Il faut lire "La Croix" pour entendre parler de Vico et la confrérie du Père Albini.
Dans son édition de samedi 5 mai 2012, le quotidien catholique publie un dossier sur les confréries corses.
En pleine renaissance depuis une trentaine d’années, les 62 confréries corses actuelles (qui regroupent plus
de 3 000 membres, soit 1 % de la population insulaire) sont presque toutes masculines – onze sont mixtes et une est exclusivement féminine.
L'article insiste sur le fait que les confréries ne font pas que participer aux processions:
- "Être confrère, c’est se préoccuper des pauvres et de la paroisse"
- "Autre spécificité traditionnelle des confréries corses : le chant sacré. Rien d’étonnant donc à ce que, depuis une trentaine d’années, polyphonies
corses et mouvement confraternel aient connu un même regain, dans un souci commun de défense identitaire.""
- Elles ont aussi "Une mission d’évangélisation"".
La "Cunfraternita di u Padre Albini" est citée car elle est une des rares à avoir eu le souci de la formation de ses membres:
"Parmi les 62 confréries, deux seulement ont envoyé quelques membres à l’École diocésaine de formation aux ministères et charges ecclésiales créée par le
diocèse en 2005 : Notre-Dame de la Miséricorde à Ajaccio et la confrérie mixte « Cunfraternita di u Padre Albini », à Vico.
« Certains des jeunes qui arrivent chez nous n’ont aucune formation chrétienne », constate le diacre permanent François-Aimé
Arrighi, 44 ans, infirmier libéral dans le secteur rural de Vico et cofondateur, en 1996, de cette « Cunfraternita di u Padre Albini » – du nom d’un Oblat
de Marie immaculée (omi) mort à Vico en 1839 et reconnu vénérable en 1968."
Autre particularité vicolaise: son souci du "vivre ensemble":
Cette confrérie de Vico, qui compte une quarantaine de membres – 25 hommes et 15 femmes, âgés de 30 à 90 ans et portant un habit noir à croix dorée –
a été à l’origine d’un « Appel pour une culture de la vie », signé par les 21 confréries du Pumonte (Corse-du-Sud) en 2010.
« Nous voulions réagir après l’assassinat d’un étudiant de Corte lors d’une bagarre en février 2009 et dire aux jeunes que le mythe des armes et de la
violence est une image faussée de l’identité et de la culture corses », explique François-Aimé Arrighi, en soulignant que beaucoup d’autres confréries se sont investies depuis dans une
réflexion pour sortir de la violence.
Déjà la « charte des confréries du Pumonte » (lire extraits ci-dessus), adoptée en 2007, rappelait avec vigueur qu’« être confrère, c’est
respecter le droit à la vie, œuvrer à plus de justice sociale et être soucieux du vivre- ensemble ». Or en demandant leur intégration en confréries, certains espèrent accéder à des
réseaux de pouvoir et d’influence.
« Un peu comme dans une franc-maçonnerie », sourit le prêtre togolais Chrétien Kpodzro, Fidei Donum en Corse depuis cinq ans et responsable du
secteur interparoissial de Borgo (Haute-Corse), qui voit là « une ambiguïté à éclaircir ». En imposant à toute nouvelle confrérie corse d’adhérer à cette charte de 2007,
Mgr Jean-Luc Brunin, ancien évêque d’Ajaccio, avait bien compris l’enjeu du renouvellement de ce mouvement confraternel.
CLAIRE LESEGRETAIN
envoyée spéciale à Ajaccio, Bastia et Sartène
Lien pour lire l'ensemble de l'article:
http://www.la-croix.com/Religion/Approfondir/Spiritualite/En-Corse-des-confreries-au-service-de-l-evangelisation-_EP_-2012-05-04-802469
Un autre article plus historique:
http://www.la-croix.com/Religion/Approfondir/Spiritualite/Les-confreries-une-realite-propre-au-sud-de-la-France-_EP_-2012-05-04-802470