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24 mars 2021 3 24 /03 /mars /2021 17:59

 

Qui n'a pas rêvé de voir s'animer les photos de famille et de voir bouger ses ancêtres? Sans d'adonner au spiritisme et sans faire tourner les tables, il est désormais possible de voir un de vos aïeux vous sourire.

 

Il suffit de se créer un compte sur le site MyHeritage, d’y télécharger un portrait quel qu’il soit et d’attendre une trentaine de secondes pour le voir s’animer. Ce service est accessible au grand public et simple d’utilisation, et même gratuit pour les premières photos.

 

La société israélienne MyHeritage utilise le logiciel d'intelligence artificielle Deep Nostalgia qui permet une simulation technologique de la façon dont la personne dans votre photo aurait bougé et regardé si elle était capturée en vidéo.

 

Les résultats sont nombreux sur les réseaux sociaux qui diffusent des portraits animés de personnages illustres ou inconnus. Même si les mouvements sont toujours un peu les mêmes (tête qui tourne légèrement, sourire, clignement des yeux), le résultat peut être saisissant ou émouvant.

 

 

Exemple: voici comment revit Judith CERATI:

 

Née en 1863 à Guagno et décédée à Poggiolo en 1933, Judith épousa Philippe FRANCESCHETTI (1857-1921), dont elle eut sept enfants.

 

Un de ses fils, Jean-Antoine, fut le grand-père de Jean-Pierre, Bernard, Michel, Monique et Marie-Claude.

 

Une de ses filles, Flaminie, mariée au Socciais Dominique Antoine OTTAVI, fut la mère de Félix et Judith, l'ancienne institutrice bien connue dans le canton, qui porte le prénom de sa grand-mère.

 

 

 


Judith Cerati - Kizoa Movie Maker

 

Cette petite vidéo a utilisé la photo ci-dessous.

On remarquera que Deep Nostalgia ne montre que la tête du sujet photographié. Les membres et le reste du corps ne sont pas pris en compte.

 

Admirez le sourire de Judith
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20 mars 2021 6 20 /03 /mars /2021 17:56

 

 

Un triste anniversaire: le 19 mars 1941 est le jour du décès de Jean DESANTI, adjudant au 11e RTA, dans le camp de prisonniers de Ravensburg Weingarten (dépôt 231) en Allemagne. Il était né le 19 juin 1914 à Guagno-les-Bains où son corps fut inhumé en 1947 .

 

Ses parents étaient Paul DESANTI, employé des Postes (1884-1948), et son épouse Louise CUBE, ménagère (1889-1979).

 

Photo Michel Franceschetti.

Photo Michel Franceschetti.

 

Paul DESANTI, son père, surnommé Pampasgiolu, s'était engagé dans les tirailleurs algériens en 1904 et avait accompli des campagnes en Tunisie et au Maroc jusqu'à sa libération en 1909. Il devint employé des Postes.

 

Pendant la première guerre mondiale, il fut remis par son administration à la disposition de l'autorité militaire en 1916, à 32 ans, qui l'affecta au dépôt de télégraphie militaire de Poitiers.

 

Avec le retour de la paix, Paul devint facteur télégraphe à Ajaccio jusqu'à sa retraite.

 

Il mourut à Guagno-les-Bains le 16 novembre 1948, un an après le retour du corps de son fils.

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13 mars 2021 6 13 /03 /mars /2021 18:00

 

Le décès de Jean CIPRIANI a suscité de nombreuses réactions.

Nous n'en citerons que deux.

 

 

 

D'abord, celle du Père Jean-Pierre BONNAFOUX

 

 

UN HOMME REMARQUABLE ET UN AMI!

QUE LE SEIGNEUR PRENNE EN COMPTE TOUS LES SERVICES QU'IL A RENDUS AUX UNS ET AUX AUTRES ET QU'IL L'ACCUEILLE DANS SA PAIX !

SANS OUBLIER LES CELEBRATIONS AU COL DE SORRU SUIVIES D'UN REPAS!

A TOUSSAINT ET A TOUTE SA FAMILLE, MES PROFONDES CONDOLEANCES!

 
 
 
Jean à la procession de St Roch (16 août 2014)

Jean à la procession de St Roch (16 août 2014)

 
 
 
Et celle d'Ange-Marie GAFFORY (groupe Guagno les Bains-Poggiolo sur Facebook)
 
 
Oui dans notre région nous perdons un grand homme de valeur. Un homme qui a rendu énormément de service à tous le monde.
Combien de transport d’Ajaccio à Guagno à l’époque des personnes décédées à l’hôpital ou même venant du continent, gratuitement, sa sagesse, ses bons conseils, un homme qui était toujours à l’écoute du miséreux, un homme qui n’était pas radin. Un homme qui se déplaçait pour aller rendre visiter aux malades soit à l’hôpital soit chez eux. Un homme sans histoire, enfin homme avec qui on aimait discuter, côtoyer.
Pour moi personnellement si j’étais Maire de Guagno, je baptiserais soit une rue soit une place JEAN CIPRIANI .
Que Dieu lui réserve une place dans son royaume, qu’il lui donne la lumière éternelle, Amen .
Ne meurt que ce que l’on oublie .
Repose en paix JEAN .
❤️😭🙏🙏🙏
 
Sincères condoléances à sa famille.
 
J’espère et je souhaite que son neveu qui a pris la succession de son entreprise suive le même chemin qu’il a tracé. Je lui souhaite de tout cœur. Pour que la mémoire de MONSIEUR JEAN CIPRIANI ne disparaisse pas.
 
Procession du 16 août 2010

Procession du 16 août 2010

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4 mars 2021 4 04 /03 /mars /2021 18:00

 

Parmi les anniversaires concernant nos villages, il ne faut pas oublier le décès, voici un siècle exactement, le 26 février 1921, de Philippe CERATI, Guagnais qui eut un rôle important pour les Marseillais et les Poggiolais.

 

 

MILITANT ET ELU

     Philippe CERATI naquit à Guagno le 5 janvier 1867. Après des études de pharmacie, il devint employé, rue de l'Arbre (actuelle rue Vincent Scotto) à Marseille, chez un pharmacien dont il épousa la fille.

 

     Il se lança très vite dans l'action politique. Militant du Parti Socialiste S.F.I.O., il se présenta aux élections de 1908 dans le quartier de la Belle-de-Mai et fut élu conseiller municipal de 1908 à 1912, puis en 1919 sur la liste de Siméon FLAISSIERES. Il en devint sixième adjoint, délégué aux emplacements. Il fut également administrateur du bureau de bienfaisance. Sa position lui permit de placer quelques compatriotes de Guagno ou de Poggiolo dans l'administration marseillaise.

 

     Libre penseur et anticlérical, il fut secrétaire adjoint de la section marseillaise de la Ligue des droits de l’Homme dès la fondation de celle-ci. Par ailleurs, il fut le fondateur des A.I.L. (Amis de l'Instruction Laïque) du sixième canton.

 
 
MORT DANS LA NUIT
     Il mourut accidentellement dans la nuit du 25 au 26 février 1921 asphyxié par une fuite de gaz, comme le raconte l'article paru dans "Le Petit Marseillais" du 27 février 1921:
 
Cliquer sur l'article pour le lire plus facilement.

Cliquer sur l'article pour le lire plus facilement.

 
     L'émotion fut intense dans les milieux de gauche.
 
     "Le Petit Marseillais", quotidien de droite, ne fit aucune relation des obsèques qui eurent lieu le 27 au 69 boulevard Saint-Charles (actuel boulevard Camille Flammarion). Dans l'autre camp, "Le Petit Provençal" en fit un grand compte-rendu.
 
 
DES OBSÈQUES PUREMENT CIVILES
     Le corbillard, dont le poële (le drap mortuaire) était tenu par six adjoints, était suivi par le fils et le frère du défunt (Antoine, lui-même conseiller général), puis le sénateur-maire FLAISSIÈRES et tout le conseil municipal, la plupart des membres du conseil général et les chefs des services de la mairie. Une "affluence considérable" était venue, d'après l'article.
 
    Le discours du maire fut une longue suite de compliments:
"homme politique ardent, convaincu, plein de loyauté courageuse, plein de haute droiture", il "était une conscience, il ne connut jamais la peur, sa pensée resta libre sous le seul contrôle définitif de sa froide raison".
Il y a cent ans, le décès accidentel de Philippe CERATI
     Ces obsèques avaient été annoncées comme "purement civiles". D'ailleurs, elles eurent lieu un dimanche, ce que les catholiques ne font jamais. Cela correspondait bien aux idées du défunt.
 
     La tête du cortège, avant même le corbillard, était formée par  les Amis de l'Instruction Laïque de la Blancarde, la Libre Pensée de Saint-Antoine et la Libre Pensée du groupe Anatole-de-la-Forge. de nombreuses associations de gauche étaient présentes: la SFIO, tout comme le groupe antireligieux Le Chêne.
 
     Ensuite, le cercueil fut "placé au dépositoire en attendant qu'on le transporte dans son pays natal", c'est-à-dire à Guagno.
 

     Trois ans plus tard, le 15 janvier 1924, à la demande du groupe socialiste, le conseil municipal décida de donner son nom à la place, au début du boulevard de la Blancarde, pour l'aménagement de laquelle Philippe CERATI s'était dévoué.

 

Plaque de l'artiste marseillais Bernard BRANDI, décorant la place Philippe CERATI.

Plaque de l'artiste marseillais Bernard BRANDI, décorant la place Philippe CERATI.

 

SES LIENS POGGIOLAIS

 

     Judith (1863-1933), la soeur de Philippe CERATI, épousa Philippe FRANCESCHETTI (1857-1921), lieutenant de la territoriale, originaire de Poggiolo.

 

De leur fils aîné Jean-Antoine (1897-1987), descendent les actuels FRANCESCHETTI, ALESSANDRI, ATLAN, CALDERONI et CAO.

 

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20 janvier 2021 3 20 /01 /janvier /2021 08:00

 

CONDOLÉANCES.

 

 

Décès dans la famille POLI
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17 janvier 2021 7 17 /01 /janvier /2021 18:00
Les mules de Jean-Mathieu sont sauvées

Sur sa page Facebook, Corse Hélicoptères a publié samedi 16 janvier l'annonce suivante:

Mission sauvetage 🚁 des 2 mules de Jean-Mathieu, bloquées depuis plusieurs jours dans la neige ❄️ aux bergeries de Vaccaghia. 
Elles ont survécu en mangeant l'écorce d'un arbre.
L'héliportage nous a permis de monter un stock de foin et de les mettre à l'abri 🤩
Les mules de Jean-Mathieu sont sauvées
Les mules de Jean-Mathieu sont sauvées
Les mules de Jean-Mathieu sont sauvées
Les mules de Jean-Mathieu sont sauvées

Renseignements sur Corse Hélicoptère:

La compagnie Corse Hélicoptère conduit des opérations de transport public de passagers et de travaux aériens sur toute la Corse ainsi que sur l'ensemble du territoire français, italien, et notamment en Sardaigne. 
Corse Hélicoptère, c'est aussi la possibilité de visiter la Corse en hélicoptère grâce à des circuits touristiques pour un voyage inoubliable à travers les paysages de l'île de Beauté.
Basée sur l'aéroport Napoléon Bonaparte à Ajaccio, la compagnie utilise des appareils de type Ecureuil 350 B2 et B3 du constructeur Airbus Hélicoptère.
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10 décembre 2020 4 10 /12 /décembre /2020 18:00

 

Voici 70 ans, le 11 décembre 1950, mourait MAISTRALE, de son vrai nom Dumenicu Antoniu VERSINI, journaliste et écrivain qui fut surnommé « le barde corse » et eut un prestige immense dans la première moitié du XXème siècle.

 

Il est important à connaître pour son talent… et aussi parce qu’il eut des liens importants avec Poggiolo.

 

 

Maistrale de Marignana (et de Poggiolo?)

 

LES DÉBUTS

 

Né à Marignana le 25 décembre 1872, il fit ses études au lycée de Bastia. Puis, il fut employé d’octroi à Marseille (il habitait 5 rue Jean Martin, dans le quartier Saint Pierre) et instituteur avant de vivre de ses publications.

 

Il paraît qu'il adopta le pseudonyme de MAISTRALE à la mort du poète Frédéric MISTRAL. Comme ce dernier l’avait fait pour la langue provençale, il combattit toute sa vie pour la langue corse.

 

Il fonda le journal « A Corsica », sous-titré « Muzzicone di jurnale di i Corsi a u Fronte », rédigé entièrement en langue corse, et distribué gratuitement aux soldats corses dans les tranchées pendant la Première Guerre Mondiale.

Des renseignements sur ce journal se trouvent à l'adresse:

http://data.over-blog-kiwi.com/0/96/48/01/20140313/ob_4b3758_26-31-acorsica-v3.pdf

 

Maistrale de Marignana (et de Poggiolo?)

 

 

UNE ŒUVRE MULTIFORME

 

MAISTRALE fonda l'Academia Corsa en 1921 et collabora au journal "A Muvra". En 1922, il devint membre du Partitu corsu d'Azzione de Petru ROCCA qui représentait l’autonomisme. En 1928, quand ce parti se rapprocha de l’Italie fasciste, il s’en retira.

 

Esprit vif, il eut une œuvre abondante et diverse, en prose et en vers. Il publia jusqu’à la guerre «l’Almanaccu di Maistrale». Il écrivit des lamenti («Lamentu di u Banditu»), des sirinati («U Sirinatu à i sposi»), des textes satiriques… Son plus grand succès fut peut-être «A CANZONA DI U CUCCU», magnifique ode à la Nature naissante, qui fut rapidement enregistrée sur disque et est toujours chantée.

 

Dumenicu Antoniu VERSINI était très attaché à son village d’origine auquel il consacra le poème «Marignana».

 

Mais il connaissait bien les Deux Sorru et les Deux Sevi.

 

 

 

LES DEUX SORRU ET DEUX SEVI

 

SOCCIA

Il publia en 1924, imprimé par «A Muvra», un texte intitulé "Una prucissione in Soccia", poème comique de 37 strophes de 6 vers qui a été présenté et expliqué dans trois articles de ce blog:

-1- Une belle organisation

-2- La pantalonnade

-3- La maréchaussée intervient

 

 

LETIA

Il écrivit en 1932 «A Letia. San Roccu contru San Martinu» (texte visible en cliquant ici).

 

 

GUAGNO

Le 4 août 1935, inaugurant la plaque du souvenir sur la maison natale de Circinellu à Guagno par un discours en français, il se heurta violemment à Petru ROCCA (avec qui il était en froid depuis la rupture de 1928) qui lui reprocha en langue corse de falsifier l'histoire. Voir à ce sujet l'article de Pasquale MANFREDI dans l'Almanach de A Muvra 1936 (pages 17 à 19).

 

Maistrale de Marignana (et de Poggiolo?)

 

POGGIOLO

Il ne semble pas avoir écrit sur Poggiolo, sauf dans «A Corsica» où il fit une grosse confusion entre Guagno et Guagno-les-Bains, ce qui a été remarqué dans l’article paru dans ce blog en septembre 2011 sous le titre « Attention ! Livre dangereux ! ».

 

 

 

 

LA FAMILLE POGGIOLAISE

 

Il était pourtant marié à une Poggiolaise.

 

Il avait épousé le 12 janvier 1896, à Marignana, Marie-Thérèse LOVICHI, née le 5 septembre 1867 à Poggiolo. Elle était la fille de Giovan Paolo LOVICHI, instituteur dans notre village, et de son épouse Angela Francesca PINELLI. 

 

Acte de mariage de Dumenicu Antoniu VERSINI et Marie-Thérèse LOVICHI (mairie de Marignana – Archives Pumonti)
Acte de mariage de Dumenicu Antoniu VERSINI et Marie-Thérèse LOVICHI (mairie de Marignana – Archives Pumonti)

Acte de mariage de Dumenicu Antoniu VERSINI et Marie-Thérèse LOVICHI (mairie de Marignana – Archives Pumonti)

 

Marie-Thérèse avait un frère Charles, né en 1862, qui fut sous-préfet en Algérie et dont le fils Jean mourut aux Dardanelles en 1915.

 

Maistrale était donc l’oncle par alliance du jeune héros poggiolais dont l’histoire a déjà été racontée ici (voir l'article "Face au tombeau d'Achille").

 

Il est probable qu’il ait séjourné brièvement à Poggiolo dans la maison de la famille LOVICHI qui est maintenant celle de Xavier et Marie-Ange PAOLI.

 

Maison Lovichi-Paoli

Maison Lovichi-Paoli

 

Dominique Antoniu et Marie-Thérèse eurent une fille, Toussainte, née en 1896. Marie-Thérèse mourut le 31 juillet 1948 à Marignana, deux ans avant son mari, le «barde de la Corse» qui décéda le 11 décembre 1950 à Ajaccio où il avait fait aménager son tombeau longtemps à l’avance.

 
A ce sujet, une anecdote pour terminer:

Un après-midi qu’il s’était assis pour se reposer auprès de sa tombe, une visiteuse, intriguée par sa ressemblance avec la statue lui dit en corse : 
« C’est un parent à vous. Il vous ressemble, non ? » 
Le barde lui répondit : 
« Mais c’est moi ! Il faisait trop frais à l’intérieur alors je suis sorti prendre le soleil. » 
La femme fit un signe de croix et s’échappa épouvantée.

 

Maistrale près de son tombeau

Maistrale près de son tombeau

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3 novembre 2020 2 03 /11 /novembre /2020 18:00

 

    Depuis sa création, le cimetière de Poggiolo a connu plusieurs extensions mais la tombe la plus ancienne du village ne se trouve pas à l'intérieur de son périmètre.

 

    Elle n'est pas non plus dans le cimetière privé ni dans la chapelle funéraire et pas non plus dans les trois caveaux familiaux qui entourent Saint Siméon.

 

    La première tombe poggiolaise est l'église Saint Siméon elle-même. 

  
Eglise St Siméon (photo Michel Franceschetti).

Eglise St Siméon (photo Michel Franceschetti).

 
    En Corse, pendant longtemps, les sépultures se firent dans le cimetière mais aussi  dans l'arca.
 
 
    L'arca était une tombe collective, sorte de chambre souterraine voutée à orifice étroit fermé par une dalle de pierre, accolée à l'église ou creusée sous celle-ci. Elle permettait aux croyants d'être le plus près possible de l'endroit le plus sacré du village et elle renforçait le sens de la communauté, unie ici et maintenant comme pour l’éternité. C'est à partir du XVème siècle que se répandit, en Corse, la pratique des enterrements dans les églises.
 
 
 
L'arca poggiolaise
 
 
    Cette coutume fut pratiquée à Poggiolo comme le prouvent les rapports des visites apostoliques effectuées par les évêques (de Sagone ou du Nebbio) ou de leur délégué (documents étudiés par le Père DOAZAN).
 
 
    Si en 1587 et en 1589, Mgr MASCARDI écrit que "le cimetière entoure l'église", il mentionne déjà l'existence de l'arca de Vico. Mgr COSTA décrit un siècle plus tard, en 1698, à Poggiolo, un "pavement de pierre avec trois ouvertures d'arca avec trappe de pierre". Ces trois ouvertures signifient qu'une était destinée aux hommes, l'autre aux femmes et la dernière aux enfants. Mais, en 1702, le même Mgr COSTA note que "le cimetière est pourvu d'une croix et bien enclôs"
 
 
    Il est vrai que la sépulture en arca n'était pas bien vue des autorités ecclésiastiques. Ainsi, dès le XVI° siècle, la constitution de Mgr SAULI, évêque d'Aleria, imposait d'ensevelir les morts dans les cimetières et non dans les églises, à moins d'avoir la permission de l’évêque.
 
 
    En 1776, un Edit Royal interdisait les sépultures dans les églises insulaires, et en 1789 un Décret de la Révolution ordonnait la création de cimetières, sans grand succès en Corse.
 
L'église et le cimetière vus du Tretorre (photo Michel Franceschetti).

L'église et le cimetière vus du Tretorre (photo Michel Franceschetti).

   
Quelle fut la situation de Poggiolo?
 
 
Les deux périodes d'inhumation
 
 
    Les registres de catholicité du XVIIIe siècle pour Poggiolo ont été étudiés par Xavier PAOLI, l'historien du village. Ils sont référencés aux Archives départementales, ou Archives Pumonti, sous les côtes 6MI 240/3 (pour 1729 à 1772) et 6MI 240/4 pour la période 1770-1796 qui empiète donc sur la précédente.
 
 
    Deux périodes peuvent être distinguées:
 
    Pour la première, de 1729 à 1756, les inhumations eurent toujours lieu "dans l'église". Les registres utilisent alors les termes "arca", "nel pavimento", "attraco".  
Ainsi, en 1731, pour Maria Sibilia et Damiano, dont les décès se sont suivis, il est écrit: "il suo corpo fu sepelitto nella chiesa di S. Simeone", c'est-à-dire: "son corps a été enseveli dans l'église de Saint Siméon".
    
    Cliquez sur les images pour agrandir les documents.
 
Deux actes de sépulture en 1731.

Deux actes de sépulture en 1731.

 
  Ensuite, après 1770 et jusqu'en 1792, les documents mentionnèrent pratiquement tous que les enterrements avaient lieu dans le "cimetière ordinaire", mais en précisant:
 
"nel grande sepultura", c'est-à-dire dans l'arca collective
                                             ou
"nel picola sepultura" ou "nel cimeterio", donc en tombe individuelle.
 
 
    La première mention d'enterrement "nel cimeterio ordinario" date du 12 juin 1770 (mais il manque les feuillets entre 1762 et 1769) et concernait une nommée Maria Francesca. 
Première mention d'un enterrement dans le cimetière de Poggiolo (12 juin 1770).

Première mention d'un enterrement dans le cimetière de Poggiolo (12 juin 1770).

   

    Mais il y eut des exceptions.

 

    En 1783, Domenico Felice FRANCISCHETTI (orthographe fréquente qui se transforma définitivement en FRANCESCHETTI), âgé de 78 ans, fut enseveli "nel pavimento" (sous le carrelage) de la chapelle du Rosaire, qui se situait alors dans la partie gauche de l'église et avait été construite dans les dernières années du XVIIe siècle.

 

    Le curé Giovanni BONIFACY prit soin d'écrire qu'il avait obtenu du vicaire DEFRANCHI de Soccia "la licenza", l'autorisation de "rompere", de casser le sol. La famille FRANCESCHETTI jouait alors un grand rôle à Poggiolo et Domenico Felice devait être un personnage particulièrement important pour bénéficier d'une telle sollicitude.

 

Domenico Felice enseveli dans la chapelle du Rosaire en 1783.

Domenico Felice enseveli dans la chapelle du Rosaire en 1783.

 

    Un autre exemple, onze ans plus tard, qui concerne encore la famille FRANCESCHETTI. En 1793, Angelafelice fut inhumée sous le carrelage de l'église.

 

    On lit bien dans la marge les mots "sepultura grande".

 

Inhumation sous le carrelage de l'église en 1793.

Inhumation sous le carrelage de l'église en 1793.

 

    La fin de l'arca

 

    Il faudrait vérifier attentivement les registres  mais il semblerait d'ailleurs qu'Angelafelice fut le dernier habitant de Poggiolo à avoir été mis dans l'arca.

 

    Tous les enterrements eurent lieu désormais dans le cimetière situé derrière l'église. 

 

    Pour Soccia, où il existait aussi une arca en deux ou trois parties, l'étude publiée voici quelques années par Jean-Baptiste PAOLI indique que la première inhumation dans le cimetière communal eut lieu en 1812, année où des édits préfectoraux particulièrement coercitifs accélérèrent la fin des arche.

 

L'ancienne église St Siméon, détruite à partir de 1863. Dessin réalisé par M. Bessières en 1856 et mis à notre disposition par Emilie Tomas.

L'ancienne église St Siméon, détruite à partir de 1863. Dessin réalisé par M. Bessières en 1856 et mis à notre disposition par Emilie Tomas.

 

    Avec la démolition de la vieille église en 1863 et la construction de l'actuel Saint Siméon, il ne reste plus rien de l'arca poggiolaise, même pas la dalle qui la recouvrait (alors que le couvent St François conserve des dalles de certaines familles vicolaises).

 

    Mais sous le carrelage de la nef, quelques restes de nos ancêtres de trouvent certainement encore.

 

    Visibles ou invisibles, les morts restent parmi nous et il nous montrent d'où nous venons, quelles sont nos racines. Nous sommes les héritiers d'une histoire et d'une communauté.


Bibliographie:
       - "Le couvent Saint François de Vico" par le R. P. Louis DOAZAN (ed. Alain Piazzola)
    - "Soccia. Santa Maria delle grazie. A nostra ghjesgia" par Jean-Baptiste PAOLI (dactylographié, avec l'aide d'"A Mimoria")

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29 octobre 2020 4 29 /10 /octobre /2020 18:00

 

Au moment du 2 novembre, jour des Morts dans le calendrier chrétien, les cimetières sont visités par les familles qui vont fleurir les tombes de leurs parents. S'il est normal que chacun s'intéresse à l'endroit où se trouvent les restes de ceux qu'il a connus, d'autres sépultures méritent un intérêt particulier.

 

Antoine François LECA, qui participa à la guerre de 1870-1871 (voir article précédent), ne devrait pas être un inconnu pour tous ceux qui sont entrés au moins une fois dans le cimetière de Poggiolo.

 

 

Son nom est gravé sur la plaque métallique placée sur une croix près du mur en face de l'entrée du cimetière de Poggiolo. Mais qui lit encore ce texte émouvant?

 

Photo Michel Franceschetti

Photo Michel Franceschetti

ICI DORMENT DANS LE SEIGNEUR LECA MARTIN PÈRE 84 ANS LECA FRANÇOIS ANTOINE CAPORAL 25 ANS LECA PAUL 22 ANS ET LECA ANTOINE FRANÇOIS GARDE FORESTIER DOMAINIAL 37 ANS FILS EN ATTENDANT LE JOUR DE LA RÉUNION ÉTERNELLE.
VOUS QUI PASSEZ JETEZ UNE PRIÈRE SUR LA TERRE QUE LES LARMES ONT CONSACRÉE.

 

Les larmes mentionnées dans ce texte sont faciles à deviner quand on se rend compte que le père est mort à 84 ans alors que ses trois fils moururent bien plus jeunes. 

 

Ce père de famille poggiolais est Giovan "Martino" LECA. Ses trois fils mentionnés sont ceux qu'il eut avec son épouse Angèle Marie DESANTI.

François Antoine, né le 27 juin 1846 et mourut le 9 janvier 1872, à 25 ans. 

Antoine François naquit le 6 juillet 1850 et vécut jusqu'au 28 juillet 1887, soit 37 ans.

Paul, né le 16 septembre 1853, décéda 23 ans plus tard, le 6 septembre 1876.

Cette fratrie a été présentée dans le dernier article.

 

Si vous ne "jetez" pas "une prière sur la terre", si vous ne priez pas pour eux, ayez au moins une pensée pour cette famille en passant devant cette plaque.

 

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27 octobre 2020 2 27 /10 /octobre /2020 18:00

 

En publiant la liste des Poggiolais ayant participé à la guerre de 1870-1871, nous demandions aux lecteurs qui auraient des renseignements supplémentaires de nous les signaler. Nous avons eu une réponse: un de nos abonnés nous a signalé l'oubli d'Antoine François LECA.

 

Cet oubli est d'autant plus regrettable que pratiquement toutes les personnes qui sont entrées au cimetière de Poggiolo ont dû remarquer son nom. Il en sera question un peu plus tard.

 

 

 

ANTOINE FRANÇOIS, LE CLAIRON

 

Fils de Giovan "Martino" LECA et de sa deuxième épouse Angèle Marie DESANTI, Antoine François LECA naquit à Poggiolo le 6 juillet 1850.

 

Le conseil de révision du 7 septembre 1870 le déclara "bon pour le service" et il se présenta le 27 octobre au 48e régiment d'infanterie de ligne, d'après sa fiche matricule (9 NUM 11/116 - Archives Pumonti).

 

Cette date est importante car elle prouve qu'Antoine François n'a pas participé aux combats des premiers mois, quand son régiment faisait partie de l'armée du Rhin commandée par MAC-MAHON. Il le rejoignit au moment où le 48e fut agrégé au 17e corps d'armée au sein de l'Armée de la Loire. Notre Poggiolais participa peut-être aux combats de Loigny et du Mans où ces troupes affrontèrent les Allemands. Les renseignements sur le 48e proviennent de la fiche Wikipedia.

 

Le registre matricule note qu'Antoine François LECA participa à la campagne contre l'Allemagne du 16 novembre 1870 au 5 juin 1871 (le traité de paix avait été signé à Francfort le 10 mai).

 

Resté dans l'armée, il passa le 12 mars 1872 au 22e de ligne comme clairon. Après  la fin de son service militaire, qui durait six ans, il passa dans la territoriale en 1879. Antoine François LECA devint garde forestier (à Murzo, semble-t-il) et décéda à Poggiolo le 28 juillet 1887 (et non pas le 1er août comme consigné sur le registre matricule), à l'âge de 37 ans.

 

Un clairon de la guerre de 1870 par Edouard Detaille (forum des Amis du Souvenir Napoléonien)

Un clairon de la guerre de 1870 par Edouard Detaille (forum des Amis du Souvenir Napoléonien)

 

 

LE CAPORAL ET LE DISPENSÉ

 

Mais il avait deux frères:

 

 - Son frère aîné, François Antoine, était né le 27 juin 1846 à Poggiolo et décéda au village le 9 janvier 1872. Le registre d'état-civil précise qu'il était caporal au 32e de ligne et qu'il se trouvait alors en convalescence (d'une maladie ou de blessures?).

 

Acte de décès de François Antoine LECA.

Acte de décès de François Antoine LECA.

 

Peut-être participa-t-il lui aussi à la guerre franco-allemande. Le régiment, cantonné à Metz, se distingua dans plusieurs combats au début du conflit. Il est impossible de connaître les réels états de service de François Antoine car, très curieusement, il est totalement inconnu du registre des matricules militaires. Impossible également de savoir s'il était appelé ou engagé.

 

 

 - Un frère plus jeune, Paul, né le 16 septembre 1853, fut dispensé du service militaire car "frère au service", d'après le registre matricule. En 1873, François Antoine étant mort l'année précédente, ce frère devait être Antoine François qui se trouvait alors au sein du 22e de ligne. Le clairon a évité à son petit frère de revêtir l'uniforme.

 

Paul décéda à Poggiolo à 26 ans, le 6 septembre 1876, avant son aîné.

 

 

Avec Antoine François, le clairon, et François Antoine, le caporal, nous avons donc le 24ème et le 25ème soldat poggiolais de la guerre de 1870-1871.

 

 

Si les frères LECA ont été oubliés en tant que soldats, une raison très particulière fait qu'ils ne peuvent pas être ignorés des Poggiolais qui se rendent au cimetière.

Ce sera l'objet du prochain article.

 

 

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