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27 août 2021 5 27 /08 /août /2021 18:09
Poggiolo et Oscar Rosembly dans l'hebdomadaire "Marianne"

 

L'affaire de la découverte des manuscrits inédits de l'écrivain CÉLINE continue à agiter le monde littéraire et de nouveaux articles paraissent encore sur ce sujet. Dernier en date: l'hebdomadaire Marianne.

 

Dans son numéro daté du 27 août, le magazine de Natacha POLONY publie une enquête de Laurent VALDIGUIÉ intitulée "Louis-Ferdinand Céline, l'enfant caché".

 

Dans ce texte fouillé et précis, le journaliste évoque longuement la "piste corse", et plus exactement poggiolaise, pour expliquer où ces documents ont pu disparaître si longtemps, depuis 1944 jusqu'à cette année.

 

Il est amplement question d'Oscar ROSEMBLY à propos des témoignages de Jacques-Antoine et Pierre MARTINI qui évoquent diverses anecdotes sur la personnalité de celui qui était "fin lettré" mais se faisant passer pour "l'idiot du village". Le maire de Sampolo se souvient de sa mort en 1990: "C'est moi qui ai fait la croix de sa tombe, au cimetière de Poggiolo, et son enterrement était d'une tristesse inouïe, il n'y avait personne, ni sa fille ni ses petits-enfants."

 

Nous vous donnons ci-dessous la partie de cette enquête consacrée à Poggiolo et à ROSEMBLY mais il est conseillé d'acheter Marianne pour lire l'ensemble de l'article, d'autant que cet hebdomadaire est une des rares publications ne trempant pas dans la bien-pensance du politiquement correct.

 

Petite précision: la photo de la maison du Luccio (où vécut Oscar ROSEMBLY) qui illustre l'article est extraite de Google Maps et date de novembre 2008. En cadeau, voici une photo du même lieu actualisée car prise par Michel Franceschetti le 6 août 2021.

 

 

Poggiolo et Oscar Rosembly dans l'hebdomadaire "Marianne"
Poggiolo et Oscar Rosembly dans l'hebdomadaire "Marianne"
Poggiolo et Oscar Rosembly dans l'hebdomadaire "Marianne"
Poggiolo et Oscar Rosembly dans l'hebdomadaire "Marianne"
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10 août 2021 2 10 /08 /août /2021 18:00

La découverte de manuscrits inédits de l'écrivain Louis-Ferdinand CÉLINE a provoqué une tempête dans le monde littéraire parisien... et Poggiolo est impliqué dans cet événement.

"Le Monde" de vendredi 6 août a publié un article de Jérôme DUPUIS expliquant comment viennent de réapparaître ces écrits disparus depuis 1944. Pratiquement tous les quotidiens et hebdomadaires français, et même étrangers, ont repris ces révélations.

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Des milliers de feuilles écrites par CÉLINE

 

Jean-Pierre THIBAUDAT, ancien critique littéraire de "Libération", est allé voir en juin 2020 Emmanuel PIERRAT, avocat spécialiste du droit d'auteur et des successions d'artistes, pour lui révéler qu'il possédait près d'un mètre cube de feuillets de la main du grand auteur antisémite. Trois romans inédits, une nouvelle, le manuscrit intégral de "Mort à crédit" et de très nombreux écrits divers font partie du lot. Le détail est décrit par THIBAUDAT sur Médiapart.

 

PIERRAT contacta alors son confrère François GIBAULT et Véronique CHOVIN, tous deux ayants droit de Lucette DESTOUCHES, la veuve de CÉLINE, morte en 2019. Comme il n'y eut pas d'accord entre les protagonistes, une plainte fut déposée contre THIBAUDAT qui dut remettre à la police les documents donnés ensuite aux ayants droit.

 

Une question se pose: où se trouvaient ces écrits depuis soixante-dix-sept ans, quand CÉLINE, sa femme Lucette et leur chat Bébert quittèrent en catastrophe Paris pour l'Allemagne le 17 juin 1944, à la veille de la libération de la capitale?

 

Manuscrit retrouvé de Céline. © jpt

Manuscrit retrouvé de Céline. © jpt

 

Oscar ROSEMBLY, l'homme le mieux placé

 

La piste ROSEMBLY est la plus souvent évoquée.

 

Oscar Louis Jean ROSEMBLY, né à Poggiolo le 4 avril 1909 et mort à Ajaccio le 25 septembre 1990, a fait l'objet d'une biographie dans un article publié sur ce blog le 22 novembre 2020 à l'occasion du décès de sa fille. On avait insisté sur ses origines familiales, sur sa vie de bohème et ses dernières années au village en faisant l'impasse sur l'année 1944. 

 

Emile BRAMI, auteur d'une biographie de l'écrivain, est persuadé que ROSEMBLY s'était emparé des papiers céliniens en se faisant passer pour un résistant chargé de perquisitionner l'appartement de la rue Girardon entre le 25 et le 30 août 1944. BRAMI avait trouvé la trace d'Oscar ROSEMBLY en 1997 dans un dossier remis par le fils de l'avocat Jean-Louis TIXIER-VIGNANCOUR. Il tenta en vain de rencontrer sa fille Marie-Luce.

 

Le journaliste Jérôme DUPUIS rencontra Marie-Luce à Paris en 2003 puis à Corte où elle vivait mais, au dernier moment, la visite prévue dans la maison de Poggiolo fut annulée. Il vient donc de publier l'historique de cette résurrection littéraire. Il croit peu au rôle de ROSEMBLY alors que BRAMI est persuadé du contraire, ainsi que ce dernier l'a déclaré dans un entretien avec Benoît GROSSIN sur France Culture le 8 août dernier.

 

Qui a donc pu s’emparer selon vous des manuscrits ? 

On connaît la perquisition faite par Oscar Rosembly. Elle est établie et documentée. Et Céline a accusé nommément cet homme. Oscar Rosembly, ce personnage très particulier était un proche du peintre Gen Paul, ami intime de Céline, et ils habitaient tous les trois dans le même quartier.

À cause de son nom, tout le monde croit qu'il est juif, ce qu’il n’est pas. Il appartient à une famille juive qui est arrivée en France au XVIIe  siècle et qui s'est très rapidement convertie au catholicisme. Et c'est quand même un archétype antisémite, Céline, pensant qu'il est juif, lui fait faire sa comptabilité!...

Lorsqu'il y avait des rafles ou bien des patrouilles allemandes dans la butte Montmartre, Oscar Rosembly montait au quatrième étage chez Céline pour se cacher.

Cultivé, Oscar Rosembly a été assistant parlementaire d'un ministre (Camille Chau­temps). Il sait, lui, la valeur de ce qu'il y a chez Céline. Il sait qu'un manuscrit de Céline est quelque chose de très important, même si à l'époque, cela n'a pas la valeur d'aujourd'hui. Il sait que littérairement, c'est quelque chose de très important. Il faut savoir aussi que lorsque Céline dit quelque chose, c'est toujours exagéré, mais qu’il y a toujours, sans exception, un fond de vérité. Donc, si Céline dit que c'est Oscar Rosembly qui l’a volé, on peut être à peu près certain que c’est lui.

Il faut noter aussi qu’Oscar Rosembly a été arrêté après la Libération (le 5 septembre 1944) pour avoir mené des perquisitions chez d'autres collabos notoires, Robert Le Vigan par exemple. Il a été arrêté et jugé pour s’être largement servi, plutôt que de faire simplement des vérifications pour la Résistance. 

La maison de Rosembly à Poggiolo, maintenant propriété d'Alexis Chiti, a-t-elle hébergé les manuscrits de Céline? © Michel Franceschetti - août 2021

La maison de Rosembly à Poggiolo, maintenant propriété d'Alexis Chiti, a-t-elle hébergé les manuscrits de Céline? © Michel Franceschetti - août 2021

 

Les multiples vies de Poulo

 

Que devint ROSEMBLY entre sa sortie de la prison de Fresnes et son installation définitive à Poggiolo vers 1980?

 

Il épousa à Paris en 1947 Mathé Eugénie Angèle GUALANDI, décédée en 1998, fille d'un bijoutier de Corte. Ils eurent une fille, Marie-Luce, qui est morte en novembre 2020, mais le mariage ne dura pas.

 

Dans son enquête, Jérôme DUPUIS écrit qu'il serait devenu gourou en Californie. Il semble certain qu'il soit allé un certain temps sur le continent américain. 

 

D'après Xavier PAOLI, l'historien de Poggiolo, il aurait été employé, à sa libération de prison, dans une société de produits oléagineux. Mais il s'en faisait passer pour le directeur.

 

Beaucoup de Poggiolais ont cru qu'il avait été sous-préfet de la Martinique, alors que c'est sa fille qui se maria avec un représentant du corps préfectoral.

 

Hélène DUBREUIL raconte que ROSEMBLY distribuait des cartes de visite avec le titre de vice-consul de Suède.

 

Les histoires au sujet de ce personnage original sont nombreuses. Jérôme DUPUIS a certainement lu le blog des Poggiolais car il rappelle les bains de Poulo dans la fontaine, anecdote donnée par Jacques-Antoine MARTINI. Poulo était le surnom utilisé dans la famille d'Oscar, surnom devenu Paulo pour de nombreux villageois.

 

​​​​​​​Le plus important est de savoir ce que Poulo avait fait des feuillets de CÉLINE. On peut imaginer qu'ils furent cachés dans la maison de Poggiolo mais ils auraient pu avoir été donnés par ROSEMBLY à une autre personne, peut-être un véritable résistant. Jean-Pierre THIBAUDAT a refusé de révéler comment il avait obtenu ce trésor littéraire. "Secret des sources", dit-il.

 

Quand, voici quelque temps, Alexis CHITI a fait l'acquisition de la maison, il dut, d'après Xavier PAOLI, faire sept allers-retours avec son camion pour vider le bric-à-brac accumulé par Poulo. Quelques papiers s'y trouvaient-ils encore? Toujours est-il que le mètre cube de feuillets était alors entre les mains de THIBAUDAT.

 

Le mystère va certainement persister. Une fois de plus, on peut constater que, dans de nombreux événements, Poggiolo et les Poggiolais sont présents !!!

 

 

Ci-dessous, copie de l 'article de Jérôme Dupuis.

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12 juillet 2021 1 12 /07 /juillet /2021 18:12

 

Raymond RIFFLARD, un peintre bien de chez nous

 

Le peintre Raymond RIFFLARD a laissé de grandes traces dans les Deux Sevi et les Deux Sorru.

 

Cet artiste décéda à Sagone en 1981, voici quarante ans, ce qui justifie de se souvenir de lui.

 

Né à Paris en 1902, Rifflard était de famille continentale. Mais, à partir où, dès le milieu des années 20, il s’installa à Ajaccio, il devint parfaitement corse.

 

Habitant rue du Roi de Rome, il fréquenta la galerie Bassoul, lieu de rencontre de nombreux artistes corses : José Fabri-Canti, François Corbellini, Lucien Peri, le photographe Ange Tomasi, etc. Il y avait aussi Suzanne Cornillac, dont il était le voisin. Plus tard, en 1959, il fit le portrait de sa fille Catherine.

 

« Portrait de Catherine à l’âge de vingt ans » © Raphaël Van den Driessche

« Portrait de Catherine à l’âge de vingt ans » © Raphaël Van den Driessche

 

Il illustra la revue « L’Almanaccu di a Muvra» en 1927. Il fut l’auteur de nombreux tableaux de paysages montrant une Corse attachée à ses traditions avec un style pictural moderne, comme par exemple avec « La sérénade » et « Une charrette en Corse». Il signait « Raymond Rifflard » mais aussi « Raymond Rif », « Rif » ou même « R.R. ».

 

Signature Raymond Rif

Signature Raymond Rif

« La sérénade » https://www.auction.fr/

« La sérénade » https://www.auction.fr/

« Une charrette en Corse » https://www.gazette-drouot.com

« Une charrette en Corse » https://www.gazette-drouot.com

 

Décorateur d’églises

Il est surtout connu pour sa décoration de nombreuses églises, à Cozzano, Loreto-di-Tallano, Moca-Croce, Sollacaro, Propriano. Mais ses œuvres furent particulièrement nombreuses près de nous.

 

Il confectionna en 1936 dans la chapelle St Martin de Letia des fresques en prenant des habitants du village comme modèles.

 

A Vico, où il fit un séjour prolongé, entre 1942 et 1945, à cause de la guerre, Raymond Rifflard procéda à de nombreuses peintures murales dans l’église paroissiale. En 1955, il fut chargé de la réfection de la toiture de Sainte Lucie d’Azzana. En 1971, il décora l’église de Cristinacce et reprit les peintures de Nicolas Ivanoff à Saint Martin d’Evisa.

 

Il fit de même à Soccia. A St Jacques de Marignana, il restaura le décor peint par Jean-Noël Coppolani.

 

Chemin de croix (église de Moca Croce) © Collectivité Territoriale de Corse

Chemin de croix (église de Moca Croce) © Collectivité Territoriale de Corse

 

De Gaulle à Orto

L’activité de Rifflard ne se limita pas aux établissements religieux. Il décora la Maison des Combattants d’Ajaccio et plusieurs bars.

 

Justement, il fut l’auteur, dans un bar d’Orto, de la fresque représentant le général de Gaulle en uniforme sur fond de drapeau tricolore. Cette peinture murale, mesurant 1,40 m sur 1,35 m, aurait résulté d’un défi lancé à l’artiste par Etienne Massiani, patron du Café de la Paix, à la suite du retour au pouvoir du chef de la France Libre en 1958. Cette œuvre, si originale, mériterait d’être plus connue.

 

Photo Ariane Chemin

Photo Ariane Chemin

 

Rifflard et Poggiolo

On sait encore moins que Raymond Rifflard était particulièrement attaché à Poggiolo.

Son épouse était née dans ce village le 22 février 1901. Prénommé Barbe Marie, elle était la fille de Jean André Papadacci, lui-même né à Poggiolo en 1875 mais dont la famille était originaire de Cargese. La mère de Barbe Marie, Gracieuse Martini, appartenait à une vieille famille poggiolaise.

 

Il n’est donc pas étonnant qu’au moins un de ses tableaux, signé « R.R. », montre une partie de Poggiolo. Il représente une petite rue très facile à reconnaître : celle qui va de l’arrière de la chapelle St Roch à la place Inghjo en longeant la maison dite «de Tatanella ». Le peintre a été très précis dans de nombreux détails que l’on retrouve car l’endroit n’a pas changé.

 

Est-ce à Poggiolo ou à Sagone de célébrer la mémoire de Raymond Rifflard?

 

Un artiste si talentueux et si actif ne mériterait-il pas que les quarante ans de son décès soient célébrés avec un éclat particulier dans notre ensemble de villages ?

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17 juin 2021 4 17 /06 /juin /2021 18:00

 

Marie FORNERO vous propose de découvrir les produits du Laboratoire-Atelier ALTAGNA à la Pharmacie de Vico.

 

La fête des Pères est dimanche 20 juin (et c'est éventuellement un jour d'élections). 

 

Visitez le site www.atelieraltagna.com

 

Un peu de publicité: n'oubliez pas la fête des Pères
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13 juin 2021 7 13 /06 /juin /2021 18:00
Jean-Mathieu, l'un des six derniers

 

Oui, Jean-Mathieu CORRIERAS est l'un des six derniers muletiers corses, et aussi le plus jeune. Il est l'un des acteurs du magazine de TF1 "Reportage découverte" consacré aux jeunes qui travaillent pour faire battre le cœur de la Corse. 

 

Sous le titre "Pour l'amour de la Corse", l'émission a été diffusée dimanche 13 juin mais elle est disponible sur le site MYTF1.


 

Jean-Mathieu, l'un des six derniers
Jean-Mathieu, l'un des six derniers

Jean-Mathieu a été filmé lors de deux missions de ravitaillement de refuges et à l'occasion du transport du matériel de débroussaillage pour la chapelle Saint Elysée.

 

De belles images et de beaux témoignages.

 

Comme l'émission est consacrée à plusieurs Corses, si  vous ne voulez voir que Jean-Mathieu, il faut regarder du début jusqu'à 9 minutes 20, puis de 21 minutes 23 à 25 minutes et, enfin, de 38 minutes 40 à 43 minutes.

 

 

UNE SINGULARITÉ:

en plaçant sur une carte de Corse le lieu d'activité de Jean-Mathieu, TF1 a mis le nom de Poggiolo sur une vue de Soccia. Faut-il considérer que les Poggiolais ont annexé Soccia?

 

Ces photos sont des copies d'écran de l'émission.

Ces photos sont des copies d'écran de l'émission.

 

 

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28 mai 2021 5 28 /05 /mai /2021 18:00

 

Le 29 mai est le 150e anniversaire de la fin de la Semaine Sanglante, ces combats acharnés qui, du 21 au 29 mai 1871, opposèrent les troupes versaillaises aux Communards. 

 

Après les défaites des troupes françaises devant les Allemands, l'armistice avait été décidé en janvier avant le traité signé à Francfort le 10 mai 1871. Les milieux populaires parisiens, opposés à la majorité conservatrice issue des élections de février, formèrent une Commune qui refusa d'obéir au gouvernement dirigé par Adolphe Thiers et qui entreprit des réformes sociales. Installé à Versailles, Thiers réorganisa une armée pour entreprendre la reprise de la capitale.

 

Les Versaillais comme les troupes communardes luttèrent avec une grande sauvagerie. Si les historiens donnent des chiffres s'étendant entre 5.000 (Robert Tombs) et 30.000 morts (Prosper-Olivier Lissagaray), il n'en est pas moins vrai que cette guerre civile fut atroce.

 

images extraites du site https://paris-luttes.info/
images extraites du site https://paris-luttes.info/

images extraites du site https://paris-luttes.info/

 

Des Poggiolais participèrent-ils à la Semaine Sanglante? Il n'y aurait rien d'étonnant car des natifs de Poggiolo ont pratiquement toujours été présents aux grands moments de l'histoire française depuis 1768.

 

Un article précédent a donné la liste des 23 Poggiolais qui furent sous l'uniforme pendant la guerre de 1870-1871 (cliquer ici pour le relire). Malheureusement, les renseignements manquent sur les détails de leur carrière.

 

 

 

LES ABSENTS

 

Aucune contestation n'existe pour certains pour qui leur participation est impossible.

 

Ainsi, Antoine DEMARTINI (1844-1873), bien que considéré comme militaire jusqu'à la fin de l'année 1871, avait été renvoyé dans ses foyers depuis février 1866.

 

Etant marin, Antoine Mathieu DEMARTINI (1841-1885) n'était certainement pas dans la région parisienne.

 

Antoine Albert François DEMARTINI (né en 1847) fut captif en Allemagne du 2 septembre 1870 au 1er juillet 1871. Il ne pouvait donc être à Paris.

 

La situation de Jean Baptiste FRANCESCHETTI (1848-1916) était identique: il fut prisonnier du 16 août 1870 au 8 juillet 1871.

 

 

 

LES VERSAILLAIS

 

Jean Baptiste PINELLI (1848-1917) avait été fait prisonnier avec l’armée de Bazaine à Metz le 29 octobre 1870. Il fit partie des militaires français libérés par les Allemands pour être intégrés à l'armée de Versailles, avec le 119e régiment de ligne, à partir du 14 mai 1871, comme en témoigne son dossier de la Légion d'honneur. Quel fut son rôle dans cette semaine? Difficile à savoir. 

 

Jean Baptiste DEMARTINI (1849-1919) ne fut pas prisonnier. Il était soldat au 113e régiment de ligne, régiment qui prit une part active dans la répression des Communards.

 

Enfin, Jean-Martin DESANTI (1846-1922), alors sergent, fit toute la guerre contre l'Allemagne. Le 7 mars 1871, il fut placé dans le 120e régiment de ligne qui participa aux combats. Dans son dossier de la Légion d'Honneur, la période de la Commune est mentionnée comme une campagne "à l'intérieur (Paris)" avec la pudique précision "pour mémoire".  Ces jours ne comptaient pas dans les 17 années de campagne de l’ensemble de sa carrière militaire car il s'agissait de combats contre des Français et non pas contre des étrangers. 

 

Pour lui aussi, il n'est pas possible d'avoir plus de précision sur son activité pendant ces moments douloureux. Ses descendants d'une branche FRANCESCHETTI n'ont aucun document sur ses exploits militaires. Peut-être en existe-t-il chez d'autres descendants.

 

Portrait de Jean-Martin Desanti entre 1885 et 1897 (photo Michel Franceschetti).

Portrait de Jean-Martin Desanti entre 1885 et 1897 (photo Michel Franceschetti).

 

Pour les autres militaires originaires du village, aucune certitude ne peut être avancée.

Rien ne permet non plus de dire que certains se trouvèrent dans le camp communard.

 

Mais, encore une fois, les Poggiolais ont connu les tourments des XIXe et XXe siècles: conquêtes coloniales, guerres mondiales, résistance, guerre d'Indochine, guerre d'Algérie. Pourrait-on imaginer de raconter l'histoire de la France contemporaine du seul point de vue poggiolais?

 

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29 novembre 2020 7 29 /11 /novembre /2020 18:03

 

"Les Mexicains arrivent. Il y a la Riboluzione contre la force armée! Les Mexicains, i Mexicani!".

 

 

En poussant ces cris dans un mélange de français, de corse et d'espagnol, Marc Antoine CECCALDI se mit à courir dans la maison de la famille CECCALDI et dans la rue de Poggiolo. Il fut difficile de le calmer. Il est vrai que, en ce matin du 26 septembre 1892, le village avait un aspect inhabituel. Un groupe d'hommes armés venait d'arriver et se rafraîchissait chez le maire Pierre MARTINI.

 

 

 

UNE EXPÉDITION SANGLANTE

 

Ces hommes n'étaient pas Mexicains mais Guagnais. Sous la direction du maire de Guagno Jean-François LECA, cinquante-deux villageois, dont trente-quatre avec des fusils, avaient monté cette expédition pour aller à Soccia, chef-lieu du canton, s'opposer à la proclamation des résultats de l'élection d'un conseiller d'arrondissement. L'affaire tourna très mal car, à l'entrée de Soccia, ils affrontèrent les gendarmes dont deux furent tués (voir l'article Les Mexicains arrivent (première partie)).

 

L'affaire fit grand bruit dans toute la France et même à l'étranger (voir l'article La conclusion de l'affaire de 1892 dans la presse). En juin 1893, trois Guagnais dont le maire furent condamnés aux travaux forcés à perpétuité, sept à vingt ans de bagne et une dizaine à diverses peines.

 

De Poggiolo au Mexique et retour avec les Ceccaldi père et fils

 

Mais pourquoi l'arrivée de cette troupe avait-elle provoqué un tel émoi chez cet homme de soixante ans?

 

Marc Antoine CECCALDI était né à Poggiolo en 1832. Son père Saverio (1784-1865) avait eu également deux filles, Maria Lilla (1830-1903) et Marie Magdeleine (1836-1898), et un autre fils François Marie, né en 1829.

 

Mais François Marie avait été tué en 1851, à l'âge de 21 ans, dans une bagarre à la sortie d'un bal à Soccia.

 

 

 

LE SÉJOUR MEXICAIN

 

Un peu plus tard, profitant de l'expédition militaire française au Mexique (1862-1867), Marc Antoine s'installa dans ce pays et y resta après le départ de l'armée de Napoléon III.

 

La bataille de Camerone (30 avril 1863), le fait d'armes héroïque de la Légion Etrangère pendant la guerre du Mexique.

La bataille de Camerone (30 avril 1863), le fait d'armes héroïque de la Légion Etrangère pendant la guerre du Mexique.

 

Il s'installa à La Piedad, dans l'Etat de Michoacan, sur la côte de l'Océan Pacifique. C'est là que naquit son fils le 4 janvier 1869. Il l'appela François Marie en souvenir de son malheureux frère. La tradition orale poggiolaise lui donne comme mère une Mexicaine. Mais, sur le registre matricule militaire (fiche 9 NUL 30/2147– Archives Pumonti), il est inscrit le nom de "feue Thérèse COLONNA", une Corse donc, et morte avant 1891, date de la rédaction de sa notice individuelle.

 

Marc Antoine revint en Corse, longtemps après, en 1892, avec son fils François Marie, semble-t-il. Arrivé à Vico en voiture à cheval, il continua à pied. Mais, ayant quitté le village depuis trente ans, il se trompa de route après Sorru et arriva à Guagno, d'où il repartit, toujours à pied, pour Poggiolo. 

 

Il était donc arrivé depuis quelques mois dans la maison familiale quand, le 26 septembre 1892, il entendit le remue-ménage provoqué par la troupe des Guagnais en route pour leur coup de force à Soccia. Surpris par ce bruit et la vue des armes, il s'affola, se crut revenu dans les turbulences mexicaines et se mit crier et à gesticuler comme décrit au début de cet article.

 

 

Fut-ce le choc de cet événement? Toujours est-il qu'il mourut le 21 novembre 1893.

 

 

 

UN MEXICAIN DANS L'ARMÉE FRANÇAISE

 

Que devint le fils de Marc Antoine?

 

François Marie, inscrit sur les listes françaises de recensement militaire, fut déclaré insoumis le 30 juin 1891 pour ne pas s'être présenté au conseil de révision. Mais il obtint un non-lieu en se présentant volontairement au bureau de recrutement d'Ajaccio le 3 juin 1893. Il semble que, avant de quitter le continent américain, il ait servi dans l'armée mexicaine.

 

En tout cas, il fit ensuite carrière dans les troupes coloniales françaises pendant une quinzaine d'années, jusqu'en 1909: 4e, 13e et 4e régiments de marine, puis 22e régiment d'infanterie coloniale. Il servit notamment pendant la seconde campagne de conquête de Madagascar, d'avril 1895 à juin 1900, ce qui lui permit de recevoir plusieurs décorations. Il servit également à La Martinique.

 

François Marie vint habiter à Poggiolo où il était surnommé "El Mexicano". Six mois après avoir quitté l'armée, il se maria le 30 octobre 1909 avec Angèle Françoise MARTINI (1867-1928), veuve de Xavier VINCIGUERRA (1850-1905).

 

Médaille commémorative de la seconde campagne de Madagascar (photo Wikipedia).

Médaille commémorative de la seconde campagne de Madagascar (photo Wikipedia).

 

 

 

SOLDAT ET AGRICULTEUR

 

Quand éclata la première guerre mondiale, en août 1914, l'armée française le rappela. Il fut versé dans l'infanterie, puis dans l'artillerie. Contre l'Allemagne, ses états de service enregistrés concernèrent la période du 2 aout 1914 au 23 février 1917. A cette dernière date, François Marie fut "détaché agricole comme propriétaire exploitant à Poggiolo".

 

Libéré de toute obligation militaire le 1er décembre 1918, "El Mexicano" put profiter de sa retraite jusqu'à son décès le 12 novembre 1931.

 

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Certains renseignements qui ont permis de rédiger cet article ont été trouvés dans le registre matricule militaire des Archives de Corse et dans les fiches généalogiques rédigées par Pierre LECCIA sur le site GENEANET. D'autres ont été fournis par Xavier PAOLI.

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Articles en rapport avec l'affaire de 1892:

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27 novembre 2020 5 27 /11 /novembre /2020 17:53

 

Parmi les Poggiolais qui se battirent très loin de leur village, la palme revient à Jean-Noël Martini (1891-1965), dit «Natale Prete», qui alla vers l’Orient le plus extrême.

 

Si Jean Charles FRANCESCHETTI avait participé à l'expédition de Pékin en 1900, Jean-Noël fut envoyé au fin fond de la Sibérie en 1918.

 

Pourtant, Jean-Noël faillit ne jamais revêtir l'uniforme. Fils de Jean Toussaint Martini et son épouse Marie DESANTI, il naquit le 1er mars 1891 mais le registre d'état-civil de Poggiolo n'en porte pas de trace à cette date-là. Oubli des parents ou du maire de l'époque, Pierre MARTINI?

 

L'erreur fut découverte au moment du conseil de révision et il fallut un jugement du tribunal civil de première instance d'Ajaccio en date du 27 avril 1912 pour rendre la date de naissance officielle.

 

Une telle mésaventure (déclaration de naissance non transcrite et décision judiciaire) était arrivée en 1877 à Antoine François FRANCESCHETTI, qui fut ensuite le militaire le plus gradé et le plus décoré des militaires poggiolais morts pendant la guerre de 1914-1918. Voir l'article Les surprises de l'état-civil: le capitaine a failli ne pas exister (1/3)

 

Jean-Noël MARTINI est le numéro 14 de cette photo de l'école de Poggiolo en 1900. Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

Jean-Noël MARTINI est le numéro 14 de cette photo de l'école de Poggiolo en 1900. Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

 

Incorporé dans les chasseurs à pied, Jean-Noël MARTINI s'engagea en 1913 dans le 23e RIC (régiment d'infanterie coloniale). En avril 1914, il fut envoyé au Tonkin. C'est là qu'il se trouvait au moment de la déclaration de guerre. Il y resta pour des opérations de maintien de l'ordre et fut même blessé par balle à l'épaule droite le 6 octobre 1917, ce qui lui valut une citation. Cette blessure le fit souffrir toute sa vie.

 

Il fut désigné pour faire partie du bataillon colonial sibérien (BCS) constitué le 14 juillet 1918. Le BCS fut envoyé à l'extrémité Est de l'ancien empire russe, officiellement pour aider à l'évacuation de la Légion Tchèque (volontaires armés tchèques et slovaques ayant combattu du côté des puissances alliées) et pour empêcher les Allemands de mettre la main sur le matériel de guerre livré à la Russie avant la révolution communiste d'octobre 1917. En réalité, il s'agissait d'arrêter l'avancée des bolcheviks.

 

Débarquement des troupes coloniales françaises à Vladivostok en août 1918. Site Revue Méthode (http://www.revuemethode.org/sf021725.html)

Débarquement des troupes coloniales françaises à Vladivostok en août 1918. Site Revue Méthode (http://www.revuemethode.org/sf021725.html)

 

Le détachement français avait un effectif de 1140 hommes, puisés dans les troupes d’Indochine dont le 16e RIC auquel appartenait alors Jean-Noël MARTINI. Le BCS débarqua à Vladivostok le 9 août, puis, suivant la voie de chemin de fer du Transsibérien, appuyé par les Tchèques et les Japonais, il traversa toute la Sibérie vers l’Ouest jusqu’à 400 kilomètres de Kazan.

 

Dans le froid hivernal, il s’installa à Tchélianbinsk le 1er janvier 1919 et eut comme mission d’escorter des convois ferroviaires et d’instruire des Russes blancs (les contre-révolutionnaires) dans l’Oural (à Perm et à Ekaterinbourg).

 

Carte Encyclopédie Larousse

Carte Encyclopédie Larousse

Sur cette carte de la Russie actuelle, les villes citées sont entourées de jaune et le trajet approximatif du Transibérien est en rose.

Cliquez sur la carte pour l'agrandir.

 

 

La première guerre mondiale était officiellement terminée depuis le 11 novembre 1918 mais notre Poggiolais et le BCS se trouvaient impliqués dans un des 27 conflits violents comptabilisés entre 1917 et 1923 par l’historien Robert Gerwarth (« Les Vaincus », Seuil, 2017).

 

L’armée rouge bolchévique attaqua et battit les troupes blanches en juillet 1919. Les Français durent battre en retraite pour revenir à Vladivostok le 14 septembre. Jean-Noël, qui avait été blessé lors de l’avancée de 1918, fut de nouveau blessé et dut être évacué vers la Chine le 22 juillet 1919.

 

Le BCS quitta la Sibérie en février 1920. A ce moment-là, Jean-Noël MARTINI était rentré en Europe pour participer à l’occupation de la ville allemande de Mayence. Sa carrière continua au Levant et en Afrique jusqu'en 1926.

 

Il rentra à Poggiolo où il décéda le 13 avril 1965. Il était titulaire de la croix de guerre avec étoile de bronze, de la médaille coloniale avec agrafe Tonkin et de la médaille commémorative de la Grand Guerre. Jusqu'à la fin de sa vie, il lui arrivait de raconter quelques anecdotes de sa période sibérienne.

 

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Sur l'histoire du BCS, lire: 

"Intervention en Sibérie" (fiche Wikipedia)

et

"La section photographique et cinématographique de l’armée en Sibérie et Russie du Nord" par Véronique Goloubinoff (Janvier 2010) http://archives.ecpad.fr/wp-content/uploads/2010/06/spca.pdf

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24 novembre 2020 2 24 /11 /novembre /2020 18:00

Aux XIXe et XXe siècles, plusieurs Poggiolais furent entraînés dans les diverses guerres auxquelles la France participa. Comme de nombreux autres Corses, des jeunes de Poggiolo s'engagèrent dans l'armée pour éviter la misère, ce qui les conduisit parfois fort loin. L'un d'eux, Jean Charles FRANCESCHETTI, alla jusqu'en Chine.

 

Jean Charles FRANCESCHETTI, fils d'Antoine FRANCESCHETTI (1842-1909) et de son épouse Angèle Marie DEMARTINI (1843-1875), naquit à Poggiolo le 21 octobre 1869. Il était d'une branche différente des FRANCESCHETTI vivant actuellement au village.

 

Il s'engagea en mars 1890 dans l'infanterie, puis, en février 1894, dans l'infanterie de marine qui représentait la France dans les colonies et en outre-mer. Il séjourna au Sénégal de juin 1894 à juillet 1897. Il fut ensuite affecté en métropole.

 

A l'autre bout du monde, dans une Chine en pleine décadence, se développait la société secrète des Boxers, mouvement xénophobe et anti-chrétien soutenu en sous-main par le gouvernement impérial. Les Boxers passèrent à l'action en 1900, massacrant les Chinois chrétiens (30.000 furent torturés et assassinés) et les étrangers. Les légations  des grandes puissances présentes dans la capitale chinoise furent assiégées du 20 juin au 14 août.

 

Ce furent les fameux "55 jours de Pékin", qui inspirèrent en 1963 à Hollywood un film célèbre.

 

Jean Charles Franceschetti, un Poggiolais en Chine

 

Allemands, Japonais, Anglais, Russes, Américains, Italiens, Autrichiens et Français envoyèrent des renforts. Le gouvernement français déplaça des troupes d'Indochine et forma un corps expéditionnaire. Jean Charles fit partie du 3e régiment de marche constitué à cet effet le 1er juillet. 

 

Il parvint en Chine après la libération des légations mais participa aux combats qui forcèrent le gouvernement chinois à signer un traité de paix un an plus tard, le 7 septembre 1901. Les opérations de maintien de l'ordre durèrent jusqu'en juillet 1903.

 

Jean Charles FRANCESCHETTI faisait alors partie du 2e RIC (régiment d'infanterie coloniale). Une loi du 7 juillet 1900 avait remplacé la dénomination de troupes de marine par celle de troupes coloniales.

 

Le Poggiolais reçut la médaille commémorative de l'expédition de Chine instituée par la loi du 15 avril 1902 attribuée à plus de 34.500 titulaires.

 

Photo wikipedia

Photo wikipedia

 

Quittant l'armée en 1906, il s'installa à Paris où il épousa, dans la mairie du 8e arrondissement, Angèle Marie VELLUTINI le 25 janvier 1913.

 

L'armée se souvint de lui avec la première guerre mondiale. Rappelé le 8 avril 1915, Jean Charles fut affecté au dépôt de matériel automobile de l'Ecole Militaire. Puis, d'avril à novembre 1917, il fit partie d'un escadron du train des équipages. 

 

Il fut libéré de ses obligations militaires le 1er décembre 1918 et put enfin goûter une retraite bien méritée.

 

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Bande-annonce du film "Les 55 jours de Pékin":

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22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 17:54
   
Parmi les personnages assez particuliers originaires de Poggiolo, Oscar ROSEMBLY est certainement l’un des plus oubliés.
 
 
Un avis de décès vient de rappeler son souvenir. Le 6 novembre, «Corse-Matin» a publié l’annonce du décès à Corte de "Marie-Luce ROULOT-ROSEMBLY née ROSEMBLY". Elle était la fille d’Oscar.
 
 
Oscar Louis Jean ROSEMBLY naquit à Poggiolo le 4 avril 1909.
 
 
Son père, Oscar Louis Ernest, ouvrier imprimeur devenu commis de l'octroi, né à Paris en 1874, était mort dans la capitale le 23 octobre 1908 à l’âge de 34 ans. Son épouse, Marie Olive MARTINI, couturière, était enceinte. Elle retourna à Poggiolo où elle était née en 1883, pour attendre la naissance dans sa famille. Oscar était donc un enfant posthume.
 
 
Sa grand-mère, Marie-Marfise MARTINI, née FRANCESCHETTI (1838-1909), déclara le bébé à la mairie mais ne signa pas l'acte car "ne sachant ni lire ni écrire".
 
 
Acte de naissance d'Oscar Rosembly dans le registre de Poggiolo
Acte de naissance d'Oscar Rosembly dans le registre de Poggiolo
Acte de naissance d'Oscar Rosembly dans le registre de Poggiolo

Acte de naissance d'Oscar Rosembly dans le registre de Poggiolo

 
 
Sa mère retourna ensuite à Paris où elle reçut un secours financier de la municipalité. Elle mourut dans cette ville en 1970.
 
 
Oscar grandit et trouva un travail d’employé à la mairie du XVIIIe arrondissement. Il eut une vie de bohème à Montmartre et il devint très proche, dans les années 30 et pendant la seconde guerre mondiale, du peintre GEN PAUL et surtout de Louis-Ferdinand CÉLINE, l’auteur de «Voyage au bout de la nuit», «Mort à crédit» et «Bagatelles pour un massacre».
 
 
Louis-Ferdinand Céline en 1932 (photo Wikipedia)

Louis-Ferdinand Céline en 1932 (photo Wikipedia)

 
 
Il s’occupait de la comptabilité de l’écrivain. Oscar apparaît d'ailleurs dans des romans de CÉLINE sous les prénoms d’Alexandre, Alex et Oscar.
 
 
En 1947, Oscar ROSEMBLY épousa à Paris Mathé Eugénie Angèle GUALANDI, décédée en 1998, dont la famille était originaire de Corte. Ils eurent une fille, Marie-Luce, qui vient de mourir.
 
 
Après une vie mouvementée (il fut journaliste, antiquaire et même consul, disent certains), Oscar vint s’établir à Poggiolo dans les années 1980, dans la maison située au-dessus de la fontaine du Lucciu.
 
 
Il décéda à Ajaccio le 25 septembre 1990, âgé de 81 ans. 
 
 
 
Post-scriptum: commentaire de Jacques-Antoine MARTINI
 
Et surtout le seul Poggiolais qui pouvait se promener dans le village vêtu seulement d'un peu d'huile d'olive et prendre son bain dans la vasque de la fontaine du Lucciu, été comme hiver, sans que personne n'y trouve à redire. Grand amateur d'opéra à la voix de baryton, il était capable de chanter seul des grands airs de Mozart ou de Verdi.
 
 
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  • : Le blog des Poggiolais
  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
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Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité.
POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO.
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