Les soldats de la première guerre mondiale sont trop souvent réduits aux noms des morts pour la France gravés sur les monuments aux morts.
Ils furent d'abord de hommes qui avaient des visages, des regards, des sourires et des statures particuliers. Et puis, si tous ne moururent pas sur le front, il faut se souvenir que les rescapés souffrirent terriblement pendant cette guerre.
Maintenant que tous ces combattants sont décédés, nous pouvons nous souvenir d'eux avec les photographies de l'époque où ils étaient sous l'uniforme.
Voici quelques images de Poggiolais. Mais ce blog publierait volontiers d'autres photos que les familles peuvent envoyer à larouman@gmail.com
Louis Antoine ANTONINI
Né en 1888 à Guagno, après son service militaire dans l'artillerie à pied, il est rappelé en août 1914. Il combat en France, en Italie et en Belgique. Enterré en 1972 à Guagno-les-Bains.
Pierre Toussaint ANTONINI
Né à Guagno en 1882. Engagé dans les troupes coloniales en 1902, il fait campagne au Tonkin et en Guinée, obtenant la médaille coloniale et la médaille militaire.
Il est adjudant-chef au début de la guerre. Il atteint le grade de lieutenant le 11 novembre 1916. Il combat en France et reçoit une citation à l'ordre du régiment (le 8e colonial) le 25 octobre 1914: "a enlevé à la baïonnette des tranchées ennemies et fait prisonnier un fort détachement commandé par un officier".
Envoyé sur le front d'Orient à partir de décembre 1915, il est grièvement blessé et soigné à Salonique. Sa fiche de "Mort pour la France" le déclare décédé à Salonique tandis que sa famille dit qu'il est mort sur le bateau-hôpital le ramenant en France. Toujours est-il que son corps repose au cimetière militaire de Lagoubran (carré SF, rang I, tombe 26) près de Toulon.
Son nom est le premier des trente inscrits sur le monument aux morts de Poggiolo.
Jean François CECCALDI:
Né en 1876, il s'engage en 1895 au 4e régiment de tirailleurs algériens et fait campagne en Tunisie. Il est ensuite surveillant de prisons militaires et sergent-major comptable.
Le 2 août 1914, il est réintégré comme sous-lieutenant au 173e RI et combat en France. Blessé au mollet gauche par un éclat d'obus en novembre 1915, il est cité à l'ordre du régiment la 15 juin 1916: "sur le front depuis le début des hostilités, a fait preuve en toutes circonstances d'énergie, de sang-froid et d'un courage calme. A en particulier du 20 au 29 mai assuré dans les circonstances les plus difficiles et souvent même les plus périlleuses, le service du ravitaillement en matériel des bataillons en première ligne sous un bombardement des plus violents".
Il devient chevalier de la Légion d'Honneur en mai 1916
Jean François rejoint en février 1917 l'état-major du corps d'occupation du Maroc et termine la guerre avec le grade de capitaine major.
Dés qu'il quitte l'armée, il est élu maire de Poggiolo en 1919 et reste à ce poste jusqu'en 1941 et de 1943 à 1959.
Il est décédé en 1968.
François DEMARTINI
Né en 1899, il est appelé par l'armée en avril 1918. Il est donc un des cinq derniers Poggiolais à être mobilisés pour cette guerre. Il est affecté au 111e RI (régiment d'infanterie). Il a été touché par la grippe espagnole mais en a réchappé. Après l'armistice, il a fait partie, jusqu'à sa démobilisation en mars 1921, des troupes qui ont occupé la Rhénanie.
Il est le frère de Jean Toussaint DEMARTINI présenté ci-dessous.
Il est décédé en 1975
Jean Baptiste DEMARTINI
Né en 1893, il s'engage en 1912 au 3e RMT (régiment de marche des tirailleurs) qui est basé en Algérie. Il est nommé caporal. Son unité est engagée en France dès le début du conflit. Il devient sergent le 11 août 1914.
Jean Baptiste est tué à l'ennemi le 25 septembre 1915 à Epine de Vedegrange, dans la Marne.
Il a été inhumé dans la nécropole nationale de La Crouée (Marne), carré 3E, tombe 1791.
Jean Toussaint DEMARTINI
Né en 1889, il s'engage en 1907 chez les zouaves mais s'oriente rapidement vers la Marine et devient matelot timonier breveté. Mais, en 1912, à la suite d'un problème électoral à Poggiolo, il doit s'orienter vers l'infanterie coloniale. Il est au Dahomey lors de la déclaration de guerre et il participe à la conquête de la colonie allemande du Togo.
Devenu sergent, il combat en France à partir de mai 1915. Il meurt pour la France à Cappy (Somme) le 9 février 1916.
Sa famille a gardé son abondante correspondance qui est une source importante pour connaître la vie et les pensées d'un combattant de 14-18.
Jean Antoine FRANCESCHETTI
Né en 1897, il est incorporé en janvier 1916. Il fait partie du 29e bataillon des chasseurs à pied. Il est blessé par un éclat d'obus à l'avant-bras gauche devant Corbeny, dans l'Aisne, en avril 1917. Il est intoxiqué par les gaz de combat le 6 août 1918. Il est libéré en septembre 1919.
Il meurt à Ajaccio en 1987.
Jean-Baptiste PAOLI
Né en 1896, il est incorporé en avril 1915 dans un régiment d'artillerie lourde. Libéré en septembre 1919.
Décédé le 19 novembre 1993, il était le dernier survivant des Poggiolais anciens combattants de la première guerre mondiale.
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