Suite de la biographie de Gian Antonio PINELLI (première partie: cliquer ICI)
UNE RÉFÉRENCE DANS L'ENSEIGNEMENT
La notice d'Eugène GHERARDI, dans le "Dictionnaire historique de la Corse", avait indiqué que le prêtre poggiolais Gian Antonio PINELLI avait jugé plus prudent d'aller habiter Florence à l'époque des troubles du royaume anglo-corse entre 1794 et 1796.
C'est au cours de cette période d'exil toscan que Gian Antonio PINELLI rédige un
glossaire destiné à aider les lecteurs de l'Odyssée.
Gian Antonio PINELLI retourne en Corse en 1796 où il est promu par l'évêque
GUASCO à la charge de vicaire général du diocèse de Sagone; on le retrouve en 1805 prêtre à Piana.
Il doit s’agir de Matteu Francescu GUASCO, dernier évêque de Sagone de 1773 à 1801.
PINELLI entame par la suite une carrière dans l'enseignement. Bénéficiant de
l'amitié de Letizia Bonaparte et du cardinal Fesch, Pinelli est tour à tour directeur, en 1806, de l'école secondaire communale d'Ajaccio puis proviseur lorsque l'école devient collège en
1818.
La “Revue encyclopédique” de 1819 permet d'apprendre qu'il fut aussi “régent de rhétorique” et développa, lors de la rentrée des classes du 25 octobre 1818, devant toutes
les autorités religieuses, civiles et militaires de la Corse, “le plan d’enseignement prescrit pour ce collège, et la supériorité de la méthode d’enseignement actuelle”.
Il avait donc la haute main sur l'enseignement en même temps qu'il dirigeait l'administration de
l'île.
LE PILIER DE L'ADMINISTRATION NAPOLÉONIENNE
De 1810 à 1816, il est secrétaire général de la préfecture.
Il exerça d’abord la fonction de secrétaire général du département du Liamone puis de toute la Corse quand celle-ci fut réunie en un seul département en 1811.
Il assista donc Ghjacintu ARRIGHI de CASANOVA, préfet du Liamone depuis 1803 et ensuite de toute l’île. Le 15 mars 1814, le nouveau préfet fut Francescu Saveriu GIUBEGA, neveu de Lorenzo GIUBEGA, parrain de Napoléon BONAPARTE. Le 5 septembre, Louis XVIII nomma François Louis Joseph de BOURCIER de MONTUREUX. Le 6 avril 1815, avec le retour de l’empereur, GIUBEGA revint... jusqu’au 14 juillet où le roi, de nouveau sur le trône, désigna Louis COURBON de SAINT GENEST.
Pendant cette période troublée, PINELLI resta à son poste et assura la permanence de l’administration française. Il aurait été l'homme le plus puissant de Corse sans le général MORAND qui imposait un ordre despotique et qui lui l'humilia en 1810.
En 1810, il a l'honneur d'être choisi pour assister au mariage de Napoléon, mais
la délégation ne peut s'y rendre à cause de l'opposition du général Morand qui gouverne l'île.
Avec la réinstallation de la monarchie des lys en France, en 1815, la carrière de Gian Antonio PINELLI, tout entière placée sous la protection des Bonaparte, n'était-elle pas terminée?