Le journal "Corse-Matin" d'aujourd'hui, mardi 27 septembre, titre en première page sur "Ces vaches errantes muées en danger public".
Le thème de l'errance des animaux revient régulièrement mais, cette fois, le problème semble être devenu de plus en plus grave, surtout dans le canton des Deux-Sorru. Et il ne s'agit pas des plaintes d'estivants gênés pendant leur bref séjour au village.
Le thème avait déjà été évoqué (avec un certain recul historique) dans notre article du 10 mars 2010.
Le quotidien insulaire de ce jour donne l'exemple d'incidents qui se sont produits à LETIA et à PIETROSELLA (au sud d'Ajaccio). Nous reproduisons ici la partie de l'article évoquant LETIA. Il est à rapprocher du décès qui a eu lieu en juillet dernier (voir l'article en cliquant ici) et qui est évoqué de façon poignante dans le dernier numéro de INSEME (lire ici).
"Vaches divagantes: la série des accidents mène à la colère.
Dimanche à Letia Saint-Roch, une dame de 96 ans a été renversée
par un bovin sur le pas de sa porte.
Ces vaches-là n'appartiennent apparemment à personne. Elles errent sur les routes de l'île, promenant leur maigreur de départementale en nationale. S'aventurant au cœur des villages, y broutant les potagers et les plantes à fleurs. Causant de manière régulière des accidents de la circulation. Chargeant parfois aussi les promeneurs imprudents qui s'aventurent sur leur "territoire" lorsqu'elles sont accompagnées de veaux ou qu'un taureau s'est mêlé au troupeau. Aucun propriétaire ne les revendique jamais lorsqu'elles se font attraper. En deux jours, en Corse-du-Sud, elles ont été cause d'accidents qui auraient pu être fatals.
Dimanche matin, une dame de 96 ans ouvre sa porte d'entrée, à Letia Saint-Roch. Elle n'a pas fait un pas à l'extérieur qu'elle se trouve face à plusieurs vaches, est heurtée par l'une d'entre elles. Et chute lourdement. Son voisin, un médecin ajaccien qui passe le week-end au village, est attiré par le bruit. Il se précipite. Avec l'aide de l'infirmière qui arrive quelques minutes plus tard, il vient en aide à la nonagénaire. Choquée, souffrant de diverses contusions, la victime n'a, fort heureusement, rien de cassé. "A son âge, une fracture devient très grave", commente sa fille, Françoise Mercuri-Chiappini. "Physiquement, elle se remet, mais elle a été vraiment traumatisée", ajoute-t-elle. D'autant que cette mésaventure n'et pas la première. Deux semaines plus tôt, la retraitée avait vu le rideau de sa porte d'entrée au trois-quarts dévoré par des bovins errants.
"C'est bien simple, aujourd'hui, ce ne sont plus les animaux qui vivent dans des enclos, ce sont les gens qui s'enferment derrière des grillages et des portails", tempête Françoise Mercuri-Chiappini. Pour autant, elle ne jette pas la pierre à tous les éleveurs. "J'en connais qui sont très scrupuleux, très attentifs", assure-t-elle. Elle attend cependant que des mesures soient prises contre les autres.
"Je ne sais pas si ces bêtes viennent de Letia ou des communes voisines. Mais, pour ma part, c'est le dernier avertissement. Si le maire ou les propriétaires de ces animaux ne font pas le nécessaire, j'agirai...", assure-t-elle, déterminée.
Avant de terminer sur une note positive: "Je tiens à remercier le médecin et l'infirmière qui sont venus en aide à ma mère. S'ils n'avaient pas été là...", dit-elle en frémissant à l'idée que cet accident aurait pu se produire en pleine nuit".
Isabelle LUCCIONI