Salute à tutte è à tutti.
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La fidélité des habitants de Guagno envers Pascal PAOLI est bien connue pour avoir été symbolisée par la haute figure du curé CIRCINELLU.
Les Guagnais ont été également fidèles à Napoléon BONAPARTE. Franceschi CIPRIANI suivit l’empereur déchu à l’île d’Elbe et à Sainte Hélène où il mourut (voir l’article que ce blog lui a consacré sous le titre «Les mystères de Cipriani»).
Un autre partisan de Napoléon, beaucoup moins connu, fut Antoine François CAVIGLIOLI qui eut la particularité d’avoir été, avec le Vicolais Louis MULTEDO, le premier militaire des Deux Sorru à recevoir la légion d’honneur, du moins d'après la base Leonor. Mais cette décoration lui fut enlevée puis réattribuée à l’issue d’une histoire compliquée comportant quelques obscurités. Lisez son histoire.
Un soldat sans histoire jusqu’en 1814
Né le 18 mars 1782 à Guagno, Antoine François CAVIGLIOLI était le fils de Carlo Luigi CAVIGLIOLI (1739-1811) et de son épouse Ghjulia Maria CIPRIANI (1738-1810). Mais cette naissance comporte une incertitude qui faillit coûter sa décoration à Antoine François. Nous y reviendrons.
Aucun renseignement n’existe sur lui avant le 4 décembre 1802 où, âgé de vingt ans, il entra au service militaire «en qualité de sergent au 1er bataillon des chasseurs corses», d’après l’état de ses services inscrit dans son dossier de la légion d’honneur. Il est quand même curieux que ce jeune homme ait pu commencer sa carrière en étant directement sergent. Jean-François GIFFON-SCAPULA écrit dans son étude sur «Les troupes corses de la Révolution au 1er Empire (1789-1815)» qu’il était entré comme caporal.
Surtout, dans les bans publiés par la mairie de Guagno (et disponibles sur internet) avant son mariage avec Giulia Maria VENTURINI, Antoine François est qualifié de «caporale di cacciatori, nel battaglione Bonelli». Ce titre devient plus simplement, dans l’acte de mariage célébré le 1er juillet 1805: «al servizio militare nel battaglione Bonelli», sans indication de grade.
Au lieu d’une promotion d’office comme sergent, il aurait donc été toujours seulement caporal trois ans après être entré dans l’armée.
Le bataillon BONELLI avait été le nom d’une troupe d’insulaires qui, sous le commandement de Mathieu BONELLI, avait été envoyée en Corse par le général BONAPARTE en 1796 pour s’opposer aux Anglais. Au moment du mariage de CAVIGLIOLI, à la suite de la réorganisation des troupes corses qui avait eu lieu en 1802, son fils François BONELLI dirigeait le 3e bataillon de chasseurs corses, devenu bataillon du Golo en 1806.
Soldats des cinq bataillons de chasseurs corses en 1803 (gouache conservée aux Archives Nationales), extrait du site La Corse militaire.
Caporal ou sergent, 1er ou 3e bataillon, toujours est-il que le Guagnais devint lieutenant au 1er bataillon du Golo par décret impérial du 8 avril 1809. Ensuite, le 12 mai 1813, le comte César BERTHIER, commandant la division militaire de Corse, le nomma à titre provisoire lieutenant au 6e bataillon du 35e régiment d’infanterie légère (dit aussi le 35e léger), grade confirmé le 19 août par l’empereur.
Son dossier de légion d’honneur ne mentionnant aucune campagne ou blessure, il est difficile de décrire précisément sa carrière jusqu’en 1814. Cette année-là, après son abdication, Napoléon arriva le 4 mai à l’île d’Elbe dont il était devenu souverain. Des soldats du 35e léger s’y trouvaient. CAVIGLIOLI fit partie des treize officiers qui décidèrent de rester avec l’empereur quand leur unité fut rappelée en France.
arrivée de Napoléon à l'île d'Elbe, image extraite du site Napoléon prisonnier: http://www.napoleonprisonnier.com/chronologie/elbe_arrivee.html
Récompensé par Napoléon Ier et puni par Louis XVIII
Antoine François fut intégré le 16 mai au bataillon des chasseurs corses de l’île d’Elbe où il fut enregistré le 21 sous le matricule numéro 9.
Le rôle du bataillon permet de connaître les traits physiques de CAVIGLIOLI:
«taille d’un mètre 58 centimètres, visage rond, yeux gris, nez ordinaire, bouche moyenne, menton rond, cheveux et sourcils noirs».
CAVIGLIOLI était l’un des quatre lieutenants du bataillon qui comprenait également quatre capitaines dont Louis MULTEDO, né à Vico, lequel avait le matricule numéro 6.
Le bataillon manquant d’hommes, Napoléon encourageait les audacieux à aller recruter des soldats en Italie, ce qui était interdit par les traités. CAVIGLIOLI ramena 18 recrues, mais il lui en aurait fallu 40 pour obtenir le galon de capitaine !
Quand, le 25 février 1815, Napoléon Ier quitta son royaume d’opérette, il donna au bataillon le nom de Flanqueurs de l’Île d’Elbe.
Il débarqua à Golfe Juan le 1er mars et passa par la route des Alpes pour atteindre Gap le 5 au soir. Les Corses, qui formaient l’arrière-garde, parvinrent dans la préfecture des Hautes-Alpes le lendemain.
L'accueil fut triomphal et les Gapençaises leur offrirent un drapeau tricolore confectionné par elles. Les soldats laissèrent leur fanion elbois de couleur verte qui est toujours visible au musée de Gap.
Napoléon entra à Grenoble le 7 mars et à Lyon le 10 mars qu’il quitta le 13.
En arrivant à Grenoble, il s’était écrié: «avant Grenoble j'étais aventurier, à Grenoble j'étais prince». Il se considéra comme redevenu empereur des Français.
A ce titre, il en profita pour publier plusieurs décrets dont, le 12 mars, une première promotion de Légion d’honneur. CAVIGLIOLI devint chevalier de cet ordre, de même que Louis MULTEDO.
Les flanqueurs restèrent à Grenoble jusqu’au 22 mars. Le dossier sur la Légion d’honneur de MULTEDO indique que le Vicolais fut décoré le 12 sur la place Grenette à Grenoble. On peut supposer qu’il en fut de même pour le Guagnais CAVIGLIOLI.
L’empereur retrouva les Tuileries le 20 mars. Les flanqueurs n’arrivèrent à Paris que le 2 avril. Le 13, la majorité d’entre eux, dont CAVIGLIOLI et MULTEDO, forma désormais le 1er bataillon du 1er régiment des voltigeurs de la Jeune Garde, unité qui combattit à Waterloo le 18 juin. Nous savons que MULTEDO était présent à cette bataille car il déclara y avoir perdu ses bagages. CAVIGLIOLI était peut-être à ce moment-là en Corse car, le 16 mai, il passa au 3e bataillon de Chasseurs Corses.
Le bataillon étant dissous, il quitta l’armée et rejoignit le sort des nombreux anciens soldats de Napoléon mis à la retraite ou en demi-solde par la pacifique Restauration.
Antoine François CAVIGLIOLI avait perdu son traitement, son grade et, beaucoup plus humiliant, son titre de chevalier de la légion d’honneur qu’il n’avait porté que quelques semaines. En effet, les décrets signés par Napoléon avant son retour à Paris le 20 mars 1815 furent considérés comme nuls, le gouvernement de Louis XVIII ayant siégé dans la capitale jusqu’à la nuit du 19 au 20 mars. Et sa promotion à la légion d'honneur datait du 12 mars.
Mais la carrière d'Antoine François n'était pas terminée et il retrouva sa légion d'honneur. Le prochain article dévoilera comment il fit.
Déjà éditeur de Christian MONDOLONI pour "Corse: indépendance" (voir l'article de présentation), les Editions Vincentello d'Istria viennent de rééditer "La Nécessaire Sécession", un ouvrage du Professeur Antoine LUCIANI.
Cette petite brochure (41 pages) offre aux lecteurs, avec beaucoup d'érudition, une utile réflexion sur le concept de "sécession" (et non d'"indépendance"), réflexion qui pourra intéresser les Corses, mais pas seulement!
Le professeur Antoine Luciani a été de tous les combats depuis l'Argentella en 1960, il a joué un rôle de premier plan dans les luttes qui obtinrent la réouverture de l'Université aux côtés de Fernand Ettori, Jean Jacques Albertini, Jean Pascal Pierre etc... Eminent helléniste, il abandonna sa chaire en France pour faire partie du tout premier groupe d'enseignants à la rentrée 1982.
Voici comment le Professeur Antoine Luciani présente son ouvrage de 41 pages:
"Cette petite brochure se propose de montrer l’incompatibilité entre la France actuelle, fille des Lumières et du jacobinisme, et la Corse, dont le catholicisme fut l’élément constitutif majeur, et qui en reste imprégnée.
D’une part l’individualisme du monde dit «moderne» ou «post-moderne», d’autre part la conception classique de la société, héritée de l’antiquité et du christianisme, qui privilégie le bien commun au détriment de l’épanouissement de l’individu.
La souveraineté de la France sur la Corse serait possible si elle ne détruisait pas l’identité de la Corse. Or, en France, selon la doctrine jacobine, il n’y a qu’un seul peuple, le peuple français. Dans ces conditions, la Corse n’a d’autre choix que de disparaître ou de reconquérir une indépendance perdue à Ponte Novu, en renouant avec son Histoire".
A commander à:
Edizione Vincentello d'Istria
Immeuble Arinella
903 avenue de la Libération
20600 - Bastia
Prix: 9€ (7€ + 2€ de frais d'envoi)
Vendredi 20 septembre 2019, Hervé Cheuzeville, directeur des Editions Vincentello d'Istria, a rencontré l'auteur et a enregistré la vidéo suivante.
Depuis 2013 où était paru le premier tome aux éditions Alain PIAZZOLA, les passionnés du passé de notre île attendaient le second tome de "Histoire de la Corse". Le voici enfin.
Toujours sous la direction d'Antoine-Marie GRAZIANI, un collectif d'historiens raconte la période depuis les révolutions corses du XVIIIe siècle jusqu'à nos jours.
Un livre essentiel.
Suite de la chronologie poggiolaise des années se terminant par 9.
1849
La chapelle Saint Roch reçoit sa cloche, consacrée à Saint Roch et à saint Jean-Baptiste.
http://poggiolo.over-blog.fr/article-la-cloche-de-saint-roch-s-est-tue-99657207.html
1899
A la Vignarella, construction de la maison de Jean-Martin DESANTI, sous-officier de carrière et chevalier de la Légion d'Honneur. Elle appartient maintenant à Bernard et Marie-Claude FRANCESCHETTI.
http://poggiolo.over-blog.fr/2018/06/les-maisons-poggiolaises-3-les-autres-maisons-de-notables.html
Deux prochains articles détailleront la carrière du deuxième Poggiolais à avoir été médaillé de la Légion d'Honneur.
2 décembre 1899
Naissance de Nicolas COLONNA. Il fut le plus jeune des Poggiolais ayant participé à la guerre de 1914-1918.
http://poggiolo.over-blog.fr/2018/05/poilus-poggiolais.html
1909
- Le 2 janvier, un gendarme est tué à Soccia par Jean SANTONI, dit GIAVANNELLI, qui est lui-même abattu le 6 à Guagno-les-Bains.
http://poggiolo.over-blog.fr/2015/12/du-sang-a-guagno-les-bains.html
- En application de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat, "Le Journal Officiel" du 5 mai publie l'attribution des biens de la paroisse à la mairie qui devient ainsi propriétaire de "Chioso Chiesale" (ou "u ouijale"), terrain qui avait échappé à la vente des biens paroissiaux de 1803.
1929
- Pendant plusieurs jours, un grand incendie détruit toute la végétation des pentes du Ciarvellu.
http://poggiolo.over-blog.fr/article-le-feu-en-face-de-poggiolo-110152610.html
- Les élections municipales du 5 mai sont annulées par le conseil de préfecture de Nice. Organisées de nouveau le 30 mars 1930, elles donnent lieu à de tels incidents que le dépouillement a lieu... à Nice! Elles sont encore annulées le 13 février 1931.
1939
- Installation à l'église Saint Siméon du tableau de la déposition du Christ, œuvre de l'artiste Damaso MAESTRACCI. Tableau remarquable par la couleur noire de la peau du Christ et par les soldats de haute taille qui l'entourent et forment un "sepolcro".
http://poggiolo.over-blog.fr/2017/04/solution-a-la-devinette-du-mois-le-christ-etait-noir.html
http://poggiolo.over-blog.fr/2018/03/le-sepolcro-de-poggiolo-a-ete-oublie.html
- Le 24 septembre, à la suite de la déclaration de guerre, le conseil municipal décide de créer un magasin municipal pour garantir l'approvisionnement du village contre la hausse des prix. L'initiative dura jusqu'au 27 juillet 1940.
http://poggiolo.over-blog.fr/la-mairie-pense-à-l-alimentation-des-habitants
1959
Le 19 mars, le socialiste Martin PAOLI, déjà conseiller général du canton de Soccia depuis 1945, est élu maire de Poggiolo. Il le reste jusqu'à son décès en mai 1968.
1999
Arrêt de l'exploitation de l'établissement thermal de Guagno-les-Bains pour cause de légionellose.
16 août 1999
Dans le cadre des animations de la saint Roch pour restaurer les églises poggiolaises, exposition de vieilles photos dans les rues du village.
http://poggiolo.over-blog.fr/2016/07/quand-les-poggiolais-regardaient-leur-ancetres.html
Les Poggiolais regardent leurs ancêtres
Les Poggiolais d'aujourd'hui regardent les photos de leurs ancêtres (exposition du 16 août 1999).
octobre 2009
Le peintre Mario SEPULCRE achève la fresque "Le banquet des amis" pour un tombeau du cimetière communal.
http://poggiolo.over-blog.fr/article-la-bonne-annee-de-mario-42832124.html
Et n'oublions pas:
1er mars 2009:
démarrage du Blog des Poggiolais.
Jean-Pierre GIROLAMI termine sa série sur "les 50 dates qui ont fait l'histoire de la Corse" (présentée sur ce blog en janvier dernier) avec la quatrième partie consacrée aux XIXe et XXe siècles, parue aujourd'hui vendredi 21 décembre dans "Settimana".
Comme l'indique sa présentation: "Un panorama de l'histoire de la Corse s'est révélé ainsi par petites touches. Sans prétendre à l'exhaustivité, il présente une chronologie des événements principaux qui ont façonné cette île depuis le préhistoire, répondant ainsi à une curiosité légitime".
Et n'est-ce pas un fort symbole que cette chronologie s'arrête avec la victoire des nationalistes aux dernières élections?
Les soldats poggiolais de la première guerre mondiale ont été de bons combattants. En témoignent les nombreuses récompenses obtenues pour leur tenue sur le front.
Ils ont été récompensés par au moins vingt-cinq citations retranscrites sur les registres matricules. Qu’elles aient été publiées à l’ordre du régiment, de la brigade, de la subdivision, du corps d’armée ou de l’armée, ces mises à l’honneur font connaître les qualités des Poggiolais.
La première qualité est « le courage », mentionné huit fois, et à laquelle on peut joindre « la bravoure » (trois fois) et la « belle attitude au feu » (deux fois).
La seconde est le « calme »,mentionné cinq fois, auquel on peut ajouter le « sang-froid » (trois fois).
Les textes des citations donnent des renseignements importants sur les comportements de ces hommes pendant les combats.
Pierre Toussaint Antonini (1882-1916) « a enlevé à la baïonnette des tranchées ennemies et fait prisonnier un fort détachement commandé par un officier » (citation du 25 octobre 1914).
Pour avoir assuré le ravitaillement en première ligne, Jean François Ceccaldi (1876-1968) est cité le 15 juin 1916 (le texte en a été reproduit dans l'article "Des Poggiolais sous l'uniforme") et Jean Jules Ceccaldi (1889-1959) le 1erjuillet 1917.
Maréchal des logis dans l’artillerie coloniale, Antoine François Demartini (1884-1916), « après avoir eu son cheval blessé sous lui, a été blessé lui-même et néanmoins a su ramener en ordre toute sa pièce ».
Le lieutenant Antoine François Desanti (1879-1958) a été récompensé pour avoir aidé son bataillon « par la sûreté du tir de ses mitrailleuses » lors du combat du 21 février 1918 contre des rebelles marocains (citation du 22 avril 1918).
Jean Ary Lovichi (1893-1915) « n’a cessé de commander » pendant près de quinze heures pour défendre « la tranchée conquise par lui » (citations du 21 juin et du 1eroctobre 1915).
Jean Noël Pinelli, né en 1879, spécialiste radio au centre d’aviation du Plessis-Belleville, a subi des bombardements du 28 mars au 1eravril 1917 et le 4 mai où il « s’est prodigué au milieu des plus grands dangers, d’abord pour sauver son matériel, puis retirer des flammes un de ses hommes blessé mortellement » (29 mai 1917).
Jean Toussaint Pinelli (1891-1918) réussit à être cité trois fois dans la seule année 1917 : à l’ordre du régiment le 20 mars (volontaire pour « un coup de main audacieux »), du corps d’armée le 22 juillet (pour avoir entraîné sa section sous le feu ennemi) et de la division le 14 novembre (a accompli une mission« volontairement en plein jour à découvert »).
Une curiosité : la première citation obtenue par un Poggiolais date du 21 août 1914. Elle est celle de Jean Toussaint Demartini (1889-1916), à l’ordre des troupes du groupe de l’A.O.F. (Afrique Occidentale Française) pour sa bravoure dans les combats contre les Allemands, à l’occasion du combat de Khra, au Togo, qui fut la première victoire franco-britannique de la guerre. Jean Toussaint mourut en 1916 dans la Somme.
Ce blog avait annoncé la prochaine vente aux enchères de documents et d'objets concernant l'histoire de la Corse (voir l'article La Corse sous le marteau).
La maison LECLERE procédera à ces enchères le vendredi 9 novembre à partir de 14 heures, 5 rue Vincent Courdouan, 13006 Marseille.
L'exposition des livres anciens, autographes, cartes géographiques, tableaux et gravures consacrés à la Corse aura lieu le jeudi 8 novembre de 10 h à 18h et le vendredi 9 novembre de 10h à 12h.
Une nomination signée par le roi Théodore, une lettre de l'impératrice Eugénie et une correspondance de Pascal Paoli avec Antonio Peraldi à l'époque du royaume anglo-corse font partie des lots proposés.
Le catalogue complet et commenté se trouve sur le site de la maison Leclere à l'adresse:
Rare exemple de deux Poggiolais photographiés ensemble pendant la guerre de 1914-1918, l'image publiée hier permettait de poser plusieurs questions.
Elle peut être agrandie en cliquant sur elle.
1) L'identité de ces deux soldats:
A gauche, Jean-Antoine FRANCESCHETTI (1897-1987) en uniforme de chasseur à pied et, à droite, Jean-Baptiste PAOLI (1896-1993) habillé en artilleur.
Ils se trouvaient, en 1918, en permission à Marseille. Ils allèrent se faire tirer le portrait au studio Photo-Eclair du 18 rue de la Cannebière (qui ne devint La Canebière, avec un seul « n » qu’en 1927). Le nom et l'adresse sont mentionnés sur la partie supérieure de la photo.
Les deux amis ont encore un peu le visage juvénile. Ils regardent attentivement l’objectif et sont serrés l'un comme l'autre pour bien être sur la photo. On distingue dans leurs regards le soulagement d’être vivants et l’inquiétude pour l’avenir car la guerre n’était pas encore terminée.
La date de ce document peut être estimée avec une petite marge d'incertitude. Jean-Baptiste PAOLI porte sur son col le nombre 283. Or, incorporé en avril 1915, il fut affecté au 283e régiment d'artillerie lourde en octobre 1917. D'autre part, Jean-Antoine FRANCESCHETTI, mobilisé en janvier 1916, déjà blessé par un éclat d'obus en avril 1917, fut ensuite gravement intoxiqué par les gaz de combat en août 1918. La photo a été réalisée entre octobre 1917 et août 1918, plus vraisemblablement au début de 1918.
2) Quel record ont-ils établi?
La réponse se lit dans la phrase présentant leur identité. Jean-Antoine étant décédé en 1987, à 90 ans, et Jean-Baptiste en 1993, à 97 ans, ils furent les derniers survivants des anciens combattants poggiolais.
Il en restait 46 en 1945 et encore 22 en 1965.
Deux autres questions ayant des rapports plus lointains avec les deux Poggiolais ont été suscitées par cette photo.
3) Quel est le rapport entre ces deux soldats et la Foire Internationale de Marseille?
Le rapport est le parc Chanot. Pendant la Grande Guerre, Marseille était un centre de transit important pour les troupes arrivant ou partant par la mer et, dans l'attente d'un embarquement pour une permission en Corse ou d'un départ par train vers le front, ces deux Poggiolais, comme des milliers d'autres militaires, logeaient dans le camp de l'American Park, près du rond-point du Prado. L'American Park était un parc d'attractions qui avait été pris par l'armée pour servir de camp d'hébergement.
Après la guerre, ce lieu, rebaptisé Parc Chanot, en l'honneur d'un maire de Marseille, fut utilisé (et il l'est toujours) pour implanter la Foire-exposition qui se déroule chaque seconde quinzaine du mois de septembre.
4) Quel est le point commun entre ces deux Poggiolais et la famille de Charles Aznavour?
A première lecture, cette question semble vraiment saugrenue. Pourtant, il faut regarder le nom du studio de photographie où les deux Poggiolais s'étaient rendus: Photo-Eclair.
Pour donner une identité et des papiers aux Arméniens ayant fui le génocide perpétré par les Turcs, et qui débarquaient tous à Marseille, les autorités françaises décidèrent de réaliser des photos d'identité et Photo-Eclair fut chargé de cette besogne. L'Eglise arménienne marseillaise réalisa des actes de naissance et de baptême qui, accompagnés de ces photos, servirent de certificats d'état-civil provisoires.
On sait que les parents de Charles Aznavour (qui naquit un peu plus tard à Paris) passèrent par Marseille. Ils furent certainement photographiés à cet endroit.
Comme quoi, une simple photo peut donner des renseignements sur de nombreux sujets.
Des renseignements supplémentaires se trouvent dans l'article de Michèle Delaage "Photographie et photographes" dans Une, deux, trois... La Canebière, Comité du Vieux Marseille, novembre 2017.
Depuis une quarantaine d'années, le mensuel L'Histoire est réputé pour le grand nombre d'universitaires y collaborant et la qualité de ses articles sur tous les sujets historiques. Il publie également un trimestriel thématique nommé Les Collections de l'Histoire dont le thème d'octobre est "Les Corses, 2000 ans d'aventures et d'utopies".
Ces cent pages tentent une synthèse d'une histoire encore largement méconnue.
Parmi les signataires, on peut trouver Jean Guilaine, Jean-André Cancellieri, Antoine Franzini, Michel Vergé-Franceschi, Ange Rovere, Jean-Paul Pellegrinetti, Michel Winock, André Fazi, etc.
Ce dossier est à lire et à discuter.
Au niveau des préoccupations habituelles de ce blog, trois éléments sont à relever:
1) La couverture reproduit une partie du tableau de Henry Benbrige sur Paoli à la bataille de Ponte-Novo. Sur cette peinture, le deuxième personnage à partir de la droite a été identifié comme Circinellu, le curé de Guagno qui ne voulut pas se soumettre aux Français.
Une statue pour Circinellu (2bis/3): son véritable visage? - Le blog des Poggiolais
Le problème de connaître l'aspect physique réel de Circinellu peut-il être résolu? Jean-Louis RIGAUD PIETRINI le pense. Responsable de l'atelier généalogie de l'Amicale des Corses de Montpel...
http://poggiolo.over-blog.fr/2016/04/une-statue-pour-circinell-2bis-3-son-veritable-visage.html
2) En page 63, Jean-Paul Pellegrinetti cite la mort de deux gendarmes à Soccia en 1892 comme exemple de la violence liée aux dissensions politiques. Une petite erreur a été commise dans le magazine qui a imprimé la date de "1893".
3) Enfin, un document tout à fait nouveau est constitué à la page 24 par une carte sur la Corse génoise. Son grand mérite est de montrer pour la première fois les zones qui, comme Poggiolo et les villages voisins, furent "soumises à une tentative de dépeuplement dans la seconde moitié du XVe siècle", à la disabitazione.
La disabitazione a fait l'objet d'un article de ce blog:
Le feuilleton de l'été - Poggiolo, les années zéro: 1489 (2/3) - Le blog des Poggiolais
La seconde année zéro se produisit trente ans après la première, en 1489 . Un degré supplémentaire dans la violence génoise est atteint en 1489, devant la persistance de l'agitation dans la ...
http://poggiolo.over-blog.fr/article-poggiolo-les-annees-zero-1489-2-3-107040854.html
Cours de langue corse:
le jeudi à la mairie de Soccia de 18h à 19h30 pour les adultes et de 19h30 à 20h pour les enfants.
Vacances scolaires
Pâques:
du samedi 15 avril au mardi 2 mai
Vacances d'été:
à partir du samedi 8 juillet