"Christian, arrête-toi! Ça commence à bien faire!".
Il est rare qu'un prêtre interrompe sa messe pour s'écrier ainsi. Mais il est vrai que, en ce dimanche de juillet 1965, Christian PINELLI était un enfant de chœur bien turbulent. Et puis, le curé, le Père MILLELIRI, connaissait tout le monde à Poggiolo et pouvait se permettre une certaine familiarité avec ses ouailles.
Cette familiarité, cette habitude de croiser un prêtre dans le village, voici trente ans, depuis son départ en 1972, que Poggiolo, Orto, Soccia et même Vico ne les connaissent plus.
Originaire de Sotta, dans le sud de la Corse, Paul MILLELIRI naquit le 1er décembre 1917. Mobilisé en 1939, il resta prisonnier en Allemagne du printemps 1940 jusqu'à la fin de la guerre. Il était dans le stalag V-B, en Forêt-Noire, où étaient rassemblés de nombreux soldats corses.
Extrait du n°386 (mai 1983) de "Le lien", bulletin de l'union nationale des amicales de camps de prisonniers de guerre.
Ce séjour eut des conséquences sur sa santé qui était fragile et sur sa vocation religieuse qui fut renforcée par les malheurs qu'il vit autour de lui.
Sorti du séminaire en juillet 1951, il fut nommé curé de Poggiolo, Soccia et Orto en 1956. A cette date-là, après le décès d'Ange Mathieu PASTINELLI, curé depuis 1928, un accord fut conclu entre le diocèse et les Oblats, confiant aux Pères de Vico la responsabilité du culte à Guagno et Guagno-les-Bains.
Le nouveau curé déploya une grande activité dans ses trois paroisses. A Poggiolo, il était parfois relayé pour les messes par le Monsignore Martin DEMARTINI (voir l'article "Curés sac au dos!").
La photo ci-dessous (extraite d'un film de Michel Franceschetti) permet de voir, sortant de l'église Saint-Siméon, le visage émacié, orné de petites lunettes, de l'abbé MILLELIRI qui précède la statue de la Vierge portée par Jean-Marie PASSONI, Etienne PINELLI et François PINELLI le 15 août 1965.
Photo Michel Franceschetti.
Ce curé "très classique et parfois même intransigeant", ainsi qu'il est écrit dans l'article de "Corse-Matin" du 28 juillet 2003, faisait des homélies parfois un peu longues mais il ne rechignait pas devant l'effort.
A pied ou sur un âne, il gravissait le chemin vers Saint Elisée en gardant sa soutane. Elles aussi extraites d'un film double 8, ces autres photos, bien que très floues, le montrent dans ce vêtement traditionnel le 29 août 1968, sur les bords du lac de Creno.
Photos Michel Franceschetti.
Paul MILLELIRI appliqua les réformes décidées par le concile Vatican II qui eut de si grandes conséquences sur les célébrations religieuses (voir l'article "L'effondrement religieux en France et en Corse").
Certains fidèles socciais furent, paraît-il, mécontents de la disparition du vieux carrelage et d'un grand lustre de leur église.
Mais la grande affaire fut la construction du nouveau presbytère de Soccia, à gauche de l'église Sainte Marie.
Soccia avant la construction du presbytère (carte postale appartenant à Judith Ottavy-Poli).
L'église et le presbytère (photo Michel Franceschetti).
L'édification de ce grand bâtiment fut financée grâce aux dons des habitants et par les produits des kermesses.
Dans ces grands rassemblements estivaux, les jeux étaient variés: jeux de massacre, lancers d'anneaux sur des bouteilles, lapinodrome (paris sur le numéro de la boîte dans laquelle entrera un lapin lâché au centre du jeu)...
On pouvait payer pour écouter des disques, manger des gâteaux ou acheter des livres d'occasion (pas toujours très catholiques puisque l'on y trouva une fois "L'amant de Lady Chatterley"!!!).
Des bénévoles mirent aussi la main à la pâte sur le chantier.
Le résultat fut une belle maison.
Photos Michel Franceschetti.
Destiné à servir de logement au curé et à abriter des groupes de scouts l'été, le presbytère fut, après le départ du Père MILLELIRI, l'objet d'un long litige. L'association paroissiale et la mairie croyaient en être propriétaires alors que l'édifice appartenait à l'évêché.
En 1969, l'abbé MILLELIRI fut nommé curé de Vico, puis en 1972, après dix-sept ans dans les Deux Sorru, il devint curé de Bonifacio, la région d'où il était originaire.
A la suite de son départ, en vertu d'un accord conclu en 1967 entre Mgr COLLINI, évêque d'Ajaccio, et le supérieur des oblats, les paroisses de Poggiolo, Soccia et Orto furent désormais desservies par le couvent de Vico.
Dans la ville de l'extrême-sud corse, le curé fit montre d'une grande activité pastorale et fut très aimé de ses paroissiens.
Milleliri avec des communiants de Bonifacio en 1991 ou 1992 (photo François Canonici).
Il contribua à mettre en valeur la patrimoine religieux de la cité, restaurant par exemple avec Geneviève MORACCHINI-MAZEL le vieux couvent St François et publiant, avec elle et le général SERAFINO en 1981 un cahier CORSICA sur "Les monuments et œuvres d'art de la Corse: Bonifacio" qui fait autorité.
Nommé chanoine honoraire juste avant sa retraite en 1995, Paul MILLELIRI se retira dans son village de Sotta où il décéda le 26 juillet 2003.
Apprenant son rappel à Dieu, ses anciens fidèles de Poggiolo, Soccia et Orto furent très déçus que le long article biographique qui lui fut consacré dans le "Corse-Matin" du 28 juillet ne fasse aucune allusion aux années passées dans ces villages.
Merci à François Canonici pour ses renseignements sur la période bonifacienne et merci à Judith Ottavy-Poli pour ses souvenirs de l'époque socciaise.
Jusqu'au 17 décembre, j'expose à la bibliothèque universitaire de Corte !
L'exposition est axée sur mes photographies de nuit réalisées en Corse. Il y a près d'une quarantaine d'images sur plaque en dibond visible, et achetables (récupérables à la fin de l'exposition).
La bibliothèque est ouverte 7j/7 à tous publics (horaires exacts sur leur site). Voici l'adresse de la bibliothèque : 42.30029, 9.15257
Antoine
Pour ceux qui cherchent des cadeaux (Noël est dans moins d'un mois), pensez à commander vos tirages photos le plus tôt possible !
1 - Le village d'Evisa de nuit, avec l'église Saint-Martin illuminant le ciel. En fond, le sommet du capu d'Ortu.
2 - Orage très esthétique en fin de nuit sur le golfe de Sagone au mois d'août, avec la lumière de la Lune. Au premier plan nous pouvons voir Soccia , mais aussi Guagno-les-Bains et Vico au fond. [Photo N °1061]
3 -Le lac de Crena, les aiguilles d'Ortu et Guagnu vu du ciel.
On voit le Tretorre, le Cervellu et le golfe d'Ajaccio au fond. En regardant de plus près on voit aussi la chapelle Sant'Eliseu. [Photo du Jour N°1017]
L'Assemblée de Corse vient de consacrer une session extraordinaire aux dérives mafieuses qui prennent une place de plus en plus importantes dans l'île.
Voici deux siècles, il n'existait pas de mafia organisée mais le banditisme était très important. En 1822, on compta 190 homicides ou tentatives pour une population de 170.000 à 180.000 habitants. Le plus actif et le plus connu des bandits était Théodore POLI, originaire de Guagno.
Le vicomte de SULEAU, préfet de la Corse de 1822 à 1824, souhaita lever un corps auxiliaire composé de Corses pour prêter main forte à la Gendarmerie. Entre 1816 à 1822, 116 gendarmes avaient été victimes du devoir.
Le Bataillon des Voltigeurs Corses (dont l’effectif théorique s’élevait à 421 hommes recrutés dans l'île) fut donc créé par l'Ordonnance Royale du 6 novembre 1822, comme auxiliaire de la 17ème Légion de Gendarmerie Royale de la Corse.
Le bataillon était régi par les règlements de l’infanterie pour ce qui concernait l’organisation de la vie courante et l’avancement, et de la gendarmerie, pour celui du service et des missions.
La vie du Voltigeur était constituée de longues patrouilles dans la montagne et d’embuscades. 14 d’entre eux firent le sacrifice de leur vie dans l’accomplissement de leur mission. Ils furent également des cibles pourTHÉODORE.
Ainsi, en 1824, deux voltigeurs escortaient de VICO à ORTO, leur résidence, un muletier transportant des vivres. Un jeune paysan de POGGIOLO, nommé FRANCESCHETTI, se joignit à eux. Ils tombèrent dans une embuscade organisée parTHÉODOREet son complice BRUSCO. Un voltigeur fut tué et le jeune Poggiolais blessé mortellement. Ce dernier était un neveu deTHÉODOREqui manifesta un réel chagrin quand il apprit l'identité de sa victime, mais sans aucune compassion pour le voltigeur, évidemment.
Le Foyer d'accueil médicalisé de Guagno-les-Bains recherche un infirmier.
Mais pourquoi l'organisme officiel qu'est Pôle Emploi situe-t-il cette structure dans la commune de Guagno alors qu'elle est officiellement dans la commune de Poggiolo?
Nous recherchons pour notre Foyer d'Accueil Médicalisé accueillant des personnes en situation de handicap, un Infirmier de soins généraux (H/F).
Vous réaliserez les soins infirmiers, d'hygiène et de confort selon le protocole médical et les règles d'asepsie. Vous travaillerez pendant la journée, 1 week-end sur 3.
Vous pourrez travailler les jours fériés selon le planning.
Journées de 12 heures par roulement : 7h00 à 19h00 (20 mn de pause pour le déjeuner pouvant être prises sur place)
Possibilité d'hébergement temporaire
Reprise d'ancienneté + Prime SEGUR Contrat évolutif.
Type de contrat
Contrat à durée déterminée - 1 Mois
Contrat travail
Durée du travail
35H Horaires normaux
Salaire
Salaire brut : Mensuel de 2631,00 Euros sur 12 mois
Primes
Mutuelle
Profil souhaité
Expérience
Débutant accepté
Formation
Bac+3, Bac+4 ou équivalents infirmier - DE infirmierCette formation est indispensable
Compétences
Cerner l'état du patient (clinique, psychologique) et consigner les informations recueillies dans le dossier médical
Organiser le plan de soins infirmiers selon les besoins des patients et préparer le chariot de soins ou la trousse médicale
Réaliser les soins infirmiers, communiquer avec le patient (ressenti, douleur, ...) et actualiser le dossier de soins infirmiers (incidents, modifications d'état clinique, ...)
Réaliser ou contrôler les soins d'hygiène, de confort et apporter une aide au patient (lever, marche, soins post opératoires...)
Surveiller l'état clinique du patient (constantes, fonctions d'élimination, comportement, ...) et informer l'équipe soignante/médicale sur l'évolution de l'état clinique
Les habitants des communes où la collecte des déchets porte à porte a été instituée viennent de recevoir ce message:
Parfaitement: le verre cassé est coupant et peut blesser !!! Qui s'en serait douté?
Cette découverte ayant été faite après plusieurs mois de pratique, chacun doit donc aller porter ses bouteilles dans les bacs réservés qui viennent d'être installés !!!
Au fait, que vont devenir les sacs gris destinés au ramassage du verre et distribués dans toutes les maisons?
Le Comité du Vieux Marseille organise toute la semaine au Centre-Bourse une exposition et vente du livre sur ce quartier (voir l'article sur les mythes de Napoléon III déjà publié sur ce blog).
Le 30ème carré des écrivains se déroulera au même endroit samedi 26 novembre de 14h à 18h.
Comme chaque année, il réunira des auteurs marseillais ou ayant écrit sur Marseille.
Cette année, ils seront 125.
Parmi eux, Michel FRANCESCHETTI présentera ses livres "Une drôle d'année à Marseille (1939-1940) " et "Berryer, défenseur de la justice, des libertés et du Roi".
En souvenir des travaux qu'il fit effectuer, Napoléon III garde une certaine popularité à Marseille comme en Corse.
Dans le livre qu'il vient de faire paraître sur "Le site du Centre Bourse" (c'est-à-dire la zone délimitée par la Canebière, le Cours Belsunce, la rue Colbert et la rue de la République), le Comité du Vieux Marseille rappelle que l'empereur fit détruire des vieux quartiers pour leur donner une allure "haussmannienne" comme à Paris. La rue Impériale (devenue rue de la République) en fut la vitrine, à tel point qu'un mythe s'est imposé avec une force aussi grande que celui qui persiste à Guagno-les-Bains.
Michel FRANCESCHETTI démonte cette légende dans ce livre en faisant un parallèle avec Poggiolo. Lisez l'article.
Le mythe de l’inauguration de la rue Impériale
Michel Franceschetti
Notre ville a inspiré de nombreuses « histoires marseillaises » dont les exagérations ont fait rire plusieurs générations. Mais il en est une qui est tellement énorme qu’elle est devenue une vérité quasi-incontestable.
Cette « histoire » est celle de l’inauguration de la rue Impériale par l’empereur Napoléon III et l’impératrice Eugénie. Une plaque apposée le 30 mai 1964 sur un immeuble de la place Sadi Carnot par le Comité d’Intérêts du Quartier République-Colbert l’affirme : « en commémoration du centenaire de la rue de la République inaugurée par Napoléon III le 15 août 1864 ».
Plaque actuelle. Photo Michel Franceschetti.
Or, l’empereur, s’il est bien venu cinq fois à Marseille durant son règne, se trouvait ce jour-là à Paris pour la saint Napoléon, fête officielle du régime, qui tombait le jour de l’Assomption.
La lecture du Moniteur Universel, journal officiel de l’Empire, du 16 août 1864, permet d’apprendre, en première page, que le couple impérial était au château des Tuileries en début de journée. Il y reçut le 15, à partir de onze heures et demie du matin, les hommages des grands personnages de la famille Bonaparte et des dignitaires de l’État, avant d’assister à une messe à partir de midi.
Un autre article, sur la même page, décrit l’arrivée, à neuf heures du soir, toujours le 15, au palais de Saint-Cloud, du train du roi d’Espagne et sa réception par Napoléon et Eugénie.
Leur présence à Marseille était donc impossible.
Extrait du "Moniteur universel" du 16 août 1864.
L’inauguration de la rue Impériale eut bien lieu le 15 août 1864 mais à l’initiative du conseil municipal et d’Émile de Maupas, sénateur chargé de l’administration du département et équivalent à Marseille du baron Haussmann. La préparation de la cérémonie fut affectée par le décès subit du maire Balthazar Rouvière le 27 juin. L’inauguration revint donc à son successeur, Théodore Bernex. L’aménagement de la nouvelle artère étant alors loin d’être terminé, il ne paraît donc pas logique que l’empereur soit venu pour inaugurer une œuvre inachevée.
Napoléon III n’était pas non plus présent à la consécration de la basilique Notre-Dame de la Garde, le 5 juin 1864.
Il vint bien à Marseille cette année-là, le 30 octobre pour une seule journée. Il s’entretint avec Maupas et alla visiter les travaux de la Joliette en passant par ceux de la rue Impériale qui n’était pas encore terminée.
Les deux dates, 15 août et 30 octobre, ont-elles ensuite été confondues dans l’esprit de certains Marseillais ? Peut-être mais le plus désolant est la paresse d’esprit de nombreux écrivains et d’animateurs de sites internet qui recopient inlassablement ce mythe sans vérifier leurs sources.
Loin de Marseille, la station thermale de Guagno-les-Bains, commune de Poggiolo, dans l’intérieur de la Corse-du-Sud, connaît une légende similaire. Une plaque officielle, reprise par tous les sites touristiques et historiques, prétend que Napoléon III et Eugénie « y prirent les eaux », alors que, dans leur voyage de 1860, ils ne s’aventurèrent pas hors d’Ajaccio.
Il paraît que l’on ne prête qu’aux riches. En voilà au moins deux preuves supplémentaires : Napoléon III, malgré le désastre final de son règne, garde une riche popularité.
Aussi bien à Marseille qu'à Guagno-les-Bains, les plaques commémoratives sont à revoir.
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blog consacré à Poggiolo, commune de Corse-du-Sud, dans le canton des Deux-Sorru (autrefois, piève de Sorru in sù).
Il présente le village, ses habitants, ses coutumes, son passé et son présent.
Accroché à la montagne, pratiquement au bout de la route qui vient d'Ajaccio et de Sagone, POGGIOLO est un village corse de l'intérieur qui n'est peut-être pas le plus grand ni le plus beau ni le plus typé. Mais pour les personnes qui y vivent toute l'année, comme pour celles qui n'y viennent que pour les vacances, c'est leur village, le village des souvenirs, des racines, un élément important de leur identité. POGGIOLO a une histoire et une vie que nous souhaitons montrer ici. Ce blog concerne également le village de GUAGNO-LES-BAINS qui fait partie de la commune de POGGIOLO. Avertissement: vous n'êtes pas sur le site officiel de la mairie ni d'une association. Ce n'est pas non plus un blog politique. Chaque Poggiolais ou ami de POGGIOLO peut y contribuer. Nous attendons vos suggestions, textes et images. Nota Bene: Les articles utiliseront indifféremment la graphie d'origine italienne (POGGIOLO) ou corse (U PIGHJOLU).