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30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 11:54

    Grande satisfaction pour tous les marins: "LE PETIT PROVENÇAL" du lundi 30 novembre 1931 publia le compte-rendu du lancement du paquebot "Pascal Paoli" aux chantiers de PORT-DE-BOUC, en présence de de CHAPPEDELAINE, ministre de la Marine marchande, et de François PIETRI, ministre du Budget, mais aussi député et président du conseil général de la Corse.

novembre 30-1

   Ce fut en ces deux dernières qualités que PIETRI prononça une allocution dans laquelle il évoqua la mémoire de Pascal PAOLI qui "fut moins l'adversaire de la puissance française que l'apôtre passionné des libertés corses".

   Il ajouta ensuite:

François PIETRI   "Si Bonaparte est tout notre orgueil, Paoli est toute notre émotion. Napoléon, au demeurant, est à la France entière, ou à l'Europe; Paoli est à nous seul. Ne cherchez pas à débrouiller les tréfonts (sic) d'une sensibilité collective, faite d'éléments qui échappent à la dure logique nationale. Laissez-nous croire simplement que le héros de nos dernières luttes, en mettant fin, chez nous, à cinq siècles de désordres, en y faisant régner une impartiale justice, une justice à laquelle, par le plus éclatant hommage que la postérité puisse rendre à un homme, son nom sert encore d'éloge - giustizia paolina - en fondant l'université de Corse, en abaissant la tyrannie des seigneurs, en dotant notre pays d'une constitution libérale, nous a préparés dignement à l'honneur d'être un jour des Français".

 

   Aucune allusion ne fut faite sur la chasse aux bandits qui avait alors lieu sur l'île. "L'HUMANITÉ" de ce même jour trouvait d'ailleurs ce silence suspect: 

"A la débauche de publicité qui accompagna les débuts de l'expédition policière en Corse a succédé la consigne du silence.

(...)

Après les <<communiqués>> et les reportages sensationnels des journalistes de police festoyant avec les officiers au <<Canari>>, à Ajaccio, on est revenu au régime des petites nouvelles sobres, des dépêches laconiques de l'Agence Havas.

(...)

Ce qui ressort de ces nouvelles devenues si modestes, c'est que plus que jamais la présence d'un corps expéditionnaire pour donner la chasse à cinq ou six individus serait absolument ridicule, s'il n'y avait pas autre chose.

Mais il y a autre chose. Il y a le plan militaire de l'impérialisme français sur la Corse."

 

novembre 30 Huma   Egalement suspecte pour les communistes était la toute récente condamnation à mort de MATTEI.

   En effet, "nul doute que cette condamnation n'ait été obtenue que par une pression spéciale des autorités françaises."

   Le journal décrivit ensuite la bagarre, terminée par un coup de feu, qui valut la peine capitale à MATTEI et il termina:

   "Il a déclaré regretter profondément son geste, commis dans un moment de fureur. Ajoutons, pour les patriotes, que cinq de ses frères ont été tués à la guerre. Mais les circonstances atténuantes lui ont été refusées. Il aura la tête tranchée sur la place publique de Bastia.

   Il est clair que cette exécution a été décidée en connexion de l'occupation militaire, pour terroriser la population."

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 12:00

   La nouvelle concernant la Corse ne vint pas, en ce jour du dimanche 29 novembre 1931, du maquis mais des Assises. En effet, "LE PETIT PROVENÇAL" annonça que Marc-Jean MATTEI venait d'être condamné à mort pour avoir tué le commissaire de police ALBERTINI  à Bastia, le 8 mai précédent, à l'issue d'une partie de poker.

    Cette affaire n'avait rien à voir avec le banditisme que les gendarmes mobiles tentaient de supprimer dans le maquis. Du moins a priori car il fut de nouveau question de lui dans un journal du lendemain, ce que montrera le prochain article.

    Marc-Jean MATTEI eut la chance d'être grâcié le 25 mars 1932. 


  Avant lui, la précédente condamnation à mort en Corse avait été prononcée contre Antoine-Dominique RUTILI qui, lui, avait un lien étroit avec SPADA. Qui était RUTILI?

    "A 28 ans, il est compagnon d'André Spada, ayant pris le maquis en octobre 1922. Assomme d'un coup de canon de fusil M.Marchi à Lopigna, le 2 janvier 1924, parce que celui-ci l'avait dénoncé aux gendarmes. Quelques instants plus tard, tapi dans les buissons, tire à vue sur les passants, blessant son propre frère Pascal, le garde champêtre André Lecca, et le beau-père de Pascal, Mathieu Torre.

   Le 4 janvier 1924, une trentaine de policiers font irruption chez les Musio, à Finosella, où se sont réfugiés Rutili, Spada et Lecca, passé "du côté obscur" en deux jours ! Rutili, persuadé d'avoir été trahi par ses hôtes, abat Antoine Musio d'un coup de fusil, et blesse gravement de la même façon Mme Musio mère à la cuisse. En s'enfuyant, abat d'une balle de pistolet en pleine tête l'inspecteur Papin, blesse l'inspecteur Suzzoni au bras gauche et le gendarme Canale d'une balle dans la main avant d'être maîtrisé et ficelé. Lecca se rend sans résister, André Spada s'enfuit."

(renseignements tirés du site http://guillotine.voila.net/Condamnations.html)


Rutili tête

 

   Condamné à mort le 25 février 1925 et grâcié le 11 juin 1925, il fut envoyé au bagne de Cayenne. Il s'en évada en 1931 mais fut repris en Colombie. Libéré en 1952, il rentra à LOPIGNA, au hameau de TADJA, chez son frère Pascal, où il mourut en juillet 1973.


   Photo extraite du livre de Jean BAZAL "Avec les derniers bandits corses".

 

   Après RUTILI, les condamnations à mort furent prononcées à l'encontre de Jean-Baptiste TORRE (l'un des agresseurs de GUAGNO-LES-BAINS) le 20 novembre 1933 et d'André SPADA le 5 mars 1935. Tous deux furent guillotinés.

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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 12:00

   En ce samedi 28 novembre 1931, il y eut bien un article sur la Corse dans "LE PETIT PROVENÇAL". Mais il il était difficile à trouver car il était tout petit.

   Sous le titre "La situation est stabilisée", l'auteur semblait faire de l'auto-intoxication pour se persuader que les bandits étaient à bout de forces:


   "Caviglioli et Torre sont cernés par les gardes mobiles qui leur coupent ainsi toute possibilité de ravitaillement. Fatigués et affamés, les bandits seront contraints à la reddition qui, toutefois, peut être longue à venir".

 

novembre 28

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27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 12:00

    R.A.S.: rien à signaler. Les quotidiens du vendredi 27 novembre ne firent absolument rien paraître sur les opérations policières.


    C'est l'occasion de remercier Jean-Luc qui nous a signalé la publication sur son site http://ortu.free.fr/Orto.htm d'un article extrait du magazine "L'ILLUSTRATION" du 21 novembre 1931. Les agressions de GUAGNO-LES-BAINS et de BALOGNA y sont résumées ainsi que la mort de BARTOLI. Des photos très intéressantes (dont le cadavre de BARTOLI) permettent de compléter les articles parus ici.

    Vous pouvez voir cet article en format d'origine en cliquant sur l'image ci-dessous.

    Profitons de l'occasion pour recommander la visite de ce site de grande qualité consacré à ORTU.

L'Illustration


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26 novembre 2011 6 26 /11 /novembre /2011 11:59

    Rien de vraiment intéressant dans les journaux datés du jeudi 26 novembre.

   "LE PETIT PROVENÇAL" indiqua, dans un petit article, que "une opération n'a pas donné les résultats escomptés". "Dans le secteur de Laresta (sic)", les policiers ont cherché en vain CAVIGLIOLI et TORRE.

   Le sentiment général de découragement dans la presse, les forces de l'ordre et l'opinion était bien représenté par le dessin qui avait été publié le 23 novembre dans le journal "LE PEUPLE":

novembre 23 le peuple

    A propos de dessin, "LE PETIT PROVENÇAL" publiait lui aussi des caricatures. Elle étaient de la main de S'tick, artiste marseillais qui publia après la seconde guerre mondiale, de 1944 à 1950, dans le journal "MASSALIA" (voir le livre publié par Jeanne de GÉRIN-RICARD).

    Sa "semaine humoristique" se trouvait chaque dimanche au bas de la deuxième page du "PETIT PROVENÇAL". La chasse aux bandits corses fut évoquée deux fois:

- le 15 novembre:

novembre 15 dessin

-et le 22 novembre:

 

novembre 22

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 12:00

UN MOMENT D'ÉMOTION

    Pour une fois, "LE PETIT PROVENÇAL" sembla présenter les bandits d'une façon plus sympathique que d'habitude. Le mercredi 25 novembre 1931, il décrivit le transfert d'Antoine ROSSI à Ajaccio en citant des extraits de son interrogatoire.

    "<<Ah! J'en ai fait du chemin. Je suis allé à Sagone, à Vico, à Calcatoggio. Partout. La nuit, je dormais dans les grottes ou dans des bergeries. Le jour, je faisais ma provision de chataîgnes, ou bien je péchais dans les torrents, ou bien j'allais à la chasse.

    <<Tu chassais? Où est ton fusil?

    - <<Je chassais au lacet, le fusil fait trop de bruit.>>

    Et le jeune bandit dit encore d'une voix grave:

    <<J'ai vécu comme je pouvais, mais je n'ai jamais demandé ni volé de l'argent à personne. Je ne suis pas un bandit d'argent, je suis un bandit de vengeance>>.

    A peine la voiture s'était-elle arrêtée devant le Palais de Justice, qu'une jeune femme bondit sur le marchepied et serra Rossi dans ses bras. C'était la sœur du dévoyé qui appartient à une famille d'honnêtes commerçants ajacciens."

 


novembre 25 mercredi

 

 

LE PROGRAMME COMMUNISTE 

   "L'HUMANITÉ" de ce même jour n'eut pas le même sentimentalisme en publiant une caricature contre François COTY, une de ses têtes de Turc préférées.

novembre 25 Huma dessin

 

 

   Le journal communiste continua sur la lancée du meeting du 23 novembre en donnant le texte du manifeste adopté à la fin de cette réunion. Chacun pouvait ainsi connaître le programme du P.C. pour la Corse.novembre 25 Huma manifeste



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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 12:00

   Les lecteurs du "PETIT PROVENÇAL" purent souffler mardi 24 novembre en apprenant la reddition du bandit Antoine ROSSI sur la route des Sanguinaires à Ajaccio. Il y avait enfin une bonne nouvelle à annoncer.

novembre 24 mardi

 

   Mais "L'HUMANITÉ" se gaussa de cette prise qui n'était pas très grosse et écrivit que l'activité des soldats du général FOURNIER "qui, paraît-il, coûtera à la malheureuse Corse la coquette somme de vingt millions, se solde par un double zéro".

 

   Beaucoup plus importante était la relation du meeting que le Parti Communiste avait tenu la veille lundi 23 novembre à la rue Cadet, au siège du Grand Orient de France.

 

 

novembre 24 Huma meeting 1

  

Cette "magnifique protestation des travailleurs corses de Paris, fraternellement mêlésemancipation de la corse aux prolétaires parisiens", était organisée par l'association "L'Emancipation de la Corse", une courroie de transmission du Parti Communiste présidée par BOZZI (dont le prénom n'est pas donné) et qui doit être un conseiller municipal de la banlieue parisienne. Un journal du même nom fut publié (ci-contre, un exemplaire de février 1938).

   Parmi les responsables et les orateurs présents sur la tribune, PERI et  BERTHON furent les seuls à avoir leur prénom cité.


novembre 24 Huma meeting 2

novembre 24 Huma meeting 3

 

novembre 24 Huma meeting 4

 

 

 

  

Gabriel-Peri-au-micro

Gabriel PERI fut la grande vedette de cette réunion. Né en 1902 à

 

 

 

Toulon dans une famille d'origine corse, il fit ses études au lycée Périer puis au lycée Thiers, tous deux à Marseille. Engagé très tôt en politique, il devint responsable de la  rubrique internationale à "L'HUMANITÉ".

   En 1931, il n'était pas encore député. Pendant la guerre, après avoir été arrêté dans des circonstances obscures, il fut fusillé par les Allemands en 1941. Il est l'un des quatre résistants auxquels Louis ARAGON dédia son poème "La rose et le réséda" (« Celui qui croyait au Ciel / Celui qui n'y croyait pas »).

Biographie complète dans WIKIPEDIA:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gabriel_Péri

 

novembre 24 Huma meeting 6

 

   Le Parti Communiste voulait démontrer qu'il était le seul à défendre le peuple corse.

    Deux fautes de frappe à remarquer:

      - dans le discours de PIETRI, le député PIERANGELI, auteur de romans sous le nom de PIERHOMME (voir ici), est devenu PIERANJELY;

      - dans la dernière phrase de son discours, Gabriel PERI évoque le drapeau corse, ce qui donne: "au-dessus des têtes des combattants flottent côte à côte le drapeau à tête de mort et le drapeau où s'entrecroisent la faucille et le marteau".

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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 12:00

    En ce lundi 23 novembre 1931, il n'y eut rien de particulier à puiser dans "LE PETIT PROVENÇAL".

   La page 2 de "L'ACTION FRANÇAISE" de ce jour-là fit le point des renseignements que l'on avait sur les bandits recherchés (CAVIGLIOLI, TORRE, les frères SPADA, BORNEA et MORAZZANI):

 

 

http://gallica.bnf.fr/proxy?method=R&ark=bpt6k7647004.f2&l=5&r=4242,38,817,460&save

 

   Le ton est très différent de celui de Léon DAUDET (voir ici). Surtout, le texte est favorable à la répression. On comprend mieux quand on voit que la signature est: Havas. Il s'agit d'une dépêche d'agence de presse qui a été simplement recopiée sans commentaire. On peut noter que le titre utilise le terme de "répression" et évite toujours, comme dans les autres numéros de "L'A.F.", le mot "épuration".

    "L'HUMANITÉ" donnait également la situation des bandits recherchés mais elle terminait par ce commentaire:

    "Donc le fiasco est total; ou plutôt il apparaît bien nettement que la chasse aux bandits ne fut qu'un prétexte".

    On a vu que le terme de "fiasco" avait été utilisé par "LE POPULAIRE" de la veille.

   Le quotidien communiste informa ses lecteurs que le général FOURNIER avait annoncé la fin des arrestations massives  et ne laissait l'occupation militaire que "dans les régions de Guitera, Lopigna, Vico et Balogna". Il donnait aussi une grande place à l'initiative très originale du maire de BALOGNA, Antoine-Marie CASANOVA, arrêté le 20 novembre:

"Signalons, en passant, le beau geste du maire de Balogna. Il a décidé de réunir son conseil municipal et il a demandé à l'un des sbires de la prison de porter la convocation à tous ses conseillers dispersés dans les cellules de la maison d'arrêt. Voilà un trait d'énergique protestation contre les violences policières"

 


http://gallica.bnf.fr/proxy?method=R&ark=bpt6k4040934.f1&l=5&r=3278,2780,478,374&save

   Dans les éditions suivantes, ce journal ne dit pas quelles furent les conséquences de cette convocation pittoresque.

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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 12:00

   Incroyable mais vrai: le dimanche 22 novembre 1931, rien de bien remarquable ne se trouva dans les journaux que nous examinons pour cette série d'articles.


   Il faut aller à la troisième page du "POPULAIRE", quotidien du parti socialiste S.F.I.O., pour trouver une allusion aux opérations des forces de l'ordre. Ce petit article montrait d'ailleurs une forte désillusion envers "le fiasco policier". Le 21 avait été "encore une journée pour rien...". Même si une partie des difficultés était mise sur le dos du mauvais temps (refrain utilisé plusieurs fois depuis le 7 novembre), on sentait que la police était assez désorientée.

 

novembre 22 Le Populaire

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 12:00

NETTOYAGE À BALOGNA

    L'opération de l'Aresta, évoquée dans l'article précédent, qui avait commencé très tôt le matin du jeudi 19, continua le lendemain. Si "LE PETIT PROVENÇAL" du 21 novembre ne publia rien de particulier, "L'ACTION FRANÇAISE" et "L'HUMANITÉ" de ce jour-là décrivirent l'occupation de BALOGNA dans la nuit de mercredi 18 à jeudi 19 qui suivit.

   Pour "L'A.F.", cette occupation, décidée pour rechercher TORRE et CAVIGLIOLI, "n'a donné d'autre résultat que l'arrestation du maire Antoine-Marie Casanova, de l'adjoint Auguste Allegrini et de quelques autres villageois".

   Dans "L'HUMA", les arrestations furent décrites de façon plus passionnées:

    "Là, les autos-mitrailleuses ont pris position devant la maison du maire Casanova qui a été arrêté, sous les yeux de ses petits enfants qui, disent les dépêches, tremblaient de peur. On a appréhendé également l'ancien maire Allegrini, le secrétaire de mairie Mathieu Falchi et son vieux père.

    En outre, les gardes mobiles ont arrêté dans la montagne quelques bergers.

   Le chiffre des prisonniers se trouve ainsi officiellement porté à 131." 

 

Livre-Spada-dernier-bandit-corseGF.jpg

    Lucia MOLINELLI-CANCELLIERI donne un chiffre précis dans son livre "SPADA dernier bandit corse" (publié en 1994):  

 

    "Dans la seule nuit du 19 au 20 novembre 1931, trente-huit arrestations étaient effectuées à Balogna" (page 152).

 

   Le quotidien communiste se moqua de l'opération:

   "Il est facile de comprendre que si Torre et le jeune Caviglioli se cachaient dans la région, ils ont été suffisamment avertis par le bruit des autos et de la "colonne d'attaque", pour filer en temps utile."

 

    Le quotidien royaliste, de son côté, nous apprit le but que l'on prêtait aux fugitifs:

    "On sait pertinemment que les deux bandits cherchent à gagner la côte, vers le village de Sagone, conservant l'espoir de pouvoir s'embarquer clandestinement sur l'un des petits voiliers qui viennent charger du charbon de bois pour la Sardaigne ou l'Italie. La chose étant connue, bien peu de chances restent aux bandits de réaliser leur projet."


    En fait, la répression continuait mais tombait chaque fois sur le vide.

 

LA CORSE À LA CHAMBRE

   Le 21 novembre était également le lendemain du débat sur la Corse à la Chambre des Députés. Le compte-rendu paru dans "L'HUMANITÉ" s'intitula: "Hier, André Berthon a demandé à la Chambre le rappel des troupes d'occupation".

   Le député communiste (qui n'eut pas l'investiture de son parti aux élections de l'année suivante et fut désigné en 1943 comme conseiller municipal de Paris par le maréchal PÉTAIN et son ministre... Pierre LAVAL) dénonça l'envoi d'un véritable corps expéditionnaire.

   http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/94/Jacques_Doriot.jpg/200px-Jacques_Doriot.jpgUn incident retint l'attention. Dans le brouhaha, Jacques DORIOT (voir photo ci-contre), autre élu du P.C. (il ne sera exclu du parti qu'en 1934 et évoluera vers le nazisme ensuite), lança à de ROCCA SERRA (orthographié SERA dans ce journal): "De quel bandit êtes-vous l'ami?", ce qui déclencha l'hilarité générale. DORIOT précisa ensuite:

   "Ce n'était pas une injure. Chacun sait que tout homme politique, en Corse, est associé à un bandit. Rappelez-vous M. Coty et Romanetti". Il faisait allusion à l'élection sénatoriale de 1923 où COTY fut élu grâce au soutien du bandit, élection qui fut ensuite annulée (voir article du blog Poggiolo sur ce sujet).

    La réponse du Président du Conseil est ainsi résumée dans le quotidien communiste:

   "Laval dans sa réponse essaie d'abord d'exciter la Chambre contre les communistes. Mais la manœuvre est si grossière qu'elle échoue. Il se met alors à discutailler - et à mentir - sur les chiffres des effectifs.

   Puis le bon apôtre déplore <<la publicité malsaine qui a accompagné l'opération>>. Il donnera des ordres <<pour qu'on agisse avec plus de discrétion>>. Et puis c'est le couplet sur la justice <<qui est saisie et qui doit faire son œuvre>>."

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