On croit être tranquille dans nos villages éloignés des grandes villes. Pourtant, des faits divers peuvent se produire. Ainsi, un vol et une agression ont eu lieu le même jour à Poggiolo.
Le journal raconte ces deux incidents:
- M. CARLOTTI, habitant Poggiolo, a donné l'hospitalité à un nommé MAÏSANI qui s'est enfui après l'avoir dépouillé.
- Alors qu'il marchait sur la route, le Poggiolais François POLI a été frappé par deux personnes, COLONNA Marc Ange et son fils Martin.
De tels faits sont totalement inadmissibles!
Une petite précision a toutefois son importance: ces articles sont parus dans le journal "L'éveil de la Corse"... le 9 octobre 1921!!!
"L'éveil de la Corse" était le quotidien de François COTY, qui avait été élu conseiller général du canton de Soccia le 11 septembre 1921 (voir les articles ICI et ICI).
La sécurité des citoyens n'était donc pas bien assurée voici presque un siècle?
De plus, en étudiant les documents, on peut s'apercevoir que ces affaires se sont vite dégonflées.
"L'agression" est expliquée dès le 18 octobre: Martin COLONNA descendait à Poggiolo quand il vit François POLI et COLONNA Marc Ange se disputer. Il intervint pour aider son père et des coups de poing furent échangés. Il n'y a pas eu d'agression et il n'est pas possible de savoir qui a frappé le premier.
Les protagonistes de cette querelle étaient:
- François POLI né en 1896 à Marseille
- Archange (Marc Ange) COLONNA (1874-1938)
- son fils, Martin COLONNA, né en 1897 à Orto et décédé en 1961 à Poggiolo.
Et le vol?
L'affaire alla jusqu'au tribunal correctionnel d'Ajaccio. Finalement, François MAÏSANI était accusé seulement d'avoir dérobé un pantalon à Dominique CARLOTTI et il fut acquitté, nous apprend "L'éveil de la Corse" du 27 novembre 1921.
Bizarrement, le jugement est publié sous le titre "Balogna", alors que l'article du 9 octobre indiquait bien que l'auteur du vol était "de passage à Poggiolo". D'autre part, CARLOTTI n'est pas un nom poggiolais mais est courant à Balogna. Dominique CARLOTTI aurait-il été originaire de ce village et se serait ensuite installé à Poggiolo?
Peut-être qu'un de nos lecteurs pourrait donner la solution.
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En tout cas, ces deux exemples poggiolais montrent le danger des médias: réagir à chaud sans réfléchir et faire grossir démesurément des petits faits.
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