2020 est le quatre-vingtième anniversaire d'un triste événement: l'invasion et la défaite de la France de 1940.
A Rethondes, dans la forêt de Compiègne, fut signé le 22 juin l'armistice qui reconnaissait la victoire allemande et l'occupation de la moitié Nord du pays.
Les Poggiolais furent aussi tristes que tous les Français mais la fin des combats eut une conséquence directe sur une initiative originale prise à Poggiolo quelques mois plus tôt.
A quoi mit fin l'armistice de 1940 dans notre village?
L'association Letia-Catena organise deux conférences historiques pendant le mois d'août.
1 - L’avocat et historien, Jean Pierre Poli, auteur du livre "Vingt ans de résistance corse 1769-1789" (ed. Alain Piazzola), donnera une conférence le samedi 8 août 2020 à Letia San Roccu à 18 heures. Thème de l’intervention :
Vingt ans de résistance Paoliste
à Letia et dans le Vicolais
(1769-1789) .
2 - L’historien et chercheur, Antoine Marie Graziani, interviendra à Letia San Martinu, le samedi 22 août à 18 heures, sur le thème :
La Corse génoise.
L'historien a publié un livre sur ce sujet en 2006.
Concernant les mesures barrières « COVID-19 »
-La distanciation physique d’un mètre entre les personnes
-L’hygiène des mains. Lavage par une solution Hydro-alcoolique à l’entrée et à la sortie du site;
-En complément, le port d’un masque obligatoire.
-Les chaises seront espacées d’un mètre.
-Les participants sont invités à limiter les regroupements et à respecter les consignes sur place pour le décompte des flux entrants et sortants.
Ce mois de juillet voit la parution aux éditions Alain PIAZZOLA de trois importants livres d'histoire corse.
"Seize études sur la Corse génoise" rassemble des textes récents écrits par l'historien Antoine-Marie GRAZIANI sur un sujet qui lui est à cœur et dont il voit les nouvelles problématiques.
Les deux autres ouvrages réunissent les interventions entendues lors de deux colloques importants:
"La Corse et Naples", sujet novateur et inédit.
"Habitat et architecture en Corse à travers les âges", où la variété est bien plus grande que ce que l'on croit.
Ils sont publiés sous la direction scientifique de Michel VERGE-FRANCESCHI, historien marseillais et capcorsin extrêmement actif en ce moment.
De quoi lire et s'instruire pendant l'été, et même après.
L'assassinat d'un gendarme perpétré voici deux cents ans à Guagno fut un événement historique pour la Corse et surtout pour Sorru in sù.
Le 14 février 1820, Théodore POLI tua le brigadier PETIT qui l'avait arrêté dix jours auparavant pour désertion. Théodore prit le maquis et se fit reconnaître comme roi du maquis par une assemblée de bandits dans la forêt d'Aïtone. Il écuma les Deux Sorru pendant sept ans en rackettant les habitants et surtout les curés. Sa bande poussa l'audace jusqu'à assassiner l'aide du bourreau de Bastia.
Couverture du livre "La Corse et ses bandits" de Gabriel Xavier Culioli.
Pour arrêter ces exactions, le roi Louis XVIII créa le corps des voltigeurs corses. Ces soldats finirent par tuer Théodore le 5 février 1827.
L'histoire de Théodore POLI fit l'objet de plusieurs livres et articles. Il est considéré comme le premier des "bandits d'honneur" dont les derniers éléments furent éliminés par l'expédition militaro-policière de novembre 1931.
Entre octobre 2010 et mars 2011, le blog des Poggiolais avait publié une série de six articles sur les exploits de Théodore. En ces temps de renfermement sanitaire, il vous est vivement conseillé de les relire (ou de les découvrir).
Le mois d'octobre s'achève et il est désormais pratiquement impossible de trouver en kiosque le numéro du magazine "L'Histoire" de ce mois. Dans un gros dossier sur l'histoire de la peine de mor...
L'article du 28 octobre a été le premier d'une série que ce blog consacre à Théodore POLI, le premier grand "bandit d'honneur" qui était originaire de GUAGNO et qui sévit surtout dans les ...
Si des gendarmes et des voltigeurs corses tombèrent sous les balles de Théodore POLI (voir les articles précédents ICI et LÀ), les prêtres furent victimes d'une autre façon du "Roi de la Mon...
Comme tous les habitants de Sorru in sù, les Poggiolais eurent à subir les exactions de Théodore POLI (précédents articles sur Théodore: ICI, LÀ et encore ICI ). Il leur fallait se méfier e...
Théodore POLI a défié les autorités pendant plusieurs années (voir les articles précédents: le n° 1, le n° 2, le n° 3 et le n° 4). Au début, il bénéficiait d'une certaine sympathie da...
Après avoir échappé de justesse au quadrillage opéré par le capitaine MARINETTI, chef des voltigeurs corses (opération décrite dans l'article précédent), Théodore et Mathieu Poli avaient ...
- en 1820 ou 1821, Giovan-Antonio Pinelli devient curé de Soccia (avec sous son autorité les prêtres desservants de Guagno, Orto et Poggiolo) et garde jusqu'à sa mort en 1832 une forte influence sur le monde politique et intellectuel corse. Il avait constitué la plus riche bibliothèque de la Corse.
- le 14 février 1820: Théodore Poli, de Guagno, tue le gendarme Petit et prend le maquis. Il commet de nombreux larcins et assassinats, surtout dans les Deux Sorru, jusqu’à sa mort en février 1827.
délimitation de la forêt domaniale de Libio-Tritorre (orthographe de l'époque) entre Poggiolo et Rosazia, provoquant de nombreuses contestations jusqu'en 1887.
le conseil général, en butte à l'hostilité des Guagnais, demande le rattachement de Guagno-les-Bains à Poggiolo, ce qui sera accordé par Louis-Napoléon Bonaparte en 1852.
des habitants de Rosazia incendient des cabanes de bergers poggiolais à Libbiu. Les gendarmes interviennent le lendemain pour empêcher une bagarre générale.
- Septembre 1870: Poggiolo, dont le maire est Pierre Martini, fait partie des 19 municipalités corses qui proclament leur adhésion à la République proclamée à Paris le 4 septembre.
après l’institution d’un adjoint spécial à Guagno-les-Bains au sein du conseil municipal, la station thermale a désormais ses propres registres d'état-civil.
A Ajaccio, François Pinelli, né en 1889, est le dernier Poggiolais déclaré décédé « des suites de la guerre ». Comme son père Baptiste, il fait partie des 30 inscrits sur le monument aux morts.
le conseil municipal vote une gratification de 150 francs pour l'instituteur Bernard PAOLI en récompense de son "zèle et dévouement" envers les élèves et pour les succès obtenus au certificat d'études.
incidents lors de l'élection municipale. L'urne est projetée hors du bureau de vote. Elle est transportée par les gendarmes à Ajaccio, puis à Nice, pour procéder au dépouillement. Les résultats, proclamés le 9 avril à Nice, sont annulés par le Conseil d'Etat le 13 février 1931.
- 21 mars 1940:Noël Pinelli nommé sous-secrétaire d'Etat à la Marine marchande dans le ministère présidé par Paul Reynaud. Il est le seul Poggiolais à avoir été élu député (à Paris en 1936) et à avoir fait partie d'un gouvernement. Il le reste jusqu'au 10 mai 1940.
- 12 juin 1940: à Nogent l'Arthaud (Aisne), mort au combat de Pierre Canale, premier des six morts poggiolais de la seconde guerre mondiale. Né à Guagno-les-Bains en 1917, il était sergent-chef dans la 5ème compagnie du 144ème RIA.
- 27 juillet 1940: l’armistice avec l’Allemagne ayant été signé à Rethondes le 22 juin, fermeture de l’entrepôt municipal créé le 24 septembre 1939, à la suite de la déclaration de guerre, par le conseil municipal pour assurer le ravitaillement du village. Il avait été placé dans le magasin de la maison Martini.
- 28 janvier 1945: François Mathieu ORAZI, soldat à la 10e compagnie de tirailleurs algériens, meurt à Cité Amélie (Haut-Rhin) des suites de ses blessures.
- 23 avril 1945: mort au combat en Allemagne de Paul Vinciguerra, dernier des six morts poggiolais de la seconde guerre mondiale. Né à Poggiolo en 1924, il était soldat dans le 1er régiment de spahis algériens de reconnaissance.
- 23 septembre 1945:Martin Paoli est élu conseiller général du canton de Soccia sous l'étiquette du parti socialiste SFIO. Il le reste jusqu'à sa mort en mai 1968.
Trois numéros du magazine historique trimestriel "Storia Corsa" sont déjà parus. Avec le numéro 4, la nouvelle formule le transforme en une revue semestrielle de 132 pages. Christian Castellani et Alain Piazzola assurent la gérance. Jean-Luc Messager est directeur de la rédaction et Stéphane Orsini rédacteur en chef.
Pour la Corse, la distribution sera assurée par Alain Piazzola.
L'équipe explique sa démarche dans l'éditorial.
Il y est notamment indiqué que la ligne éditoriale s'ouvrira davantage à l'archéologie insulaire et à l'histoire et au patrimoine culturel de la langue corse. Une rubrique est consacrée à la diaspora corse.
"Une convention a été conclue à ce sujet avec Corsica Diaspora et avec le Groupement des associations corses de Marseille et des Bouches-du-Rhône; ces associations participent à un Comité d'orientation qui réunit, outre Michel Vergé-Franceschi, les musées de Bastia et de Corte."
Ainsi, le numéro 4 présente les Corses de Porto Rico.
Le dossier principal (35 pages) est consacré aux Barbaresques. L'article de Michel Vergé-Franceschi rappelle le rachat des captifs corses d'Alger et Tunis par Louis XVI en 1779.
Le Blog des Poggiolais avait publié un article sur ce thème car deux de ces captifs libérés étaient de Sagone dont le doyen qui avait 80 ans et avait passé 41 ans de captivité au Maghreb !!!
Vous pouvez vous y référer avec le lien ci-dessous.
Elle a été contée dans le quotidien "Le Petit Marseillais" du 1er juin 1923 par un nommé CIPRIANI dont le prénom n'est pas donné dans l'article.
Dans le cadre d'une série sur "les centres d'excursion corses", ce texte décrit "l'état lamentable" de l'établissement thermal. Mais l'essentiel est d'expliquer pourquoi Guagno-Village "possède des biens communaux d'une étendue de plus de 200 hectares sur le territoire de la commune" de Poggiolo. L'origine serait à remonter jusqu'au XIe siècle, c'est-à-dire à peu près l'époque de la construction del'église Sant'Anarilla aux Trois Chemins (voir ici).
La population guagnaise se serait révoltée contre les abus du comte, seigneur de Sorru, et aurait obtenu la gestion des terres situées "entre la rivière de Grosso et la crête méridionale où se trouvent la forêt et la source d'eaux thermales". Ces terrains restent toujours à Guagno sauf la source et ses environs qui appartiennent au département.
Col de Sorru vu de Soccia (copie d'écran du reportage de D'Umani sur les Deux Sorru).
Un point de l'accord est à retenir: le seigneur s'engageait à "ne plus s'aventurer au-delà du ravin Rivo-Secco". Or, la rivière de Rioseccu, à mi-chemin des deux villages, marque la limite administrative entre les communes de Poggiolo et de Murzo depuis le décret de Louis-Napoléon attribuant Guagno-les-Bains aux Poggiolais. Le col de Sorru n'est pas du tout poggiolais.
Le seigneur avait-il voulu garder entièrement le col pour continuer à contrôler la pieve?
Pont de Rioseccu, limite entre Poggiolo et Murzo, vu dans le sens de la descente (photo Google).
Pont de Rioseccu vu dans le sens de la montée (photo Michel Franceschetti, 23 juillet 2009).
Qui était ce seigneur? Etait-il un membre de la famille qui s'était établie au château de la Catena, près de Letia? (voir l'article ici).
Si cette histoire n'est pas une légende, il faut retenir le nom de Petrù, le chef des Guagnais révoltés. Il serait certainement le premier des habitants de Sorru in sù dont nous aurions l'identité.
La municipalité de Poggiolo-Guagno-les-Bains invite la population de la commune à participer lundi 11 novembre à 11 heures au dépôt de gerbe devant le monument aux morts.
La cérémonie sera suivie par un apéritif convivial offert par la mairie au bar "Le Belvédère".
La question posée par la devinette du mois a pu paraître étonnante:
pourquoi, cette année, n'y aurait-il pas de drapeaux à la grille du monument aux morts de Poggiolo le 11 novembre comme chaque année?
Monument aux morts de Poggiolo. 8 mai 2009.
D'ailleurs, depuis une circulaire du 4 mai 1963, le drapeau doit être arboré lors des journées de commémoration nationale.
L'an dernier, lors du 11 novembre, la clôture était bien décorée de trois drapeaux qui, au lieu d'être placés au centre et aux deux coins, à l'instar d'autres années, avaient été rassemblés près du portillon et attachés aux barreaux métalliques, comme le montrent les photos ci-dessous extraites de notre article de l'an dernier.
Cérémonie du 11 novembre 2018
Que s'est passé depuis? Pourquoi y aurait-il un changement?
Il faut s'approcher du monument aux morts et se mettre, non pas en face mais sur un côté. On aperçoit alors, caché derrière le marbre dédié aux morts de la seconde guerre mondiale, un plaque métallique avec trois tubes. Il s'agit d'un support pour les drapeaux.
Photo Michel Franceschetti (23 juillet 2019)
Les drapeaux seront ainsi regroupés au centre, contre la pyramide du monument. Ils ne seront plus attachés à la grille. Très bonne initiative.
Il sera donc possible à la municipalité de fixer facilement un, deux ou trois drapeaux, selon son choix. En effet, on oublie souvent que le drapeau tricolore est le seul imposé par la législation (circulaire du 4 mai 1963 citée plus haut).
Le drapeau corse s'impose de lui-même chez nous.
Par contre, le bleu avec des étoiles n'est absolument pas obligatoire. On peut s'en passer sans souci. Et, si on y tient, il ne doit jamais se trouver tout seul et être placé uniquement à droite du drapeau français(donc vu à gauche de celui-ci en regardant l'édifice public). Regardez bien les photos de Poggiolo.
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blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù).
Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité. POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici. Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO. Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images. Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).