Afin d'illustrer l'article sur l'engagement des Poggiolais dans la seconde guerre mondiale (http://poggiolo.over-blog.fr/resistenza), Jacques-Antoine MARTINI a eu l'heureuse initiative d'envoyer la photo suivante, publiée par le Mémorial des Corses.
On y voit Joseph CASALONGA (au premier plan) participer à la protection rapprochée du Général de Gaulle à Ajaccio en 1951.
Par ailleurs, Jacques Antoine fait remarquer que Marie Madeleine, la mère de Joseph, devenue veuve en 1900, épousa en secondes noces, en 1907, Antoine MARTINI, surnommé Cagnazolu (qui fut instituteur et maire de Poggiolo de 1901 à 1912).
Les liens entre les CASALONGA et les MARTINI furent étroits. C'est ainsi que, plus tard, Joseph et son épouse Lilli furent parrain et marraine de Marie-Thérèse (maintenant mariée à Pierre LECCIA), petite-nièce d'Antoine, qu’ils portèrent sur les fonds baptismaux à Nice.
Loin des discussions qui ont récemment passionné les hommes politiques corses au sujet du projet de co-officialité de la langue corse, certains tracent tranquillement leur sillon pour propager la lingua nustrale. C'est le cas depuis longtemps de Jean-Baptiste PAOLI qui a participé deux fois ces derniers mois à des émissions de télévision régionale de Via Stella (France 3 Corse).
Le 12 avril, dans l'émission "Via cultura" consacrée au bilinguisme, il a présenté, en tant que chargé d'études de la Langue corse au Centre Régional de Documentation Pédagogique, son travail de traduction et d'adaptation de manuels scolaires.
En décembre, avec Pierre LECA, qui présente le magazine "Par un dettu", il avait parlé de sa carrière et de ses idées sur la langue. Il avait terminé avec une chanson peu connue qui évoque une femme qui sait répondre aux hommes, "una donna liberata".
Car je crois qu’en plein jour, à travers le bleu voile,
Tu sais prendre pour guide une lointaine étoile,
Tu as, comme autrefois le mage et le berger,
Ta boussole céleste quand tu dois voyager.
Oui, le ciel te conduit, diligente ouvrière,
Unie à l’astre d’or par un fil de lumière !
Et malgré cette gloire, au travail, ton ami,
Modestement tu vas, toi, petite fourmi !
Poggiolo, septembre 1922
Ainsi que l'indique la dernière ligne, ce poème a bien été écrit à Poggiolo mais pas par un Poggiolais ni par un écrivain. Il est l’œuvre d’un Suisse et d’un savant, Félix SANTSCHI, dont la découverte est exposée dans ces vers.
DE LA SUISSE À POGGIOLO
Né à Bex (canton de Vaud, en Suisse) en 1872 et mort à Lausanne en 1940, la carrière de Félix SANTSCHI est résumée ainsi par le «Dictionnaire historique de la Suisse» :
Sa famille s'installe à Menton, puis à Buenos Aires, avant de revenir à Lausanne. Aide-préparateur à l'université de Lausanne, engagé comme assistant d'anatomie par Edouard Frédéric Bugnion (1895-1897). En 1896, S. voyage en Colombie et au Venezuela avec Auguste Forel et Bugnion pour récolter des fourmis. Soutenu par celui-ci, il fait des études de médecine (1895-1900, doctorat), mais, n'ayant pas de maturité fédérale, il n'est pas autorisé à pratiquer. Il s'établit à Tunis en 1901, puis à Kairouan (premier médecin étranger autorisé à y ouvrir un cabinet). S. a décrit quelque 2000 espèces et variétés de fourmis, découvrant certaines de leurs capacités de navigation (d'après le soleil et les odeurs qu'elles sécrètent). Membre de la Société suisse d'entomologie. S. revient en Suisse en 1940. Une fondation créée à l'université de Zurich en 1985 porte son nom.
Observateur infatigable du monde des fourmis, il observa près de 2.000 types de fourmis et publia 188 articles ou ouvrages entre 1906 et 1939 (liste complète sur le site spécialisé: http://www.antcat.org/references pages 266 à 272). Les Tunisiens le surnommaient Tabib-en-neml, le docteur des fourmis.
Dans ses listes de fourmis, il cite plusieurs variétés observées àPoggiolo. Il est difficile, dans l’état actuel de notre documentation, de préciser combien de séjours il fit dans le village mais il est certain qu’il y passa trois mois entre juillet et septembre ou octobre 1922.
L'entomologiste y fit une expérience fondamentale, dont il sera question ci-dessous, le 12 août 1922. Il nous fournit des indications sur la nature poggiolaise de cette époque, même sur les pluies de septembre de cette année-là en écrivant
«A Poggiolo (Corse), par 750 m. d’altitude, j’ai pu observer par les nuits étoilées mais fraîches du 17 au 26 septembre (il avait plu abondamment les jours précédents) les Crematogaster scutellaris dont j’ai déjà parlé, se presser nombreuses, alertes et actives, comme en plein jour, dans leurs longues files» («L’orientation sidérale des fourmis…», Mémoires de la Société Vaudoise des Sciences Naturelles, n°4, 1923, page 151).
Nous savons à quelle heure il commençait sa journée car il nota : «Poggiolo, 30 août 1922. Une seule femelle (de Bothriomyrmex meridionalis Rog., v. corsica), prise au vol pendant mon déjeuner à 7 ½ h du matin. Je n’ai pas pu trouver d’autres individus ni aucun nid durant trois mois de recherches.» («Note sur les fourmis paléoarctiques», Boletin de la Real Sociedad Espanola de Historia Natural, marzo 1923, page 136).
Ce spécimen était particulier par rapport à d’autres variétés proches car «elle diffère par ses antennes, surtout les scapes (partie des antennes), plus minces.». Félix SANTSCHI remarquait que de nombreuses fourmis poggiolaises ont des différences par rapport au modèle général, comme la Bothriomyrmex corsicus ou la Leptothorax tuberum, «découverte par moi-même sous l’écorce d’un abricotier» à Poggiolo et dont la reine est «plus robuste que le type» ( «Messor et autres fourmis paléarctiques» dans «Revue suisse de zoologie», vol. 30, n°12, septembre 1923, p. 331-332).
Il serait fastidieux d’énumérer toutes les observations faites dans notre village mais elles furent très nombreuses et fructueuses.
Ce spécialiste des fourmis ne dédaignait cependant pas les autres insectes puisque, dans «le compte-rendu de l’administration municipal de la ville de Genève pendant l’année 1922», il est fait mention d’un don de «une série d'Araignées de la Corse», effectuée par «M. le Dr F. SANTSCHI, à Poggiolo per Soccia (Corse)»
LA BOUSSOLE CÉLESTE
Mais la célébrité de ce savant et de Poggiolo vient de ses travaux sur la façon dont les fourmis pouvaient s’orienter.
L’article, déjà cité, sur «L’orientation sidérale des fourmis…», publié dans les "Mémoires de la Société Vaudoise des Sciences Naturelles, n°4, 1923", montre que, après avoir éliminé diverses hypothèses, SANTSCHI pensa que le soleil jouait un grand rôle dans les déplacements de ces animaux.
En utilisant un miroir, il fit déplacer l’image du soleil selon des angles différents et, chaque fois, les fourmis modifièrent leur déplacement. Les expériences décisives eurent lieu à Poggiolo le 12 août 1922. Les cobayes étaient des Aphaenogaster spinosa de fourmilières différentes et qui avaient été isolées de leur nid. Chaque fois, le reflet solaire artificiel entraîna une déviation. Le miroir retiré, les fourmis rejoignirent leurs congénères sans encombre. La figure reproduite ci-dessous décrit l’expérience.
L’énigme était résolue. L’émotion que ressentit alors Santschi se manifesta avec la composition du poème cité au début de cet article. Cet homme cultivé, ami du peintre Paul KLEE, rédigea ces vers à Poggiolo même.
SANTSCHI accomplit en Afrique du Nord d’autres essais qui donnèrent les mêmes résultats.
Ces travaux firent autorité pendant cinquante ans, jusqu’à ce que Karl von Frisch complète l'explication en apprenant que la lumière du Soleil est polarisée, et en vérifiant que les insectes peuvent le percevoir.
Les fourmis poggiolaises ont permis à la science de faire un pas important. Nous devons donc les respecter en souvenir de leur contribution.
Nous pouvons aussi sourire en imaginant le spectacle de ce Suisse moustachu et barbichu, armé de loupe, pinces, carnet de notes, miroir, etc., examinant les herbes, les mousses, les arbres et les pierres des murs du village sous les yeux de nos aïeux.
Précision: tous les documents cités sont en libre accès sur internet.
Ci-dessous: fourmis poggiolaises photographiées au village, la première à Piedi Pidocchio et la suivante à Vignarella.
Le 4 juin 2010, ce blog avait publié la biographie de Noël PINELLI.
Un de nos lecteurs vient de laisser en commentaire à cet article:
"Je suis bouquiniste et je viens d'acquérir plusieurs ouvrages ayant appartenu à Noel Pinelli, si vous êtes interessés contactez moi.cordialement.FM"
L'adresse à laquelle demander des renseignements est:
unmondenpapier@free.fr
Noël PINELLI est un homme politique dont la vie est à connaître, surtout qu'il fut le seul ministre à avoir été d'origine poggiolaise. Lisez ou relisez le texte déjà paru dans le blog.
Mais ce texte ne précise pas assez comment il était lié à POGGIOLO. Voici quelques éléments généalogiques.
Jean-Noël-François est né le 31 mai 1881 à CLERMONT-FERRAND.
Son père Jean-Baptiste était le fils de Jean-Noël PINELLI et de Marie Lucie NESA.
Jean-Baptiste naquit le 21 août 1848 à POGGIOLO et fit d'abord carrière dans l'armée. Il participa à la guerre de 1870 où il fut prisonnier des Allemands. Il se tourna ensuite vers la banque.
Il épousa Aline MENU le 3 octobre 1876 à CLERMONT-FERRAND. Leur enfant, Jean-Noël-François, vit le jour cinq ans plus tard dans cette même ville.
Jean-Baptiste obtint le titre de chevalier de la Légion d'Honneur le 13 janvier 1907 et mourut à Paris le 15 juillet 1917.
Mais son fils, Jean-Noël-François PINELLI, fut le premier membre d'une famille poggiolaise à avoir été membre d'un gouvernement, ce que peu connaissent.
Les soldats français se battent au Mali,sur le territoire d’un pays indépendant mais qui a été longtemps une colonie de la France. Et, parmi les administrateurs de cette époque, il y eut un Poggiolais.
Jean Hyacinthe DESANTInaquit à Poggiolo le 27 janvier 1889. Il était le fils de Pierre FrançoisDESANTI et de Jéromine CAMILLI, née à Cristinacce. Le premier DESANTI mentionné dans les documents poggiolais est Gioan Michele, décédé vers 1770.
Sur l’acte de naissance, son prénom est orthographié "Jasynthe", rapporte Pierre LECCIA dans la recension des registres d’état-civil de Poggiolo accessible sur GENEANET.
Il épousa le 23 novembre 1922, à Vico, Marie Gracieuse LECA, avec laquelle il eut trois enfants : Paulette et Pierre, nés à Grand-Popo au Dahomey, et Jérômine, née à Vico. Il est l’aïeul des BARTOLI et CHABROLLE actuels.
UNE JEUNESSE STUDIEUSE
Dernier d’une fratrie de neuf enfants, il bénéficia de l’aide de ses frères et sœurs pour ses études. Il obtint le baccalauréat au lycée Carnot de Tunis, dans ce protectorat où les Corses de notre région étaient si nombreux (voir l’article « L’empire sahélien des Sorrinesi »). Puis il fit des études de droit à Paris où il se lia d‘amitié, malgré des options politiques très différentes, avec un autre Corse, César CAMPINCHI, originaire de Calcatoggio, qui fut ensuite ministre de la Marine entre 1937 et 1940. Il passa un an à Londres comme surveillant de lycée pour apprendre l’anglais, ce qui était inhabituel à l’époque.
Après ses études, Jean Hyacinthe DESANTI entra dans l’administration coloniale dont il franchit les différents échelons en restant toujours en poste dans la même partie de l’A.O.F. (Afrique Occidentale Française).
Carte de l'AOF en 1939 (image Wikipedia)
ENTHOUSIASME ET ARDEUR POUR LE DAHOMEY
Il arriva à Cotonou, au Dahomey, en 1913« plein d’enthousiasme et d’ardeur »pour « assister et participer dans toute la mesure de ses modestes moyens, à cette passionnante réalisation »qu’était l’administration coloniale, écrit-il dans son livre“Du Danhomé Au Bénin-Niger”.
Peu après, la guerre éclatant, il participa aux combats contre la colonie allemande du Togo. Il aurait même reçu en mains propres, comme représentant du gouverneur français, la capitulation du commandant allemand.
Il fut successivement élève administrateur, chef de subdivision, puis commandant de cercle et secrétaire général, au Dahomey (devenu le Bénin en 1975).
Il devint gouverneur par intérim de cette colonie le 24 août 1934 (cf ci-dessous l'article enthousiaste du « Phare du Dahomey »août 1934).
En application du décret du 29 novembre 1934, qui instaurait une union entre Dahomey et Togo, il fut ensuite placé sous l’autorité de Maurice-Léon BOURGINE, lieutenant-général du Dahomey et commissaire de la République au Togo, à partir du 22 septembre 1935, et prit le titre de lieutenant-gouverneur par intérim du Dahomey.
Il connaissait parfaitement le pays dont il avait appris les dialectes. Les autochtones lui donnèrent plusieurs surnoms comme « Tête de lion », « Denys l’Ancien » ou «le Caïman de Simendé ».
Attaché à l’Afrique, Hyacinthe DESANTI voulait que les limites administratives coloniales soient tracées de façon plus logique, ce qui aurait peut-être pu éviter certains conflits frontaliers dans l’Afrique indépendante. Ainsi, il demandait le rattachement du Gourma et de la rive droite du Niger au couloir dahoméen.
LE SOUDAN ET SES PROBLÈMES
En juin 1936, il partit en congé en métropole et ne revint plus au Dahomey où il avait passé 23 ans. Le gouvernement de Front Populaire voulait éloigner un haut-fonctionnaire qui était maurrassien d’Action Française et qui, contrairement à la majorité des cadres coloniaux, n’appartenait pas à la franc-maçonnerie..
Le 14 novembre 1936, il devint donc secrétaire général du Soudan français que l’on appelait aussi le Haut Sénégal-Niger et qui est aujourd’hui le Mali (cf l'annonce ci-dessous parue dans « Le Phare du Dahomey », décembre 1936).
Ensuite, en mars 1938, il fut nommé gouverneur intérimaire du Soudan.
Installé à Bamako, il voulut continuer la mise en valeur, alors fortement vantée en métropole, de cette colonie, comme les grands travaux d’aménagement du delta intérieur du Niger.
Mais la seconde guerre mondiale obligea le Soudan à “fournir des hommes, travailleurs et soldats, des denrées vivrières et du bétail (...) destinés aux territoires voisins, et en particulier au Sénégal”, ce qui remettait en cause les politiques de développement de ce territoire (4ème de couverture du livre de Vincent JOLY “Le Soudan français de 1939 à 1945”). Il s’opposa à l’application de la conscription pour les indigènes maliens alors que les armes pour les équiper étaient insuffisantes (1 fusil pour 7 soldats soudanais!).
« Quant à l'équipement(de l’armée malienne), il se résumerait à un fusil pour cinq hommes, des vieilles kalachnikovs usées ».
Il fallut ensuite gérer les retombées de l’armistice du 22 juin 1940 avec l’Allemagne, dont profitèrent les islamistes (déjà!) du cheikh HAMALLAH qui entraînèrent des incidents sanglants à Nioro-Abassa en août 1940.
Le territoire subit les contrecoups des divisions entre Français avec l’épisode SCAMARONI. A la suite de l’échec de l’attaque gaulliste et anglaise contre Dakar pour rallier l’A.O.F. à la France Libre le 23 septembre 1940, Fred SCAMARONI, porteur d'une lettre du général de Gaulle, avait été emprisonné au Sénégal puis transféré à Bamako. Là, Jean Hyacinthe DESANTI lui demanda de jurer de ne pas s’évader. Le résistant corse refusa et s’échappa. Il fut repris et envoyé à Alger où il fut ensuite libéré et il put commencer ses activités clandestines dans la Résistance.
L’ATTACHEMENT AUX RACINES
Pendant toute sa carrière africaine, Jean Hyacinthe n’oubliait pas son village natal où il revenait lors de ses congés, un été sur deux.
L’article paru sur ce blog le 21/06/2010 a montré que Hyacinthe DESANTI avait adhéré au syndicat d’initiative de Poggiolo le 8 juillet 1924 et qu’il était alors “administrateur à Grand Popo - Dahomey” (ville littorale dahoméenne près du Togo).
D’autre part, Jean-Martin FRANCESCHETTI se rappelle avoir été très impressionné par l’uniforme du gouverneur lors de la grand-messe du 15 août à Saint Siméon, dans les années 30.
LE RETOUR EN MÉTROPOLE
Les longs séjours en Afrique altérèrent fortement la santé de Hyacinthe DESANTI. Le 15 novembre 1940, le gouvernement nomma Jean RAPENNE à sa place. Il quitta définitivement le Soudan et le continent africain le 24 décembre 1940 pour aller au ministère des Colonies. Il participa à la rédaction d’un ouvrage collectif édité en 1944 sur « L’âme d’un empire »en rédigeant un chapitre intitulé : «Afrique noire: Tu es mon père et ma mère ».
Affaibli, il décéda à Paris, à l’hôpital du Val de Grâce, le 22 juin 1944, à 55 ans. Mais il avait eu le temps d’écrire un livre rempli de souvenirs personnels intitulé“Du Danhomé Au Bénin-Niger”et qui parut en 1945.
Il fut inhumé au village natal de Poggiolo, dans le caveau familial qui est à flanc de coteau, au-dessous de l’église Saint Siméon.
Jean Hyacinthe DESANTI fut un de ces fonctionnaires qui se dévouèrent à la cause de “la plus grande France” à un moment où la colonisation paraissait un fait parfaitement normal.
Ainsi, il écrivit: « La France n’a jamais eu à se poser la question de savoir comment elle pourrait honorablement et en bons termes se séparer des territoires colonisés par elle, elle s’est plutôt préoccupée de la manière de les intégrer au mieux dans la collectivité de l’Empire français, leur patrie commune »(cité parJacques Le Cornecdans « LA CALEBASSE DAHOMEENNE OU LES ERRANCES DU BENIN, Volume 1 »page 481).
Les Maliens n’ont pas occulté cette époque de leur mémoire et, à Bamako, ils ont créé la place des gouverneurs où sont rassemblées les stèles des différents administrateurs de l’époque coloniale. Un Poggiolais se trouve toujours au Mali.
Suite et fin des deux articles précédents consacrés à Gian Antonio PINELLI (article 1: cliquer ici; article 2: cliquer ici)
UN ACTEUR DE LA FRANCISATION
Gian Antonio PINELLI avait bien défendu l'administration napoléonienne. Il aurait pu craindre beaucoup de la Restauration. Pourtant, écrit Eugène GHERARDI,
Gian Antonio sera l'un des rédacteurs du “Journal du département de la Corse”, parce qu'il est au nombre des rares Corses qui ont aussi bien la maîtrise de la langue italienne que de la langue française.
Cet atout était important car ce journal, créé le 1er novembre 1817, fut bilingue jusqu’au 2 octobre 1824 (une colonne en français et une colonne en italien).
Destiné à faire connaître les lois, jugements et actes de l’administration, il était un véritable bulletin officiel et un instrument de la francisation de l’île. Il devint ensuite “Le Journal de la Corse” qui se fait une gloire d'être actuellement le doyen de la presse européenne.
Le Poggiolais continuait à servir l'administration française.
Pinelli fut l'un des conseillers du général Brenier de Montmorand, responsable d'une commission chargée d'évaluer les besoins de la Corse. Il est nommé conseiller général de Soccia le 11 mars 1818.
Il fut président du comité cantonal de Sorro in Sù de 1821 à 1825.
LE DEUS EX MACHINA DE L'ÉCOLE EN CORSE?
Même retiré dans son village d’origine, il continua à avoir une fort influence comme en témoigne l’abondante correspondance qu’il échangea, notamment sur les questions d’éducation. On peut en avoir une idée avec les documents conservés au Musée Requien d’Avignon et étudiés par Eugène GHERARDI sous le titre:"A cullana corsa d'Esprit Requien, anderinu avignunese (1788-1851)". Esprit REQUIEN était un naturaliste français, né le 6 mai 1788 à Avignon. Il se consacra très tôt à la botanique et réalisa le premier inventaire botanique de la Corse où il passa beaucoup de temps et où il mourut le 30 mai 1851 à Bonifacio. Plusieurs lettres de l’abbé PINELLI ou envoyées à celui-ci se trouvent dans les archives de REQUIEN sans que l’on sache très bien comment elles y sont arrivées. Les inspecteurs chargés de l’instruction publique en Corse écrivaient souvent à l'abbé PINELLI pour l’organisation de l’enseignement dans le canton ou dans l'ensemble de la Corse.
Ainsi, en janvier 1821, MOURRE le félicita pour son travail mais ne trouvait pas utile “d’établir une nouvelle école dans une petite commune qui en possède déjà trois” (il s'agissait de Soccia!!!). Un an plus tard, COTTARD l’informa qu’il acceptait la nomination du signor COLONNA comme instituteur à Guagno et en profitait pour lui demander des lettres de recommandation pour des villes italiennes où le gouvernement l’envoyait en mission.
L’influence de l’ecclésiastique vivant bien loin d’Ajaccio était donc toujours forte. D’ailleurs, MOURRE et COTTARD ne manquaient pas de l’informer de leur nomination, maladie et mutation !
UN PRÊTRE SOUCIEUX DES AUTRES
Après avoir quitté ses fonctions à la Préfecture, Gian Antonio PINELLI devint curé de SOCCIA en 1821 ou 1822 et le resta jusqu’à sa mort.
L’Almanach du clergé de France de 1823 précise qu’il était curé de deuxième classe et que sa fonction lui donnait autorité sur les desservants de GUAGNO, ORTO et POGGIOLO.
BENCI observe que, “retiré enfin à Poggiolo, il se consacra assidument à conseiller et à faire s'accorder les paroissiens, passant le reste du temps dans sa bibliothèque riche et choisie” (page 76 de“Piero d’Orezza”,traduite par Dominique ANTONINI-LIARD). L’écrivain italienajoute: “Je me rappellerai toujours avec grand plaisir cette brève mais douce entrevue que j'eus avec le docteur Pinelli, parmi ses livres, en grignotant en même temps une bonne omelette au brocciu que son bon cœur m'offrit.” Il promit àBENCIde lui donner des informations sur le fameux CIRCINELLU qui refusa de se soumettre à la France de Louis XV. Il mourut avant de pouvoir se rendre à GUAGNO pour interroger lui-même des témoins. Mais son neveu, Carlo Francesco Pasquale PINELLI, notaire et maire de POGGIOLO de 1822 à 1847, accomplit la promesse faite par son oncle. Gian Antonio décéda le 26 décembre 1832 à POGGIOLO, à l’âge de 72 ans. Le décès fut déclaré devant CarloFrancesco PasqualePINELLI par deux autres de ses neveux : Gioan Vincenzo, curé, et Gioan Antonio, cultivateur (voir le dépouillement des registres d'état-civil par Pierre LECCIA, disponible sur Généanet).
Acte de décès de Gian Antonio Pinelli
La plupart de ses notes, notamment le manuscrit d'une monographie sur le département du Liamone, ont été confiées par ses héritiers à l'ingénieur Robiquet(image ci-contre),auteur d'un volumineux ouvrage sur l'île.
La réputation de grand intellectuel de l’abbé PINELLI et celle de la richesse de sa bibliothèque restèrent vives longtemps. Plusieurs livres et guides sur la Corse publiés au XIXème siècle en font mention. Par exemple, Jean-Ange GALLETTI, à la page 140 de son “Histoire illustrée de la Corse”, écrit en 1863: “POGGIOLO (...) a donné le jour à l’abbé PINELLI, ancien moine, et homme remarquable dans les belles-lettres”. Depuis cette époque, il ne reste plus rien des livres accumulés par l’homme le plus cultivé de Corse.
Les souvenirs même de l'existence de Gian Antonio PINELLI, ce Poggiolais exceptionnel, se sont effacés. Dans le village, rien, pas même une petite inscription. Espérons que ce blog permettra de combler ce trou de la mémoire collective.
Suite de la biographie de Gian Antonio PINELLI (première partie: cliquer ICI)
UNE RÉFÉRENCE DANS L'ENSEIGNEMENT
La notice d'Eugène GHERARDI, dans le "Dictionnaire historique de la Corse", avait indiqué que le prêtre
poggiolais Gian Antonio PINELLI avait jugé plus prudent d'aller habiter Florence à l'époque des troubles du royaume anglo-corse entre 1794 et 1796.
C'est au cours de cette période d'exil toscan que Gian Antonio PINELLI rédige un
glossaire destiné à aider les lecteurs de l'Odyssée. Gian Antonio PINELLI retourne en Corse en 1796 où il est promu par l'évêque
GUASCO à la charge de vicaire général du diocèse de Sagone; on le retrouve en 1805 prêtre à Piana.
Il doit s’agir de Matteu Francescu GUASCO, dernier évêque de Sagone de 1773 à 1801.
PINELLI entame par la suite une carrière dans l'enseignement. Bénéficiant de
l'amitié de Letizia Bonaparte et du cardinal Fesch, Pinelli est tour à tour directeur, en 1806, de l'école secondaire communale d'Ajaccio puis proviseur lorsque l'école devient collège en
1818.
La “Revue encyclopédique” de 1819 permet d'apprendre qu'il fut aussi “régent de rhétorique” et développa, lors de la rentrée des classes du 25 octobre 1818, devant toutes
les autorités religieuses, civiles et militaires de la Corse, “le plan d’enseignement prescrit pour ce collège, et la supériorité de la méthode d’enseignement actuelle”.
Il avait donc la haute main sur l'enseignement en même temps qu'il dirigeait l'administration de
l'île.
LE PILIER DE L'ADMINISTRATION NAPOLÉONIENNE
De 1810 à 1816, il est secrétaire général de la préfecture.
Il exerça d’abord la fonction de secrétaire général du département du Liamone puis de toute la Corse quand
celle-ci fut réunie en un seul département en 1811.
Il assista donc Ghjacintu ARRIGHI de CASANOVA, préfet du Liamone depuis 1803 et ensuite de toute l’île. Le
15 mars 1814, le nouveau préfet fut Francescu Saveriu GIUBEGA, neveu de Lorenzo GIUBEGA, parrain de Napoléon BONAPARTE. Le 5 septembre, Louis XVIII nomma François Louis Joseph de BOURCIER
de MONTUREUX. Le 6 avril 1815, avec le retour de l’empereur, GIUBEGA revint... jusqu’au 14 juillet où le roi, de nouveau sur le trône, désigna Louis COURBON de SAINT GENEST.
Pendant cette période troublée, PINELLI resta à son poste et assura la permanence de l’administration française.
Il aurait été l'homme le plus puissant de Corse sans le général MORAND qui imposait un ordre despotique et qui lui l'humilia en 1810.
En 1810, il a l'honneur d'être choisi pour assister au mariage de Napoléon, mais
la délégation ne peut s'y rendre à cause de l'opposition du général Morand qui gouverne l'île.
Avec la réinstallation de la monarchie des lys en France, en 1815, la carrière de Gian Antonio PINELLI, tout
entière placée sous la protection des Bonaparte, n'était-elle pas terminée?
On croit que Poggiolo est un petit village où rien ne se passe jamais et où aucun personnalité n'a émergé.
Pourtant, un enfant du village a eu une influence considérable en Corse pendant le Premier Empire et la Restauration. Il s'agit de Gian Antonio
(Jean-Antoine) PINELLI. Il est d'ailleurs le seul Poggiolais à être mentionné dans le "Dictionnaire historique de la Corse" publié sous la direction d'Antoine-Laurent Serpentini
voici quelques années.
Pour le connaître, nous allons publier trois articles en partant de ce livre, en recopiant la notice rédigée par
Eugène GHERARDI. Ce texte, publié ici sur fond bleu, sera coupé par des explications et des compléments s'appuyant sur des documents
sérieux. Les intertitres ont été ajoutés par la rédaction du blog.
PINELLI, Gian Antonio (Jean-Antoine) (Poggiolo 6 sept. 1760 -
id. 28 déc. 1832). Issu d'une famille originaire de Poggiolo,
Il était le fils de Gioan Stefano PINELLI (1731-1786) et l’arrière-petit-fils de Natale (né vers 1690 et mort
vers 1729), premier PINELLI connu. Voir dépouillement des registres d'état-civil par Pierre LECCIA, disponible sur
Généanet.
LES ANNÉES DE FORMATION
c'est chez les frères du couvent de Vico qu'il effectue ses premières
études,
C’est à Vico qu’il entra dans les ordres et qu'il commença à se faire connaître. Il était qualifié de diacono (diacre)
dans le rapport établi par le podestat et les “padre del comune” (dont un était son père) daté du 30 avril 1783 et destiné à l’intendant royal qui voulait connaître la situation des écoles
primaires. Agé de 23 ans, Gian Antonio avait alors 16 élèves. Voir l'article sur L'école
poggiolaise au XVIII ème siècle.
avant de prendre le chemin de Rome où il se dote d'une solide formation en
poursuivant des études de théologie à la Faculté Saint-Thomas-d'Aquin et des études de philosophie, de lettres et de droit à l'Archigymnasium Romanum. Il devient docteur «in teologia sacra» (20
déc. 1785) et docteur en droit (23 juil. 1789).
Sa culture phénoménale fera l’admiration de tous ceux qui le fréquentèrent. Ainsi, à la fin de sa vie, il
rencontra Antonio BENCI, écrivain toscan qui, partisan du Risorgimento (l’unité de l’Italie), s’exila en Corse de 1831 à 1834. Dans sa préface à son roman “Piero
d’Orezza”,celui-ci écrivit, à la
page 76, “Le docteur PINELLI lisait en plus de notre idiome (l’italien), le français, l’anglais, le latin, le grec, l’hébreu; et à l’érudition, il joignait l’étude des sciences physiques,
économiques, du droit et je ne sais combien de fonctions et de charges il exerça!” (traduit de l’italien par Dominique ANTONINI-LIARD).
Destiné à faire une brillante carrière ecclésiastique dans la cité pontificale,
Giao Antonio Pinelli accède à la charge de protonotaire apostolique (1er sept. 1789) et est accepté comme avocat de la curie romaine (11 juil. 1790). Ses activités sont aussi à caractère
littéraire. Ainsi, le 11 mai 1790, est-il reçu “pastore” au sein du Sacro Collegio di Arcadia « col nome di Filelfo e con l'onore di pater recirare ne! Bosco Parrasio ».
UN DÉBUT DE VIE PUBLIQUE HÉSITANT
La Révolution Française, dont il semble approuver les principes, le ramène en
Corse au printemps de 1790. Inscrit comme avocat au barreau de Bastia (25 juin 1790), il fait partie des trente-six membres de l'assemblée du département de la Corse. Il est élu par le district
de Vico en même temps que Cittadella, Vincenzo Colonna et le chanoine Multedo. Opposé à la Constitution civile du clergé, Pinelli se retire dans son village où il s'occupe de sa très importante
bibliothèque. S'il désapprouve le régime de terreur qui s'instaure en France, il n'accepte pas l'expérience du Royaume anglo-corse, et choisit de s'exiler à Florence.
Cependant, il fut bien présent à la consulte du 19 juin 1794 en tant que représentant de la Comunità de POGGIOLO et
signa l’Atto Costituzionale qui désigna le roi d’Angleterre comme roi de Corse, comme le montre la page 385 de"Pièces et documents divers pour servir à l'histoire de la Corse : pendant la Révolution française.T2 / recueillis et publiés par M. l'abbé Letteron". Il ne se présenta pas pour l’élection du Parlement anglo-corse dans lequel Sorro in sù sera représenté par le
podestat Francesco FRANCESCHETTI(voir article "Contestation ortigaise").
Pourtant, son frère Gian Stefano sert comme capitaine au sein d'une compagnie
indépendante au service du roi d'Angleterre.
Giaon Stefano avait 10 ans de moins que Gian Antonio et mourut en 1857. Plusieurs milliers de Corses
combattirent avec les Anglais contre la république française, certains même jusqu’à la fin du règne de Napoléon. Voir l'article très documenté sur ces troupes à l’adresse:https://sites.google.com/site/tirailleurscorses/home/les-troupes-du-royaume-anglo-corse.
Après un temps d'éloignement, le moment de s'affirmer allait arriver.
Jean-Baptiste PAOLI, a été interviewé (en corse) pendant 1/2 heure pour l'émission "Par un dettu" ("Pour ainsi dire")sur FR3 Corse Via Stella.
Dans ce magazine en langue corse, Pierre Leca reçoit des invités du monde culturel. L'objectif est de mettre en évidence
leurs différentes facettes, leurs vécus, leurs influences, leurs aspirations ainsi que leurs avis. Batti a évoqué la langue corse, son parcours personnel et, à la fin, il a chanté une chanson peu connue ailleurs que par chez
nous :" l'histoire de la jeune fille et des voltigeurs."
D'après nos renseignements, l'émission doit être rediffusée mercredi 5 décembre à 21 h 30 et samedi 8 décembre à 17 h
05.
Si des familles existent depuis toujours à Poggiolo (comme les PINELLI), certains patronymes (comme LOVICHI) apparaissent à certains moments car, pour des raisons particulières à chaque cas, des habitants
nouveaux s'installent au village. C'est le cas pour CANAVELLI dont la présence provient de l'implantation de Toto (que certains se rappelent l'avoir longtemps nommé "Toto de Balogna") de
par son mariage avec Josiane.
TOTO, c'est l'âme et la mémoire du village. Pourtant, cet agriculteur est né à BALOGNA. Mais la vie et surtout
son mariage avec une Poggiolaise en ont décidé autrement. «Et depuis je n'ai plus quitté le village; cela fait maintenant quarante ans». Bien sûr, cet éleveur porcin et
bovin retourne régulièrement à Balogna voir sa famille, mais sa vie est viscéralement attachée à Poggiolo. "J'ai connu tous les ancêtres du village, qui malheureusement ont
aujourd'hui disparu. Les jeunes ne veulent plus rester. Je les comprends car trouver du travail au village est difficile. Heureusement, dernièrement, un jeune, Jean-Mathieu, a repris le
métier de muletier. Mais à part lui, tout le monde s'en va ... C'est triste". EtTOTOsait bien que derrière l'image d'un village animé, durant la saison estivale, l'hiver le confronte à une autre réalité.
«Heureusement que je continue à travailler et à faire un peu de charcuterie. Ma femme m'aide de plus en plus car les ans passent aussi pour moi! Mais pour l'instant, et je touche du bois, je
n'ai pas de problème de santé, je peux encore m'occuper des bêtes. Mais c'est vrai que l'hiver, c'est une autre vie. Je ne regrette rien mais, s'il y avait un peu plus de jeunes, la vie serait
plus agréable ».
La désertification,TOTOl'a touchée du doigt, quand le café a fermé.
"C'était un lieu convivial où l'on se retrouvait pour boire un verre et jouer aux cartes. Désormais, et c'est une chance, un bar est encore ouvert avec une partie restauration".
L'hiver dernier,TOTOa connu, chose plutôt rare, à Poggiolo, un mois de neige.«C'était incroyable mais, au bout de la
première semaine, ça commençait à être vraiment difficile. La vie s'est arrêtée. Et puis après, comme pour tout dans la vie, on a pris l'habitude de cette neige et on a fait avec ».
L'été,TOTOsavoure, comme il se doit, l'animation dans le village. Lui aussi, comme l'ensemble des Poggiolais, il attend avec
impatience, la fête de la Saint Roch, le 16 août. Une date incontournable qui met en liesse ,au-delà du village, l'ensemble du canton.
Mais très vite, il le sait, l'hiver fera ses premiers pas. Son «autre» vie va recommencer. «Vous
savez,j'ai une vie simple et pas compliquée. Avec mes
chiens, ce sera un peu de chasse et je continuerai à faire à mon rythme la charcuterie».
Hier, à Poggiolo, les yeux deTOTOCANAVELLI brillaient comme ceux d'un petit garçon. La
vie ruisselait dans les ruelles et la venue de "Corse-Matin" apportait cette animation qui faisait battre les coeurs. Comme si Poggiolo retrouvait comme par magie le lustre d'un passé recomposé.
:
blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù).
Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité. POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici. Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO. Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images. Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).