A un mois près, les photos présentées ici ont cinquante ans. Elles ont été prises au tout début de juillet 1972 à Poggiolo.
Leur auteur est Michèle Genet, originaire de Veynes dans les Hautes-Alpes, qui, durant ses études d'Histoire à Aix-en-Provence, fit plusieurs séjours en Corse.
Michèle Genet en excursion au Bec de Sormiou près de Marseille (juin 1972, quelques jours avant son séjour en Corse).
Elle avait alors photographié Poggiolo depuis le bord de la route, en face du bar Le Belvédère.
Avec cette autre photo, datant du 21 avril 2022, le village semble identique à ce qu'il était en 1972. Les différences sont dues essentiellement à la végétation.
A gauche, la maison Martini dévoile une lucarne du grenier et une fenêtre de l'étage autrefois cachées par un arbuste. Il y a cinquante ans, on pouvait deviner quelques tuiles du bâtiment des toilettes maintenant bien dégagé.
De même, à gauche, la maison Orazy est largement plus visible.
Au milieu, la chapelle Saint Roch se voit bien mais les feuilles de l'arbre existant actuellement ne vont-elles pas la cacher?
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Une autre photo d'il y a cinquante ans montre que le village était, comme maintenant, dominé par l'église Saint Siméon et la maison Calderoni avec, entre les deux, la chapelle funéraire Desanti-Bartoli.
Tout est identique en 2022 sauf que la végétation est plus verte, le cliché ayant été réalisé au printemps. La maison de Joël, Hervé et Thierry se voit bien mieux car les arbres avaient été récemment élagués.
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Et les gens ont-ils changé? Un exemple avec Michel Franceschetti.
En 1972, ii avait été photographié par Michèle Genet en pleine sieste sur une chaise longue devant la maison de ses grands-parents, devenue ensuite celle de Bernard et Marie-Claude.
Cette année 2022, le 21 avril était frais et humide. Donc, pas question de chaise longue sur la place récemment dallée. Pas d'espadrilles non plus.
Et surtout plus du tout de barbe et bien moins de cheveux.
Mais toujours aussi beau?
Finalement, les êtres humains passent beaucoup plus vite que les maisons et la végétation. Bien sûr, c'est une vérité d'évidence. Mais, dans un village corse, l'environnement est peut-être bien plus immuable qu'ailleurs.
Le prochain article montrera comment Michèle Genet avait vu Soccia en 1972.
Voici les résultats du premier tour de l'élection législative ( 1ère circonscription de Corse-du-Sud) pour Poggiolo.
A nos lecteurs de faire les commentaires.
Inscrits: 154.
Votants: 113 (73,38%)
Blancs et nuls: 0
Exprimés: 113
Candidats | Voix | Pourcentages |
Anissa-Flore AMZIANE (PCF) | 1 | 0,88% |
Nathaly ANTONA (RN) | 9 | 7,96% |
Pascale BIZARRI (écologiste) | 0 | 0% |
Jean-Paul CARROLAGGI (Corsica libera-PNC) | 41 | 36,28% |
Romain COLONNA (Femu a Corsica) | 19 | 16,81% |
Robin de MARI (LFI, NUPES) | 3 | 2,65% |
Claire LAINEZ (Lutte Ouvrière) | 0 | 0% |
Walter LIPPLER (Patriotes) | 0 | 0% |
Laurent MARCANGELI (majorité présidentielle) | 34 | 30,08% |
Michel MOZZICONACCI (divers centre) | 5 | 4,42% |
David QUINTELA (Reconquête) | 0 | 0% |
Angélique SUSINI (PS) | 1 | 0,88% |
Pour comparer:
résultats du premier tour de l'élection présidentielle (10 avril 2022)
et premier tour de l'élection législative du 10 juin 2017:
Le lieu montré par cette photo est connu: le Fragnu, à l'entrée de Poggiolo, avec la route qui, venant de Guagno-les-Bains, se sépare entre la partie conduisant à Orto et celle allant à Soccia.
Cet endroit, qui doit son nom à la présence ancienne d'un moulin à huile, a toujours été marqué par la présence d'une croix en bois qui a plusieurs fois été remplacée, la dernière fois en février 2015. Elle est plantée sur des rochers qui peuvent servir de sièges plus ou moins confortables, comme l'ont fait les deux hommes de cette photographie. Ils sont bien habillés à la mode de 1925-1930: costume, chemise blanche, cravate, chapeau. Peut-être était-ce un dimanche ou un jour de fête.
Leurs identités ont été données par le regretté Xavier PAOLI qui avait utilisé cette image pour l'exposition du 16 août 1999 (voir l'article "Quand les Poggiolais regardaient leurs ancêtres").
Le personnage de gauche se nommait Toussaint CECCALDI. Nous n'avons pas pu faire des recherches sur lui mais il faisait partie d'une famille connue Si vous avez des renseignements, faites-en part au blog.
A droite et en avant, se trouve François SIAS. Nous allons porter notre attention sur lui.
Son nom n'a rien de corse. Son père, Napoléon Auguste SIAS, était né à Marseille en 1855. Il s'établit à Poggiolo comme cordonnier. A cette époque-là, les artisans étaient nombreux dans les villages dont les habitants allaient rarement faire des achats en ville.
De son union avec Marie-Hélène BONIFACJ (d'après l'état-civil d'Orto) ou BONIFACCI (d'après l'état-civil de Poggiolo) qui était née en 1861 à Orto, naquit François le 18 août 1899.
Il s'engagea le 19 janvier 1918 dans l'armée et fut l'un des près de quatre-vingt-dix Poggiolais ayant participé à la première guerre mondiale. Il fut affecté à l'artillerie lourde. Après l'armistice du 11 novembre 1918, il fit partie de l'armée du Levant jusqu'à sa démobilisation, le 12 février 1922.
La seconde guerre mondiale le rattrapa: il dut reprendre l'uniforme le 2 septembre 1939 pour rejoindre un dépôt du train des équipages. Il fut démobilisé le 6 août 1940, après la défaite française.
Il décéda à Poggiolo le 1er octobre 1958.
Même s'ils ont été légèrement arrangés et un peu réduits pour mieux installer les diverses versions de la croix, les rochers sur lesquels s'assirent Toussaint et François sont toujours là. Mais, à l'époque, l'arbre du fond ne s'était pas encore développé.
L'obligation de donner des noms à toutes les rues communales, évoquée dans l'article du 26 mai 2022, si elle est vraiment appliquée, risque d'entraîner la disparition des noms connus traditionnellement de façon seulement orale. Il est essentiel de les conserver.
Pas de risque d'oubli à Bonifacio, où François CANONICI a rassemblé ces éléments importants du patrimoine local. Il expliquait ce travail dans l'entretien paru dans Corse-Matin le 22 mars 2022.
En voici de larges extraits, en espérant que cet exemple donnera des idées à nos lecteurs des Deux Sorru.
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François Canonici, un nom dans la presse insulaire. Chef d'agence au Provençal puis à La Corse depuis son bureau de Bonifacio, toujours passionné par sa région et la cité des falaises, il n'a pas arrêté d'écrire depuis sa retraite journalistique, rédigeant une quinzaine d'ouvrages références au patrimoine local. Dernière parution, son Dictionnaire des 1 000 lieux-dits de Bonifacio : "Une ruelle de 30 mètres de longueur à Bonifacio a plus d'histoire qu'une avenue de mille mètres dans une cité nouvelle", écrit François Canonici.
Son ouvrage illustre avec talent cette phrase. Bien écrit, agrémenté de nombreuses photographies, il se révèle passionnant, par ses anecdotes, ses informations.
Comment est venue l'idée de ce dictionnaire ?
Il y avait déjà eu deux parutions distinctes il y a quelques années: Bonifacio à travers ses rues et places et, un peu plus tard, 400 lieux-dits de la campagne bonifacienne.
Face à la demande, j'ai pensé, en me remettant au travail, à enrichir considérablement les toponymes de la région bonifacienne que j'ai réunis en un seul volume: ensemble ville-campagne, ce qui a donné ce dictionnaire de plus de 1 000 lieux-dits. Mais il en reste des dizaines d'autres !
Pourquoi la toponymie est-elle aussi importante ?
La toponymie est nécessaire pour mieux comprendre et apprécier le passé d'une ville où l'on vit, une ville qui a mille ans! Les noms des lieux-dits, des rues de la ville comme ceux de la campagne (le Piali de Bonifacio) sont liés.
En effet, les gens de la "ville", même s'ils étaient "citadins", n'en fréquentaient pas moins la campagne, de laquelle ils tiraient leur subsistance. Les pêcheurs également ont donné des noms de lieu le long des côtes, par la vision qu'ils avaient de la mer vers la terre.
Une enquête journalistique et historique ?
Je ne suis pas un spécialiste en toponymie ni en étymologie, je ne suis qu'un autodidacte. Mais il se trouve que j'aime ma ville, j'aime sa campagne. Toutes les deux m'ont conquis depuis très longtemps. Ma curiosité a fait le reste.
Très jeune, quand je lisais un nom de rue ou que j'entendais prononcer celui d'un lieu-dit de la campagne, je voulais en connaître la signification. Pour recenser mais surtout pour expliquer le sens de plus d'un millier de toponymes, ce ne fut pas toujours facile, notamment pour les appellations de la campagne dont certaines ont subi tant d'altérations au fil des siècles qu'elles ont fini par ne plus être comprises.
C'est pourquoi il a fallu souvent entreprendre de véritables enquêtes sur le terrain pour tenter d'élucider certains mystères. Mes mots d'ordre: prudence et humilité, j'ouvre des pistes, je transmets, je ne suis qu'un passeur.
Une remarque à propos du nom des rues ?
Les noms de saints se taillent la part du lion avec plus de 50 hagiotoponymes ! Ce qui m'a fait écrire un jour qu'à Bonifacio il est plus facile de donner des noms de rue à des saints qu'à des hommes !
Mais les choses changent puisque, récemment, la municipalité a attribué cinq nouveaux noms à des personnalités parmi lesquelles Marie-José Nat et Nicole Serra.
Ces deux noms augmentent quelque peu le quota dont disposaient les femmes bonifaciennes dans le domaine de la toponymie urbaine...
"Dictionnaire historique et toponymique des villes et lieux-dits de Bonifacio (Ville et campagne)". Éditions Copymédia. 468 pages-35€
En période électorale, le Blog des Poggiolais a coutume de ne pas critiquer ou favoriser un candidat ou un parti quel qu'il soit.
Actuellement, les aspirants à la fonction de député font leurs tournées des villages et plusieurs passent dans les Deux Sorru. Ce fut le cas pour l'un d'eux hier, dimanche de Pentecôte. Mais, contrairement à l'habitude qui est de montrer peu d'images, un de ses partisans a posté sur Facebook une grande quantité de photos (près d'une quarantaine).
Dans ce nombre, trois concernaient Poggiolo. Exceptionnellement, nous publions deux d'entre elles: une prise dans la salle de la mairie en présence du maire et du premier adjoint de la commune et une autre sur la rencontre près de la chapelle Saint Roch avec un promeneur.
Avec la devinette sur les baigneurs prudents, une nouvelle rubrique apparaît dans ce blog sous le nom de "Hier et maintenant".
Elle pourra peut-être être qualifiée de "Rubrique nostalgique" car elle présentera des photos anciennes qui seront parfois décryptées et souvent accompagnées des images actuelles des mêmes personnes et des mêmes lieux de Poggiolo ou du canton.
L'expression "photos anciennes" ne désigne pas seulement des clichés ayant une centaine d'années mais également des images d'il y a quarante ou cinquante ans. La génération des "boomers", comme l'on dit, est tout à fait concernée car elle a des petits-enfants qui ont parfois du mal à imaginer comment vivaient leurs grands-parents. Le temps s'est écoulé et la société a changé.
Plusieurs de ces photos ont déjà été utilisées sur ce blog mais nos lecteurs peuvent les avoir oubliées. D'ailleurs, plusieurs de nos abonnés ont rejoint le blog des Poggiolais voici peu, surtout ceux qui étaient trop jeunes au moment de sa création en mars 2009.
Voir les visages, les habitudes, les vêtements des temps précédents permettra de continuer à tenir serré le lien qui unit chacun à ses ancêtres et à son village.
Evidemment, cette rubrique aura besoin de vos envois pour durer. Vos documents peuvent être proposés à l'adresse: larouman@gmail.com
Quand, en juillet 1969, ces deux baigneurs s'aventurent dans l'eau près de Tiuccia, ils ont quand même une vingtaine d'années.
Cette image est une copie d'écran d'un film tourné alors par Michel FRANCESCHETTI, ce qui explique sa qualité très moyenne. Mais découper la séquence permet de fournir plusieurs photos.
Ici, on peut comprendre que le personnage de gauche semble entraîné par son camarade. Il faut voir le film pour s'apercevoir qu'il porte des lunettes. Il s'agit de Joël CALDERONI.
Le personnage qui se trouvait à droite et qui finit par se jeter à l'eau, tout en gardant sa casquette, était Jean-Marc TRAMINI.
Tous deux purent rejoindre les copains sur la plage pour blaguer et s'amuser. C'étaient les vacances d'été avec des plaisirs simples.
Lisez "INSEME" de mai en cliquant sur l'image:
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Le marché de Vico:
Le mardi soir place Casanelli (place de la fontaine) de 19h à 23h
Le mercredi matin place de l’ancienne mairie de 9h à 13h
- Fin des classes le 8 juillet:
- du 21 au 30 juillet: 19e festival Sorru in Musica
- Mardi 16 août:
fête de Saint Roch à Poggiolo.
- dimanche 25 septembre:
u Mele in Festa à Murzo.