Parmi les vieilles photos du Fonds Saveriu PAOLI, on peut trouver des couples de Poggiolais. Par exemple, celui-ci.
Ces deux personnes sont sur une terrasse séparée de la stretta par un petit portail métallique. La femme est debout alors que l'homme est assis sur le banc en ciment. Il est vêtu de façon soignée, avec de belles chaussures et un nœud papillon. Il n'a rien d'un paysan et semble aisé.
L'homme est Antoine François Léonard PINELLI, "u greffu".
Il naquit à Poggiolo le 30 juin 1893. Il y suivit la scolarité primaire, comme le prouve la photo des élèves de l'école de Poggiolo en 1900. Il est dans le cercle rouge.
Antoine François Léonard PINELLI fut greffier de justice de paix, comme son père Philippe (1853-1929) et son oncle Jean-Baptiste (1848-1917). Il fut appelé pour le service militaire à l'âge de vingt ans, comme tous les Français de l'époque, donc en 1913. Mais la guerre éclata l'année suivante et il combattit au sein du 229e régiment d'infanterie jusqu'au 19 avril 1917. Ce jour-là, il fut blessé à la main gauche (comme son frère Antoine Marie et exactement deux ans après lui, à cinq jours près).
Réformé et invalide à 100%, il obtint ensuite la médaille militaire puis la légion d'honneur en 1960.
Il alla habiter en Algérie, près de Sétif. En 1930, il épousa Laure Marie LAQUIÈZE, née en 1897 à Blida. Elle était appelée couramment "Laurette" mais les anciens Poggiolais se souviennent que tout le monde disait "la greffière".
Antoine François Léonard PINELLI mourut à Poggiolo le 15 décembre 1964. Son épouse lui survécut plusieurs années.
La photo du couple fut prise dans la cour qui surplombe la route, au début des Case Suprane. Ernestine a hérité de leur logement, qui est à l'extrémité sud-est de la maison PINELLI.
En 2022, le lieu n'a pratiquement pas changé. Regardez cette photo du 20 août, le jour de la chasse aux trésors. Jean-Pierre CHABROLLE est appuyé sur le même portail métallique et Victor FRANCESCHETTI est assis sur le même banc en ciment.
Deux remarques sur la famille du greffier:
- son oncle Jean-Baptiste et son cousin François ont leurs noms inscrits sur le monument aux morts, cas unique d'un père et de son fils;
- son frère Antoine Marie décéda en 1944 en Algérie mais son corps fut ramené en Corse et il fut inhumé à Poggiolo le 17 juillet 1948.