La station thermale de Guagno-les-Bains est abandonnée depuis longtemps mais l'installation existe toujours. Sophie Romano, artiste designer, et François-Xavier Bartoli, architecte, tous deux animateurs du blog architecture-design-corse.com ont pu s'en rendre compte en 2013. Ils ont posté un article intitulé "Guagno-les-bains" le 2 décembre 2013. Ils y décrivent une visite clandestine de l'intérieur de l'établissement thermal.
Malgré l'habituelle erreur sur la prétendue cure de Napoléon III et de son épouse, le petit texte rend une atmosphère très étrange accentuée par des photos des pièces désertées.
Depuis quatre ans, que sont devenues ces installations?
Les prochains élus à la nouvelle collectivité territoriale vont-ils agir pour éviter leur dégradation totale?
Guagno-les-bains

Ce dimanche, ayant renoncé sous l’effet des fortes rafales à faire une balade jusqu’au lac de Creno (mais ce n’est que partie remise), nous sommes descendus jusqu’à Guagno-les-bains. Les bains, aujourd’hui fermés bien qu’ouverts au quatre vents, sont cités depuis les XVIème siècle. Mais c’est à Napoléon III que l’on doit l’exploitation commerciale de ces sources et la création des thermes.
Dans son écrin minéral, le bâtiment aux appareillages de pierre traditionnels, se fond dans son décor naturel. C’est une belle construction sur trois niveaux, en forme du U autour d’une cour centrale, aux fenêtres en arc, la grande loggia à l’étage supérieur appartient aux appartements, seulement accessibles par ascenseur. A l’entrée une plaque nous rappelle l’année de construction, et la baignoire où Napoléon III et l’Impératrice Eugénie se sont baignés est fièrement installée là.
Hésitants, nous avons poussé les portes des lieux, et avons pénétré ces murs. Le temps semble s’être cristallisé à l’intérieur des thermes dans un instantané étrange… Les chaufferies fonctionnent encore dans les couloirs déserts, on entend l’eau couler dans les machineries. La poussière a lentement recouvert les installations, les murs se sont décrépis.
On se sent cependant happé par l’esprit du lieu, des voutes en briques, des couloirs ou les portes des cellules de soin se succèdent, des lumières douces qui traversent le bâtiment.
Quelques frissons et un plein d’adrénaline plus tard, nous refermons doucement la porte de ce décor de cinéma.
Partager la publication "Guagno-les-bains"