Bertrand CERVERA enfonce le clou: il vient de réaffirmer que le festival Sorru in Musica aura bien lieu cet été!
Il se conformera aux prescriptions sanitaires, ce qui entraînera une nouvelle formule et une nouvelle répartition des représentations. La programmation est en cours d'élaboration.
Fin juillet, la musique s'envolera dans nos montagnes.
Ci-dessous: l'entretien avec Pascale CHAUVEAU publiée dans "Corse-Matin" dimanche 14 juin.
Bertrand Cervera : « Le festival Sorru in Musica se tiendra coûte que coûte »
PROPOS RECUEILLIS PAR PASCALE CHAUVEAU
Alors que la liste des concerts, spectacles et festivals annulés en raison de la crise sanitaire continue de s’allonger, Bertrand Cervera, directeur artistique et initiateur du festival de musique classique Sorru in Musica, confirme que les concerts se tiendront bien du 20 au 30 juillet prochains.
Vous maintenez donc le festival ?
Oui. Sorru in Musica se tiendra coûte que coûte. Même si les contraintes sanitaires devaient nous obliger à donner quatre concerts par jour, avec seulement 10 personnes dans le public, au lieu d’un seul concert avec davantage de monde ! Il n’y a pas de raison de ne pas organiser le festival : les concerts sont gratuits, nous sommes aidés et subventionnés, il y a une vraie volonté politique d’éducation populaire. Et puis, un concert, c’est quelque chose de vivant, avec des vibrations ; la musique et la culture sont aussi importantes que les médicaments !
Pendant le confinement, vous avez d’ailleurs réalisé des concerts en live sur les réseaux sociaux…
Les gens avaient envie de ce lien. Tous les dimanches, à 17 h 30, nous donnions un concert live sur Facebook, et environ 1 500 personnes se connectaient instantanément pour y assister. Nous sommes tous musiciens dans la famille, et un petit orchestre a été constitué avec ma femme, mes deux filles et l’un de mes fils. On a donné huit concerts au cours de ces deux mois et nous avons comptabilisé un total de 370 000 vues. Sans compter que ces lives ont été rediffusés sur Via Stella, France Musique et France Inter. Dès la levée du confinement, François-Aimé Arrighi m’a également autorisé à donner un concert à l’Ehpad de Vico, dont il est le directeur. C’était important de ramener un peu de vie dans un lieu particulièrement coupé du monde.
Les traditionnelles master-classes du festival pourront-elles avoir lieu ?
Au vu de toutes les informations collectées, notamment auprès du couvent de Vico, qui accueille les élèves de l’académie, et de la Jeunesse et des Sports, qui nous a fourni le nouveau protocole sanitaire pour la prise en charge de groupes de mineurs, toutes les conditions peuvent être réunies pour que ces master-classes aient bien lieu. D’autant que, pour avoir beaucoup joué cet hiver dans les écoles, notamment en Haute-Corse, j’ai constaté qu’il y avait de plus en plus de demandes de gens d’ici.
Néanmoins, pour l’heure, vous ne donnez pas encore le détail de la programmation…
À ce jour, il faut quasiment reprendre tout le travail d’organisation à zéro et recontacter chaque maire, de chaque village, pour savoir qui souhaite nous accueillir, si cela se fera dans les églises ou en extérieur, et dans quelles conditions. La troupe ira où le vent nous amènera, et ce sera peut-être le festival le plus génial. De ce fait, la plaquette qui fait office de programme n’est pas encore réalisée, mais nous la ferons quand même, en y mettant gratuitement tous les annonceurs des années précédentes. Ce sera une façon de rendre ce qui a été donné. Par ailleurs, il est prévu que les musiciens arrivent cinq jours avant le début du festival, pour que l’on enregistre des modules qui seront diffusés sur une chaîne YouTube. Cela permettra à ceux qui ne pourront, ou ne voudront pas se déplacer, d’assister quand même aux concerts, puisqu’ils seront postés dès le lendemain. C’est vrai que cela va nous donner plus de travail, et entraînera un surcoût lié à la captation, au mixage, aux prises de son… Mais cela montre aussi que Sorru in Musica se veut novateur tout en gardant l’esprit du départ.