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19 mars 2011 6 19 /03 /mars /2011 13:55

La lutte entre François COTY et Jean-François GALLINI, par CHIAPPINI et CECCALDI interposés (voir l'article précédent), devait être tranchée le dimanche 11 septembre 1921 par les électeurs du canton de SOCCIA. Le verdict fut sans appel. 

Sur 801 inscrits, 452 électeurs allèrent voter. COTY fut élu sans difficulté par 282 voix contre 170 à  Jean-François CECCALDI, soit 62,38%:

- GUAGNO: 98 voix (64%) contre 55

- ORTO: 47 (87%) contre 7

- SOCCIA: 111 (74,5%) contre 38

Seul, POGGIOLO se singularisa en ne lui attribuant que 26 voix (30,23%) contre 70 au maire du village.

 

Dans le canton voisin de VICO:

Inscrits: 1.877 - Votants: 945 - Exprimés: 940 -

Le docteur CHIAPPINI l'emporta facilement avec 873 voix. GALLINI, non officiellement candidat, en eut 50.

Ces deux élections étaient bien liées et les deux vainqueurs assistèrent ensemble à la proclamation des résultats à VICO, puis à SOCCIA.

Eveil résultats

"L'EVEIL DE LA CORSE" du 13 septembre eut raison d'écrire que cette élection "avait pris les proportions d'une consultation législative". D'ailleurs, la fête qui suivit le démontra: elle fut organisée à SOCCIA mais aussi en dehors des deux cantons, dans les rues d'AJACCIO, le 13 septembre.


LA DÉROUTE IMPÉRIALE

Le quotidien "cotyste" revint plusieurs fois sur cette élection. Le 21 septembre, il publia un article se voulant humoristique intitulé "La déroute impériale" qui utilisait des références napoléoniennes et militaires:

"La bataille dirigée par l'Empereur du Sahel, en personne, a été acharnée, terrible, décisive. Les troupes de terre étaient au commandement direct de Sa Majesté; l'armée de mer obéissait à l'amiral Landry; le service général de santé était dirigé par M. le docteur Sari (...)

Prenant une résolution dont seuls sont capables les hommes de génie, Sa Majesté, si malade à Vico, trouve néanmoins assez d'énergie pour monter dans un tank et franchir le col de Sorro. Aussitôt arrivée sur les lieux, elle prend le commandement des troupes. Peine perdue! Guagno résiste, Orto est immuable et Soccia devient terrible. Seul au centre Poggiolo est conquis. Le quartier impérial y est transporté. C'est là qu'arrivent les nouvelles. (...)

Mais bientôt les illusions tombent. Le 10 septembre, au simple contact de son adversaire, l'Empereur, décontenancé, s'enfuit au Palais de Nesa."

Le reste est à l'avenant.

Eveil déroute impériale

 

UN MANDAT SÉNATORIAL ÉCOURTÉ

Jean-François GALLINI fut fortement marqué par cette défaite. Les articles de "L'Eveil de la Corse" font plusieurs fois allusion à sa santé chancelante. Il décéda finalement en Tunisie le 20 avril 1923.

François COTY se porta immédiatement candidat pour remplacer enfin son vieil ennemi au Sénat. Il y mit les moyens. La campagne lui coûta 1.800.000 Francs de l'époque.

Le scrutin se déroula le 8 juillet 1923 en Corse. François COTY fut proclamé vainqueur au premier tour de scrutin, par 397 voix contre 391 à Adolphe LANDRY, sur 788 romanetti1votants. Mais l'élection fut contestée par LANDRY qui reprochait à son concurrent:  

 - d'avoir fait annuler les suffrages de certains délégués sénatoriaux, parce que ceux-ci étaient inéligibles,

- des faits de corruption individuelle et de corruption collective,

- et enfin l'intervention, dans la campagne électorale, du contumace ROMANETTI. Nonce ROMANETTI (photo ci-contre), né à CALCATOGGIO, caché au maquis depuis 1914, prétendait contrôler toute la Cinarca, y compris la vie politique.

La discussion eut lieu à la séance du Sénat du 10 avril 1924, en l'absence de François COTY malade, et les opérations électorales furent annulées.

Le parfumeur ne se représenta pas, renonçant définitivement à la Haute Assemblée. Le 29 juin 1924, LANDRY put faire élire Joseph GIORDAN, archétype du système clanique de l'époque.


LA RECONNAISSANCE AJACCIENNE

COTY se contentera de financer le parti bonapartiste qui reprit la mairie d'Ajaccio aux républicains en 1925 et la garda aux élections de 1929.  En remerciement, Dominique PAOLI fit élire, à l'occasion d'une partielle, COTY conseiller municipal le 10 janvier 1931 (avec 2086 voix sur 2539) puis maire le 25.

Comme l'a écrit Ghislaine SICARD-PICCHIOTTINO, dans son livre "François Coty, un industriel corse sous la Troisième République", "François venait chercher en Corse l'estime et la reconnaissance de ceux qui l'avaient naguère rejeté". Il trouvait enfin cette consécration tant désirée.

coty-francois 3 1928

Il vint ceindre l'écharpe tricolore dans la cité impériale (sur la photo, il tient un cartable à la main) puis rentra à Paris... et ne remit plus jamais les pieds en Corse.

Ses dépenses politiques avaient été importantes. Il fut également ruiné par la crise économique de 1929 et par son difficile divorce. Comme l'analyse l'auteur déjà cité, "Il restera en Corse un grand, très grand mécène (1), dépensant sans compter pour un pays dont il est originaire mais où il a compris avec douleur que, depuis son premier départ, il demeurerait un étranger, condamné à chercher un avenir ailleurs; et ses milliards ne peuvent et ne pourront rien y changer".

 

Décédé le 28 juillet 1934, François COTY ne fut inhumé à Ajaccio que le 7 juin 1968.

 

PS: la société des parfums COTY est toujours une énorme société détentrice de nombreux parfums de différents noms.  Son site fait toujours référence à son créateur.

PS 2: plusieurs ouvrages, très inégaux, existent sur François COTY.  Olivier BARROT, dans "Un livre par jour " sur France 3, en a présenté un.  Cliquez ICI.

PS 3: de très nombreux sites internet mentionnent François COTY.


(1) Parmi les nombreuses dépenses réalisées en Corse, COTY donna des subventions pour l'érection d'une soixantaine de monuments aux morts. Ceux de Sorru in Sù sont-ils concernés? Une recherche parmi les archives municipales serait très utile. 

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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 17:06

La classe politique (et beaucoup moins les simples citoyens) se passionne pour les élections cantonales qui auront lieu dans la moitié des circonscriptions les 20 et 27 mars. Notre canton n'est pas concerné cette année mais il est arrivé que les affrontements électoraux de cette partie de la Corse aient eu une grande importance pour l'île et même au-delà. Ce fut le cas en 1921, voici tout juste quatre-vingts ans, quand s'affrontèrent Jean-François GALLINI et François COTY. GALLINI a déjà été présenté sur ce blog (voir ICI). Mais qui était COTY?

 

ENRICHI PAR SON NEZ

    Coty photoJean-Pierre SPORTUNO naquit à Ajaccio le 3 mai 1874, de Jean-Pierre SPORTUNO et de Marie COTI. Son arrière-grand-père, Jean-Baptiste SPORTUNO, fut maire de la cité impériale, entre 1822 et 1826. Mais, son père ayant abandonné le foyer et sa mère étant morte alors qu'il avait quatre ans, il fut élevé modestement par sa grand-mère Anne BELLONI.Coty l-origan

   A 22 ans, ayant pris comme nom celui de sa mère avec un "y", il alla à Paris où il fut initié au journalisme par Emmanuel ARENE (qui était aussi président républicain du conseil général de Corse, député puis sénateur: voir ICI et ICI) et à la chimie par un pharmacien, Raymond GOERY, qui lui donna l'idée de fabriquer des parfums. Ayant un "nez" exceptionnel et un grand sens de la publicité, il se tailla une grande place dans la parfumerie. Sa société COTY-LANCASTER, fondée en 1904, prit une taille internationale.


UNE TÊTE POLITIQUE

    Devenu très riche grâce à ses parfums, François COTY était torturé par le démon de la politique.

   Il acheta des journaux ("Le Figaro" en 1922, puis "Le Gaulois") ou en créa ("L'Ami du peuple" en 1928).

   Il finança des mouvements politiques monarchistes ou très à droite. De 1924 à 1928, il donna près de 2 millions de Francs au quotidien royaliste "L'Action Française" avant de se brouiller avec Charles MAURRAS. Il soutint financièrement le Faisceau de Georges VALOIS (1925) et les Croix de Feu (1927). Il en arriva à créer sa propre ligue, Solidarité Française, en 1933. Ce mouvement nationaliste, antiparlementaire, antisémite et antimaçonnique joua un rôle important lors de l'émeute du 6 février 1934.

    Le duc de GUISE, prétendant au trône de France de 1926 à 1940, le désigna comme conseiller de son fils le comte de PARIS. Au mariage de celui-ci, COTY offrit à la princesse Isabelle un cadeau qui fit sensation: un diadème de feuillages en diamants sertis de sept grosses émeraudes cabochon.


L'HUMILIATION SÉNATORIALE

    Il s'engagea également très tôt dans la politique insulaire. Il finança la revue autonomiste "A MUVRA" du Vicolais Petru ROCCA. Mais c'est à gauche qu'il débuta.

   Aux élections législatives de 1919, il soutint, avec ses gros moyens, les candidats dirigés par LANDRY et MORO-GIAFFERI. Seulement, il fut oublié sur la liste des sénatoriales de 1920. Dès lors, la rupture avec la gauche fut définitivement consommée et, lors des sénatoriales partielles du 9 janvier 1921, il fut candidat sur la liste de la Droite Gaviniste, aux côtés de Paul DOUMER, qui fut élu. La liste du PRDS (gauche) l'emporta et obtint 2 élus: EMILE SARI et Jean-François GALLINI, le maire de SOUSSE en Tunisie, qui fut proclamé élu avec, sur COTY, une majorité de deux voix venant de deux grands électeurs dont la Préfecture avait pourtant préconisé la radiation.Eveil titre

    COTY vécut ce déni de justice comme une humiliation et mit tout en œuvre pour se venger. Dans ce but, il devint propriétaire du quotidien ajaccien "Le COLOMBO" (fondé en 1913) qui devint, dès le 20 avril 1921, "L'Eveil de la Corse" ("journal quotidien de grande information politique, économique, agricole et littéraire"), dont les bureaux étaient 14 cours Grandval et qui fut dirigé par le journaliste et romancier HENRI OMESSA. Il lui fut vite très utile.


LE COMBAT DE SOCCIA

    En effet, le 11 septembre 1921, se joua le sort du siège de conseiller général de SOCCIA. Il fallait élire, au Conseil Général de la Corse (qui n'était alors qu'un seul département), le représentant de l'ancienne piève de Sorru in Sù (POGGIOLO, SOCCIA, ORTO, GUAGNO). Mais le hasard fit que, au même moment, il fallut trouver un nouveau titulaire pour le canton de VICO (l'ancien Sorru in giù: VICO, ARBORI,  BALOGNA, COGGIA, LETIA, MURZO, RENNO). En effet, l'élection de Jean-François GALLINI (pourtant conseiller général depuis 1909) avait été invalidée pour fraude électorale par le Conseil d'Etat.

    GALLINI ne se présenta pas à VICO et laissa la place au docteur Philippe CHIAPPINI, de MURZO, collaborateur de "A Muvra". Par contre, il ne pouvait accepter que François COTY prenne pied dans la terre voisine. Le parfumeur ne se présenta pas  au  premier tour mais réussit à obtenir le désistement en sa faveur de trois des candidats qui s'étaient affrontés le 3 septembre, MARTINI, OTTAVY et SANTINI. Ne restait en lice contre lui que Jean-François CECCALDI, maire de POGGIOLO depuis le 8 décembre 1919. Il était prévu que, en cas de victoire, CECCALDI cède ensuite le siège à GALLINI pour lui permettre un redémarrage de sa carrière. Voilà pourquoi la présence de COTY était insupportable à celui qui était surnommé "l'empereur du Sahel". La campagne du second tour fut très âpre et paradoxale, entre un candidat de dernière minute et une personnalité non-candidate.

    "L'Eveil de la Corse" en donne un récit, évidemment très partisan. Le texte complet peut en être lu en cliquant sur l'image ci-contre.Eveil campagne Coty

"M. GALLINI, non content d'avoir volé le siège sénatorial de M. COTY, résolut de tout tenter pour lui ravir le siège de conseiller général: l'homme malade de VICO puisa des forces nouvelles dans sa haine incompréhensible. (...)

Oui, il se traîna à SOCCIA, à GUAGNO, à POGGIOLO, partout; il alla de porte en porte quémander, promettre, supplier ou menacer, il se démena, semant en des oreilles naïves ou ignorantes la perfidie de propos fantaisistes dont M. COTY faisait naturellement les frais. (...)

Le vieil empereur du Sahel avait en même temps fait donner la garde: parallèlement à ses manœuvres stratégiques, la grosse artillerie des lettres et des télégrammes, sous le commandement du député LANDRY et du sénateur-maire SARI, dirigeait son tir sur tout le canton. C'étaient des appels désespérés, avec des trémolos et des attendrissements, au nom de la République, ou de la parenté, ou du passé, ou de l'avenir. (...) Tout le monde était sur le pont, et l'abordage fut mené par un ancien ministre et deux sénateurs, sans compter quelques comparses de moindre importance qui formaient l'équipage de cette galère.

Et la galère sombra."

    Toute autre est la description de la tournée électorale de François COTY le 10 septembre, la veille du scrutin. Voici quelques extraits: 

"A GUAGNO, une manifestation enthousiaste, accompagnée de salves de coups de fusil, l'a accueilli."

"A ORTO, un arc de triomphe avait été dressé. M. le capitaine PAOLI, assisté de M. le Maire, a prononcé l'éloge de M. COTY."

"A SOCCIA, au cours d'une réunion que présidait M. le capitaine COLONNA, maire de la commune, un échange de déclarations a eu lieu. La présence aux côtés de M. COTY de MM. MARTINI, OTTAVY et SANTINI, candidats du premier tour, a donné à cette manifestation le caractère le plus significatif."

    Bien sûr, la réception poggiolaise fut d'un autre genre:

"A POGGIOLO, un accueil affable a été réservé à M. COTY, dont la première visite de courtoisie a été pour le maire, M. CECCALDI, qu'on désigne comme son adversaire probable de demain, et avec lequel il s'est fort courtoisement entretenu."

Il ne restait plus qu'à attendre le verdict des urnes.


(à suivre)

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15 mars 2011 2 15 /03 /mars /2011 17:49

Cette photo du lac de Crenu gelé et encerclé par la neige n'est pas très ancienne car elle date du jeudi 3 mars très exactement.

Crenu 03 03 11

Elle a été prise par l'équipe montagne du Parc Naturel Régional de Corse lors de sa tournée au refuge de Manganu. Les cinq personnes qui composent cette équipe font un compte-rendu de leurs activités sur leur blog randoblogpnrc à l'adresse http://randoblogpnrc.blogspot.com/

Leurs visites aux refuges du Parc sont décrites régulièrement sous la forme de textes et de reportages photos. On obtient ainsi des renseignements sur l'état des refuges, de leurs réserves de bois et des sanitaires, ainsi que l'estimation des risques d'avalanche ou les conditions d'enneigement.

La visite du 3 mars a débuté "chez Finfin" et a permis d'observer que l'épaisseur de neige, qui était de 20 cm au début du chemin, atteignait 1 m au refuge du Manganu. Les 16 photos du diaporama donnent une vision peu habituelle de cette partie de la montagne tant fréquentée l'été ( cliquez ICI).


Grâce à ces reportages, admirez la montagne corse dans ses différentes saisons.

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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 18:39

    Le dépouillement a eu lieu en fin de journée, dimanche 13 mars, pour la sélection du prix des lecteurs 2011 organisé par la CTC. Quarante-deux personnes sont venues donner leur avis dans l'urne de la bibliothèque de Poggiolo. Douze des vingt-cinq ouvrages présentés en langue française ont eu des voix.

 

    - En tête, ce fut "LA BALLADE DE LILA K" par Blandine CUNY-LE CALLET;

 

 

 

    - En deuxième position: "PARLE-LEUR DE BATAILLES, DE ROIS ET D'ÉLÉPHANTS" par Mathias ENARD;

 


 

    - Et le troisième lauréat a été "C'EST UNE CHOSE ÉTRANGE À LA FIN QUE LE MONDE" par Jean d'ORMESSON.

 


Espèrons que cette compétition incitera beaucoup de nous à lire (même s'il faut abandonner un peu l'ordinateur).
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13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 18:00

Le séisme et le tsunami du Japon se produisent presque deux ans après le tremblement de terre des Abruzzes qui, le 6 avril 2009, avait détruit la ville de L'Aquila.


A cette occasion, le blog des Poggiolais avait publié un article sur les tremblements de terre qui se firent sentir dans nos villages en 1775, 1963 et 1970. Il est relire.


Cliquez sur son titre qui était: "Notre sol est-il fragile?"

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12 mars 2011 6 12 /03 /mars /2011 16:51

manu gasquetManu Gasquet est bien connue à Poggiolo où elle a ses attaches familiales. Mais elle est célèbre dans la blogosphère sous le nom de Tatie Boulette, pour ses recettes de cuisine et ses originales décorations de table, que l'on peut voir sur son blog: http://www.cuisineenfetedetatieboulette.com/

 

Nous en avons parlé plusieurs fois ici. Nous y revenons car elle a quitté son travail à Aix-en-Provence pour passer 18 jours très loin, en THAILANDE. Comme elle n'est pas égoïste, elle permet à tous d'en profiter par les très nombreuses photos qu'elle en a ramenées.

Allez les voir et régalez-vous (culturellement):


- d'abord, le 5 février, un choix de photos donnant l'atmosphère générale du pays:

http://0z.fr/jJg9K

 

- le 26 février, Bangkok sous toutes les coutures:

http://0z.fr/_NqVQ

 

- le 6 mars: découverte d'Ayuthaya, l'ancienne capitale thaïlandaise, avec une halte à Bang Pa In , où se situe l'ancien palais d'été de la famille royale:

http://0z.fr/K58Nf

 

Et ce n'est pas fini: il est prévu de continuer la série chaque fin de semaine.

  ---------------------

Bien sûr, il est également recommandé d'aller voir son blog pour ses recettes. Ainsi, Manu vient de montrer comment faire des "tagliatelles fraîches aux trompettes de la mort" avec les champignons ramassés près de Poggiolo par ses parents.

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10 mars 2011 4 10 /03 /mars /2011 19:48

Les habitants des Deux Sorru peuvent voter entre le 6 et le 13 mars. Ils ne sont pas appelés pour les élections cantonales car notre canton n'est pas concerné cette année. Ils peuvent exprimer leur choix sur les livres parus en 2010, soit en français, soit en corse, susceptibles d'être sélectionnés pour le prix des lecteurs 2011 organisé par la CTC (collectivité territoriale de Corse). La présélection lecteurs 2011 urneretenue comprendra les dix premiers ouvrages en français et les cinq premiers ouvrages en corse. Ils seront mis à la disposition des comités de lecture des bibliothèques qui se réuniront le 15 juin pour désigner les deux candidats.

 

 

 

lecteurs 2011 vote

Un bureau de vote est installé à la bibliothèque de Poggiolo. Il est ouvert tous l es  jours de 8  à 20 heures jusqu'au dimanche 13 mars. 

Pour faciliter le vote, l'urne est placée sur la fenêtre. Les avis des lecteurs de tous les villages du canton sont attendus.

 

 

 

Rappel: le Socciais Pascal OTTAVI a obtenu le prix de 2009. Primavera TV avait filmé la remise des prix en juillet dernier et donné la parole aux lauréats. Voir ci-dessous (Pascal parle à partir de 2 minutes).

 

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 19:10

    Il est une espèce d'arbre qui garde le même aspect malgré les saisons. Ce sont les oliviers qui ont toujours les mêmes feuilles. Quand ils sont exploités, ils sont bien soignés par leurs propriétaires.

    En examinant les troncs sur le chemin allant à Case Suprane, on peut s'apercevoir que des rouleaux verts leur sont attachés l'été. Pourquoi sont-ils là?

  oliviers stretta été

 

    La réponse est fournie en fin d'année: ce sont les filets servant à recueillir les olives.

oliviers stretta hiver 

 

    Ces filets en matière synthétique n'ont rien de traditionnel. Mais quelle était la méthode traditionnelle? Ici, nous ne sommes pas dans la Balagne qui était la grande productrice d'huile. Et, à cette altitude, les oliviers sont à la limite de leur zone d'existence. Juste un peu plus haut, à Soccia, ces arbres ne peuvent pousser dans tous les quartiers du village.

    Le tome 1 de la véritable somme, réalisée par Pierre-Jean LUCCIONI, des arts et traditions populaires de Corse sous le titre de "Tempi fà" décrit la cueillette d'autrefois:

"La récolte durait plusieurs mois, de décembre à juin. La technique variait suivant les régions. L'Officier de Picardie parle de "gaulage" quand il traverse le Cap Corse en 1775. Avec de longues perches (palu), on tapait sur les branches (scotte, scoglie) pour faire tomber les fruits. En Balagne, pas question de gauler les arbres pour deux raisons: à Aregnu, l'olivier est sacré, ce serait un sacrilège de "taper dessus", et puis cette manière "brutale" pour faire tomber les olives peut provoquer des dégâts sur l'arbre. Les jeunes branches sont brisées par les coups répétés de la perche (u palu sciappa e tramule). On préférait grimper sur de longues échelles appuyées sur les branchages et prélever les olives à la main (sgrandinà l'alive), ou bien on attendait qu'elles tombent!"

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 12:06

A la suite de difficultés de calendrier, l'Association Artistique et Culturelle de Sorru in Sù repousse au samedi 26 mars la sortie à CUTTOLI-CORTICCHIATO, avec visite du village miniature.village miniature

Rien n'est modifié dans l'organisation de la journée:

- Le rendez-vous est fixé sur place, pour la visite à 11 heures.

- A 13 heures, repas pris en commun a "L'Ostaria", à Cuttoli. Coût par personne: 20 euros.

- Un covoiturage sera organisé pour les adhérents sans véhicule.

Amis et parents peuvent participer à la sortie.


Les inscriptions, obligatoires, sont prises en téléphonant au siège de l'association (04-95-24-58-87) ou aux membres du bureau:

- Jean Martin PINELLI: 06-74-53-61-76

- Jean Silius PAOLI: 06-03-56-71-91

- Jean-Martin FRANCESCHETTI: 06-48-92-28-41

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6 mars 2011 7 06 /03 /mars /2011 19:48

    Après avoir échappé de justesse au quadrillage opéré par le capitaine MARINETTI, chef des voltigeurs corses (opération décrite dans l'article précédent), Théodore et Mathieu Poli avaient quitté les deux cantons de Sorru pour se réfugier dans la Cinarca.

Ils se reposèrent dans une cabane de MORTOLA, dans la commune d'AMBIEGNA, où ils furent encerclés par des voltigeurs.

Sur l'affrontement final, les versions diffèrent.                                                             

   Henri PIERANGELI dit PIERHOME (dans "La vie du bandit Théodore") raconte comment le berger Toussaint COLONNA  s'était rallié aux voltigeurs et s'était embusqué près de la bergerie avec les voltigeurs GRAZIANI et FORNARI.

   Pour François ROBIQUET (dans "Statistique de la Corse"), ces trois hommes étaient tous voltigeurs et rôdèrent douze jours avant de tomber sur Théodore le 5 février 1827 (au matin du 4 février pour PIERHOME). Dans le combat, GRAZIANI et FORNARI furent blessés mais ce fut ce dernier qui tua Théodore.

    Une troisième version est fournie par l'écrivain Santu CASANOVA (1850-1936) surnommé "le Mistral corse" (voir sa biographie rédigée par Jean-Guy TALAMONI dans "l'Enciclopedia di a Corsica"). Originaire du village d'AZZANA, élevé à ARBORI et scolarisé à VICO (donc dans la zone des exploits de Théodore), Santu Casanova avait recueilli le récit des exploits du bandit auprès des anciens des villages.

    Il en fit le texte ci-dessous qui est traduit de la version parue en langue corse dans le périodique "L'Annu Corsu" de 1932. L'auteur commet une grande erreur en datant la mort de Théodore de l'année 1831 au lieu de 1827. Il décrit une trahison d'un berger. Il invente l'intervention d'une jeune fille pour vérifier le décès du bandit (qu'il place le 6 février). Enfin, il décrit avec des détails scabreux ce qui arriva à son corps. Le coup de théâtre final laisse planer le doute sur ce qui advint de celui qui avait imposé la loi du maquis pendant sept ans. 

 

bandit en embuscage couleur   "On ne put avoir raison du bandit que par la trahison.

    Arrivé le soir du samedi 5 février 1831 sur les bords du Liamone, il attrapa une pneumonie et se réfugia dans la cabane d’une veuve de Guagno qui passait là l’hiver avec ses chèvres. Le malade passa la nuit avec une forte fièvre. Au matin, la veuve envoya son berger à COGGIA pour chercher un pain en recommandant bien de ne pas faire savoir que Théodore était dans la cabane. Mais le berger ne pouvait rester sans parler. Quand il arriva à COGGIA, tous les villageois étaient à l’église. Seuls trois voltigeurs: COLONNA, FORNARI et GRAZIANI, écoutaient la messe sous l’orme de la place de l’église. Le berger, ne pouvant plus garder son secret, s’approcha de ces trois pénitents et leur demanda s’il n’y avait rien de nouveau à COGGIA. Ces derniers, intrigués de la demande, lui répondirent :

« Ici, il n’y a rien ; mais toi, sais-tu quelque chose ? »

- Moi, je sais quelque chose, mais il faut que je garde le secret pour moi »

- Et que sais-tu? Parles. Qui est le gros poisson ? »

- Théodore a une pneumonie dans la cabane de ma patronne. Si vous descendez, vous le prenez comme un mulet ».

    Le poisson étant gros et désiré ardemment. Les voltigeurs partirent en courant et encerclèrent la cabane en hurlant :

    « Attention Lorelli, attention Colombani, attention Catignio ! tous prêts ! ».

    Burghellu, le frère de Théodore qui était au maquis, en entendant l’appel de COLONNA, s’éloigna en croyant que toutes les brigades étaient là-bas. En voyant la cause perdue, Théodore fit une dernière tentative pour sortir après avoir tiré sur GRAZIANI. Celui-ci avait un bras en morceaux mais les deux autres firent feu, et le bandit tomba à quatre pas de la cabane avec son fusil tendu sur un genou dans une attitude de défense. Les voltigeurs surpris ne savaient s’il était vivant ou mort . Une fille de la patronne regardait le bandit qui ne bougeait plus.       

   COLONNA lui dit :

« Va voir s’il est mort »

- J’irais si vous me donnez le foulard qu’il a autour du cou »

- Vas-y; nous te le donnerons ».

    Quand la petite fille le toucha, Théodore était mort et ne faisait plus peur, ni aux gendarmes ni aux voltigeurs. Au comble de la satisfaction, les héros de la mort de Théodore Poli, qui devait résonner dans toute l’Europe, sautaient de joie et improvisèrent un vocero sur le mort au nom de sa compagne enceinte et sur le point d’accoucher.

 

Stava tutta addulurata
Di Tiadoru la cunsorte
Quandu intese la nuvella
Ch'ell'era firitu à morte.

Oh ! s'eiu un era in partu
Aggravata da i dulori
Vulia sfugà lu me sangue
Contru li vultisgiatori.

 

(Elle était toute affligée,

la compagne de Théodore,

quand elle entendit la nouvelle

qu’il était blessé à mort.

 

Oh si je n’étais pas enceinte

Accablée par les douleurs

J’aurai voulu épancher mon sang

Contre les voltigeurs)

 

    Pour s’assurer qu’il ne ferait pas feu même après sa mort, les voltigeurs déchargèrent un fusil puis prirent le mulet de la bergère, attachèrent le mort par les pieds à la croix du bât et partirent vers VICO en criant à voix étouffée:  

   

Compra stacci, ciarnìgliuli, ferru,

acciaghju, chjodi, stacchette è carne fresca !

 

(Achetez des tamis, des cribles, de la ferraille,

de l’acier, des clous, des pointes à chaussure et de la viande froide !)

 

 

    La nouvelle se répandit dans toute la région. De chaque village, accoururent des hommes, des femmes, des vieux et des enfants. Quand le cortège entra dans VICO, il était escorté de plus de deux mille personnes. Déposé dans l’église de VICO qui était sur la route, le mort fut confié à un certain ORSONI, ancien voltigeur installé comme boucher à VICO. Théodore, pendant le voyage sur la mule, avait eu la tête cassée. ORSONI lui souda sa blessure avec des herbes parfumées et lui fit une raie sur sa coiffure qu’il avait abondante. Dans la nuit, six hommes armés entrèrent dans l’église et prirent le mort devant ORSONI. On n'a jamais su où il a été enterré. Quand le tribunal arriva à VICO avec tout son attirail, il ne trouvèrent que les murs."

 

    Le plus fameux des premiers bandits corses abattu, le banditisme n'en avait pas moins de beaux jours devant lui. La même année 1827 où mourut Théodore, on compta 125 assassinats en Corse. Pour éradiquer cette violence, il faudra l'expédition militaire de 1931. Elle sera décrite dans un prochain article, d'autant plus que la commune de Poggiolo-Guagno-les-Bains y joua un rôle important.

 

Articles précédents sur Théodore POLI:

- n°1:le bourreau de Bastia

- n°2: mort aux gendarmes

- n°3: le curé de Poggiolo

- n°4: le maire de Poggiolo

- n°5: la traque

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  • : blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù). Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
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Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité.
POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici.
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