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Une phrase historique a été prononcée à Guagno jeudi 3 mai par le préfet de Corse:
"Je ne suis pas Mary Poppins, je n'ai donc pas de solution miracle!".
En faisant référence au personnage du film de Walt DISNEY, Bernard SCHMELTZ reconnaissait l'impasse dans laquelle se trouvent la CdC, le SYVADEC et l'Etat pour régler le problème des déchets sur l'île.
Des sites d'enfouissement ont été bloqués; des poubelles n'étaient plus ramassées; les saletés de toutes sortes se sont accumulées dans les rues des agglomérations.
Un sursis de trois mois vient finalement d'être accordé par les bloqueurs mais il faut agir rapidement et se décider entre enfouissement, tri, incinération... Le mal vient d'un laisser-aller qui dure depuis plus de trente ans.
En attendant, chacun, citoyens et élus municipaux, doit faire preuve de civisme.
Et distrayons-nous avec cette excellente vidéo...
La première citation de Poggiolo dans un livre l'a été dans l'ouvrage de Mgr GIUSTINIANI décrivant la Corse au XVIème siècle. L'article précédent vient de le montrer.
Mais quelle est la première fois où le village est apparu sur une carte de géographie?
Il fallut attendre le XVIIIème siècle avec Francesco Maria ACCINELLI (1700-1777). Prêtre et cartographe génois, il fut chargé en 1732 par son gouvernement de dresser une carte de la Corse (alors sous la domination de la Superbe) dans un but militaire, pour être utilisée par les troupes autrichiennes qui aidaient alors les Génois à réprimer une importante révolte dans l'île.
Quelques années plus tard, en 1738, paraissait la première carte de la Corse édité à Paris par JAILLOT. ACCINELLI accusa le Français d'avoir copié son œuvre.
Un site italien est consacré à ce grand érudit:
http://www.francescoaccinelli.altervista.org
La carte d'ACCINELLI est bien la première carte mentionnant Poggiolo, appelé POGIALO dans ce document.
Il est vrai que la carte de JAILLOT est plus lisible. Poggiolo se nomme cette fois POGGIALE. L'orthographe du village varia souvent au cours du XVIIIème siècle.
Pour Guagno-les-Bains, un article précédent, "La Corse (et Sorru in sù) au Vatican", publié sur ce blog en 2015, avait montré que le lieu, alors nommé "Bagni di Vico", était mentionné dans la Salle des Cartes du Vatican.
Des fresques représentant les régions italiennes (dont la Corse) ont été peintes entre 1580 et 1585 par Antonio DANTI, avec les conseils de son frère, le géographe dominicain Ignazio DANTI, tous deux natifs de la ville italienne de Pérouse.
Comme la carte a été dessinée avec le nord en bas, il faut la retourner et mettre les noms à l'endroit, ce qui donne:
Un montage vidéo des diverses cartes anciennes représentant Poggiolo a été mis en ligne il y a quelques années. Vous pouvez le visionner ci-dessous.
Le film donne la date de 1731 au lieu de 1732. D'autre part, il ne mentionne pas la fresque du Vatican car elle était alors inconnue de l'animateur du blog.
Trois questions avaient été posées au sujet de la personne représentée par ce portrait:
1) Quel est le nom de ce personnage?
2) Quelle fonction importante a-t-il occupée?
3) Surtout, qu'a-t-il fait d'important pour Poggiolo?
Les réponses aux deux premières questions se trouvaient inscrites en haut du tableau:
1) Ce personnage se nommait Agostino GIUSTINIANI et il a vécu de 1470 à 1536.
2) Il fut évêque du Nebbio (entre le Cap Corse et le désert des Agriates) de 1514 à 1536.
A priori, son rapport avec Poggiolo n'est pas évident.
Effectivement, le lien est le livre que rédigea cet évêque: le "Dialogo nomminato Corsica", souvent appelé simplement "Description de la Corse", publié vers 1530. Il y décrit de façon très minutieuse toutes les parties de la Corse et cite tous les villages de l'époque.
L'évêque Agostino GIUSTINIANI est la première personne à avoir cité POGGIOLO dans un livre.
Le village était déjà mentionné dans quelques documents génois, comme par exemple en 1513, dans une liste citant les anciens habitants revenus sur leurs terres après la "disabitazione", c'est-à-dire l'exil, décidé par les Génois contre les habitants de Sorru in sù qui avaient aidé la révolte du seigneur Giovan Paolo de Leca (voir l'article "Les années zéro: 1501).
Dans son ouvrage, GIUSTINIANI parla du village de "Podiolo" (certaines éditions écrivent "Poggio") et d'un autre plus petit, les «Soprane», lequel comptait 14 feux sur le registre des "taglie" de 1537. Podiolo doit à peu près correspondre à l’actuel quartier de saint Roch. Le nom de Soprane est utilisé maintenant pour les maisons et terrains qui sont au-dessus de la route, près de Saint Siméon. En fait, les Soprane de l’époque se trouvaient plus haut que l’église.
Ce portrait a été publié par l'hebdomadaire "Settimana", dans le cadre d'une série intitulée "Pièces de musée", réalisée en partenariat avec le Musée de Bastia.
Il était accompagné de la notice suivante:
Agostino Giustiniani (1470-1536) est une figure des plus importantes de l'épiscopat génois en Corse. Véritable intellectuel, polyglotte et collectionneur, on lui doit une des sources fondamentales de l'histoire de la Corse et un témoignage unique sur l'île au 16e siècle: le Dialogo nomminato Corsica. Pantaleone - c'est son prénom avant son entrée en religion - est issu d'une des plus illustres familles du patriciat génois qui a donné de nombreux gouverneurs et évéques. Il entre dans l'ordre des dominicains et en septembre 1514, il est nommé évêque du Nebbio et il s'investit dans son diocèse jusqu'en 1536, date à laquelle il périt lors d'un naufrage entre le Cap Corse et Capraia.
Dédicacé à Andrea Doria (1466-1560), son Dialogo nomminato Corsica a été vraisemblablement rédigé entre 1521 et sa mort. Faisant partie de la littérature corse de langue italienne, cette œuvre illustre de manière exceptionnelle à quel point les évêques génois ont marqué de leur empreinte la vie religieuse et culturelle de l'île.
Sylvain GREGORI
Directeur du Musée de Bastia
Plus de renseignementssur Mgr GIUSTINIANI:
http://www.treccani.it/enciclopedia/agostino-giustiniani_(Dizionario-Biografico)/
Il n'existe plus aucune trace de l'hôpital militaire qui eut pourtant un rôle important dans la renommée de Guagno-les-Bains comme station thermale. Son activité dura soixante ans mais ses ruines dominèrent le village pendant longtemps.
LA CREATION
En 1822, en même temps que s'édifiait l'établissement des bains, Jean MULTEDO, originaire de Vico, fit construire, avec l'autorisation du roi Louis XVIII datée du 26 juin de cette année, l'hôpital destiné aux soldats malades ou blessés.
Il était conçu à l'origine pour recevoir douze officiers et cinquante sous-officier et soldats.
L'établissement se trouvait à l'endroit où la route venant de Vico se divise entre la direction de Guagno et celle d'Orto, Poggiolo et Soccia.
Le plan général "dressé et présenté" par l'architecte COTIN le 20 décembre 1838 permet de connaître la forme et les dimensions de ce bâtiment.
L'hôpital et la chapelle sont très proches.
Le cadastre napoléonien de 1857 le montre également.
Les lettres E.T. signifient: Etablissement Thermal.
Les lettres H. M. (Hôpital Militaire) montrent que la construction de Jean MULTEDO était composée de deux parties. La parcelle 169 (cerclée de rouge ici) correspond à la chapelle Saint-Antoine. Elle était englobée dans l'ensemble.
Mais on ne voit pas les "petites cellules placées à l'extérieur et adossées à la chapelle de Saint-Antoine et à l'une des ailes de l'hôpital militaire, (qui) servent logemens (sic) de domestiques", mentionnées par le docteur Jean-Baptiste THIRIAUX, à la page 4 de son "Essai sur la topographie physique et médicale de Saint-Antoine de Guagno", publié en 1829.
Progressivement, après une période glorieuse sous le Second Empire, l'hôpital fut délaissé. Un décret décida de sa fermeture définitive le 1er juin 1883.
La ruine du bâtiment fut une longue agonie qui peut être suivie au moyen des cartes postales.
LES IMAGES DE L'AGONIE
Et, aujourd'hui, la chapelle est toujours là, sur une place complètement déblayée de toute autre construction.
La naturopathie est une médecine non conventionnelle qui prétend équilibrer le fonctionnement de l'organisme par des moyens jugés « naturels »: régime alimentaire, aromathérapie, hygiène de vie, phytothérapie, techniques manuelles, exercices, etc. Cette approche est reconnue par plusieurs pays mais pas en France.
Pour la connaître mieux et profiter de ses possibles bienfaits, des conférences sont proposées chaque lundi à la mairie de Poggiolo de 10 heures à midi et à celle de Vico de 14 à 16 heures.
L'article de Pascale Chauveau, dans "Corse-Matin" du 28 avril, donne plus de renseignements.
Une des raisons d'être du blog des Poggiolais est de faire connaître le présent et le passé de Poggiolo à tous ceux (et au-delà) qui ont un lien avec ce village.
Il n'est pas question de faire de la publicité touristique pour cet endroit mais de conserver sa particularité, de montrer ce qui en fait un point d'attache, une référence. Ce blog veut conserver, pas conserver pour conserver, mais, surtout, conserver pour transmettre. Le grand malheur de notre société est la rupture de la transmission. Les jeunes générations ne connaissent plus ce que les précédentes ont pu faire. Il n'existe plus de repères. Le passé est inconnu ou, pire, totalement travesti.
Nous sommes tous des héritiers, nous aurons tous quelque chose à transmettre: des biens matériels, mais aussi une histoire, une culture, des capacités sociales.
Ainsi, l'affaire de la succession de Johnny Hallyday n'est pas importante pour les sommes en jeu mais parce qu'elle est emblématique de l'importance de la transmission des sentiments.
L’héritage est une institution qui fonde notre société.
Dans le petit livre (112 pages) "Le geste de transmettre", paru en septembre dernier, Nathalie Sarthou-Lajus témoigne avec beaucoup de fraîcheur et d'intelligence de l'importance du geste de transmettre dans la vie humaine. Elle explore les situations où croît cet acte profond: la filiation, l'initiation, l'éducation... Mais transmettre n'est pas seulement éduquer ou enseigner; c'est encore autre chose. Faire passer l'essence même de l'existence, comme on passe un ballon de rugby, comme on partage une recette de cuisine...
La transmission devient l'espace vivant d'une rencontre au-delà des cultures et des générations. Une expérience qui ouvre le passeur à la connaissance de soi et des autres.
Et si réussir sa vie, c'était aussi savoir transmettre?
Regardez la présentation vidéo de cet excellent livre...
et n'oubliez pas que Nathalie SARTHOU-LAJUS et l'écrivain Alexis JENNI vous attendent
samedi 28 avril, de 9h30 à 17 heures,
à la salle Albini du Couvent de Vico,
autour du livre «Une vie simple».
Les noms de famille sont une partie importante des éléments qui se transmettent d'une génération à l'autre. Mais ils peuvent connaître des modifications selon les époques. Il en est de même pour les noms de lieux. Depuis une délibération de l'Assemblée de Corse de 1983, un mouvement de corsisation de ces noms existe.
Mais Jean CHIORBOLI, spécialiste de la toponymie, rappelle que "la corsisation des noms ne s'improvise pas. Il a été interrogé dans "La Provence" par Philippe GALLINI (descendant de l'homme politique vicolais) à l'occasion de la conférence prévue le 28 avril à la Maison de la Corse, à Marseille, à 15 heures, sur "L'évolution des noms corses de lieux et de personnes". Son intervention sera suivie d'un spuntino animé par le groupe de chanteurs corses Culombu au profit de l'association Inseme.
Le texte paru dans "La Provence" du dimanche 22 avril indique l'intérêt de la corsisation des noms mais aussi les risques et les difficultés.
Il est à lire en cliquant sur l'image ci-dessous.
L'article contient quelques petites inexactitudes remarquées dans un "gazouillis" (ou tweet) de CHIORBOLI:
L'histoire de Guagno-les-Bains est assez complexe et cette photo en est un exemple.
On y voit des gens sortir de la chapelle Saint Antoine qui domine le village. Mais la scène est encadrée par une arcade, reste de l'ancien hôpital militaire.
Cette image a été publiée vendredi 20 avril 2018 dans "Settimana", le supplément hebdomadaire de"Corse-Matin" dans le cadre de sa série "I ricordi di i Tomasi". Chaque semaine est présentée une ancienne photographie tirée de la collection de la famille Tomasi.
L'auteur du commentaire, qui signe S.P., indique qu'il utilise comme source de son rappel historique le blog des Poggiolais. Nous le remercions de le mentionner. L'article dont il s'est servi est "St Antoine et l'hôpital" qui peut être revu en cliquant sur le lien.
Voici la teneur du commentaire de la photo.
"On devine le pas lent de celles qui ont pieusement suivi l'office. Parmi cette assemblée où les femmes sont en majorité, les jupes sont longues, noires de préférence, mais le traditionnel foulard couvrant la tête est manifestement en recul. Et quelques tenues blanches - certes rares encore - disent une Corse qui bascule vers une forme de modernité vestimentaire. Que l'on se rassure, les quelques hommes saisis par le photographe portent toujours sobrement le chapeau...
Sur le plateau qui domine Guagno-les-Bains, la chapelle Saint-Antoine constitue un repère aussi géographique que spirituel et... sanitaire. A la bifurcation des routes allant aujourd'hui d'Ajaccio vers Guagno et Soccia, l'histoire raconte qu'un petit ermitage de moines cordeliers existait déjà au XVIe siècle (source: blog des Poggiolais). Par la suite, il fut question que les moines, mais aussi le reste de la population, profitent "des bienfaits de l'eau chaude qui jaillissait de la montagne". Une source qui compta pour beaucoup dans le développement que connut le site. Ainsi, au XIXe siècle, un hôpital militaire fut même accolé au sanctuaire. Ce qui explique que, quelques décennies plus tard, en ce début du XXe siècle où fut pris ce cliché, existaient encore des vestiges d'une architecture, saisis ici au premier plan, mais désormais disparus. Saint-Antoine reste maintenant seul offerte au regard des passants et des fidèles qui, à l'occasion, demande (sic) parfois qu'elle soit rouverte pour une célébration. L'exemple d'un patrimoine qui, sans prétention, raconte nos montagnes.
S. P.
Toutes les photographies présentées dans cette rubrique sont disponibles chez Photo Hall, 18 Cours Napoléon, 20000 Ajaccio."
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Votre ancêtre a participé à la guerre de 1914-1918?
Envoyez une photo de lui à l'adresse larouman@gmail.com
Elle pourra être publiée dans notre dossier des combattants poggiolais.
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Artisans, inscrivez-vous pour le marché du 1er mai au couvent de Vico (06-46-50-33-60)
VACANCES SCOLAIRES:
du samedi 27 avril au lundi 13 mai.
Début des vacances d'été: samedi 6 juillet.
Les articles du blog se trouvent sur la page Facebook du groupe Guagno-les-Bains Poggiolo.