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10 août 2019 6 10 /08 /août /2019 18:00

La mort de Jean-Mathieu MICHEL, maire de Signes dans le Var, a causé une émotion considérable. Il a été renversé par une camionnette dont le conducteur avait été surpris en train de déposer des décombres dans un lieu non autorisé.

Le travail d'un maire est exigeant, prenant et finalement dangereux, s'il veut accomplir réellement ce qui est nécessaire pour le bien de sa commune.

 

Photo AFP/Gérard Julien

Photo AFP/Gérard Julien

Poggiolo a connu des interruptions de mandats de maire pour cause de décès, mais de façon moins dramatique. Deux cas se sont produits.

 

De nombreux Poggiolais se souviennent encore de Martin PAOLI qui, conseiller général du canton de Soccia depuis 1945, fut élu maire de Poggiolo en 1959. Il s'éteignit brutalement en mai 1968.

 

 

Beaucoup moins connu est le cas de Jean-Martin CECCALDI qui mourut en 1918.

 

Jean-Martin était le troisième des quatre fils de Jean-Noël CECCALDI et de son épouse Toussainte PAOLI. Il naquit à Poggiolo le 27 avril 1883.

 

Comme de nombreux autres Poggiolais, il s'établit en Tunisie. Se destinant à l'enseignement, il était élève-maître au moment du conseil de révision. D'après le registre des matricules militaires, il mesurait alors 1,64 mètre, avait cheveux, sourcils et yeux châtain foncé, un nez long et un menton court dans un visage ovale.

 

Il existe un portrait de lui sous la forme d'une peinture réalisée à partir d'une photo dans un cadre de verdure. Ses frères ont été représentés avec la même technique. 

 

Jean-Martin Ceccaldi (photos Jeanne Grimaldi).
Jean-Martin Ceccaldi (photos Jeanne Grimaldi).

Jean-Martin Ceccaldi (photos Jeanne Grimaldi).

 

Il fit son service militaire à partir d'octobre 1904 dans la 25e section de commis et ouvriers d'administration. Au bout d'un an, le 16 octobre 1905, il fut mis en disponibilité, certainement pour raison médicale.

 

Il commença une carrière d'instituteur à Tunis. 

 

Il se présenta aux élections municipales des 5 et 12 mai 1912 et devint maire de Poggiolo, succédant à Pascal Antoine MARTINI. Il n'avait que 29 ans.

 

Quant éclata la guerre mondiale, Jean-Martin fut rappelé par l'armée mais immédiatement réformé le 15 août 1914 par la commission spéciale d'Ajaccio pour "bacillose pulmonaire", c'est-à-dire pour tuberculose.

 

Cette décision fut confirmée par le conseil de révision de l'année suivante.

 

Son métier d'enseignant ne lui permettant pas d'être présent dans la commune en-dehors des vacances scolaires, la plupart des actes d'état-civil des deux premières années de son mandat était dressée et signée par son premier adjoint, Philippe FRANCESCHETTI (1857-1921), officier retraité.

 

Philippe était le père de Jean-Antoine et, donc, l'aïeul des FRANCESCHETTI actuels.

Philippe Franceschetti

Philippe Franceschetti

 

Jean-Martin et Philippe eurent la pénible tâche d'enregistrer les décès des trente militaires  poggiolais qui moururent pendant la première guerre mondiale.

 

Jean-Martin ne vit pas la fin du conflit car il décéda le 28 avril 1918 "d'une longue et douloureuse maladie", ainsi que l'écrivit le quotidien "L'Œuvre" du 6 mai 1918. Il venait d'avoir 35 ans.

Site RétroNews.

Site RétroNews.

 

Après les élections du 30 novembre et du 7 décembre 1919, le frère de Jean-Martin, Jean-François CECCALDI devint maire de Poggiolo dès le 8 décembre. Il le resta jusqu'en 1959 (avec une interruption en 1941-1943).

Sa carrière a été évoquée dans l'article "Poggiolais sous l'uniforme".

 

Jean-François Ceccaldi (photo Nicolas Martini).

Jean-François Ceccaldi (photo Nicolas Martini).

 

Jean-Martin CECCALDI avait épousé Jeanne PAOLI, née à Coggia mais d'une famille d'Orto. Ils eurent un fils, Antoine, en 1912, qui lui aussi fut instituteur. Il disparut dans l'accident de la Caravelle Ajaccio-Nice en 1968 (voir l'article "Jeanne et Valère parlent de la Caravelle").

 

Le souvenir de Jean-Martin subsiste d'une certaine manière avec les prénoms des deux filles d'Antoine: Jeanne (qui a aussi le prénom de sa grand-mère) et Martine.

 

En dehors des CECCALDI et des GRIMALDI, qui se souvient encore de ce jeune maire mort dans l'exercice de ses fonctions?

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5 juillet 2019 5 05 /07 /juillet /2019 17:14

Nous publions avec retard l'avis de décès publié dans "Corse-Matin" du jeudi 4 juillet.

Deuil dans la famille Demartini

Toutes nos condoléances à François Louis Demartini, qui fut premier adjoint du maire de Poggiolo Bernard Paoli entre 1968 et 1989, ainsi qu'à toute sa famille.

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1 juillet 2019 1 01 /07 /juillet /2019 17:57

Toutes nos condoléances aux familles dans la peine.

 

 

Obsèques à Guagno et à Guagno-les-Bains
Obsèques à Guagno et à Guagno-les-Bains
Obsèques à Guagno et à Guagno-les-Bains
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29 juin 2019 6 29 /06 /juin /2019 18:00

Le jour où un étudiant devient médecin est une date particulièrement importante. 

 

Sophie DESNAULT se souviendra de ce jeudi 27 juin 2019, où elle a soutenu sa thèse à la Faculté de Médecine de Marseille.

 

Face à quatre universitaires en toge et hermine, elle a présenté son étude sur "Les actes échographiques réalisés en France par les médecins généralistes".

 

Parmi les nombreuses statistiques collationnées, synthétisées et commentées, on retiendra que, par habitant, les échographies les plus nombreuses sont pratiquées en Corrèze et dans les Hautes-Alpes.

 

Sophie débattant avec le jury.  ©Michel Franceschetti

Sophie débattant avec le jury. ©Michel Franceschetti

 

 

Le sérieux de ce travail a été récompensé par la mention très honorable avec félicitations du jury et la présentation au prix de la thèse.

 

En effet, chaque année, dans le but de récompenser l'excellence des travaux de recherche réalisés, Aix-Marseille Université décerne un prix pour les thèses les plus exemplaires soutenues par ses doctorants.

 

Le résultat a été accueilli avec enthousiasme par les amis de Sophie, sa famille, et particulièrement Jean-François FRANCESCHETTI et leur fille Carla.

 

Jean-François Franceschetti, Carla et Sophie.  ©Michel Franceschetti

Jean-François Franceschetti, Carla et Sophie. ©Michel Franceschetti

 

Ayant prononcé le serment d'Hippocrate, c'est donc en qualité de médecin à part entière que Sophie a rejoint le centre médical de Cargèse. Elle exercera également à Vico et Sagone.

 

Sa présence et sa qualification sont un élément majeur dans la lutte contre la désertification médicale de notre partie de la Corse. 

 

 

 

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Rappel: Un article du 29 mai dernier a évoqué la discussion sur la désertification médicale entre Sophie et la ministre de la Santé en visite à Cargèse.

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26 mai 2019 7 26 /05 /mai /2019 09:59

BONA FESTA A TUTT'E MAMME.

dessin extrait du blog http://elsa-saone.over-blog.com

dessin extrait du blog http://elsa-saone.over-blog.com

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24 mai 2019 5 24 /05 /mai /2019 18:00

Carlo Francesco Pasquale PINELLI, le filleul de Pascal PAOLI, vécut à Poggiolo. En 1803, quand son père Gioan Natale décéda, il avait huit ans.

 

Il devint ensuite greffier de justice de paix du canton de Soccia, peut-être avec l’aide de son grand-oncle Gian Antonio. Le représentant du Père de la Patrie lors du baptême était devenu un personnage important: dernier vicaire général du diocèse de Sagone, secrétaire général de la préfecture sous Napoléon Ier, il fut nommé sous la Restauration conseiller général du canton de Soccia.

 

Il n’est pas interdit de penser qu’il ait permis à Carlo Francesco Pasquale de devenir maire de Poggiolo en été 1821 (à 26 ans!). A cette époque, les maires des petites communes n’étaient pas élus mais désignés par le préfet, donc avec l’accord du gouvernement.

 

«L’homme le plus cultivé de Corse» servit l’administration, favorisant la diffusion de la langue française dans la presse et les écoles corses.

 

Le filleul de PAOLI fit de même dans son domaine. A partir de 1824, tous ses actes d’état-civil furent rédigés en français. Par contre, dans les documents où il fut remplacé par son adjoint Antoine François PINELLI, le texte était entièrement en italien.

Rappelons que l'obligation de rédiger les actes d'état-civil dans la seule langue française date de 1852.

 

La signature de Carlo Francesco Pasquale est facile à trouver car elle s’accompagnait d’un dessin original.

Signature de Carlo Francesco Pasquale Pinelli.

Signature de Carlo Francesco Pasquale Pinelli.

En réalité, pas tout à fait original car le maire de Guagno, Francesco LECA, utilisait un dessin du même genre à la même époque.

Le filleul poggiolais de Pascal Paoli. 3/3: le maire de la francisation

 

Le maire de Poggiolo n’utilisait chaque fois que son premier prénom sous la forme française de Charles, oubliant complètement Francesco et surtout Pasquale. Très souvent, il écrivait simplement: «Pinelli maire».

 

Sa fonction l’entraîna à enregistrer le décès de sa mère Maria, morte le 27 avril 1841, et auparavant, celui de son grand-oncle Gian Antonio PINELLI, rappelé à Dieu le 26 décembre 1832 en la maison familiale des PINELLI.

 

La maison familiale des Pinelli.

La maison familiale des Pinelli.

Dans ce dernier document, le défunt est prénommé à la française «Jean Antoine» et ses titres sont détaillés:

 

«Curé de première classe de la Paroisse de Soccia, Docteur en utroque Jure en Théologie et Philosophie et ex-Secrétaire Général de la Préfecture de Corse».

 

Cliquer sur le document pour le lire plus facilement.

Cliquer sur le document pour le lire plus facilement.

 

 

L’expression latine «utroque Jure», qui est soulignée, signifie que "Jean Antoine" était diplômé à la fois en droit canon et en droit civil.

 

Maintenu à la tête de la municipalité poggiolaise sous la Monarchie de Juillet, Charles signa son dernier acte d’état-civil le 2 juillet 1847. Il décéda le 14 avril 1849 à l’âge de 54 ans. Il ne s’était pas marié et n’avait pas d’enfant.

 

 

 

Paradoxalement, le filleul de Pascal PAOLI fut un acteur docile de la francisation à Poggiolo.

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17 mai 2019 5 17 /05 /mai /2019 17:58
Le filleul poggiolais de Pascal Paoli. 2/3: le mandataire di u Babbu

 

Il est bon de s’interroger sur l’identité de l’homme qui représenta Pascal Paoli au baptême de Carlo Francesco Pasquale PINELLI le 30 septembre 1795 à Poggiolo.

 

Le parrain étant absent, la procuration («mandato di precara») avait été attribuée «nella persona del Signor Dottor Giovantonio pinelli».

 

Il est facile de reconnaître sous ces mots Gian Antonio PINELLI, surnommé «l’homme le plus cultivé de Corse».

 

Né le 6 septembre 1760, Gian Antonio était le grand-oncle du jeune enfant baptisé en 1795 car il était le frère de son grand-père Anton Francesco. Dans le document, il est qualifié de «Signor Dottor» car, entré dans les ordres, il devint docteur en théologie (1785) et en droit (1789).

 

Au début de la Révolution, il fut élu à l’assemblée départementale puis à la consulte de 1794 qui désigna le roi d’Angleterre comme roi de Corse.

 

D’après la notice d’Eugène GHERARDI parue dans le «Dictionnaire historique de la Corse» (sous la direction d’Antoine-Laurent SERPENTINI, éditions Albiana, 2006), Gian Antonio serait allé habiter Florence pendant la période du royaume anglo-corse. Il était pourtant bien présent au baptême de son petit-neveu le 30 septembre 1795.

 

Etait-il en vacances? Etait-il venu spécialement pour représenter Pascal PAOLI à cette cérémonie?

 

Toujours est-il qu’il fut bien «procuratore» du Père de la Patrie. La «madrina», la marraine, était Angela Francesca PINELLI qui ne signa pas l’acte de baptême car «dichiara di non sapere scrivere».

 

La signature du diplômé Gian Antonio PINELLI est bien visible en bas du document, ainsi que celle du curé Giovanni BONIFACY qui s'opposa à l'administration française pour conserver le titre de "piévane" à l'église St Siméon. Il a été question de lui dans l’article "Les origines et l'organisation religieuse de la pieve".

 

 

 

Signatures de Gian Antonio Pinelli et du curé Bonifacy.

Signatures de Gian Antonio Pinelli et du curé Bonifacy.

 

La vie très remplie de «L’homme le plus cultivé de Corse» a fait l’objet d’une série de trois articles sur ce blog.

 

(à suivre)

 

 

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14 mai 2019 2 14 /05 /mai /2019 18:00

Au moment où l'on célèbre les 250 ans de la bataille de Ponte Novu qui marqua la fin de l'indépendance corse, on peut se rappeler que Poggiolo et les villages voisins des Deux Sorru ont soutenu Pascal Paoli contre les Génois puis contre les troupes françaises.

 

Ce soutien s’est parfois montré de façon originale comme le montre le document suivant, remarqué par Xavier PAOLI, l'historien poggiolais.

Le document peut être agrandi en cliquant dessus.

Le document peut être agrandi en cliquant dessus.

 

Il s’agit d’un acte de baptême établi le 30 septembre 1795. Le nouveau chrétien était un membre de la famille PINELLI, fils de Gioan Natale et de son épouse Maria LECA, auquel on donna les prénoms de «Carlo francesco Pasquale».

 

Le dernier prénom est aussi celui du parrain que le document appelle «Sua Xccelonza il Signore Generale Pasquale de Paoli», formule écrite avec des lettres plus grosses que les autres et avec de grandes boucles.

 

Le document peut être agrandi en cliquant dessus.

Le document peut être agrandi en cliquant dessus.

 

 

Le doute n’est pas permis: ce personnage est bien Pascal PAOLI, u «Babbu di a Patria», le Père de la Patrie corse.

 

 

Le choix de ce parrain n’était pas innocent. Les parents avaient voulu montrer leur attachement à celui qui avait permis l’indépendance de la Corse avant son rattachement au royaume de France en 1768. D’autres familles insulaires firent le même choix pour le baptême de leurs enfants. Jean-Laurent ARRIGHI a compté trois cas similaires chez des notables de Vico, entre 1756 et 1764, pendant la période de l’indépendance («Vico Sagone, Regards sur une terre et des hommes», ouvrage collectif, ed. Piazzola, 2016, pages 81 et 82).

 

A Poggiolo, le cas n'est pas le même car en septembre 1795 le contexte était totalement différent. Depuis juin 1794, sous l’influence de Pascal PAOLI, la rupture avec la France révolutionnaire avait été votée par la Consulte de Corte et le royaume anglo-corse avait été institué.

 

 

Pasquale Paoli par W. Beckey

Pasquale Paoli par W. Beckey

 

Le baptême eut lieu en septembre à Poggiolo alors que d’importantes révoltes rurales s’étaient déclenchées dans le Vicolais en juin, par opposition à la politique fiscale mise en place par Charles André POZZO di BORGO, président du Conseil d’Etat sous l’autorité du vice-roi britannique sir Gilbert ELLIOT. Les familles aisées soutenaient ce mouvement par crainte de la révocation de la nationalisation des terres d’Eglise. L’agitation se répandit rapidement dans la partie occidentale de l’île.

 

D’après Antoine CASANOVA et Ange ROVERE («La Révolution française en Corse», Payot, 1989, page 258), «Paoli manifeste sa sympathie pour le mouvement populaire» mais s’inquiète de son ampleur, déclarant que «li popoli del delà da Monti sono piu furiosi che da questa parte».

 

Faudrait-il donc interpréter le baptême poggiolais comme un acte éminemment politique? Serait-il une manifestation d’attachement au Père de la Patrie et de méfiance envers le gouvernement anglo-corse?

 

La date est curieuse. Carlo Francesco Pasquale fut baptisé  le 30 septembre 1795 alors qu’il était né le 11 janvier 1794. Il avait donc 1 an et 8 mois, ce qui est inhabituellement tardif pour l’époque.

 

L’absence du parrain à Poggiolo n’a rien d’étonnant. Pascal PAOLI n’était pas venu non plus aux baptêmes vicolais mentionnés ci-dessus.  Il était remplacé par un mandataire.

 

Au moment de celui de Poggiolo, il n’était d’ailleurs pas libre de ses mouvements. A Bastia, où il se trouvait alors, il était sous la surveillance constante des Anglais. Le 14 octobre, le vieux chef corse s’embarqua à Saint-Florent pour son exil en Angleterre où il finit sa vie.

 

Deux semaines plus tôt, son filleul avait reçu la «ceremonie battesemale al sacro fonte di questa parochia», c’est-à-dire sur les fonts baptismaux de l’église Saint Siméon.

 

 

Fonts baptismaux (classés aux Monuments historiques) de St Siméon à Poggiolo.

Fonts baptismaux (classés aux Monuments historiques) de St Siméon à Poggiolo.

D'autres éléments curieux concernent ce baptême. Ils seront présentés dans le prochain article.

 

(à suivre)

 

PS: Merci à Pierre LECCIA pour ses travaux généalogiques publiés sur le site GENEANET.

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18 avril 2019 4 18 /04 /avril /2019 18:00

Jean-Martin DESANTI (voir l'article précédent) se maria deux fois: avec une Italienne et avec une Guagnaise.

 

L’ITALIENNE

La première fois, ce fut le 9 septembre 1878, à PÉRONNE, alors qu’il était en garnison à TOUL.

Il épousa Rose Catherine Aima BRANDIA, une Italienne, née à ROME en 1837 et habitant PÉRONNE où elle était ménagère. Ses parents à elle étant décédés, la seule contrainte fut de traduire en français ses actes d’état-civil.

Par contre, Jean-Martin dut obtenir l’autorisation de sa hiérarchie, en l’occurrence du général commandant le 6ème corps d’armée, et aussi de ses parents, âgés alors de 66 ans pour son père et de 64 ans pour sa mère. Il avait pourtant 32 ans!

Rose DESANTI née BRANDIA.

Rose DESANTI née BRANDIA.

 

L’acte de mariage de PÉRONNE nous apprend que les publications de projet de mariage se firent devant la porte des maisons communes de PÉRONNE et de POGGIOLO (les dimanches 11 et 18 août 1878 à midi, au village). Il n’y avait donc pas d’affichage public à cette époque.

Rose avait 41 ans lors du mariage, soit 9 de plus que son époux.

Ils n’eurent pas d’enfant et Rose, après avoir suivi son mari en Algérie, mourut le 26 février 1898 à POGGIOLO, un an après l’attribution de la Légion d’Honneur à Jean-Martin. Elle est enterrée dans le cimetière privé de J B DEMARTINI à POGGIOLO.

Pierre tombale de Rose.

Pierre tombale de Rose.

 

LA GUAGNAISE

Le veuvage de Jean-Martin fut très bref.

Dès le 12 juillet 1898, soit quatre mois et demi après le décès de Rose, il se remaria avec Marie Gaëtane CERATI, née en 1862 à GUAGNO où eut lieu la cérémonie. La décision avait été prise rapidement puisque l’acte de mariage indique que les publications avaient été faites à POGGIOLO et à GUAGNO les 26 juin et 3 juillet. Les parents de la mariée ne signèrent pas car ils ne savaient pas écrire.

 

Marie Gaëtane Cerati à la fin de sa vie.

Marie Gaëtane Cerati à la fin de sa vie.

 

Jean-Martin avait alors 52 ans et sa nouvelle épouse 35 (17 ans de moins!).

Elle lui donna les enfants qu’il attendait. Trois disparurent très vite: au bout de 9 jours, 43 jours et 16 mois. Mais l’aînée, née le 3 novembre 1900, vécut 94 ans et porta le prénom de Rose, en souvenir de la première femme de Jean-Martin.

 

Acte de naissance de Rose Desanti.
Acte de naissance de Rose Desanti.

Acte de naissance de Rose Desanti.

 

Pour couler une vie familiale agréable, Jean-Martin fit construire une belle maison sur son terrain de Vignarella.

La porte d’entrée est toujours surmontée par ses initiales (D JM) et par la date de construction (1899).

Cette maison atteint donc cette année l'âge de 120 ans!

Elle fait partie des "maisons de notables" présentées dans un article précédent.

Jean-Martin couche chez Leonore. 2/2 : LA VIE FAMILIALE

 

LES FRANCESCHETTI

Rose, plus souvent connue comme Rosine, se maria le 19 janvier 1922 avec Jean-Antoine FRANCESCHETTI, né en 1897, lui aussi fils d’une CERATI de GUAGNO, prénommée Judith.

Jean-Antoine était le neveu de Philippe CERATI, adjoint socialiste au maire de Marseille, dont la biographie a été publiée sur ce blog.

Philippe FRANCESCHETTI (1857-1921), le père de Jean-Antoine, avait lui aussi fait carrière dans l'armée. Voir l'article sur "Les prénoms préférés des familles".

 

Jean-Martin Desanti en 1921.

Jean-Martin Desanti en 1921.

De gauche à droite: Marie Gaëtane (se protégeant la figure avec la main), Rose, Jean Martin Desanti et Jean-Antoine Franceschetti.

De gauche à droite: Marie Gaëtane (se protégeant la figure avec la main), Rose, Jean Martin Desanti et Jean-Antoine Franceschetti.

 

Jean-Martin rendit son dernier soupir peu après, le 13 mars 1922, à l’âge de 75 ans.

Le chevalier de la Légion d’Honneur repose maintenant dans le cimetière privé de J B DEMARTINI à POGGIOLO, juste à côté de la tombe de Rose, son premier amour.

Jean-Martin couche chez Leonore. 2/2 : LA VIE FAMILIALE

Il ne connut donc pas ses deux petits-fils Philippe (prénom traditionnel chez les FRANCESCHETTI) né la même année 1922 à Poggiolo et Jean-Martin (comme son grand-père) né en 1925 à Marseille.

Quant à Marie Gaëtane, elle survécut vingt-trois ans à son mari Jean-Martin. Décédée le 21 mars 1945, elle fut enterrée dans le cimetière communal, aucune place n’étant alors disponible dans le cimetière privé.

 

Rosine et Jean-Martin DESANTI ont eu 23 descendants actuellement vivants:

- 14 FRANCESCHETTI (le plus jeune est César, né le 21 octobre 2017, et le plus âgé Michel, né le 2 novembre 1949)

- 3 CALDERONI

- 3 ALESSANDRI

- 2 CAO

- 1 ATLAN

 

 

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15 avril 2019 1 15 /04 /avril /2019 18:00

Léonore est très séduisante et ses charmes sont recherchés par de nombreux Français qui voudraient être couchés sur sa liste.

Léonore est surtout bien connue des historiens et des généalogistes car ce nom est celui de la base de données des dossiers des personnes nommées ou promues dans l’Ordre de la Légion d’Honneur depuis 1802 et décédées avant 1977.

 

Grâce à Léonore, nous pouvons savoir que, dans ce cadre chronologique bien déterminé, 11 enfants de Poggiolo ont reçu la plus prestigieuse décoration française :

3 CECCALDI,

2 DESANTI,

2 FRANCESCHETTI,

1 LOVICHI,

1 PAOLI,

2 PINELLI.

 

Dans les villages voisins, les scores de médaillés s’établissent ainsi :

15 pour GUAGNO,

35 pour LETIA,

8 pour MURZO,

13 pour ORTO,

25 pour SOCCIA,

41 pour VICO.

 

Le premier Poggiolais médaillé fut Jean-Baptiste FRANCESCHETTI, par décret du 30 décembre 1895, un an exactement avant que Jean-Martin DESANTI soit promu chevalier de l’ordre, alors que ce dernier avait un âge supérieur de deux ans au premier.

Voir la carrière de Jean-Baptiste FRANCESCHETTI en cliquant ICI.

Examinons celle de Jean-Martin DESANTI.

 

 

QUI ÉTAIT JEAN-MARTIN ?

Jean-Martin DESANTI naquit à POGGIOLO le 31 mai 1846, de François Antoine DESANTI et de son épouse Julie CARLI.

 

Acte de naissance de Jean Martin Desanti.
Acte de naissance de Jean Martin Desanti.

Acte de naissance de Jean Martin Desanti.

 

Il était le second d’une fratrie de six. Est-ce la raison de sa vocation militaire? A-t-il dû s’expatrier comme de nombreux jeunes Corses de l’époque, pour trouver de quoi vivre?

Toujours est-il qu’il s’engagea dans l’armée de Napoléon III le 19 mai 1865, à l’âge de 19 ans, et fut enrôlé au 46ème régiment de ligne.

 

Son aspect physique est connu grâce à son dossier de Légion d’Honneur et grâce à un portrait, peint entre 1885 et 1897, conservé par Bernard et Marie-Claude FRANCESCHETTI (et sur lequel Jean-Martin arbore la médaille militaire).

 

Il n’était pas grand: 1,56 mètre.

 

Cheveux, sourcils et yeux: châtain clair. Front ordinaire. Nez gros. Bouche moyenne. Menton rond. Visage rond.

Jean-Martin couche chez Leonore. 1/2 : LE SOLDAT

 

LA GUERRE DE 1870-1871

Au bout de deux ans, il devint caporal et accéda au rang de sergent en 1869. Il quitta l’armée le 19 mars 1870.

 

Mais il fut rappelé dès le 21 juillet car le gouvernement français venait de déclarer la guerre à la Prusse le 19. Il fut alors affecté au 117ème régiment de ligne puis au 120ème. Il participa aux opérations contre l'armée allemande jusqu’au 7 mars 1871, sans être blessé ni capturé, au contraire des deux autres futurs légionnaires de POGGIOLO: Jean-Baptiste FRANCESCHETTI et Jean-Baptiste PINELLI (voir l'article: 1870, la guerre oubliée).

 

La guerre s’achevait. Les préliminaires de paix avaient été signés le 26 février 1871, avant la signature du traité définitif à FRANCFORT le 10 mai.

 

Mais, entre-temps, à PARIS, les républicains s’étaient soulevés le 18 mars et avaient créé la Commune contre le gouvernement monarchiste issu des élections du 8 février. Jean-Martin DESANTI commença sa deuxième campagne militaire, du 18 mars au 7 juin, contre les Parisiens (campagne mise «pour mémoire» dans son dossier et ne comptant pas dans les 17 années de campagne de l’ensemble de sa carrière militaire car il s'agissait de combats contre des Français et non pas contre des étrangers).

 

 

DE LA LORRAINE À LA CORSE EN PASSANT PAR L'ALGÉRIE

Il resta ensuite dans l’armée où il devint portier-consigne de troisième classe en 1878, de deuxième classe en 1882 et de première classe en 1884. Cet emploi, institué en 1811 par Napoléon Ier, était donné dans les places militaires «à des sous-officiers qui, ayant au moins seize ans de services accomplis, auront été reconnus capables, par les inspecteurs généraux, de rédiger un rapport » (texte de l’ordonnance de 1829).

Etre portier-consigne témoignait donc d’un certain niveau d’instruction.

 

Il fut affecté à TOUL, près de la nouvelle frontière avec l’Empire allemand.

 

En 1880, il rejoignit l'ALGÉRIE, d’abord à TIARET, puis à FORT-NATIONAL et à TIZI-OUZOU. Ces zones agitées furent le lieu de sa troisième campagne qui dura 16 ans. Son attitude lui valut d’être décoré de la médaille militaire par décret du 28 décembre 1885.

 

Il retrouva la Corse en mai 1895, à CALVI où il termina sa carrière.

 

Il était dans cette dernière garnison, à l’état-major du Génie, quand le décret du 29 décembre 1896 lui attribua le titre de chevalier de la Légion d’Honneur. Il reçut la décoration devant les troupes le 9 janvier 1897 à CALVI.

 

Il avait 51 ans et, arrivé au terme d’une carrière militaire bien remplie, il partit prendre sa retraite à POGGIOLO.

 

(à suivre)

 

 

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P.S.: La Légion d’Honneur marque le parcours suivi par Jean-Martin au service de l’armée et les efforts qu’il a fournis pour la France.

Cette distinction est un signe de la valeur des Poggiolais, comme l’ont montré aussi les dix autres décorés.

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Présentation

  • : Le blog des Poggiolais
  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
  • Contact

Qu'est-ce que ce blog?

Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité.
POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO.
Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images.
Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).

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Le calendrier poggiolais

 

 

 

Cours de langue corse:

le jeudi à la mairie de Soccia de 18h à 19h30 pour les adultes et de 19h30 à 20h pour les enfants.

 

Vacances scolaires d'été:

à partir du samedi 8 juillet

 

20ème édition du festival Sorru in Musica:

Du 21 au 30 juillet 2023.

La météo poggiolaise

Pour tout savoir sur le temps qu'il fait et qu'il va faire à Poggiolo, cliquez sur LE BULLETIN METEO

Un bulletin indispensable

  le bulletin des paroisses des Deux Sorru.

 

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