né en Corse !
Vous ne saviez peut-être pas mais le plus célèbre des chants de Noël est… Corse. Eh, oui le petit papa Noël qui ne doit pas oublier notre petit soulier, sort tout droit de l’esprit de Tino Rossi. On ne fait pas plus Corse.
Et pourtant, le père Noël est arrivé assez tardivement sur l’île de beauté. Avant les années 50, on disait que c’était l’enfant Jésus qui était le donateur des bonbons et des oranges reçus pendant les fêtes. D’ailleurs, Jésus était un peu la star des festivités. Exemple : il n’y avait pas d’autre personnage dans la crèche…
Au Rocchiu ! Le Rocchiu, c’est le nom corse qui désigne le bûcher de Noël, allumé devant l’église du village. Il était enflammé à la sortie de la messe de minuit le 24 décembre. La tâche de la préparation du bûcher revenait aux enfants du village, qui dès le matin du 24 s’activaient à rassembler et entasser les bûches. Mais pour compliquer la chose, le bois devait uniquement provenir des champs et des jardins du village. Ils passaient donc de fermes en fermes et de maisons en maisons à la recherche d’éclats, de bûches, de branchages, etc. en criant « Au Rocchiu ! ». Tout un programme. Le 25 décembre, après la disparition totale du feu, les cendres encore chaudes étaient ramassées par les villageois, qui les ajoutaient aux cendres de leur propre cheminée pour chauffer leur maison.
Le bûcher de Noël 2010 près de Saint Siméon.
Toujours en lien avec les bûches, une vieille légende disait qu’il fallait bien compter les membres de la famille présents au repas de Noël et mettre autant de bûches dans la cheminée que de convives. Sinon, les fêtes de fin d’année suivantes seraient endeuillées du nombre de bûches manquant… Angoissant !
Jusque dans les années 1900, en Haute-Corse et plus particulièrement en Balagne, en Castagniccia et dans le Fiumorbu, il y avait une très belle coutume : celle des 7 veillées. Les jeunes gens en petits groupes allaient rendre visite à 7 familles du village. Ils apportaient à chaque fois une bûche de bois pour chauffer l’âtre. Ils restaient alors un petit moment pour discuter et partager les pâtisseries préparées par la mère de famille. Convivial, n’est-ce pas ?
Dans le temps, pour le repas de fête, on mettait toujours une assiette en plus à table… «u piattu di u puvarettu» ou l’assiette du pauvre. Et à la fin du repas, les enfants recevaient enfin leur orange de Noël tant attendue.
Après la messe de minuit, en revenant chez elles, les familles prenaient un petit en-cas. Elles faisaient alors griller à même la flamme des figatelli qui accompagnaient des beignets de courgette (des fritelle) et elles terminaient avec des châtaignes grillées et un fiadone. Une sacrée collation .
Comme partout ailleurs, le repas de Noël est plutôt copieux en Corse ! En entrée, la tradition veut que l’on commence par une dégustation d’œufs de mulet ou d’une brouillade d’œufs aux d’oursins, mais le prisuttu et la coppa constituent aussi des entrées très répandues. Le plat principal est constitué d’agneau roti et de polenta. En dessert, on goûte à la délicieuse «Ceppu di Natale Castagniu», c’est-à-dire: la bûche de Noël à la châtaigne.
Vous en retrouverez les recettes sur Cuisinez-Corse.com.
(texte extrait du site http://www.vacances-corses.com/)
Published by Blog Poggiolo
-
dans
Patrimoine et traditions
Tempi fa
13 novembre 2018
2
13
/11
/novembre
/2018
04:58
Depuis quelque temps, un symbole de Poggiolo ne vit plus. On ne s'en rend pas forcément compte quand on passe rapidement dans le village en automobile et pourtant...
L'eau ne coule plus dans la fontaine du Lucciu.
Plus rien ne se déverse dans un bassin qui est à sec. L'humidité qui suintait sur le côté gauche à cause de diverses fissures n'existe plus. Il n'y a plus aucun risque d'y voir des têtards évoluer (voir article en cliquant ici).
La fontaine est-elle définitivement tarie? Rien ne permet de le dire. Les sources ont été bien alimentées cette année et, de toute façon, il y a toujours eu de l'eau au Lucciu. On peut supposer que l'arrêt vient de débris et de racines qui se sont accumulés dans les tuyaux.
Certains pourraient dire que, de toute façon, depuis 1968, l'année où l'eau courante a été installée dans les maisons poggiolaises, entretenir une fontaine publique ne sert à rien. De plus, elle a été déclarée impropre à la consommation.
Mais le Lucciu est un monument important de l'histoire et du paysage du village. Il fait partie des douze merveilles de Poggiolo.
Et l'eau qui coule, n'est-ce pas le symbole que la vie continue?
La fontaine dans son état normal.
Lisez l'histoire de la fontaine dans cet article:
2 novembre 2018
5
02
/11
/novembre
/2018
18:00
Evoquer une maison-fantôme n'est pas du tout faire une concession à l'horrible Halloween introduite par la sous-culture américaine, mais qui a quand même des points communs avec la Sant'Andria corse (voir l'article à ce sujet).
Parmi les maisons poggiolaises, il en est une qui est particulière car elle est en ruines à l'intérieur même du village, car elle est à une famille qui ne vient plus.. et car, officiellement, elle n'existe pas !
Il s'agit de la maison MOZZICONACCI.
1- Une maison-fantôme bien réelle
Juste au bord de la Stretta, dans le virage situé immédiatement après la maison Franceschetti, un toit sans couverture et dont il ne reste que des poutres émerge presque au niveau du chemin.
Photos Michel Franceschetti
D'après Xavier PAOLI, l'historien du village, cette maison aurait été acquise autrefois par un prêtre de la famille FRANCESCHETTI. Elle revint ensuite à Marie-Françoise FRANCESCHETTI, née le 25 avril 1884, qui se maria en 1900 avec Marc Marie MOZZICONACCI, originaire du Sud de la Corse, qui alla travailler au service des Eaux et Forêts en Tunisie. Le couple eut trois garçons et une fille.
Marie-Françoise décéda le 17 juillet 1966 à Ghisonaccia. Mais, dès avant sa mort, la maison n'était plus occupée. Et les descendants n'ont plus rien fait pour cette bâtisse.
Les photos montrent une situation désolante.
Photos Michel Franceschetti
2- Une maison-fantôme sur les papiers officiels
Une inscription qui comportait peut-être une date se devine sur un linteau mais elle est illisible.
Photo Michel Franceschetti
En tout cas, la construction est ancienne. Elle est dessinée sur le plan cadastral de 1857.
Elle est coloriée en rose sur la parcelle numéro 455 et l'emplacement porte le nom de Casanova.
Un problème se pose quand on regarde le cadastre actuel sur le site gouvernemental https://www.cadastre.gouv.fr.
En effet, à la suite du renumérotage des parcelles poggiolaises, le même lieu porte maintenant le numéro 228... mais n'a plus du tout de construction, qui aurait dû être représentée en jaune-orange.
Cette absence est-elle le résultat de l'état de ruine de la maison?
Il est vrai qu'il en est de même du côté de Pisciatta où le terrain qui appartint à Pascal Ignace MARTINI n'est pas non plus colorié. Or, la maison y est dans le même état. Voir l'article qui lui a été consacré en suivant le lien suivant.
Pourtant, les murs existent bien dans les deux cas.
Les vues aériennes montrent toujours aujourd'hui l'existence de la maison MUZZICONACCI.
Sur le site Géoportail de l'I.G.N., la maison est symbolisée par un carré de lignes en noir gras sur fond blanc, alors que les autres sont colorées en crème pâle et la mairie en rouge.
Les ruines peuvent être vues par tout le monde mais, sur les papiers officiels, la maison MOZZICONACCI n'existe pas.
Poggiolo a bien une maison-fantôme.
28 octobre 2018
7
28
/10
/octobre
/2018
18:00
Les Poggiolais et les habitants des villages voisins n'oublient pas leurs morts.
Jeudi 1er novembre:
- Soccia 11h: messe et bénédiction du cimetière
- Orto 15h: messe et bénédiction du cimetière
- Guagno-les-Bains: bénédiction du cimetière à 16h30
Vendredi 2 novembre:
- Guagno 11h: messe et bénédiction du cimetière
- POGGIOLO 15h: messe et bénédiction du cimetière
Bénédiction du cimetière de Poggiolo (Toussaint 2013) - ©Michel Franceschetti
24 octobre 2018
3
24
/10
/octobre
/2018
17:45
Dans la série d'articles consacrés aux maisons poggiolaises, les constructions existant dans le village ont été présentées sans faire de lien particulier avec l'ensemble de la Corse.
Nous vous présentons cette fois un texte qui synthétise l'ensemble de l'architecture rurale de la partie de la Corse à laquelle appartient Poggiolo. Il est extrait de:
"Sevi - Sorru Cruzzini - Cinarca",
ouvrage publié en 2010 par le CRDP de Corse avec le concours du Conseil général de la Corse-du-Sud et dont les auteurs sont Daniel ISTRIA et Mathieu HARNÉQUAUX.
UNE ARCHITECTURE RURALE
En dépit des multiples remaniements qu’ont connus les maisons de village, celles-ci laissent encore apparaître une relative unité dans la simplicité, témoignant de l’association étroite entre les fonctions d’habitation et d’exploitation agricole.
Les éléments qui composent les maisons paysannes obéissent à un même schéma fonctionnel. On trouve généralement un étage de soubassement faisant office de dépendance agricole: abri pour les animaux, réserve, emplacement pour une meule ou un pressoir, cave. Celui-ci ne communique pas avec le rez-de-chaussée surélevé de l’habitation proprement dite auquel on accède soit de plain-pied grâce au dénivelé du terrain, soit par un escalier extérieur auquel s’ajoute parfois un perron (u scalonu) faisant la transition entre les espaces publics et privés. Les escaliers intérieurs n’apparaissent souvent que lors des remaniements que connaît la maison, reliant par exemple deux étages d’habitation lors d’une surélévation.
Jusqu’au XIXe siècle, de la modeste casetta au casonu plus imposant, les habitations font appel aux mêmes matériaux : le granite pour les murs, la tuile canal en argile pour la toiture.
Ces maisons sont de forme rectangulaire, et leur toiture présente des pans légèrement inclinés qui débordent à peine des murs. L’appareil des murs est irrégulier et peut paraître rudimentaire: les pierres sont de dimensions variées et partiellement retaillées; elles ne sont pas vraiment jointives et sont parfois calées avec des éclats de petite taille (e scaglie), démontrant paradoxalement un certain art de l’assemblage. Les encadrements des baies et les chaînages d’angle sont les parties les plus soignées, pour lesquelles sont utilisées des pierres de plus grande dimension qui constituent souvent les seuls éléments décoratifs de la maison. Les fenêtres de l’étage noble des maisons de notables sont parfois encadrées de niches.
Published by Blog Poggiolo
-
dans
Patrimoine et traditions
Tempi fa
17 octobre 2018
3
17
/10
/octobre
/2018
18:03
En dehors de la maison dite de Marione, déjà présentée ici, plusieurs maisons de Poggiolo sont abandonnées et tombent en ruines.
Les maisons qui ne font pas partie des maisons de notables ont un cachet particulier mais elles sont maintenant négligées car elles sont mal commodes.
A l'intérieur du village, elles n'ont pas de petit jardin. Quand elles ont été partagées par des successions, les logements sont étroits et il faut continuellement passer d'un étage à l'autre par un escalier en bois très raide.
Pourtant, si l'on veut s'en donner la peine, avec un peu de goût et de travail, on peut obtenir un cadre à la fois agréable et traditionnel.
Published by Blog Poggiolo
-
dans
Patrimoine et traditions
12 octobre 2018
5
12
/10
/octobre
/2018
18:04
A la suite d'incidents qui se sont multipliés récemment au détriment des bâtiments et des objets religieux, le diocèse de l'Eglise catholique de Corse met en garde la population en publiant le communiqué suivant:
Un des derniers faits révélés:
11 octobre 2018
4
11
/10
/octobre
/2018
18:17
La lecture des dates de construction gravées sur les façades des maisons n'est pas toujours aisée. Il faut parfois attendre que les rayons du soleil aient une certaine inclinaison pour arriver à déchiffrer les inscriptions. Ce problème avait été évoqué lors d'un article précédent.
La pierre gravée la plus réfractaire à la lecture est celle qui est au-dessus de la porte d'entrée de la construction se trouvant à côté de la maison PINELLI où vivent Dominique et sa sœur Félicie.
Une seule certitude est la présence de cette petite maison (que Dumè dit être un simple séchoir à châtaignes) sur le cadastre napoléonien de 1857 (en rouge sur le document ci-dessous).
Il a fallu essayer, comme à côté de la maison de Louis DEMARTINI, la méthode de la craie: passer un bâton de craie dans les rainures afin de mieux les distinguer.
Le résultat n'a pas été vraiment probant.
vous pouvez cliquer sur ces photos pour les agrandir.
On peut aussi lire "1834" que "1854". La deuxième date aurait la préférence mais le doute est permis.
Aucune des deux solutions n'est contradictoire avec le dessin du cadastre de 1857.
Le séchoir garde encore son secret.
Published by Blog Poggiolo
-
dans
Tempi fa
Patrimoine et traditions