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4 décembre 2019 3 04 /12 /décembre /2019 17:59

La cérémonie d'hommage à des soldats français morts au combat est toujours poignante, d'autant qu'elle peut s'organiser très vite après le décès et que les moyens modernes de transport permettent un rapatriement rapide des corps. L'émotion en est encore plus forte.

 

cour des Invalides 2 décembre 2019 (photo THIBAULT CAMUS/AFP)

cour des Invalides 2 décembre 2019 (photo THIBAULT CAMUS/AFP)

 

Il n'en a pas toujours été ainsi. Pendant longtemps, les cadavres jonchant les champs de bataille étaient ensevelis sur place, sauf pour quelques grands généraux.

 

Avec la première guerre mondiale, des nécropoles et des ossuaires rassemblèrent les restes de nombreux soldats. Mais des familles voulaient que leur enfants reposent dans leur ville ou village d'origine. De nombreux transports furent organisés mais il fallut du temps.

 

 

Ainsi, ce fut le cas pour au moins un Poggiolais qui est mentionné dans un journal quotidien. "Le Petit Marseillais" du 12 juin 1922 contient un encadré intitulé "Le Retour de nos Morts Glorieux". il annonce que, ce jour-là, le navire "Liamone" doit partir pour la Corse avec les cercueils de vingt-cinq soldats insulaires provenant de Creil et d'Orient.

 

Le retour des morts à Poggiolo

 

Le dernier nom de la liste est "Desanti Jean, sergent, Poggiolo".

 

Il s'agit de Jean Toussaint DESANTI, fils de François-Marie DESANTI (1865-1902) et de son épouse Françoise COLONNA (1868-1942). Il est né le 29 avril 1892 à Poggiolo.

 

Alors que, comme beaucoup de Sorrinesi, il habitait en Tunisie, il s'engagea dans l'armée à l'âge du service militaire. Le 18 mars 1913, il entra au 4e régiment de marche des tirailleurs algériens. Il devint sergent au début de la guerre, le 12 septembre 1914.

 

Mais, quelques semaines plus tard, le 2 octobre 1914, il mourut au combat à Crouy, dans la Somme. Il fut le quatrième des trente Poggiolais victimes de cette guerre. Il est inscrit sur le monument aux morts de Poggiolo sous l'identité de "DESANTI JEAN" et il lui est donné le grade de "sergent major" au lieu de "sergent".

 

Photo Michel Franceschetti

Photo Michel Franceschetti

 

Son corps, placé dans la nécropole de Creil, fut ramené par train jusqu'à Marseille le 11 juin 1922 et embarqué le 12 pour être inhumé dans son village de naissance presque huit ans après son décès.

 

Un cœur gravé signale toujours sa présence.

 

Photo Michel Franceschetti

Photo Michel Franceschetti

 

D'autres familles durent attendre pour voir revenir les cendres de leurs héros.

 

Ce ne fut pas spécifique à 1914-1918. A la fin de la seconde guerre mondiale, plusieurs années furent nécessaires avant le retour du corps de Marc Jean OTTAVY, mort le 19 novembre 1944 à Pont-de-Roide (Doubs) où il fut d'abord inhumé. Sa tombe fut entretenue par une famille de cette commune jusqu'à ce que le transfert vers le caveau familial à Poggiolo put être organisé.

 

 

 

 

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17 novembre 2019 7 17 /11 /novembre /2019 18:00

 

Le dernier article sur les violoneux poggiolais a suscité un grand intérêt, et notamment de la part de Stefanu PINELLI qui comme commentaire a écrit cette exclamation: "Mon arrière-grand-père!".

 

Il est le descendant direct de Ghjuvan-Martinu PINELLI (3 février1878-2 janvier 1950), surnommé Martinchjinu, dont le souvenir reste chez les plus anciens de Poggiolo.

 

Sur la page Facebook de Stefanu PINELLI, on peut trouver une rare photo de ce célèbre animateur de fêtes.

 

 

Retour sur Martinchjinu

 

Toujours sur Facebook, a été publié un beau texte, pouvant devenir une chanson, écrit par Anto Crescenzi et évoquant Martinchjinu.

 

Son violon est toujours présent.

 

Retour sur Martinchjinu
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10 novembre 2019 7 10 /11 /novembre /2019 17:00

 

France 3 Via Stella vient de diffuser un nouveau reportage de la série "D'UMANE", maintenant présentée par Celia PETRONI: "Deux Sorru. La Corse grandeur nature".

 

Celia Petroni (extrait de sa page Facebook)

Celia Petroni (extrait de sa page Facebook)

 

Elle a choisi de rencontrer quatre personnages pour lesquels "le terroir reste une valeur sûre pour la créativité". Parmi eux, deux sont Poggiolais.

 

L'émission commence par Jean-Mathieu CORIERAS qui, avec ses mules, amène des matériaux à la chapelle Saint Elisée. Il en profite pour montrer le lac de Crena et évoquer la légende diabolique de sa création.

 

Les Deux Sorru: une mosaïque de la Corse audacieuse et innovante

 

Celia rencontre ensuite à Soccia Cécile GRIMALDI qui dit bien clairement qu'elle est "Poggiolaise et mariée à un Socciais" et qui explique sa passion pour le travail des bijoux.

 

Les Deux Sorru: une mosaïque de la Corse audacieuse et innovante

 

Près de Vico, Johanna SOTTON, l'éleveuse de chèvres, fait goûter son camembert corse.

 

Enfin, à Sagone, Pierre GERONIMI présente son laboratoire où il prépare des glaces en alliant toutes sortes de parfums inattendus.

 

Un reportage très plaisant à regarder.

 

Il comporte simplement une grosse erreur. Saurez-vous la remarquer?

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2 septembre 2019 1 02 /09 /septembre /2019 17:59

Le 3 septembre va être le quatre-vingtième anniversaire du déclenchement de la seconde guerre mondiale. Mais, pour un jeune Socciais de l'époque, le grand événement était tout autre.

 


Le 26 août 1939, Antoine PAOLI s'attendait à tout moment à apprendre la naissance de son enfant. Son épouse Antonia était sur le point d'accoucher. Pourvu que ce soit un garçon, pensait-il, comme beaucoup d'autres Corses de l'époque.


Les événements internationaux avaient bousculé la vie familiale. Si la déclaration de guerre eut lieu le dimanche 3 septembre, le gouvernement français avait décrété la mobilisation générale le mercredi 30 août avec mise en application le 2 septembre à 0 heure.

 

Solution de la devinette: 1939, anniversaire d'une guerre... et d'une vie

 

Dès les jours précédents, des réservistes et des permissionnaires avaient été rappelés. Antoine en faisait partie, ce qui explique que, le 26 août, il était sur les quais d'Ajaccio sur le point d'embarquer pour aller s'opposer aux Allemands, alors que sa jeune femme connaissait les premières douleurs.

 

Pour avoir des nouvelles, la seule solution était de se rendre à la Poste du cours Napoléon pour téléphoner au bureau de Poste de Soccia.

 

Avant guerre, la Poste socciaise se trouvait au-dessus de la fontaine, face au monument aux morts. La pancarte, complètement effacée, est encore fixée sur la façade

 

Solution de la devinette: 1939, anniversaire d'une guerre... et d'une vie

 

Sa famille, comme pratiquement toutes les autres, n'ayant pas le téléphone, un de ses parents traversait le village pour donner des nouvelles à la postière qui le répétait à Antoine quand il appelait. Et ainsi plusieurs fois dans la journée...

 

Intérieur du bureau de Poste de Soccia en 1930.

Intérieur du bureau de Poste de Soccia en 1930.

 

Les contractions augmentaient, la naissance approchait. Mais le départ du bateau était imminent. La sirène appelait les retardataires. Les passerelles allaient être enlevées. Une fois encore, Antoine courut à perdre haleine jusqu'à la Poste pour dire que c'était son dernier appel. Et, au bout du fil, il entendit quelqu'un arriver dans le bureau de Soccia et crier à l'autre bout de la pièce: "C'est une fille!".


A la fois surpris, soulagé et épuisé, il ne put que lâcher cette phrase: "DITES-LUI QUE JE NE LUI EN VEUX PAS".


Il ne faut pas comprendre qu'il n'en voulait pas à sa femme de ne pas lui avoir donné un garçon, ni qu'il pardonnait à ce bébé d'avoir été si en retard. En fait, Antoine ne savait plus ce qu'il disait, essoufflé par ses allers-et-retours, heureux que tout se soit bien passé et inquiet de ne pas rater le départ du navire. Il lâcha le combiné et courut gravir la passerelle juste à temps.

 

Ce ne fut que quelques mois plus tard qu'Antoine put faire connaissance de sa fille, MARIE-ANGE.


Oui, cette anecdote concerne bien la naissance de Marie-Ange, la dynamique animatrice de l'ancien comité paroissial et de tant d'événements à POGGIOLO. Elle est née Socciaise voici quatre-vingts ans et est Poggiolaise depuis longtemps, depuis son mariage avec Xavier PAOLI.

 

 

Très bon anniversaire, Marie-Ange!
 
 
 
Solution de la devinette: 1939, anniversaire d'une guerre... et d'une vie

 

Ce texte est la version modifiée et mise à jour de l'article paru sur ce blog le 28 août 2009.

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10 août 2019 6 10 /08 /août /2019 18:00

La mort de Jean-Mathieu MICHEL, maire de Signes dans le Var, a causé une émotion considérable. Il a été renversé par une camionnette dont le conducteur avait été surpris en train de déposer des décombres dans un lieu non autorisé.

Le travail d'un maire est exigeant, prenant et finalement dangereux, s'il veut accomplir réellement ce qui est nécessaire pour le bien de sa commune.

 

Photo AFP/Gérard Julien

Photo AFP/Gérard Julien

Poggiolo a connu des interruptions de mandats de maire pour cause de décès, mais de façon moins dramatique. Deux cas se sont produits.

 

De nombreux Poggiolais se souviennent encore de Martin PAOLI qui, conseiller général du canton de Soccia depuis 1945, fut élu maire de Poggiolo en 1959. Il s'éteignit brutalement en mai 1968.

 

 

Beaucoup moins connu est le cas de Jean-Martin CECCALDI qui mourut en 1918.

 

Jean-Martin était le troisième des quatre fils de Jean-Noël CECCALDI et de son épouse Toussainte PAOLI. Il naquit à Poggiolo le 27 avril 1883.

 

Comme de nombreux autres Poggiolais, il s'établit en Tunisie. Se destinant à l'enseignement, il était élève-maître au moment du conseil de révision. D'après le registre des matricules militaires, il mesurait alors 1,64 mètre, avait cheveux, sourcils et yeux châtain foncé, un nez long et un menton court dans un visage ovale.

 

Il existe un portrait de lui sous la forme d'une peinture réalisée à partir d'une photo dans un cadre de verdure. Ses frères ont été représentés avec la même technique. 

 

Jean-Martin Ceccaldi (photos Jeanne Grimaldi).
Jean-Martin Ceccaldi (photos Jeanne Grimaldi).

Jean-Martin Ceccaldi (photos Jeanne Grimaldi).

 

Il fit son service militaire à partir d'octobre 1904 dans la 25e section de commis et ouvriers d'administration. Au bout d'un an, le 16 octobre 1905, il fut mis en disponibilité, certainement pour raison médicale.

 

Il commença une carrière d'instituteur à Tunis. 

 

Il se présenta aux élections municipales des 5 et 12 mai 1912 et devint maire de Poggiolo, succédant à Pascal Antoine MARTINI. Il n'avait que 29 ans.

 

Quant éclata la guerre mondiale, Jean-Martin fut rappelé par l'armée mais immédiatement réformé le 15 août 1914 par la commission spéciale d'Ajaccio pour "bacillose pulmonaire", c'est-à-dire pour tuberculose.

 

Cette décision fut confirmée par le conseil de révision de l'année suivante.

 

Son métier d'enseignant ne lui permettant pas d'être présent dans la commune en-dehors des vacances scolaires, la plupart des actes d'état-civil des deux premières années de son mandat était dressée et signée par son premier adjoint, Philippe FRANCESCHETTI (1857-1921), officier retraité.

 

Philippe était le père de Jean-Antoine et, donc, l'aïeul des FRANCESCHETTI actuels.

Philippe Franceschetti

Philippe Franceschetti

 

Jean-Martin et Philippe eurent la pénible tâche d'enregistrer les décès des trente militaires  poggiolais qui moururent pendant la première guerre mondiale.

 

Jean-Martin ne vit pas la fin du conflit car il décéda le 28 avril 1918 "d'une longue et douloureuse maladie", ainsi que l'écrivit le quotidien "L'Œuvre" du 6 mai 1918. Il venait d'avoir 35 ans.

Site RétroNews.

Site RétroNews.

 

Après les élections du 30 novembre et du 7 décembre 1919, le frère de Jean-Martin, Jean-François CECCALDI devint maire de Poggiolo dès le 8 décembre. Il le resta jusqu'en 1959 (avec une interruption en 1941-1943).

Sa carrière a été évoquée dans l'article "Poggiolais sous l'uniforme".

 

Jean-François Ceccaldi (photo Nicolas Martini).

Jean-François Ceccaldi (photo Nicolas Martini).

 

Jean-Martin CECCALDI avait épousé Jeanne PAOLI, née à Coggia mais d'une famille d'Orto. Ils eurent un fils, Antoine, en 1912, qui lui aussi fut instituteur. Il disparut dans l'accident de la Caravelle Ajaccio-Nice en 1968 (voir l'article "Jeanne et Valère parlent de la Caravelle").

 

Le souvenir de Jean-Martin subsiste d'une certaine manière avec les prénoms des deux filles d'Antoine: Jeanne (qui a aussi le prénom de sa grand-mère) et Martine.

 

En dehors des CECCALDI et des GRIMALDI, qui se souvient encore de ce jeune maire mort dans l'exercice de ses fonctions?

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2 août 2019 5 02 /08 /août /2019 18:00
Creno ou le Canada en Corse

Il fallait y penser et "L'Express" l'a fait: le lac de Creno ressemble à "un petit air de Canada sur l'Ile de Beauté". L'hebdomadaire titre ainsi un reportage de trois pages sur le lac le plus célèbre de Corse.

 

Au sommaire du numéro du 31 juillet, un dossier est consacré aux "lieux de sérénité",  soit "Vingt splendeurs françaises" présentées dans un cahier spécial de 64 pages. Creno fait parie de la catégorie des "sites de méditation" avec la forêt de Brocéliande, la montagne Sainte-Victoire ou la Vallée des Merveilles.

 

Il est dommage que, dans le bandeau, un "R" ait été oublié dans le mot "concurrence".

Il est dommage que, dans le bandeau, un "R" ait été oublié dans le mot "concurrence".

Creno ou le Canada en Corse

 

Il faut retenir la page 63 qui présente la vie et le travail de Jean-Mathieu CORIERAS, le charcutier-muletier poggiolais.

 

Creno ou le Canada en Corse

 

Malheureusement, en écrivant que "le plus bas des lacs corses est aussi l'un des plus faciles d'accès pour les randonneurs", le journaliste va encourager les touristes à venir plus nombreux encore.

Or, le lieu souffre de la sur-fréquentation touristique.

 

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Photos de Juliette BEC.

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29 juillet 2019 1 29 /07 /juillet /2019 19:31
La passion de Cécile

Pendant cinq jours, de lundi 22 à vendredi 26 juillet, la communauté de communes Spelonca-Liamone a été l'objet d'une série d'articles dans "Corse-Matin".

 

La plus grande intercommunalité de Corse, qui s'étend sur 1.000 km2, regroupe trente-trois communes dont Poggiolo. Les journalistes ont montré la grande variété d'initiatives qui luttent contre la désertification et pour la valorisation de ce magnifique espace.

 

Notre village a de très grandes potentialités, souvent exposées sur ce blog. Pensons aux douze merveilles de Poggiolo: "De 1 à 6" et "De 7 à 12". Mais encore faut-il vouloir et savoir les développer.

 

Heureusement, Cécile GRIMALDI a eu l'opiniâtreté nécessaire pour, avec son talent, créer et développer son activité de joaillière. Elle a donc été la seule personnalité poggiolaise à avoir droit, le 25 juillet, à un bel article qui retrace sa carrière.

 

A lire.

 

La passion de Cécile
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22 juillet 2019 1 22 /07 /juillet /2019 18:00

Il paraît quasiment obligatoire d'avoir une page Facebook, page que certains alimentent régulièrement tandis que d'autres y mettent peu de messages.

La photo de couverture est importante car elle peut impressionner fortement ceux qui se connectent. En tout cas, certains la choisissent avec goût.

Il en est ainsi pour la page Facebook de Joël CALDERONI.

Tout est dans la photo

 

Tout Poggiolo est dans cette photo:

 

  • Derrière Joël qui est au premier plan, se trouve sa maison familiale de la Muscatella dans laquelle il est né (et très peu de naissances ont eu lieu au village depuis).

 

  • Le terrain est en terrasses, en restanques car, autrefois, tous les versants étaient cultivés.

 

  • Ensuite, plus loin, le village de Poggiolo avec plusieurs toits. La grande maison CECCALDI, un des principaux édifices de notables, se distingue particulièrement.

 

  • Le tout est dominé, presque enfermé, par la montagne de Libio.

 

  • Mais, à droite, la pente descend pour le col de Sorru qui combat le sentiment d'encerclement et permet les liaisons avec le reste de la Corse et du monde.

​​​​​​​

Il n'en faut pas plus pour symboliser le village.

 

Peut-être certains de nos lecteurs ont-ils publié ou connaissent-ils des couvertures de pages Facebook qui représentent également très bien leur village en entier ou en partie?

 

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29 mai 2019 3 29 /05 /mai /2019 17:51

Les élections européennes ont montré que le Rassemblement National a obtenu de nombreux suffrages dans les zones rurales abandonnées par le pouvoir central. Cet abandon a déjà été décrit dans un récent article de ce blog.

 

 

Lundi 27 mai, Agnès BUZYN, ministre de la Santé, a visité la maison de santé de Cargese dans le but de montrer que les pouvoirs publics se préoccupent de ce problème.

 

Sophie DESNAULT, bien connue à Poggiolo, lui a fait part des difficultés qu'elle éprouve à s'installer car l'ARS (agence régionale de la santé) a retiré des zones prioritaires les communes s'étendant de Tiuccia à Piana en passant par Vico . Pourtant, il n'y a plus que sept médecins pour une population atteignant 25.000 personnes l'été.

 

La ministre a bien déclaré qu'"il faut tenir compte des spécificités territoriales", mais l'administration garde sa logique spécifique !

 

Sophie Doisnault

Sophie Doisnault

 

Pour compléter votre information sur cette visite, nous vous conseillons de regarder le reportage diffusé sur Via Stella et aussi le texte de l'article de "Corse-Matin" de mardi 28 mai, sans oublier les nombreux tweets de l'équipe de Madame Buzyn.

 

Santé : Agnès Buzyn résolue à tisser un "maillage territorial"
 

LAURE FILIPPI

La ministre des Solidarités et de la Santé a débuté son déplacement de deux jours sur l’île hier matin, à la maison de santé pluri-professionnelle de Cargèse, qu’elle a jugée "exemplaire et emblématique" du projet Ma santé 2022

"Impressionnant !" Sur la plaque apposée à l’entrée du pôle de santé pluridisciplinaire de Cargèse, la liste des praticiens et des différentes spécialités représentées s’est attiré les louanges d’Agnès Buzyn. Pour la première étape de son déplacement de deux jours sur l’île, la ministre des Solidarités et de la Santé avait en effet choisi de se rendre, hier matin, dans cette structure ouverte il y a trois ans pour lutter contre la désertification médicale qui touche le rural.

Alors que le projet de loi relatif à l’organisation et la transformation du système de santé, déclinaison du plan Ma santé 2022, sera examiné au Sénat la semaine prochaine, la ministre a salué de manière appuyée la "dynamique" de l’établissement médical cargésien, présenté comme "exemplaire et emblématique" des orientations prises par la réforme.

"La désertification médicale est un problème international, dans la mesure où il manque 12 millions de professionnels de santé dans le monde, a rappelé Agnès Buzyn. En Corse, même si le maillage de médecins généralistes est plutôt supérieur à d’autres zones du continent, l’offre de spécialistes y est en revanche plus faible et les réseaux routiers rendent plus difficile l’accès aux soins. Il faut à cet égard s’adapter aux territoires et prendre en compte cette problématique d’île-montagne, en apportant des solutions pour garantir un réel maillage territorial".

Assurant à cet égard que l’État et l’Agence régionale de santé (ARS) "seront présents" pour soutenir les collectivités, Agnès Buzyn a d’ailleurs souhaité entendre les attentes des professionnels, mais aussi des responsables politiques, lors d’une rencontre organisée à l’issue de la visite des installations de la maison de santé.

Autour de la table, le président du conseil exécutif, Gilles Simeoni, la conseillère exécutive en charge de la santé et du social, Bianca Fazi, la cardiologue et présidente de la commission Santé à l’Assemblée de Corse, Danielle Antonini, ou encore le maire de Cargèse, François Garidacci, ont tour à tour exprimé les "attentes fortes, les inquiétudes, voire les impatiences"concernant l’amélioration de l’offre de soins et de la prise en charge des patients.

"Pour une médecine innovante"

Les problématiques liées à l’installation des médecins en zones rurales et à l’accès aux consultations pour les personnes isolées ont à ce titre permis de mettre l’accent sur un certain nombre d’enjeux. "Dans notre région du grand ouest, qui s’étend de Tiuccia à Porto, nous sommes passés de treize à sept médecins, pour 8 000 habitants l’hiver et près de 25 000 l’été, a ainsi souligné Dominique Poggi, médecin généraliste à Cargèse, à l’initiative du pôle de santé, l’un des cinq existant sur l’île. Cette structure fonctionne au-delà de nos espérances, mais le revers de la médaille est le problème du zonage, dans la mesure où désormais les jeunes médecins qui veulent s’installer ici, au cœur d’un territoire rural, n’ont plus droit à l’aide à l’installation, alors que, paradoxalement, ils peuvent en bénéficier en périphérie d’Ajaccio", a-t-il alerté, appuyé par Sophie Desnault et Julien Marcheschi, deux des trois généralistes candidats à l’installation dans la région.

Notamment calculé en fonction du nombre de médecins par habitants, le zonage demeure donc "évolutif" selon la ministre, qui a précisé que le territoire de Cargèse se situe en zone"intermédiaire, avec des facilitations".

Parmi les autres préoccupations exprimées par les professionnels de santé, le Dr Florence Ottavy s’est quant à elle alarmée du risque que l’expérimentation menée en télédermatologie avec des résultats probants - "plus de 900 cas suivis en quatre ans et plus de 75 000 kilomètres économisés", a-t-elle précisé - "ne rentre pas dans le droit commun et se casse la figure".

Une crainte qui n’a vraisemblablement pas laissé la ministre indifférente, tant cette dernière mise sur le développement de la télémédecine. "Il faut tenir compte des spécificités territoriales et s’organiser pour assurer une médecine innovante, a-t-elle déclaré. Les consultations avancées, notamment, représentent l’avenir et un espoir pour beaucoup de pathologies. Il est important de rassurer la population en favorisant la télémédecine pour les spécialités, mais aussi en accélérant, dès l’année qui vient, le rythme des conventionnements, filières par filières, y compris avec la Sardaigne."

Encourageant les collaborations, comme celles entre les médecins et le Samu, Agnès Buzyn a par ailleurs assuré que des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) seront financées par l’assurance maladie, afin de favoriser "le partage des tâches". La ministre a en outre annoncé que "400 postes de médecins salariés seront créés, dont cinq pour la Corse". Tout en confirmant que trois maisons de santé pluri-professionnelle ouvriront en 2020 à Prunelli-di-Fiumorbu, Sartène et Vico, et que cinq dossiers sont en cours d’instruction pour les régions d’Ajaccio, de Bastia, de Cervioni, du Prunelli, ou encore de la Gravona.

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14 mai 2019 2 14 /05 /mai /2019 18:00

Au moment où l'on célèbre les 250 ans de la bataille de Ponte Novu qui marqua la fin de l'indépendance corse, on peut se rappeler que Poggiolo et les villages voisins des Deux Sorru ont soutenu Pascal Paoli contre les Génois puis contre les troupes françaises.

 

Ce soutien s’est parfois montré de façon originale comme le montre le document suivant, remarqué par Xavier PAOLI, l'historien poggiolais.

Le document peut être agrandi en cliquant dessus.

Le document peut être agrandi en cliquant dessus.

 

Il s’agit d’un acte de baptême établi le 30 septembre 1795. Le nouveau chrétien était un membre de la famille PINELLI, fils de Gioan Natale et de son épouse Maria LECA, auquel on donna les prénoms de «Carlo francesco Pasquale».

 

Le dernier prénom est aussi celui du parrain que le document appelle «Sua Xccelonza il Signore Generale Pasquale de Paoli», formule écrite avec des lettres plus grosses que les autres et avec de grandes boucles.

 

Le document peut être agrandi en cliquant dessus.

Le document peut être agrandi en cliquant dessus.

 

 

Le doute n’est pas permis: ce personnage est bien Pascal PAOLI, u «Babbu di a Patria», le Père de la Patrie corse.

 

 

Le choix de ce parrain n’était pas innocent. Les parents avaient voulu montrer leur attachement à celui qui avait permis l’indépendance de la Corse avant son rattachement au royaume de France en 1768. D’autres familles insulaires firent le même choix pour le baptême de leurs enfants. Jean-Laurent ARRIGHI a compté trois cas similaires chez des notables de Vico, entre 1756 et 1764, pendant la période de l’indépendance («Vico Sagone, Regards sur une terre et des hommes», ouvrage collectif, ed. Piazzola, 2016, pages 81 et 82).

 

A Poggiolo, le cas n'est pas le même car en septembre 1795 le contexte était totalement différent. Depuis juin 1794, sous l’influence de Pascal PAOLI, la rupture avec la France révolutionnaire avait été votée par la Consulte de Corte et le royaume anglo-corse avait été institué.

 

 

Pasquale Paoli par W. Beckey

Pasquale Paoli par W. Beckey

 

Le baptême eut lieu en septembre à Poggiolo alors que d’importantes révoltes rurales s’étaient déclenchées dans le Vicolais en juin, par opposition à la politique fiscale mise en place par Charles André POZZO di BORGO, président du Conseil d’Etat sous l’autorité du vice-roi britannique sir Gilbert ELLIOT. Les familles aisées soutenaient ce mouvement par crainte de la révocation de la nationalisation des terres d’Eglise. L’agitation se répandit rapidement dans la partie occidentale de l’île.

 

D’après Antoine CASANOVA et Ange ROVERE («La Révolution française en Corse», Payot, 1989, page 258), «Paoli manifeste sa sympathie pour le mouvement populaire» mais s’inquiète de son ampleur, déclarant que «li popoli del delà da Monti sono piu furiosi che da questa parte».

 

Faudrait-il donc interpréter le baptême poggiolais comme un acte éminemment politique? Serait-il une manifestation d’attachement au Père de la Patrie et de méfiance envers le gouvernement anglo-corse?

 

La date est curieuse. Carlo Francesco Pasquale fut baptisé  le 30 septembre 1795 alors qu’il était né le 11 janvier 1794. Il avait donc 1 an et 8 mois, ce qui est inhabituellement tardif pour l’époque.

 

L’absence du parrain à Poggiolo n’a rien d’étonnant. Pascal PAOLI n’était pas venu non plus aux baptêmes vicolais mentionnés ci-dessus.  Il était remplacé par un mandataire.

 

Au moment de celui de Poggiolo, il n’était d’ailleurs pas libre de ses mouvements. A Bastia, où il se trouvait alors, il était sous la surveillance constante des Anglais. Le 14 octobre, le vieux chef corse s’embarqua à Saint-Florent pour son exil en Angleterre où il finit sa vie.

 

Deux semaines plus tôt, son filleul avait reçu la «ceremonie battesemale al sacro fonte di questa parochia», c’est-à-dire sur les fonts baptismaux de l’église Saint Siméon.

 

 

Fonts baptismaux (classés aux Monuments historiques) de St Siméon à Poggiolo.

Fonts baptismaux (classés aux Monuments historiques) de St Siméon à Poggiolo.

D'autres éléments curieux concernent ce baptême. Ils seront présentés dans le prochain article.

 

(à suivre)

 

PS: Merci à Pierre LECCIA pour ses travaux généalogiques publiés sur le site GENEANET.

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Présentation

  • : Le blog des Poggiolais
  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
  • Contact

Qu'est-ce que ce blog?

Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité.
POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO.
Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images.
Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).

Recherche

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L'album de photos des Poggiolais:

Pour le commander, suivre le lien:

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Votre ancêtre a participé à la guerre de 1914-1918?

Envoyez une photo de lui à l'adresse larouman@gmail.com

Elle pourra être publiée dans notre dossier des combattants poggiolais.

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Vacances de Toussaint:

du samedi 19 octobre au lundi 4 novembre.

Vacances de Noël:

du samedi 21 décembre au lundi 6 janvier.

Vacances d'hiver:

du samedi 15 février au lundi 3 mars.

Vacances de Pâques:

du samedi 12 avril au lundi 28 avril.

Vacances d'été:

samedi 5 juillet.

 

 

 

 

La météo poggiolaise

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