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13 octobre 2020 2 13 /10 /octobre /2020 17:59

 

La liste des 23 soldats poggiolais de 1870 publiée dans l’article précédent entraîne quelques observations sur leur situation et leurs actions pendant cette guerre franco-allemande. Les renseignements viennent des fiches des registres matricules entreposés aux archives de la Collectivité de Corse et dont les coordonnées (suivies de l'indication "Archives PUMONTI") ont été données dans l'article du 9 octobre.

 

 

 

 

SITUATION DES POGGIOLAIS DANS L’ARMÉE FRANÇAISE

 

Quand la guerre éclata en juillet 1870, douze d’entre eux étaient déjà sous les drapeaux, cinq comme engagés et sept comme appelés.

 

Juste avant le début du conflit, le conseil de révision exempta Jules DEMARTINI en qualité de soutien de famille et à cause de sa petite taille.

 

A l’inverse, par patriotisme, deux s'engagèrent pour la durée de la guerre: Jean Baptiste, dit Jules Baptiste, DEMARTINI le 14 août et Darius Jean VINCIGUERRA le 26 août.

 

Six Poggiolais partirent comme remplaçants de jeunes (des Bouches-du-Rhône, de Garonne ou de Gironde) ayant tiré un mauvais numéro mais dont les familles avaient pu payer la prestation prévue par la loi de 1855.

 

 

 

DANS QUELLES UNITÉS COMBATTIRENT-ILS?

 

La majorité (dix d’entre eux) furent placés dans l’infanterie (on disait alors «infanterie de ligne»).

 

Cinq participèrent à la guerre comme membres de la garde mobile.

Monument à la mémoire des Mobiles à Marseille (photo Michel Franceschetti).

Monument à la mémoire des Mobiles à Marseille (photo Michel Franceschetti).

 

Deux étaient dans la marine. Plus exactement, Antoine Mathieu DEMARTINI  était matelot depuis 1862, tandis que son frère Antoine DEMARTINI, enrôlé à Brest par erreur, avait été renvoyé dans ses foyers.

 

Deux furent infirmiers: Philippe MARTINI et Darius Jean VINCIGUERRA, déjà mentionné ci-dessus.

 

Il y eut aussi :

- un dragon: Antoine Albert François DEMARTINI

- un chasseur à cheval: Jean Baptiste DESANTI

- un fantassin de marine: François Xavier VINCIGUERRA

- Enfin, Pierre François DESANTI fut déclaré «bon pour le service» mais le registre matricule n’indique pas dans quelle unité il fut aiguillé.

 

 

 

LES POGGIOLAIS CONTRE LES ALLEMANDS ET CONTRE LES PARISIENS

 

Les renseignements manquent pour savoir à quelles batailles chacun participa, sauf pour Jean Baptiste PINELLI qui était à Metz dans l’armée de BAZAINE et pour Jean Baptiste FRANCESCHETTI dont le dossier de légion d’honneur permet de savoir qu’il reçut quatre blessures lors de la bataille de Gravelotte le 16 août 1870.

 

Ainsi, on ignore si les cinq gardes mobiles restèrent en Corse ou s’ils firent partie des 2.600 hommes qui embarquèrent à Ajaccio le 27 juillet et «qui, n’ayant jamais servi sous l’uniforme, devront être formés sur le continent», d’après ce qu’a écrit Jean-Pierre GIROLAMI dans «Settimana» du 18 septembre 2020.

 

illustration publiée dans «Settimana» du 18 septembre 2020.

illustration publiée dans «Settimana» du 18 septembre 2020.

 

Toujours est-il que trois Poggiolais furent prisonniers:

- Antoine Laurent DEMARTINI, décédé le 26 août 1870 à Pont-à-Mousson, ville prise le 14 par les Allemands (il semble avoir été le seul Poggiolais mort pendant cette guerre);

- Jean Baptiste PINELLI, capturé quand l’armée de Bazaine capitula le 29 octobre;

- Jean Baptiste FRANCESCHETTI, pris à la suite des blessures reçues à la bataille de Gravelotte.

 

 

Trois se battirent contre des Parisiens car ayant été affectés à l’armée du gouvernement de Versailles qui combattit la Commune en mai 1871:

-Jean Baptiste DEMARTINI

-Jean Martin DESANTI

-Jean Baptiste PINELLI, après qu’il eut été libéré de sa captivité le 14 mai 1871, comme 60.000 autres soldats à la demande d’Adolphe THIERS, chef du gouvernement, pour écraser les révolutionnaires.

 

 

 

LEUR IDENTITÉ

 

Les différences d’âge n’étaient pas grandes (neuf ans). Au début de la guerre, le Poggiolais le plus ancien, Antoine Mathieu DEMARTINI, né le 4 avril 1841, avait 29 ans. Les plus jeunes, nés en 1850, étaient au nombre de cinq.

 

Lors de la première guerre mondiale, il y eut 51 ans entre le plus ancien (Jean Baptiste PINELLI né le 21 août 1848) et le benjamin (François Antoine Noël DEMARTINI né le 24 décembre 1899) des «poilus» poggiolais.

 

Le nom de famille le plus présent parmi eux était DEMARTINI (9 représentants) avant DESANTI (5 membres). Il est curieux de s'apercevoir que le nom très courant de PINELLI n’ait été cité qu’une seule fois, alors qu’il est troisième dans les noms des soldats poggiolais de la guerre 1914-1918.

 

Pour les prénoms, dix-sept de ces soldats en avaient deux et un en avait trois. En les comptant tous, il y en a dix-huit différents. Le plus courant était Jean, cité douze fois, largement devant Baptiste, cité sept fois. En 1914-1918, les prénoms les plus courants furent Jean, François et Toussaint, Baptiste n’apparaissant qu’une fois. On peut remarquer un Polo et un Darius.

 

 

 

ET APRÈS LA GUERRE ?

 

Onze anciens combattants de 1870-1871 étaient encore vivants quand la première guerre mondiale se déclencha. L’un d’eux, Jean Baptiste DESANTI, né en 1850, connut même le début de la seconde. Il mourut le 8 octobre 1939, à 88 ans, un mois après la déclaration de guerre (3 septembre 1939).

 

Médaille commémorative de la guerre de 1870 (site www.loire1870.fr/.jpg)

Médaille commémorative de la guerre de 1870 (site www.loire1870.fr/.jpg)

 

Les combattants de 1870 furent oubliés. Les monuments qui leur sont dédiés sont rares. Orto est une des rares communes à avoir inscrit sur le marbre le nom d’un mort de cette guerre.

 

Une médaille commémorative ne fut instituée qu’en 1911. Combien de Poggiolais la reçurent-ils?

 

Comment étaient-ils considérés au village ?

 

Malheureusement, nous n’avons pas assez de renseignements pour répondre à ces questions.

 

En tout cas, l’existence de ces vingt-trois soldats prouve que, comme les autres villages corses, Poggiolo ne resta pas à l’écart de la guerre franco-allemande de 1870.

 

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9 octobre 2020 5 09 /10 /octobre /2020 18:00

 

La guerre de 1870, qui eut lieu voici juste 150 ans, est maintenant bien oubliée mais les Poggiolais de l’époque la subirent fortement. Une vingtaine d’entre eux y participa sous l’uniforme. Toutes les familles de Poggiolo furent touchées, comme le montre la liste qui est proposée ici. 

 

 

 

Avant de la regarder, il importe de savoir comment était recrutée l’armée de Napoléon III.

 

Le service militaire était en principe obligatoire mais tous les jeunes de 20 ans ne le faisaient pas. Il y avait un tirage au sort pour avoir le nombre de militaires correspondant aux besoins. Ceux qui avaient tiré un mauvais numéro pouvaient payer pour être remplacés. Le service durait 7 ans et fut réduit à 5, à la veille de la guerre, en 1868, avec la réforme NIEL qui créa une garde mobile servant de réserve à l’armée impériale.

 

Quelques dates sont également à retenir pour comprendre les carrières de ces soldats:

19 juillet 1870: la France déclare la guerre à la Prusse.

2 septembre 1870: Napoléon III est battu à Sedan et se rend aux Allemands.

28 janvier 1871: armistice (fin des combats).

21-28 mai (semaine sanglante): la Commune de Paris est écrasée par l’armée fidèle au gouvernement de Thiers installé à Versailles.

10 mai 1871: traité de Francfort (fin de la guerre).

 

Les renseignements ci-dessous viennent en grande partie des registres militaires matricules et des registres de la garde mobile. Ils sont publiés avec l’autorisation de Madame Laure FRANCK, directrice des archives de la Collectivité de Corse. Chaque fiche est donc accompagnée de l’indication des cotes consultées et de leur lieu de conservation (– Archives Pumonti).

 

Les fiches généalogiques réalisées par Pierre LECCIA et accessibles sur Généanet ont été également utilisées.

 

Avertissement: Les renseignements qui vont suivre ne sont peut-être pas complets car la documentation sur cette guerre est assez rare. Si nos lecteurs ont des renseignements complémentaires, qu'ils n'hésitent pas à nous en faire part.

 

 

Dans le prochain article, un certain nombre d'observations sera tiré de cette liste.

 

------------

 

 

 

LES 23 SOLDATS POGGIOLAIS DE 1870-1871

(ordre alphabétique)

 

 

 

CECCALDI Jean (1844-?): fils de Valerio et Agathe Marie ARRIGHI. Frère de Jean Noël. Etant élève du grand séminaire d’Ajaccio, il est dispensé du service par le conseil de révision du 6 mai 1865. Mais il renonce à la dispense et part au 37e RI (régiment d’infanterie). 9 NUM 78/37 – Archives Pumonti.

 

CECCALDI Jean Noël (1850-1925): fils de Valerio et Agathe Marie ARRIGHI. Frère de Jean. Forgeron. Appelé dans la garde mobile le 27 septembre 1870. Licencié le 31 décembre 1872. Père de Jean-François qui fut maire de Poggiolo de 1919 à 1959. 9 NUM 77/22 – Archives Pumonti

 

DEMARTINI Antoine (1844-1873): Fils de Dominique et de Madeleine DEMARTINI. Frère d’Antoine Laurent, d’Antoine Mathieu et de François Marie. Appelé en octobre 1865 à l’école des apprentis marins de Brest, il est renvoyé dans ses foyers en février 1866, étant frère d’un militaire. Mais il reste considéré comme militaire jusqu'au 31 décembre 1871. 9 NUM 78/39 – Archives Pumonti

 

 

Ecole des apprentis de Brest.

Ecole des apprentis de Brest.

 

DEMARTINI Antoine Albert François (1847-?): Fils d’Antoine et Marie DEMARTINI. Menuisier. Incorporé au 17e Dragons en octobre 1868 comme remplaçant. En captivité en Allemagne du 2 septembre 1870 au 1er juillet 1871. Libéré des obligations militaires, devient gendarme. 9 NUM 74/909 – Archives Pumonti

 

DEMARTINI Antoine Laurent (1850-1871): Frère d’Antoine, d’Antoine Mathieu et de François Marie. Engagé volontaire en 1869 au 6e de ligne de l’armée du Rhin. Mort le 26 août 1870 à Pont-à-Mousson (prisonnier des Allemands?). Décès retranscrit sur l’état-civil de Poggiolo le 25 décembre 1871. Semble avoir été le seul Poggiolais tué pendant cette guerre. 9 NUM 11/111 – Archives Pumonti

 

DEMARTINI Antoine Mathieu (1841-1885): Fils de Dominique et de Madeleine DEMARTINI. Frère d’Antoine, d’Antoine Laurent et de François Marie. Appelé en 1862 à l’école des apprentis marins de Toulon et fait carrière dans la Marine jusqu’à sa mort. 9 NUM 3/681 – Archives Pumonti

 

DEMARTINI Jean Baptiste (1849-1919): fils de Jean Toussaint et Marthe MARTINI. Frère de Jules Baptiste. Incorporé le 14 août 1870 comme remplaçant au 68e de ligne, puis au 113e. Fait la campagne contre l’Allemagne jusqu’au 7 mars 1871, puis fait partie, du 18 mars au 7 juin 1871, de l’armée de Versailles qui écrase la Commune de Paris. Continue une carrière militaire jusqu’à sa retraite. 9 NUM 76/934 – Archives Pumonti

 

 

Combats entre Communards et Versaillais ("Le Cri du peuple" de Tardi).

Combats entre Communards et Versaillais ("Le Cri du peuple" de Tardi).

 

DEMARTINI Jules (1849-1927): fils de Jean Baptiste et de Julie DESANTI. Exempté par le conseil de révision du 24 juin 1870 pour défaut de taille et soutien de famille. 9 NUM 10/509 – Archives Pumonti

 

DEMARTINI Jean Baptiste dit Jules Baptiste (1846-1908): fils de Jean Toussaint et Marthe MARTINI. Frère de Jean Baptiste. incorporé le 9 août 1870, s’engage pour la durée de la guerre au 68e de ligne. 9 NUM 73/185 – Archives Pumonti

 

DEMARTINI Nicolas dit Colaté (1846-?): fils de Martin et Marie Marthe VINCIGUERRA. Déclaré bon pour le service et remplaçant par le conseil de révision du 16 juillet 1868. 9 NUM 73/186 – Archives Pumonti

 

DESANTI Pierre François ou François Pierre (1847-1927): fils de Jean et de Julie ANTONINI. Déclaré bon pour le service par le conseil de révision du 14 juillet 1868. Fut le père de Hyacinthe, gouverneur au Dahomey et au Soudan français.  9 NUM 8/788 – Archives Pumonti

 

DESANTI Jean Baptiste (1849-1909): fils de François Antoine et de Julie CARLI. Frère de Jean Martin. Déclaré bon pour le service et remplaçant par le conseil de révision du 24 juin 1870. 9 NUM 76/933– Archives Pumonti

 

DESANTI Jean Baptiste (1850-1939): fils de Jacques et d’Estelle Marie DEMARTINI. Frère de Jules François. Appelé le 25 octobre 1870 pour le 12e régiments de chasseurs à cheval. Fut le dernier des combattants de 1870-1871 à décéder, un mois après le déclenchement de la seconde guerre mondiale. 9 NUM 11/110 – Archives Pumonti

 

 

Jean Martin DESANTI (tableau peint entre 1885 et 1897) (photo Michel Franceschetti).

Jean Martin DESANTI (tableau peint entre 1885 et 1897) (photo Michel Franceschetti).

 

DESANTI Jean Martin (1846-1922): fils de François Antoine et de Julie CARLI. Frère de Jean Baptiste. Engagé le 15 mai 1865 au 46e de ligne. Quitte l’armée comme sergent le 19 mars 1870. Est rappelé le 21 juillet 1870 pour le 117e de ligne, puis le 120e. Opérations contre l’armée allemande jusqu’au 7 mars 1871. Puis, opérations contre la Commune de Paris du 18 mars au 7 juin. Reste dans l’armée jusqu’à sa retraite en 1897 où il a le grade de portier-consigne de première classe et la médaille de la Légion d’honneur. Est le père de Rosine de laquelle descendent les FRANCESCHETTI actuels.  9 NUM 7/702 – Archives Pumonti

 

DESANTI Jules François (1845-1902): fils de Jacques et d’Estelle Marie DEMARTINI. Frère de Jean Baptiste. Déclaré bon pour le service et remplaçant par le conseil de révision en juillet 1868 au 32e de ligne (?). 9 NUM 72/164 – Archives Pumonti

 

FRANCESCHETTI Jean Baptiste (1848-1916): fils de Jean Charles et de Marie Françoise PAOLI. Frère de Jean Polo. Engagé le 22 août 1868. Est caporal au 32e RI au début de la guerre. Le 16 août 1870, reçoit quatre blessures à Gravelotte avant d’être capturé par les Allemands: 

        un coup de feu au dessus de l'oreille droite,

​​​        un coup de feu à la cuisse gauche,

       un coup de feu au pied gauche qui a brisé la phalange de l'orteil,

        un coup de feu à la cuisse droite.

 

 

 

Bataille de Gravelotte (site La Croix).

Bataille de Gravelotte (site La Croix).

 

Libéré le 8 juillet 1871, reprend du service jusqu’à la retraite. Capitaine dans la territoriale, reçoit la légion d’honneur en 1896. 9 NUM 9/39 – Archives Pumonti

 

FRANCESCHETTI Jean Polo (1845-1921): fils de Jean Charles et de Marie Françoise PAOLI. Frère de Jean Baptiste. Appelé dans la garde mobile en août 1870 et libéré en mai 1871. 9 NUM 72/163 – Archives Pumonti

 

MARTINI Antoine Dominique (1849-1933): fils de Martin et Françoise MARTINI. Engagé volontaire le 22 août 1868 au 32e régiment d’infanterie. Libéré le 23 août 1871. 9 NUM 76/929 – Archives Pumonti

 

MARTINI Jean Baptiste (1850-1882): fils d’Antoine et de Marie Antoinette PINELLI. Frère de Philippe. Déclaré bon pour le service dans la garde mobile par le conseil de révision du 27 septembre 1870. Licencié le 31 décembre 1872. S’installe à Constantine où il se marie et décède. 9 NUM 77/23 – Archives Pumonti

 

MARTINI Philippe (1847-1938): fils d’Antoine et de Marie Antoinette PINELLI. Frère de Jean Baptiste. Part comme appelé le 20 octobre 1868 à la 6e section d’infirmiers. Participe à la guerre contre l’Allemagne. 9 NUM 8/786 – Archives Pumonti

 

PINELLI Jean Baptiste (1848-1917): fils de Noël et Lucie NESA. Engagé volontaire en 1866. En 1870, à la déclaration de guerre, est sergent-fourrier au 28e de ligne. Prisonnier avec l’armée de Bazaine à Metz le 29 octobre 1870, est libéré le 14 mai 1871.

 

 

Soldats français de l'armée de Bazaine à Metz.

Soldats français de l'armée de Bazaine à Metz.

 

Fait partie de l’armée de Versailles qui écrase la Commune de Paris. Démissionne en 1876. Devient capitaine au 261e régiment de réserve. Obtient la légion d’honneur le 13 janvier 1907. Meurt à Paris où il s’était installé. Est inscrit sur le monument aux mort de 14-18 à Poggiolo sous le seul prénom de Baptiste. 9 NUM 9/38 – Archives Pumonti

 

VINCIGUERRA François Xavier (1850-1905): de Joseph et de Lilla CECCALDI. Menuisier à Aix-en-Provence. Part comme appelé le 25 octobre 1870 dans l’infanterie de marine et fait la campagne de France. 9 NUM 11/109 – Archives Pumonti

 

VINCIGUERRA Darius Jean (1846-1887): fils de Jacques Toussaint et de Marie CASANOVA. Domicilié à Corte lors du conseil de révision du 17 mars 1868. S’engage pour la durée de la guerre à Bastia le 26 août 1870 dans la 10e section des infirmiers. Libéré en janvier 1872, s’installe à Corte comme cordonnier, s’y marie et y décède.  9 NUM 73/505 – Archives Pumonti

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26 septembre 2020 6 26 /09 /septembre /2020 19:10
Une rentrée scolaire très ordinaire à Poggiolo en 1900

 

 

La rentrée scolaire 2020 n'a été la seule perturbée. "Settimana" consacre un dossier à celle de 1945 à Bastia qui fut très particulière avec la fin de la guerre. 

 

A l'inverse, aucune inquiétude particulière ne transparaît sur la photo des écoliers de Poggiolo en 1900.

 

Ce document a déjà été publié sur ce blog en 2010 et en 2014 mais son importance vaut la peine de le montrer encore une fois.

 

Cliquer sur la photo pour l'agrandir.

Cliquer sur la photo pour l'agrandir.

 

 

En 1900, pour la dernière année du XIXème siècle, ils étaient alors cinquante-quatre à être bien alignés sur trois rangs, avec 29 filles d'un côté, 26 garçons de l'autre et l'instituteur Xavier OTTAVI (originaire de Soccia) au centre.

 

Photo émouvante d'un temps révolu où Poggiolo était un village peuplé et actif. Photo émouvante qui montre les visages d'ancêtres de nombreux Poggiolais de ce début de XXIème siècle.

 

 

Ce document historique se trouve dans la salle des délibérations de la mairie, bien protégé par une vitre et un cadre. Au verso, une inscription précise qu'il a été "donné le 1er mai 1990 à la municipalité par Françoise, Marie-Jeanne et Dominique-François DESANTI, en souvenir de leur mère Marthe DESANTI née DEMARTINI (n°4 du groupe)."

 

 

L'intérêt de cette photo est que les donateurs ont pris la peine de numéroter chaque personnage et d'inscrire au verso leur identité avec dates de naissance et de décès, quand ils les connaissaient. 

 

 

Cliquer sur la photo pour l'agrandir.

Cliquer sur la photo pour l'agrandir.

 

 

Voici les identités données pour chaque numéro:

1: PINELLI Laurence (7/6/1892 - 8/1/1922)

2: PAPADACCI Marie-Cécile (1/1/1894 - 19/1/1977)

3: PINELLI Damienne-Marie (23/9/1893 - 3/12/1987)

4: DEMARTINI Marthe (9/3/1892 - 23/10/1982)

5: PAOLI Marie-Mattéa (30/11/1891 - ?)

6: DEMARTINI Marie-Dominique (9/10/1892 - 25/6/1979)

7: CELLI Pauline (16/2/1895 - 3/7/1964)

8: CELLI ? (? - ?)

9: MARTINI Ange-Marie (3/7/1893 - 21/2/1901)

10: MARTINI Joséphine (11/7/1889 - ?)

11: DESANTI Jules-François (6/8/1887 - 25/6/1955)

12: CECCALDI Jean-Jules (4/6/1889 - 22/12/1959)

13: CECCALDI Joseph-Marie (1/6/1892 - 11/3/1971)

14: MARTINI Jean-Noël (1/3/1891 - 13/4/1965)

15: PINELLI Laurent-Antoine (20/9/1891 - 26/4/1974)

16: VINCIGUERRA Paul-Joseph (8/10/1893-21/12/1913)

17: PINELLI Antoine-François-Léonard (30/6/1893 - 15/12/1964)

18: FRANCESCHETTI Antoine-François (31/7/1893 - 23/9/1913)

19: DESANTI Jean (8/10/1892 - 28/2/1915)

20: DESANTI François-Marie (5/1/1893 - 21/12/1962)

21: ? ? (? - ?)

22:VINCIGUERRA Marie-Lilla (3/11/1888 - 23/12/1957)

23: MARTINI Pauline-Félicité (29/2/1888 - 28/3/1920)

24: MARTINI Marie-Baptistine (14/8/1890 - 7/7/1980)

25: MARTINI Angèle (29/2/1892 - ?)

26: FRANCESCHETTI Thérésine-Marguerite (29/3/1889 - 2/2/1968)

27: FRANCESCHETTI Marie-Françoise (15/12/1896 - 26/11/1987)

28: DESANTI Marie-Célestine (8/8/1890 - 10/9/1971)

29: OTTAVI Xavier, de SOCCIA (instituteur), né en 1866

30: DEMARTINI Joseph (29-1-1886 - 4/4/1957), d'Orto

31: DESANTI Joseph (1/2/1889 - 16/6/1959)

32: DESANTI Dominique-Xavier (31/1/1890 - guerre de 14-18)

33: ? Toussaint de GUAGNO (? - ?)

34: VINCIGUERRA Charles-Marie (10/3/1891 - 13/2/1917)

35: ? (? - ?)

36: PINELLI Laurent-Antoine (20/4/1893 - 25/5/1918)

37: PAPADACCI Paul (31/12/1895 - 12/9/1975)

38: DESANTI Paul-Baptiste (11/3/1884 - 16/11/1948)

39: ANTONINI Angèle, de SOCCIA, nièce du curé (? - ?)

40: PINELLI Marie (? - ?)

41: VINCIGUERRA Marie-Thérèse (6/9/1886 - 28/3/1965)

42: CELLI ? (? - ?)

43: CELLI ? (? - ?)

44: LECA Marie-Dominique (16/11/1886 - 25/9/1954)

45: MARTINI Marie-Catherine (12/10/1885 - ?)

46: PINELLI Suzanne (? - ?)

47: enfant de l'instituteur

48: enfant de l'instituteur

49: CELLI Jérôme (? - ?)

50: FRANCESCHETTI Jean-Baptiste (9/2/1885 - 9/7/1906)

51: DESANTI Valère (31/10/1882 - 24/6/1947)

52: PAOLI Jean-Noël François (2/1/1885 - 24/3/1906)

53: ? Paul, de SOCCIA, fils de Padoue (? - ?)

54: CELLI Toto (? - ?)

55: DEMARTINI Jean-Toussaint (3/12/1893 - 23/1/1972)

 

 

Les familles présentes

 

Les noms des familles présentes au village depuis pratiquement toujours sont bien là.

Les DESANTI sont 8, les MARTINI  et les PINELLI 7, les DEMARTINI, VINCIGUERRA et FRANCESCHETTI 4 chacun. On compte aussi 2 PAPADACCI, 2 PAOLI et 2 CECCALDI. Il y a aussi 1 ANTONINI (de SOCCIA) et 1 LECA.

 

Une curiosité est la présence de 6 CELLI. Elle s'explique par le fait qu'il s'agissait des enfants du garde-forestier Charles CELLI. Plusieurs étaient nés hors de POGGIOLO. Pauline (n°7) naquit dans le village (ainsi que deux frères qui moururent très vite et n'étaient pas sur cette photo). Combien de temps le garde-forestier fut-il en poste ici? Difficile à savoir mais les registres d'état-civil dépouillés par Pierre LECCIA apprennent que Pauline se maria en 1925 au Maroc et y resta jusqu'à la fin de sa vie en 1964.

 

Autre famille de fonctionnaire: les n° 47 et 48 sont les enfants de l'instituteur Xavier OTTAVI, originaire de SOCCIA. Faut-il supposer qu'ils venaient chaque jour à la suite de leur père ou bien que celui-ci logeait à POGGIOLO ou bien encore qu'ils ne vinrent que pour la photo?

 

 

Natalité et mortalité

 

Les familles nombreuses étaient-elles importantes? Le nombre de fratries peut donner des idées sur ce sujet. La famille DESANTI qui a fait le don de cette photo a énuméré les frères et sœurs suivants:

- 2 et 37 (PAPADACCI)

- 4, 30 et 55 (DEMARTINI)

- 7, 8, 42, 43, 49 et 54 (CELLI)

- 9 et 10 (MARTINI)

- 11, 20, 32 et 38 (DESANTI)

- 12 et 13 (CECCALDI)

- 16, 22, 34 et 41 (VINCIGUERRA)

- 19, 28, 31 et 51 (DESANTI)

- 23 et 24 (MARTINI)

- 26 et 27 (FRANCESCHETTI)

- 40 et 46 (OTTAVI)

 

 La plus jeune de toutes ces personnes était FRANCESCHETTI Marie-Françoise (n°27) qui était née le 15/02/1896 (4 ans au moment de la photo), alors que le plus vieux était DESANTI Valère (n° 51), né le 31/10/1882, et qui avait alors 18 ans. 14 ans de différence entre eux!

 

 L'espérance de vie peut être calculée. Pour les 35 sujets dont les dates de naissance et de décès sont données, l'âge moyen de la mort fut de 61 ans et 1/3.

 

L'existence la plus longue fut celle de PINELLI Damienne-Marie (n°3) qui vécut jusqu'à 94 ans.

 

 

Un monde disparu

 

 Parmi ces 50 visages, au moins 10 (sur les 35 dont nous avons les dates) avaient disparu vingt ans plus tard.

 

Celle qui mourut la première, dès février 1901, fut MARTINI Ange-Marie (n°9).

 

Le n° 18, FRANCESCHETTI Antoine-François, engagé dans l'armée, périt de dysenterie amibienne à Rabat en 1913.

 

Quatre (n° 19, 32, 34 et 36) ont leurs noms gravés sur le monument aux morts de 14-18: DESANTI Jean (n°19), DESANTI Dominique Xavier (n°32), VINCIGUERRA Charles Marie (n°34) et PINELLI Laurent Antoine (n°36) (voir l'article qui leur est consacré en cliquant ICI).

 

Le cadre dans lequel cette jeunesse de 1900 a vécu a été complètement bouleversé au XXème siècle. L'école n'existe plus. Les enfants qui vivent toute l'année au village sont très rares. Le travail agro-pastoral a presque totalement disparu. Les relations avec le reste du monde sont bien plus importantes. Mais nous descendons de ces jeunes de 1900 qui croyaient en leur village et qui voudraient que nous y croyions encore.

 

 

Aux lecteurs de ce blog:

si vous voyez des erreurs ou si vous avez des éléments permettant de supprimer les points d'interrogation, votre aide sera bienvenue.

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19 août 2020 3 19 /08 /août /2020 17:52

 

Le 16 août, il y a exactement 150 ans, Jean-Baptiste eut certainement peu de temps pour penser à prier saint Roch comme les autres Poggiolais. Il était bien trop occupé à tenter de sauver sa vie pendant la terrible bataille de Gravelotte en Moselle, très loin de la Corse.

 

Jean-Baptiste FRANCESCHETTI naquit le 8 décembre 1848 à Poggiolo. Fils de Giovan Carlo (1808-1878) et de son épouse Maria Framinia (ou Marie Françoise) PAOLI (vers 1810-1853), il n’était pas de la même branche que les FRANCESCHETTI actuels.

 

Le 22 août 1868, il s’engagea dans l’armée et fut affecté au 32e régiment d’infanterie. Il était caporal depuis quatre mois quand, le 19 juillet 1870, le gouvernement de Napoléon III déclara la guerre à la Prusse.

 

Le Poggiolais participa à la bataille de Gravelotte, la plus acharnée de cette guerre, qui dura du 16 août (combats de Rezonville et Mars-la-Tour) au 18 août (combats de Saint-Privat). Les Prussiens eurent 5.300 morts et 14.500 blessés, les Français 1.200 morts, 4.420 disparus et 6.700 blessés.

 

Bien que l'armée française se fut rendue maîtresse du champ de bataille, son chef, le maréchal BAZAINE, préféra s’enfermer dans Metz jusqu'à sa capitulation le 28 octobre.

 

 

Bataille de Gravelotte du 16 août 1870 par Jules Ferat.

Bataille de Gravelotte du 16 août 1870 par Jules Ferat.

 

Jean-Baptiste combattit seulement la première journée, le 16, mais avec une énergie dont témoignent les quatre blessures reçues et mentionnées dans le récapitulatif de ses états de service:

 

"Blessé à Gravelotte le 16 août 1870 d'un coup de feu au dessus de l'oreille droite,

2e coup de feu à la cuisse gauche

3e coup de feu au pied gauche qui a brisé la phalange de l'orteil

4e coup de feu à la cuisse droite".

 

 

C'est dans cet état qu'il fut capturé par les Allemands. Comme les 420.000 militaires français détenus en Allemagne, il resta prisonnier jusqu'au 8 juillet 1871, le traité de Francfort ayant été signé le 19 mai. 

 

Jean-Baptiste FRANCESCHETTI reprit du service dans son même régiment et devint tout de suite sergent.

 

Ayant pris sa retraite comme adjudant en février 1884, il devint sous-lieutenant du 116e régiment territorial d’infanterie, l’unité de réservistes en garnison en Corse.

 

Le 5 février 1885, il épousa au village Adeline LEBLANC, née à Tours en 1860 et qui mourut en 1931 à Poggiolo.

 

Après avoir accédé au grade de capitaine en janvier 1891, le blessé de Gravelotte obtint la Légion d’Honneur en janvier 1896 (décret du 30 décembre 1895) et mourut le 29 novembre 1916, quarante-six ans après avoir reçu ses quatre blessures.

 

Jean-Baptiste FRANCESCHETTI fut le premier Poggiolais titulaire de la Légion d'Honneur, un an exactement avant Jean-Martin DESANTI.

 

 

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3 août 2020 1 03 /08 /août /2020 18:00

Voici quatre-vingts ans, à la suite de l'armistice signé avec l'Allemagne le 22 juin 1940 et avec l'Italie le 24 juin, la municipalité de Poggiolo décidait le 27 juillet de mettre fin à son initiative originale de magasin municipal. Quel était ce magasin? 

---------

 

 

La seconde guerre mondiale débuta avec la déclaration de guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939. Même si les opérations militaires furent limitées pendant les huit mois de la période qui suivit et qui fut appelée la «drôle de guerre», la vie économique fut désorganisée. A Poggiolo, les adultes mobilisés n’étaient plus là pour la production agricole ou aller effectuer les achats à Vico ou Ajaccio. Les importations de produits continentaux se réduisirent, les bateaux devant être protégés contre d’éventuels sous-marins allemands. Et le doute existait sur la durée de la neutralité italienne.

 

 

UNE DÉLIBÉRATION ORIGINALE

Pour faire face à cette nouvelle situation, le conseil municipal poggiolais se réunit le 24 septembre 1939, sous la présidence de Jean PAPADACCI qui était adjoint au maire depuis 1937. Le maire lui-même était absent. Ce maire était Jean François CECCALDI, né en 1876 et décédé en 1968, élu à la tête du conseil municipal depuis décembre 1919.

 

La solution imaginée alors fut assez originale: la création d'un entrepôt municipal qui “aura pour tache d’approvisionner le ou les magasins de façon à éviter toute hausse injustifiée des prix. Il permettra un contrôle rigoureux des prix de vente“.

 

Ce système fut approuvé par le préfet et l'entrepôt fut installé au rez-de-chaussée de la maison MARTINI, là où se trouvait une épicerie depuis 1921 (voir l'article Les maisons poggiolaises: 11- Le magasin). L'entrée en est maintenant fermée par une grille métallique mais l'entrée se nomme toujours "le magasin". 

 

© Michel Franceschetti (juillet 2020)
© Michel Franceschetti (juillet 2020)

© Michel Franceschetti (juillet 2020)

 

Le 18 décembre, le maire désigna comme comptable de l’entrepôt Antoine Dominique MARTINI, dit Antunaccione, né en 1883 et décédé en 1970, qui fut ensuite président de la délégation spéciale de décembre 1941 à septembre 1943.

 

Le registre des recettes et dépenses a été conservé par la famille MARTINI. Il permet de connaître les produits les plus demandés à cette époque. Sur la page du 1er janvier 1940, reproduite ci-dessous, il n'est pas étonnant de voir figurer surtout café et chocolat. Même en période de guerre, on voulait marquer le début d'année.

 

 

Registre du magasin (page du 1er janvier 1940). Photo famille Martini.

Registre du magasin (page du 1er janvier 1940). Photo famille Martini.

 

 

CHANGEMENT D'ORIENTATION

 

Après l’invasion de la France et l’armistice du 22 juin, la zone sud, dont la Corse faisait partie, ne connut pendant deux ans ni occupation ni opérations militaires. Un semblant de retour en ordre s’opéra. Mais le rationnement était devenu indispensable, comme en 1914-1918. Il avait été décidé le 10 mars 1940 et les premières cartes de rationnements furent distribuées dès fin septembre 1940 pour les produits de base: pain, viande, pâtes, sucre.

 

"Le Petit Marseillais", 20 septembre 1940 (Retronews).

"Le Petit Marseillais", 20 septembre 1940 (Retronews).

 

Les édiles poggiolais s’adaptèrent à la nouvelle situation, d’autant que, en vérité, l’expérience de magasin communal n’avait pas parfaitement fonctionné.

 

Le conseil y mit fin le 27 juillet 1940 à 19 h sous la présidence de Jean PAPADACCI, le maire étant encore absent. Voici le texte de la nouvelle délibération (avec texte et ponctuation d'origine).

 

© Michel Franceschetti

© Michel Franceschetti

 

« M. le Président ouvre la séance et expose au conseil que la carte d’alimentation doit être mise prochainement en service que par suite le magasin communal pourrait ne plus revêtir d’utilité pour la population ; que d’autre part certaines difficultés ne laissent d’exister pour la régularisation des écritures que dans ces conditions il croit devoir de demander la suppression du Conseil qu’il prie de vouloir se prononcer.

Le Conseil ouï l’exposé de Mr le maire à l’unanimité des présents décide que le magasin cal créé par délibération du 24 7le 1939 sera supprimé.

Il prie Mr Martini, Antoine, Dque, désigné par arrêté du 18-12-39, comme comptable de l’entrepôt de bien vouloir reverser, dans le minimum de temps possible, dans la caisse du percepteur de vico, receveur mal, la somme de quatorze mille francs perçu par lui, chez ce comptable, pour l’exploitation du sus-dit magasin. »

 

 

Mais les difficultés de ravitaillement continuèrent et même empirèrent, surtout quand la libération de septembre 1943 coupa la Corse de ses liaisons maritimes et aériennes avec le continent pendant un an. Pendant cette période, les châtaignes fournirent un aliment précieux. La mairie ne prit alors aucune initiative particulière.

 

Le rationnement persista en France jusqu’à la fin de l’année 1949.

 

Il serait intéressant de savoir si d’autres communes suivirent la même voie que Poggiolo.

 

 

Une des dernières cartes de rationnement en France (novembre 1949) - photo Michel Franceschetti

Une des dernières cartes de rationnement en France (novembre 1949) - photo Michel Franceschetti

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2 août 2020 7 02 /08 /août /2020 06:56
Nouveau deuil à Guagno-les-Bains

 

Toutes nos condoléances.

 

 

Nouveau deuil à Guagno-les-Bains
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19 juillet 2020 7 19 /07 /juillet /2020 10:00

 

Toutes nos condoléances.

 

 

Chagrin à Guagno-les-Bains
Chagrin à Guagno-les-Bains
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25 juin 2020 4 25 /06 /juin /2020 21:30

Parmi les messages de sympathie que le blog reçoit régulièrement, nous publions le tout dernier qui est un commentaire sur l'article "La première carte avec Poggiolo".

 

Excellent article sur les cartes, sujet inconnu ou mal connu, la topographie est un art difficile et ardu, et puis peut-être hors du temps, avec les techniques qui nous permettent de ne plus penser. Bravo,continuez

Trés cordialement.

 

Pierre Martini enfant di u Pighjulu et maire (trés récent) de Sampolo, en graphie corse: San Polu e Ghjuvicacciu.

 

Village de Sampolo (site de la mairie)

Village de Sampolo (site de la mairie)

 

Pierre Paul MARTINI a été élu maire à la suite du premier tour des élections municipales où il avait recueilli 72 voix, soit 63,71% des votes exprimés.

 

 

 

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23 juin 2020 2 23 /06 /juin /2020 18:59

Faire de la politique en famille a toujours existé et on connaît de nombreuses communes où les maires qui se sont succédés étaient parents, comme cette année à Poggiolo où le nouvel édile a pris la place laissée par sa mère.

 

Pascale CHAUVEAU montre un cas très particulier dans "Corse-Matin" d'aujourd'hui mardi 23juin: un couple élu dans deux communes différentes, à Poggiolo et à Soccia.

 

Une erreur est à relever dans l'article. Il est écrit: "les équipes municipales ont rajeuni et se sont féminisées". Le rajeunissement est flagrant dans les deux communes mais, si la féminisation est vraie pour Soccia, elle a connu un recul à Poggiolo. En ayant deux femmes sur onze conseillers contre cinq sur sept en 2014, le conseil municipal poggiolais est passé de 71,42% de femmes à 18,18% !

 

Voici l'article:

 

Le 15 mars dernier, Joséphine Pinelli-Ottavioli était élue conseillère municipale de son village de Soccia. Avant elle, sa mère, Marie-Thé, avait occupé les mêmes fonctions avec le maire précédent. Qui plus est, son conjoint, Angeot Pinelli, entame de son côté un deuxième mandat de conseiller municipal… dans l’équipe du village voisin de Poggiolo.

 

Agir en famille pour nos villages

 

Le fait n’est pas si rare dans des micro-régions où les liens se tissent facilement entre habitants de villages voisins et amis. « Mon père est de Soccia et ma mère d’Orto, rappelle Joséphine. Et les parents d’Angeot sont de Soccia et de Poggiolo. Le village où l’on réside ne fait pas oublier pour autant l’autre village de cœur. » Pour Joséphine, qui travaille à la Collectivité de Corse, il y avait depuis longtemps la volonté de s’impliquer dans sa commune, pour donner des idées et faire partie de la dynamique.

Si proches mais si différents

À Soccia comme à Poggiolo, les équipes municipales ont rajeuni et se sont féminisées. Pour Angeot, cela permet aux « anciens » de transmettre leur savoir-faire, et aux nouveaux d’amener des idées neuves. Quant à savoir si, dans le couple, il y a le risque de trahir des secrets ou d’avoir des positions antinomiques, voire conflictuelles, la question est balayée par Angeot : « Il n’y a pas de secret dans un conseil municipal censé être public. Et les deux villages, aussi proches soient-ils (à peine 2 km les séparent), présentent des problématiques totalement différentes. » Ainsi, Poggiolo s’avère être l’un des rares villages à ne disposer quasiment d’aucuns terrains communaux, et manque cruellement d’eau, alors que Soccia en regorge. « On va essayer de bricoler un accord avec Soccia pour récupérer l’eau qui se perd pour irriguer les jardins de Poggiolo, poursuit Angeot, mais cela se traitera directement de maire à maire. »

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25 avril 2020 6 25 /04 /avril /2020 18:00

 

Malgré la célébrité de l'abbé CIRCINELLU et de son neveu Martino LECA (dont il a été question dans l'article précédent), la résistance à l'occupation française à Sorru in sù ne fut pas uniquement guagnaise.

 

Un Poggiolais est cité dans "1769-1789, vingt ans de résistance corse", le livre écrit par Jean-Pierre POLI (éditions Alain Piazzola, 2019).

 

Il s'appelait Anton Matteo CAMILLI.

 

Il faisait partie du groupe dirigé par Francesco FIORE, originaire de Tavera (près de Bocognano). Ces maquisards écumaient les abords d'Ajaccio et le Cruzzini. Traqués par les troupes royales, ils tentèrent de s'embarquer pour la Sardaigne en novembre 1774. Ayant échoué, ils finirent par se rendre.

 

FIORE et ses seize compagnons furent emprisonnés à Ajaccio le 5 décembre 1774 et transférés à Toulon le 2 mai 1775. Parmi eux, la liste officielle note la présence de "Anton Matteo CAMILLI, 30 ans, de Poggiolo de Guagno".

 

Qui était Anton Matteo CAMILLI?

 

Dénombrement de 1770 à Poggiolo (cliquer sur l'image pour l'agrandir).

Dénombrement de 1770 à Poggiolo (cliquer sur l'image pour l'agrandir).

 

Il était mentionné sur la feuille du recensement de 1770 à Poggiolo comme faisant partie du feu numéro 27 avec son père Gioan Battista CAMILLI et sa mère Anna Maria DEMARTINI. Lui-même, qui avait alors 25 ans, était marié à une Giovanna dont le nom de famille est inconnu et ils avaient un enfant prénommé Giacomo qui serait né en 1764.

 

Xavier PAOLI, l'historien de Poggiolo, qui a étudié "L'Etat des âmes" tenu par le curé de 1730 (voir l'article "Histoire abrégée du village avant 1914"), ne cite pas de CAMILLI parmi les 81 habitants du village. Est-ce un oubli du document ou bien cette famille s'installa-t-elle entre 1730 et1770?

 

Il semble donc qu'Anton Matteo quitta sa famille pour suivre Francesco FIORE dans le maquis et en prison.

 

 

Grosse Tour (ou Tour Royale) de Toulon. Photo Wikipedia.

Grosse Tour (ou Tour Royale) de Toulon. Photo Wikipedia.

 

 

Après quatre ans de détention à Toulon, FIORE réussit une évasion spectaculaire racontée dans le livre de POLI:

"dans la nuit du 1er au 2 octobre 1779, en pratiquant un trou sous une fenêtre de la Grosse Tour, une vingtaine de détenus vont atteindre le donjon au milieu d'un orage épouvantable, ils se saisissent de la sentinelle, placent une corde qu'ils avaient confectionnée en secret et descendent sur le rivage situé à plus de soixante pieds. Deux sont arrêtés, un blessé décède, mais le reste parvient à s'enfuir."

 

Mais Anton Matteo n'était pas dans le groupe des dix-huit évadés.

 

Avait-il été libéré auparavant ou resta-t-il en prison? Ce qui est certain, c'est que, en 1781, il ne faisait pas partie des trois résistants corses encore enfermés à Toulon.

 

Il est certain également qu'il ne décéda qu'après 1813 à Poggiolo, comme le montre sa fiche biographique établie par Pierre LECCIA sur le site GENEANET.

 

Son fils Giacomo fut membre du conseil municipal de Poggiolo en 1803.

 

Nous espérons que, parmi les lecteurs du blog et les descendants d'Anton Matteo CAMILLI, il s'en trouvera qui pourraient fournir des renseignements supplémentaires sur ce discret résistant poggiolais.

 

(à suivre)

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Présentation

  • : Le blog des Poggiolais
  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
  • Contact

Qu'est-ce que ce blog?

Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité.
POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO.
Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images.
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