L'assemblée générale statutaire de l'AACSIS (association artistique et culturelle de Sorru In Sù) s'est tenue Dimanche 9 janvier, salle de la bibliothèque.
Pierre GRIMALDI a été élu à l'unanimité trésorier en remplacement de Françoise MATTEI à qui l'assemblée souhaite un prompt
rétablissement.
Après le compte-rendu des activités 2010, de nombreuses décisions ont été prises pour le calendrier des manifestations
artistiques et culturelles 2011:
- salon de peinture les 6 et 7 août (vernissage le 5
août)
- marché de Noël le dimanche 4 décembre
- séances cinématographiques: une fois par trimestre (en
alternance à POGGIOLO, SOCCIA et ORTO), en liaison avec la FALEP et le Centre de CORTE. Lucie OTTAVI-OTTAVY s'occupera de la programmation).
Par ailleurs, l'association participera:
- à la réunion trimestrielle de l'ensemble des associations du canton le vendredi 28 janvier à la mairie de VICO
- à la soirée pulenta du comité des fêtes de POGGIOLO, salle polyvalente samedi 19 février
- au carnaval le samedi 5 mars à GUAGNO-LES-BAINS avec un
char
- à la fête des associations avec un stand le 1er mai à
SAGONE
Toutes ces dates sont rassemblées dans la partie "N'oubliez pas le calendrier" de ce blog (colonne de
droite) et resteront en place jusqu'à l'échéance de chaque événement.
A Guagno-les-Bains, la chapelle Saint Antoine, qui domine le village, n'est pas souvent ouverte. Mais
samedi 15 janvier, elle sera le lieu d'un office particulièrement important pour fêter le saint dont elle porte le nom. Il ne s'agit pas de Saint Antoine de Padoue dont la fête est en juin. Le
saint de Guagno-les-Bains est Saint Antoine le Grand, ermite d'Egypte. Deux articles de ce blog lui ont déjà été consacrés (cliquez sur les titres pour les lire):
Ce "saint au cochon" a eu une grande célébrité en Corse. A Guagno-les-Bains, il a eu un rôle indirectement
important.
A côté de la chapelle actuelle, existait un ermitage dont l'origine se perd dans la nuit des temps (et
dans l'insuffisance des archives). Longtemps, des ermites de l'ordre des Cordeliers y vécurent (chichement) de la perception de la moitié des récoltes de châtaignes recueillies sur les terrains
environnants. En échange, ils offraient l'abri et le couchage aux personnes venant prendre des bains aux sources voisines, jaillissant sur ce terrain (Caldane et Degli Occhi). La vertu des eaux
de Guagno était déjà attestée dans "L'Histoire de la Corse" d'Anton Pietro FILIPPINI, éditée en 1594.
Un ermite pensa qu'un tel bienfait devait profiter à un plus grand nombre.
Jean ROCCA (en fait, Jean de la ROCCA, déjà cité dans l'article sur "la battue de prêtres") décrit cette réalisation dans "Bains de Guagno",
brochure publiée à Ajaccio en 1851:
"Un Cordelier, nommé le Père Jean, conçut le louable projet d'y faire
construire un certain nombre de bassins.
Les Cordeliers ne sont pas riches, et la difficulté était de trouver de l'argent. (...)
Le bon père ne se décourage pas pour si peu, il tenait à ses bassins. Un beau jour, il se lève plus
matin qu'à l'ordinaire, met autour de ses reins sa ceinture de corde, prend à la main un bâton et le voilà en route...
Il s'en va quêter de porte en porte, de village en village, mesurant, portant ses demandes sur l'avoir
des personnes, et ne quittant jamais le seuil d'une maison les mains vides. Il amassa ainsi sou à sou, baioque à baioque (1), une somme assez ronde, et
l'employa à la construction de trois bassins: un pour les hommes, un pour les femmes et un autre pour les moines.
Ces bassins étaient en granit. Dans l'un pouvaient se baigner à la fois trois personnes, dans l'autre
huit, et dans le troisième treize. Ils furent construits de 1709 à 1711."
Grâce à Saint Antoine et surtout grâce à l'ermite de Saint Antoine, l'histoire de Guagno-les-Bains put
ainsi débuter.
--------------
(1) baioque: ancienne petite monnaie des Etats pontificaux.
C'est lundi matin 10 janvier 2011, à Marseille, que Madeleine a rendu le dernier soupir.
Avec 101 ans et demi, Marie-Madeleine POLI était la doyenne de Sorro in Sù. Guagno, son village natal, avait fêté son
centenaire dans l'été 2009. A cette occasion, le blog des Poggiolais avait publié un article dont la plus grande partie est recopiée ci-dessous, illustrée d'une image extraite du diaporama qui
fut alors composé par Marthe POLI.
Les obsèques auront lieu à l'église Saint Nicolas de Guagno vendredi 14 janvier à 15 heures.
Toutes nos condoléances à ses enfants et à toute sa famille.
"La fête qui a eu lieu à Guagno pour les 100 ans de Marie-Madeleine POLI amène deux remarques:
- Tout d'abord, Marie-Madeleine contribua à l'encadrement de l'empire colonial français, comme beaucoup d'autres Corses de l'époque chassés par la misère. Née à Guagno le 22 juin 1909, elle est
devenue institutrice et s'est mariée le 27 août 1929 à Sébastien POLI à Bizerte. Le couple et ses enfants,Angèle, Etienne, Santa et Marie-Flore,vécurent à Bizerte et Sfax jusqu'à l'indépendance de la Tunisie.
- Marie-Madeleine eut aussi un rôle dans l'histoire poggiolaise. L'article publié dans "Corse-Matin" le 14 juillet révèle que "de 1941 à 1944, c'est à Poggiolo qu'elle effectuera, avant
l'heure, ce qu'on découvre aujourd'hui: "le soutien scolaire". Nombre de Poggiolais ont bénéficié de ses conseils pédagogiques avisés, avec succès." L'école était alors à classe
unique et le dévouement de l'institutrice en poste ne suffisait pas toujours à aider chaque enfant."
Si des gendarmes et des voltigeurs corses tombèrent sous les balles de Théodore POLI (voir les articles précédents ICI et LÀ), les prêtres furent victimes d'une autre façon du "Roi de la Montagne".
PUNIR LES MAUVAIS BERGERS
Henri PIERHOMME (de son vrai nom PIERANGELI) rapporte que Théodore aurait expliqué le sens de sa stratégie en disant: "je vise certains prêtres qui sont de mauvais serviteurs de Dieu et qui, par leurs paroles impies, dressent leurs ouailles contre les "frères du malheur" que nous sommes. Ils prèchent la pauvreté et la bonté au nom de Jésus, qui était pauvre et bon, mais ils vivent dans l'abondance et accumulent les écus tout en attisant contre nous la fureur de nos ennemis. Il convient que nous punissions ces mauvais bergers et que nous prélevions sur eux le trésor de guerre qui nous permettra de défendre notre liberté et notre vie... Nous sommes avec Dieu contre ses méchants serviteurs!"
Il est piquant de se rappeler que, d'après la tradition, Théodore POLI descendrait de Lario POLI ou Hilaire (écrit aussi Hylaire), curé de GUAGNO, qui avait bénéficié de faveurs de la part de Théodore de NEUHOFF, roi de Corse en 1736. En souvenir, le curé aurait prénommé son fils (car de nombreux prêtres corses eurent des enfants jusqu'à la fin du XVIII° siècle) Théodore. Le prénom serait passé ensuite à son petit-fils qui fut le "roi de la montagne".
Théodore avait créé une véritable organisation de bandits, régie suivant ce que l'on appella les "Constitutions d'Aïtone". Afin d'alimenter le trésor de guerre, des groupes de 5 à 7 personnes armées se déplaçaient de village en village pour racketter certains habitants. Ces percepteurs opérèrent dans le SORRU, le SEVI, le CRUZZINI, le NIOLO et jusqu'en BALAGNE. Le 22 juillet 1822, loin de leur champ d'action habituel, Théodore et plusieurs complices assaillirent le curé de PIEDIGRIGGIO (près de PONTE LECCIA) dont la maison fut entièrement pillée.
LA LETTRE AU CURÉ DE POGGIOLO
Le plus souvent, le prêtre recevait une première injonction à payer. S'il ne s'exécutait pas, il en recevait parfois une seconde avant d'être agressé physiquement.
En avril 1823, Théodore et d'autres contumaces firent sommer les deux prêtres MASSIMI, desservants, l'un de POGGIOLO, l'autre d'ORTO, de leur fournir une somme de 300 francs. A l'époque, le prêtre de SOCCIA était le seul avec le titre de curé et il avait autorité sur les prêtres de Sorro in sù (POGGIOLO, GUAGNO et ORTO) et sur ceux du Cruzzini (AZZANA, PASTRICCIOLA, ROSAZIA, SALICE et SCANAFAGHIACCIA qui prendra le nom de REZZO en 1921) qui n'étaient que ses desservants. La somme demandée n'ayant pas été payée à la date déterminée, ces ecclésiastiques reçurent la lettre suivante :
« Aussitôt que vous recevrez la présente, nous vous ordonnons de venir avec celui qui vous la remettra, et d'apporter la somme de 600 livres, au lieu-dit la Serriciola, territoire d'ORTO. Nous vous prévenons que, si vous ne versez pas cette somme aujourd'hui, conformément à l'avis que nous vous avons déjà donné, votre vie enrépond ainsi que vos biens, les animaux comme les choses inanimées. Nous exterminerons tout sans aucun égard. Peine de mortpour quiconque ira chercher des subsistances pour les deux curés. Nous vous saluons, et vous tiendrons parole. Le temps expire aujourd'hui. »
On ignore quelle suite futdonnéeà ce texte mais la réputation de Théodore était telle que l'on s'exécutait par tous les moyens.
Ainsi, l'abbé LECA, desservant de PASTRICCIOLA, reçut le 7 février 1825 une lettre lui demandant 50 fr. L'ecclésiastique ne put rassembler que 10 fr qu'il remit à l'envoyé de Théodore. Il reçut bientôt un second message accompagné de telles menaces qu'il dut emprunter 10 fr et les envoya en renouvelant ses excuses. Cet effort ne l'empêcha pas d'être de nouveau rançonné le 10 novembre 1826 par Théodore et son frère qui, après l'avoir garrotté, dévalisèrent son logement.
LA LETTRE AU CURÉ DE GUAGNO
Théodore tenait une comptabilité rigoureuse des contributions qu'il recevait. Le plus souvent, ses envoyés gardaient le numéraire et lui remettaient les objets précieux qu'il écoulait ensuite. La lettre ci-contre, datée du 18 juillet 1823, est adressée au curé de GUAGNO LEMPERONI qui lui servait de boîte aux lettres. Parmi les informations de cette missive, on apprend que le curé principal SANTI a versé 100 scudi (monnaie italienne de faible valeur) au lieu de 100 francs et qu'Antonio PELLEGRINI n'a encore rien versé. Par contre, Antonio DALTORI, doyen de COGGIA-SAGONE, est en règle.
Cliquez sur les images de la lettre pour les lire en grand.
Mais les prêtres ne furent pas toujours résignés à être tondus.
LA RÉSISTANCE DES CURÉS
Henri PIERHOMME écrit avec amusement que la première réaction des prêtres fut "d'appeler sur Théodore les malédictions du ciel" mais que "cette méthode de défense s'était révélée inefficace". Une attitude plus active fut nécessaire.
Barthélémy GAFFORY, curé de CASTIFAO, ayant reçu un premier ordre pour payer la taxe, mobilisa ses paroissiens. Quand Théodore et cinq complices vinrent taper à sa porte, ils furent accueillis par une fusillade venant des fenêtres du presbytère. L'un d'eux fut blessé et la bande préféra déguerpir.
A CASTIGLIONE, l'abbé COLONNA utilisa la même tactique. Théodore reçut une balle dans l'épaule.
La résistance des curés, et l'écho qu'elle eut auprès des paroissiens, commença à marquer le début des difficultés du "Roi de la montagne".
Sa prestation de serment a eu lieu mercredi 5 janvier au Palais de Justice d'AIX-EN-PROVENCE.
Né en 1984 à MARSEILLE, Jean-François a fait ses études primaires à PORTO et secondaires à VICO puis à AJACCIO. Ses études de Droit eurent lieu à AIX-EN-PROVENCE et à l'ESSEC. Il travaille maintenant dans un grand cabinet d'avocats de MARSEILLE.
Une sympathique cérémonie a ensuite réuni les parents et amis qui avaient pu faire le déplacement.
Tous nos voeux de réussite dans cette nouvelle vie.
Sa naissance avait été annoncée dès le 8 décembre mais sa photo n'était pas encore parue dans ce blog. Voici donc le dernier venu dans une
famille poggiolaise: Louis CHABROLLE.
Il est le fils de Raphaël et Edith qui étaient bien présents à la dernière St Roch.
Et, pour bien montrer la nouvelle génération, voici,avec maintenant près de quatre mois,une nouvelle photo de
Gabriel FRANCESCHETTI dans les bras de son père Philippe.
Que, pour eux comme pour toutes les autres familles, l'année 2011 continue aussi bien qu'a fini l'année 2010 !
:
blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù).
Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité. POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici. Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO. Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images. Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).