Comme la lecture peut être difficile sur cette image du journal, nous vous en offrons la transcription.
Le nombre, dit-on, porte bonheur. Cet été, le festival Sorru in Musica fêtera son treizième anniversaire. Une belle longévité pour un festival de musique classique, certes estival, mais bien loin des sentiers battus du littoral et des «hameaux» surpeuplés de la côte. Ce succès qui se renouvelle été après été, Bertrand CERVERA l’explique par une sorte de paradoxe: le professionnalisme des artistes, mêlé à la passion qui animerait des amateurs, au sens noble du terme.
«C’est comme une bande de copains qui jouent ensemble, en l’élargissant un peu», expose modestement le violoniste. Sauf que la «bande de copains» joue, la plupart du temps, sur les scènes les plus prestigieuses de la planète. On pourrait, dès lors, imaginer que le montant des cachets va se chercher du côté des astres. En fait, il n’en est rien. Si le budget du festival est conséquent, c’est «principalement en raison du coût du transport et des hébergements», assure Bertrand CERVERA qui déplore notamment le coût de l’aller-retour Paris-Ajaccio pendant la haute saison.
«Pour le reste, nos coûts sont plutôt modestes, nous avons une seule salariée à mi-temps, Marcelle PAOLI, tous les autres intervenants sont bénévoles», développe Bertrand CERVERA. Le bénévolat, la passion, l’entraide entre artistes. Notamment avec Robin RENUCCI. «Nous jouons mutuellement gratuitement l’un pour l’autre», explique Bertrand CERVERA.
Pour autant, Bertrand CERVERA ne s’interdit pas les demandes de subventions auprès des collectivités locales (mairies, CTC, conseil départemental) et reconnaît que les dossiers de Sorru in Musica sont généralement accueillis avec bienveillance. Avec une nuance cependant: les organisateurs se refusent à ne considérer que ce type de financement: «L’année dernière, nous avons eu la chance d’avoir également du mécénat d’entreprise avec Leclerc, cela nous a bien aidé», explique le musicien.
LA FORCE D’UNE RÉPUTATION
Si les demandes de subventions sont bien accueillies, si les entreprises commencent à s’impliquer, c’est aussi, qu’au fil du temps, le festival a acquis une réputation. Telle qu’au-delà des grands noms de la musique, un comédien comme Féodor ATKINE accepte immédiatement de venir y participer. «Si nous avions dû le payer au tarif qu’il est en droit d’exiger, nous n’aurions jamais pu le faire venir en Corse», insiste Bertrand CERVERA.
Mais, dans le monde du spectacle, tout le monde connaît désormais ce «petit» festival qui se promène entre scènes de plein air et nefs des églises villageoises. Tout le monde a entendu parler de ce rapport très simple, très direct avec un public chaleureux, y compris en dehors des concerts et des représentations. «Ce sont des moments de plaisir. Cela ne nous empêche pas de répéter de la même manière. Notre exigence est intacte. Nous ne sommes pas «en vacances». Mais c’est une sorte de privilège. D’habitude, nous ne voyons pas vraiment les gens, nous entrons et sortons par l’entrée des artistes. Là, nous les côtoyons vraiment et c’est très agréable», conclut Bertrand CERVERA. C’est sans doute cela la recette du succès. Beaucoup de professionnalisme, de passion… et de débrouille, alliés à une vraie simplicité.
I. L.
RAPPEL : en cette année 2016, le Festival Sorru in Musica se tiendra du lundi 18 jusqu’au mercredi 27 juillet 2016,