Les appels de documents et de renseignements sur les anciens Poggiolais donnent toujours des résultats. Ainsi, Hélène DUBREUIL a fait remarquer que, dans la liste des soldats de la Première Guerre Mondiale originaires du village, il manquait François POLI.
Son nom avait été oublié car il ne figure pas dans les actes de naissance de Poggiolo: il vit le jour à Marseille en 1896. Mais il était en Corse au moment de son incorporation à l'armée.
Beaucoup se souviennent de celui qui était surnommé "Pulighju" et qui habitait dans une cabane au lieu-dit Prunarbelli entre Guagno-les-Bains et Poggiolo.
L'image ci-dessous est extraite d'un film de 1968, ce qui explique sa mauvaise qualité. On reconnaissait facilement François POLI à sa veste posée sur les épaules au lieu d'être enfilée et à sa cigarette.
Il porte le numéro 107 dans la série de fiches détaillées des soldats poggiolais de 14-18 qui sera bientôt publiée.
PS: pour compléter sa biographie, il nous manque sa date de décès. Quelqu'un la connaît-il?
Valère CECCALDI a été réputé pour ses bijoux dont de nombreux habitants des Deux Sorru possèdent des exemplaires, à l'exemple de Béatrice COLONNA-PAOLI qui a publié sur Facebook une photo de ce pendentif en forme de Corse.
Une bonne présentation de sa carrière d'orfèvre et de ses réalisations se trouve dans l'article écrit par J-M F et publié le 27 août 2003 dans Corse-Matin à l'occasion d'une exposition de ses œuvres à l'hôtel des Thermes de Guagno-les-Bains.
Valère avait repris une tradition familiale car il était l'arrière-petit-fils de Noël CECCALDI. Celui-ci, qui vécut de 1850 à 1925, était forgeron et maire de Poggiolo. Son neveu, fils de sa sœur Jeanne, Félix DESANTI, est l'auteur du portail du cimetière privé. Quand il vécut au village, le petit Valère était impressionné par les flammes et les étincelles de sa forge de la Teghia.
Maintenant, la famille continue le travail du métal avec les bijoux de Cécile GRIMALDI.
Malgré son décès, Valère CECCALDI restera encore présent à Poggiolo, et pas seulement dans le cœur de ceux qui l'appréciaient, mais sous la forme d'une très belle réalisation.
Parmi ses qualités, il avait celle d'être un artiste au goût raffiné et au travail soigné. Il a superbement décoré la porte du tabernacle de l'église Saint Siméon avec un Christ en croix coloré, moderne et traditionnel à la fois.
On le voit ici présenter son œuvre d'art à Monseigneur Jean-Charles THOMAS, évêque de Corse de 1974 à 1986.
Au-dessus de ce tabernacle, se trouve un ancien tabernacle en bois du XVIIe siècle qui est classé monument historique depuis 1982. Valère avait mis son point d'honneur à le nettoyer et à le restaurer pour lui rendre toute sa beauté.
En entrant dans cette église, on retrouve Valère.
Ils ne furent pas 108 Poggiolais à avoir participé à la première guerre mondiale, comme l'indique la liste publiée dans l'article Les 108 Poggiolais qu'il ne faut pas oublier. Il convient d'ajouter François Marie CECCALDI et Jean-Pierre CARLI et on arrive à 110.
Le premier, surnommé "U Messicanu", a été présenté dans l'article L'expédition sanglante de 1892: U Messicanu (6/6) et, plus récemment, dans La mort a frappé un jeune... en 1851.
Un de nos lecteurs nous a signalé également l'oubli de Jean-Pierre CARLI, ce Poggiolais d'adoption qui eut une longue carrière militaire, puis une activité commerciale dont la trace est toujours bien visible dans le village.
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Jean-Pierre CARLI était originaire d'Orto où il naquit le 16 octobre 1871. Ses parents : Jean-Baptiste CARLI et son épouse Marie-Françoise PASTINELLI.
Engagé volontaire au 63e régiment d’infanterie de ligne le 20 octobre 1890, il devint caporal en 1891 et sergent en 1892.
Rengagé en 1893, il passa au 2e régiment d’infanterie de marine. Jusqu’à sa libération du service actif, il fut affecté à différentes unités d’infanterie de marine, d’infanterie coloniale, de tirailleurs sénégalais et de tirailleurs soudanais. Adjudant en 1905, il participa à de nombreuses opérations au Sénégal, au Soudan (Mali actuel) et en AOF (Afrique Occidentale Française).
Il fut récompensé par de nombreuses décorations :
-médaille coloniale « agrafe Soudan » 1898
-médaille coloniale « agrafe Afrique occidentale française » 1903
-Etoile noire du Bénin (juillet 1904) (ordre créé par le roi Toffa, devenu souverain du Dahomey grâce à l’aide française, et reconnu comme un ordre colonial français)
-médaille militaire (30 décembre 1908)
Le 22 octobre 1901, il épousa à Poggiolo Marie Lucie MARTINI (1866-1928). Ils eurent une fille Toussainte Marie Madeleine Jeanne, dite Toussainte, (1905-1977), épouse de Jean PINELLI (1885-1940), qui donna naissance à sept enfants.
Libéré le 21 juillet 1908, il fut mis à la disposition du ministère de la Guerre. Sous-lieutenant de réserve, il fut affecté au 116e régiment d’infanterie territoriale (RIT) à Ajaccio et devint lieutenant de la territoriale en 1911.
La guerre arrivant, l'armée rappela Jean-Pierre CARLI le 1er août 1914 et l'envoya en Tunisie avec le 116e RIT. Il retrouva les troupes coloniales en mars 1915.
D’après sa famille, il aurait été chargé de trouver des volontaires pour l’armée française auprès des autochtones d’Afrique de l’Ouest.
Démobilisé le 4 mars 1919, il résida à La Ferrière, en Algérie.
Revenu à Poggiolo, il bénéficia d’une licence qui lui permit d’ouvrir le café Saint-Roch au rez-de-chaussée de sa maison, voisine de la chapelle. Cette maison, datant de 1816, est encore nommée "la maison de Santa Joffre" par quelques anciens Poggiolais (voir l'article Les maisons poggiolaises: 5 - autour de St Roch).
L'entrée du café, en face de la maison de Pierre et Jeanne GRIMALDI, est fermée depuis longtemps. Elle est surmontée de l'inscription "Café St Roch" qui a été en grande partie cachée par du ciment. Après que ces photos aient été prises, la porte s'est détériorée et elle vient d'être renforcée par des planches.
Jean-Pierre CARLI décéda le 1er septembre 1953 à Poggiolo. Il était bien le cent-dixième Poggiolais.
L'artiste à qui Poggiolo doit le superbe portail du cimetière privé (voir l'article Un chef-d'œuvre qui disparaît) se nommait DESANTI Félix, surnommé « Custione ».
Il naquit le 18 février 1872. Ses parents étaient François Marie DESANTI et son épouse Jeanne CECCALDI.
Appelé pour le service militaire, il fut ajourné pour défaut de taille en 1893 et 1894 (il mesurait 1,53 m alors que la taille minimale exigée était 1,54). Finalement déclaré bon pour le service en 1895, il fut affecté au 40e RI (régiment d'infanterie) mais mis en congé en septembre 1896.
Marié le 30 novembre 1899 avec Marie Marphise MARTINI (1875-1917), il habita Bizerte (Tunisie) à partir de 1910.
UNE FAMILLE ÉPROUVÉE PAR LA GUERRE
Rappelé à la suite de la déclaration de guerre en août 1914, Félix fut affecté au 163e RI. Il fut blessé à la jambe droite par des éclats de bombes lancées d’avion le 22 octobre 1914, ce qui entraîna son détachement dans son foyer à Poggiolo en février 1915. Il réintégra ensuite le 173e RI jusqu’au 18 juin 1917. Il fit donc partie des 108 Poggiolais touchés directement par la guerre (voir l'article "Les 108 Poggiolais qu'il ne faut pas oublier"). En fait, ils furent 109, comme un prochain article le montrera.
Sa famille souffrit durement de la guerre. Deux des frères de Félix ont leur nom inscrit sur le monument aux morts de Poggiolo: Jean (1892-1915) et Jean Toussaint (né le 29 novembre 1873, décédé après le 1er août 1923, mais il n’est pas mentionné sur les fiches des Morts pour la France).
Un autre de ses frères, Joseph, blessé le 7 mars 1917 à Douaumont par un éclat d’obus, resta défiguré par une paralysie faciale. Enfin, Paul, fut prisonnier en Allemagne du 27 février 1915 au 7 décembre 1918.
LE MAÎTRE DU FEU POGGIOLAIS
Félix rentra vivre à Poggiolo et s'installa comme forgeron. Son atelier se trouvait A Vazzina, en-dessous du Fragnu, près de l'actuelle maison de Josiane et Toto CANAVELLI. Il semblerait qu'il se trouvait même à l'endroit où Toto et Jean-André rangent leur matériel.
Félix fournissait tout le village en fers à cheval et faisant aussi fonction de maréchal-ferrant. Certains Poggiolais, alors très jeunes, se souviennent encore nettement de l'odeur de sabot brûlé qui montait jusqu'au quartier de Saint Roch.
De cette activité, il reste des pierres creusées qui servaient de réservoirs d'eau pour refroidir le métal. Elles se trouvent en face de la maison des CANAVELLi, en contrebas de la route et décorent le terrain où un bungalow a été construit.
La réalisation majeure de Félix DESANTI est le portail du cimetière privé, actuellement en grand danger de disparition (voir l'article Un chef-d'œuvre qui disparaît).
Il décéda le 6 avril 1951. Qui se souvient de lui? Qui pourra encore s'en souvenir si son portail est détruit?
François-Marie DESANTI n'est pas mort dans l'éruption de la Montagne Pelée le 8 mai 1902 mais d'une chute de cheval quatre mois plus tôt. Il est maintenant totalement oublié. Son souvenir a été rappelé par l'article récemment paru dans ce blog.
Il en est presque de même pour son fils aîné Jean Toussaint DESANTI qui avait dix ans à la mort de son père. Tous les Poggiolais ont pu le voir son nom dans le village mais à condition d'être un peu curieux.
Il est inscrit sur le monument aux morts, sur la deuxième face de la liste des trente Poggiolais tués au champ d'honneur pendant la guerre de 1914-1918. Cette face est opposée à celle qui donne sur la route. Il faut donc faire le tour de l'édifice, avec précaution car cette face est au bord d'une pente.
Un DESANTI Jean Toussaint est mentionné mais comme frère d'un DESANTI Jean. En fait, le Jean Toussaint qui nous intéresse est le DESANTI Jean gravé sur la troisième ligne.
Né le 29 avril 1892, fils de François-Marie DESANTI et Françoise COLONNA, il résidait en Tunisie quand il s’engagea pour trois ans le 18 mars 1913. Affecté au 4e régiment de marche de tirailleurs algériens, il devint sergent le 12 septembre 1914. Il fut tué à l’ennemi le 2 octobre 1914 à Crouy (Somme). Il était le quatrième Poggiolais à tomber dans cette guerre.
Son corps fut ramené de la nécropole de Creil par train à Marseille le 11 juin 1922 et embarqué sur le vapeur « Liamone » avec les restes de 24 autres soldats pour être enterrés en Corse.
Il est inscrit sur le monument aux morts avec le seul prénom de Jean et le grade de sergent-major.
Un cœur gravé signale toujours sa présence dans la chapelle funéraire de la famille DESANTI-BARTOLI.
L'album de photos des Poggiolais:
Pour le commander, suivre le lien:
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Votre ancêtre a participé à la guerre de 1914-1918?
Envoyez une photo de lui à l'adresse larouman@gmail.com
Elle pourra être publiée dans notre dossier des combattants poggiolais.
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Vacances de Toussaint:
du samedi 19 octobre au lundi 4 novembre.
Vacances de Noël:
du samedi 21 décembre au lundi 6 janvier.
Vacances d'hiver:
du samedi 15 février au lundi 3 mars.
Vacances de Pâques:
du samedi 12 avril au lundi 28 avril.
Vacances d'été:
samedi 5 juillet.
Les articles du blog se trouvent sur la page Facebook du groupe Guagno-les-Bains Poggiolo.